De paysages en paysages, ce temps qui passe m’hypnotise
Dans ses reflets en clair-obscur que mon esprit tarde à connaître.
J’en ai oublié les visages, et leurs finesses, et leurs sottises,
Dans leurs navrantes sinécures qui passent devant ma fenêtre.
Mon âme a planté son hamac dans les montagnes immobiles
Et mon esprit, qui fait du vent, s’évapore dans la chaleur.
Mon corps a pris de l’estomac dans ce silence indélébile
Et mon cœur s’en va dérivant bercé par le chant des haleurs.
Ce paysage continu sans commencement et sans fin
Voudrait m’emporter avec lui jusqu’au-delà de l’horizon.
Mon esprit est discontinu, mon âme reste sur sa faim,
Je voulais un coin de parapluie, je n’ai trouvé qu’une prison.
Dans cette enceinte du présent murée d’hier et de demain,
L’inertie passe où rien ne passe et les chemins vont nulle part.
Partout, je suis omniprésent, je suis les voies et les chemins,
Je me transvase dans l’espace, je vole au-dessus des remparts.
Il n’y avait rien à entreprendre, il n’y avait rien à discuter,
Mais écouter ce paysage qui raconte la vie sur Terre.
Je ne cherche pas à le comprendre, je m’abandonne à l’écouter,
Car d’affûtage en aiguisage, il berce mon cœur libertaire.
Tableau de Fabienne Barbier
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