Le cygne blanc

Le cygne blanc

Ma caravelle n’a qu’un mât, tout en voilure de plumes ;
Un fier vaisseau amiral, en recherche d’aventure,
Accomplissant au printemps, pour un peu plus de volume,
Cygne blanc ou cygne noir, sa quête de progéniture.

Ce cou en moitié de cœur sur un corps tout en panache
Ne demande qu’à s’assembler pour dessiner sur les ondes
Le symbole de l’amour mais sans l’ombre d’un ganache
Que renverrait le miroir aveugle comme une sonde.

Inutile de songer à contempler son image
Et penser être complet comme un auto-mariage !
Ce reflet quoiqu’inversé n’en est pas moins un mirage
Où le Narcisse imbécile perdrait son coloriage.

Si le reflet réfléchit, n’est-ce pas pour explorer
Une part de son passé qui serait restée trop sombre ?
Comme un flambeau sur le dos, aux arrières déplorés,
Qui éclaire les manières enfouies sous les décombres.

Mais le cygne indifférent à tout ce que je raconte
S’en vint hautain et distant dans sa course solitaire.
Le soir il partit danser sans demander un acompte
Avec sa belle dulcinée et leurs échos s’agitèrent.

Tableau de Fabienne Barbier

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