Dame Margot

Dame Margot

D’une petite chatte trouvée dans l’herbe, Dame Margot, femme du seigneur,
Se divertit dans son manoir et en fit sa fille adoptive.
Le mari d’une voix acerbe – car il était plutôt grogneur –
Ne supportait ni les chats noirs, ni les pires félines chétives.

Le pauvre chaton orphelin, accro au charme cupidonien,
Flairait, un peu plus aguerri, qu’il y voyait la bonne aubaine
Puisque, dans tout le patelin, il n’y avait aucun daltonien
Qui puisse confondre son coloris avec celui d’un chat d’ébène.

Quand la coquine la lova entre ses seins volumineux,
Elle disparut en ronronnant, il y eut du remous alentour.
On crut qu’une voix s’éleva, pareille au chant libidineux
Qu’entonnent les moines sonnant l’angélus du haut de la tour.

Devant la foule de fidèles venus pour écouter la messe,
Les paroissiens compatissants aimaient écouter l’animal.
« Mais fi des maris infidèles qui ne tiennent pas leurs promesses ! »
Dirent les épouses en pâtissant devant la dévotion des mâles.

On décida d’exécuter la pauvre chatte abandonnée
Qui heureusement n’étant pas dupe se réfugia sous les jupons
Et l’animal persécuté griffa toute main adonnée
Qui s’insinuait sous les jupes pour un petit plaisir fripon.

Tableau de Francesco Dezio.

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