La danse de pluie

La danse de pluie

Ma voisine d’en face est une vraie sirène.
Dès les premières gouttes, elle se déshabille
Puis, vient sur sa terrasse, apaisée et sereine,
Sous la pluie qui m’envoûte en pure jeune fille.

C’est pour moi qu’elle danse nue devant ma fenêtre
Pour m’aimer en silence sans rien laisser paraître.
C’est pour moi qu’elle ondule son corps qui vient de naître
Pour m’extraire de ma bulle, je dois le reconnaître.

Ces gouttes de plaisir qui glissent sur ses seins,
Qui mouillent sa plastique, qui perlent aux mamelons,
Qui ruissellent à loisir jusqu’au creux de ses reins,
Qui nettoient et astiquent jusqu’au bout des talons.

Mais lorsqu’elle s’allonge en écartant les jambes
Pour jouir de l’extase du flux et du reflux,
Je crée une rallonge que l’onde me détrempe
Et mon cœur est en phase et l’amour y afflue.

Mais lorsque l’arc-en-ciel irradie ses cheveux
Et que le soleil perce à enflammer son corps,
Cette danse essentielle s’arrête sur un aveu :
J’apprécie les averses et encore et encore !

Tableau de Fabienne Barbier

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