
Avec ses petits plumeaux pour accomplir son ménage
Et tous ses petits chiffons bien rangés sous les nuages,
Robinson lave à grand ’eaux à risquer le surmenage
Et nettoie comme un typhon pour le grand débarbouillage.
C’est parce que c’est vendredi et vendredi, c’est sacré !
Du lointain de l’horizon, derrière la barre de récifs,
Ça ne s’est jamais contredit : sur leurs pirogues nacrées
Viendront sur l’île-prison, les indigènes expressifs.
Quand il aura bien rangé toutes les noix de coco,
Quand il aura déblayé le varech sur le rivage,
Quand il aura dérangé sa hutte un peu rococo,
Quand il aura balayé les fientes d’oiseaux sauvages,
Il fera un feu de joie sur la pointe du rocher
Comme un phare dans la nuit qui montrera le chemin.
Être le seul villageois, sur son royaume accroché,
Ça le sort de son ennui pour aujourd’hui et demain.
C’est la vie de Robinson, c’est son devoir d’îlotier
Qui prend soin de son îlot en vrai maître de maison.
Il est gai comme un pinson chantant sur l’abricotier ;
Ça façonne sa philo et ça forge sa raison.
Tableau de Fabienne Barbier
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