
Je me sens tout éparpillée quand je m’ennuie à la maison.
Une moitié de moi dans un coin, deux tiers là-bas, un quart ici.
Je sens mon corps déshabillé ; sans doute est-ce moi, sans raison,
Qui ai précipité au loin les vêtements qui m’asphyxient.
Je bâtis des châteaux de cartes pour oublier ma solitude
Comme si j’étais la princesse enfermée nue dans le donjon.
Un à un, tous ces « moi » s’écartent et deviennent une multitude
De gouttes de pluie qui s’affaissent et dégoulinent en un plongeon.
Et puis le silence me viole de sa présence assourdissante
Et je me laisse posséder jusqu’à mourir écartelée.
Mais mourir n’est qu’une gloriole comme une fin engourdissante
Et je refuse de céder à ses bras de fils barbelés.
N’ayez pas peur, j’ai l’habitude de m’enfoncer au fond de moi ;
C’est mon remède pour guérir de mes blessures consacrées
Car je remonte en altitude une fois passé cet émoi
Qui m’éprouve pour m’aguerrir de mes petits démons sucrés.
Tableau de Dorina Costras sur https:fineartamerica.comprofilesdorina-costras .
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