

Au jeu du chat et la souris, je suis plutôt souris que chat ;
Je suis naïf et innocent qui ne pense jamais à mal.
La société m’a tant nourri à force de prêchi-prêcha
Que j’en suis tout agonissant et craintif comme un animal.
Quand les chats m’ont laissé tomber dans un grand récipient le lait,
J’ai voulu me laisser couler tant la mort me semblait un leurre.
Mais loin de vouloir succomber, je me débâtis sans délai
Et après un temps écoulé je parvins à sortir du beurre.
Je suis né dans le bouillon des années 50 et je n’ai jamais cessé de me débattre.
J’ai connu la France défigurée des années 70, les constructions hideuses sur le littoral des années 80, les grands travaux qui transformaient les quartiers des villes en enfer des années 90, les sécurités excessives qui nous ont pourri la vie des années 2000, les grandes migrations des années 2010, les pandémies des années 2020…
Et je me débats, et tu te débats, il ou elle se débat et nous nous débattons tandis qu’on nous met des bâtons dans les roues.
Je ne sais pas si j’ai transformé ma vie en beurre mais dans mon petit village où rien ne se passe – à part les promeneurs à pied, à cheval et en voiture qui passent à ma fenêtre – je suis aujourd’hui un peu en dehors de tout cela. Même si ça n’arrange rien pour le monde qui continue à se débattre.
Ainsi va et ainsi bat la vie…
Tableaux de Alexander Maskaev sur https://000cosm.livejournal.com/761992.html
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