
Après mes aventures épiques dans les nuits mauves aux reflets verts
Que filtraient des rayons de Lune sur un bestiaire chimérique,
Le crabe et les lapins typiques des grands mystères de l’univers
M’avaient ouvert une opportune voie des plus fantasmagoriques.
J’entrai à l’appel de mon nom ; elle m’attendait dans le salon
Dont un canapé émeraude trônait entouré de grands phoques.
Sans que je puisse dire non, elle m’ôta mon pantalon
Tandis qu’exprimait la maraude ces doux propos assez loufoques :
« Mon poète aux rêves pervers, toi qui as su me concevoir
Comme une déesse durant mille-et-une nuits de bohème,
Transforme donc tes reflets vers en une femme dont le pouvoir
Saura en songes récurrents t’insuffler ses plus beaux poèmes ! »
Ainsi, docile et solitaire, je façonnai sous mes paupières
L’éclat troublant de son regard au seuil d’un mystique dessein.
Mais quand mes yeux se dessillèrent, ne restaient que vagues œillères
Évanouies d’un souffle hagard qui m’a effacé son dessin.
Illustration de Nicole Claveloux.
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