
La vie trace des hauts et des bas	comme une suite d’escaliers
Où lentement, marche après marche,	j’ai de la peine à m’élever.
Ça redescend – grand branle-bas ! –	vers des lieux inhospitaliers
Alors je change ma démarche ;	un poids en moins est enlevé.
À chaque étage de ma vie,	nouveaux voisins, ça va ça vient ;
Parfois je reste sur un palier	pour le temps d’une éternité.
Puis je retourne sur le parvis,	je me concentre, je me souviens ;
Que faire d’autre que se rallier	à cette fichue modernité…
Bien sûr, certains prennent l’ascenseur	qui les amène toujours plus haut
Et d’autres se mettent à rêver	à des étages inaccessibles,
Je préfère être libre-penseur	qu’avoir de futiles idéaux
Car plus ma voie est entravée	et plus elle m’est compréhensible.
Des secrets… j’en ai plein la cave	et des cartons de souvenirs ;
La nuit j’y redescend en rêve	pour en remonter un extrait.
Pourtant je n’en suis pas l’esclave	car je sais que dans l’avenir
Un déménagement sans trêve	va m’emporter d’un vent abstrait.
Tableau de Yashiro Nanaco

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