
Au solstice de l’hiver quand tout se pare de glace
Et que les cristaux fleurissent comme des étoiles au vent,
Je monte à la citadelle retrouver dans son palace
Ma reine sur sa terrasse, préoccupée sous l’auvent.
C’est une tâche difficile qu’être reine des amours
Pendant le temps des frimas et des journées raccourcies.
Heureusement qu’il y a les nuits bien plus courtes que les jours
Qui permettent d’abriter les idylles endurcies.
Les volutes de tendresse parées de mille couleurs
Enchantent mon cœur de braise et le préservent du froid.
Les spirales de caresses éliminent les douleurs
Et complimentent mon corps qui abandonne ses effrois.
Toutes ces gerbes ardentes, dans des coïts prolongés,
Me réchauffent le sérum qui coule dans mes artères.
Toutes les étreintes vives entre nos corps allongés
Me prolongent l’énergie dont je suis héréditaire.
C’est la saison des amours mortes pour ceux qui hibernent,
Mais c’est celle qui consume mon cœur et mon corps de feu.
Je suis le Phénix de l’hiver, j’allume les drapeaux en berne
Et j’entretiens votre flamme pour la saison des adieux.
Tableau de Fabienne Barbier
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