Les flèches immobiles

Les flèches immobiles

Flèches augustes et fières, taillées de précision,
Vous indiquez midi dans le temps suspendu.
Le présent est figé comme d’une incision
Dans l’univers réel aux cordes des pendus.

Ces horloges insidieuses me semblent trop parfaites
Et leurs clochers ne savent rien faire que donner l’heure ;
Aux quatre coins du monde, leurs images surfaites
Paraissent briller d’or mais ne sont que des leurres.

Mais si la perfection est montrée au pendule,
Nul ne la trouvera, ni midi à sa porte.
Dans la tour de Babel, les langues incrédules
Sont brouillées à jamais et le chaos l’emporte.

Les cloches régulières veulent rythmer la vie
Que les saisons n’ont su imposer dans ce monde.
Les carillons d’antan, répétés à l’envi,
Ne sont que des chimères et des repères immondes.

Mais la vie elle-même n’est pas une mécanique.
Elle est faite d’amour et respire la confiance.
Ce monde trop parfait ne transmet que panique
Et la mort endormie en fait son alliance.

Tableau de Fabienne Barbier

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