Rouge farouche

Rouge farouche

Le chaperon, plutôt revêche, était rouge mais de colère
À force de subir du loup tous les outrages à sa vertu
Puisque sa mère, cette pimbêche, dans les heures crépusculaires
Sous des prétextes assez chelous, la faisait partir court-vêtue.

Car neuf fois sur dix, le loubard, une espèce de grand escogriffe,
Lui imposait dans la clairière son désir de conter fleurette
Ses sales pattes sur les nibards en lui plantant ses sales griffes
Sur la chair tendre de son derrière et ce, depuis belle lurette.

À force d’être ainsi violée, pour qu’il n’y ait plus de jaloux,
Elle a ficelé sa grand-mère avec sa mère dans la brouette.
Quand l’horizon devint violet, à l’heure bleue entre chien et loup,
Elle a transporté ces commères en poussant le cri de l’alouette.

Mais lorsque la viande est trop dure, le loup rechigne à la manger
Et le chaperon affligé doit faire ses parents mariner.
Après de longues procédures, la fille eut l’esprit dérangé
Car le gourmet l’a obligée à les faire frire enfarinés.

Tableau de Eric Wallis.

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