 
            À tire-d’aile l’hirondelle        livre l’été aux vents mauvais.
Les sanglots longs bien monotones        seront bien vite un souvenir.
Fini le temps des bagatelles,        on rentre sous le ciel de Beauvais
Et on s’enlise dans l’automne        pour ne plus jamais revenir.
Où sont la vie et nos amours ?         Étaient-ils tous aussi futiles
Qu’il suffit de rentrer chez soi        pour trahir ses rêves d’enfants ?
Avant que se lève le jour        j’ai entendu le coq versatile
Saluer l’aurore trois fois        et s’en aller ébouriffant.
Oiseau de mort, oiseau de vie ?         Je ne sais pas pour qui tu penches.
Signe de deuil, signe de joie ?         Je ne sais plus où bat ton cœur.
Es-tu une horloge asservie,         juste un coucou, une pervenche,
Qui ne fait que marquer la loi        et cumuler notre rancœur ?
Ils ont tous repris leurs travaux        les mêmes peines, les mêmes maux.
Comme si après s’être réveillés        ils reprenaient leur vie morose.
Comme si, sortis du caveau,         ils rentraient bien vite au tombeau.
Pour eux, la vie émerveillée,        	ne vit que la vie d’une rose.
Laissons l’horloge de la nature        marquer le temps, marquer la mort.
Laissons mourir notre présent        peu nous importe jusqu’à demain.
Demain est d’une autre peinture,        laissons courir les matamores.
Vivons l’éveil omniprésent        vivons l’instant sur le chemin.
Tableau de Fabienne Barbier

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