Le crabe aux pinces vertes

Le crabe aux pinces vertes

Au cours d’aventures égyptiennes, poursuivant le scarabée d’or,
Bravant la mer rouge en felouque, j’ai vu un crabe aux pinces vertes.
Puis lors de soirées vénitiennes à l’heure où le soleil s’endort,
D’une guerrière mamelouke, j’ai fait l’étrange découverte.

Un tatouage évoquant un crabe aux pinces vertes sur son sein droit,
Quatre lapins en haut-de-forme lui faisaient face sur l’autre sein,
Exécutant une danse arabe et l’un d’eux assez maladroit
Jonglait avec des fruits conformes aux pommes d’un lieu sacro-saint.

Pommes du jardin des Hespérides ou de l’arbre de connaissance ?
Je l’ai su en goûtant sa chair dans sa nuit mauve en pleine Lune
Quand à l’aube mes lèvres arides de ses baisers d’incandescence
M’avaient mis le cœur en jachère de nos voluptés opportunes.

Or la belle s’était dérobée ; plus de jardins ni de festins,
Juste un parfum de mandragore et quelques grains de sel en poudre.
Sur mon épaule un scarabée traçait des signes clandestins,
Puis il s’enfuit, laissant éclore un rire au son d’un coup de foudre.

Illustration de Nicole Claveloux.

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