

Je vis à la fois dans deux mondes dont le passage est si ténu
Qu’il m’est impossible à franchir, c’est son côté paradoxal.
Lorsque mon esprit vagabonde, il devient donc discontinu
Jusqu’à finir par s’affranchir de cette frontière abyssale.
Sans doute Dieu se cache-t-il entre mes deux corps reflétés
Dont l’un subit ses restrictions et l’autre ses jubilations ?
Deux, rétractile et contractile selon l’épreuve sécrétée
Par je ne sais quelle prescription venue pour mon inspiration.
Si prier devant un miroir me permettait de toucher Dieu,
J’en disposerai tout autour de ma salle de méditation.
Dans chaque meuble, chaque tiroir, chaque emplacement insidieux
Pour multiplier tour à tour la moindre revendication.
Et mes prières à l’infini ne monteraient plus vers le ciel
Mais vers cette intime frontière entre mes deux coexistences.
Hélas Dieu, ainsi défini et réduit au point essentiel,
Reste au-delà de la matière d’une éternelle inconsistance.
Tableaux de Slava Korolenkov sur https:blog.naver.compechenegs2220983924802 .
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