À cherche-mouton

À cherche-mouton

Il s’est tant amusé à compter les moutons
Qu’il a trop navigué, loin, au pays des rêves.
Tandis que son rusé agneau, un peu glouton,
S’en allait endiguer son appétit sans trêve.

Et voilà le bonhomme, perdu dans ses pensées,
Debout devant sa rose et les cheveux aux vents.
Son mouton gastronome est parti compenser
Sa nature morose en mangeant sous l’auvent.

« Dis-moi, Rose-des-Vents, où chercher mon ami ?
J’ai soif de sa présence et de son amitié ! »
Mais la fleur ci-devant répondit : « Que nenni !
Je n’ai ni la plaisance ni la moindre pitié ! »

« Allez, Rose-des-vents, ne fais pas la jalouse !
Montre-moi le chemin que tu connais si bien ! »
Et le cœur émouvant de cette rose en blues
Lui répliqua : « Demain, tu comprendras combien ! »

Le soleil s’est levé, le rêve est terminé
Et l’agnelet glouton a regagné sa boîte.
Ce qu’il faut relever dans ce conte halluciné,
C’est qu’les amours de mouton sont souvent maladroites.

Tableau de Maryvon Riboulet

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