Janvier primevère

Janvier primevère

Lorsque pleurent les marasmes dans les hivers de l’histoire,
Dans la grisaille des villes, je recherche la lumière.
J’ouvre mon cœur aux fantasmes, les plus éjaculatoires,
Qui ébranlent les murailles et tous ces murs de poussières.

Entre les pierres des murs, j’ai trouvé cette rosette ;
Je lui ai sucé le cœur, l’ai arrosé de mon sperme.
Tout en l’entendant gémir, j’ai mordillé sa noisette
Enfouie en profondeur des ourlets de l’épiderme.

C’est alors qu’elle a poussé et ses soupirs et ses branches
Pour recueillir dans le vent la réponse à ses caprices.
J’ai continué patiemment, avec sexualité franche,
Quarante jours, quarante nuits, la culture séductrice.

Elle en a mouillé les draps recouvrant les fondations
Des murs odieux qui enferment ma liberté de vision.
En versant l’eau au verso allant à l’inondation
Jusqu’à péter les murets et les portails des prisons.

En unissant les boutons de toutes ces roses à foison ;
En reliant les mamelons de ces fleurs, juste nubiles ;
En éjaculant sans cesse dans les plis de leur toison ;
J’ai recouvré le printemps et retrouvé ma Sybille.

Tableau de Fabienne Barbier

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