




Je découvris, petit enfant, jeune ingénu, la clef des chœurs
Qui était pendue au bahut et me narguait hors de portée.
Mais mes parents, m’apostrophant, disaient que ces questions de cœur
Ne feraient pas trop de chahut avant d’atteindre ma puberté.
J’allais plutôt sur mes vingt ans quand j’achetai la clef des rêves
Que j’avais trouvée pour trois sous mais me semblait de qualité.
Dès le premier jour du printemps. je l’ai utilisée sans trêve
Pour m’envoler par en-dessous et par-dessus la réalité.
Je ne pensais pas à mourir quand j’ai trouvé la clef de l’âme ;
Une espèce de passe-partout, un peu tordu mais efficace.
Je ne me laissais pas nourrir ni de promesses ni de blâmes
Mais en demeurant touche-à-tout, je sus me montrer perspicace.
J’ouvris les serrures des femmes, mon cœur connut ce qui l’affame.
J’ouvris l’esprit des conquérants, mon cœur devint intempérant.
J’ouvris les portes des Églises, le diable avait fait ses valises.
J’ouvris enfin la clef des cieux et enfin je découvris Dieu.
Tableaux de Shiori Matsumoto.
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