La barque du chagrin

La barque du chagrin

La tempête en furie a lancé l’offensive
Sans m’avoir prévenu qu’elle était compulsive.
J’aurais dû m’y attendre ; cette mer agressive
Était bien déchaînée et vraiment excessive !

Quand la loi du cyclone cessa de résonner,
J’ai bien cru que la houle allait m’empoisonner ;
Dans ma nef de fortune, j’étais emprisonné,
J’ai aperçu une terre que j’ai arraisonnée.

La mer s’est retirée sur cette plage triste.
Le silence à présent se révèle sinistre.
Plus rien à l’horizon sauf ma barque égoïste
Qui me tient compagnie et se veut altruiste.

Des tremblements de froid parcourent mon échine.
J’ai la tête qui sonne comme bruits de machines.
Je respire à grands coups tel une micheline
Comme si la tornade m’avait jeté en Chine.

Je marche sur la plage, recherchant des repères,
Mon cœur est agité, mon esprit désespère.
Mais j’ai pu éviter le sinistre repaire
Où la mort espérait que mon âme obtempère.

Et j’ai repris la mer le cœur cicatrisé,
La barque du chagrin un peu électrisée.
Je dois apprécier et ne pas mépriser
Le fruit de l’expérience car je l’ai maîtrisé.

Toi qui entends le vent, qui capte mes messages,
Sache que je n’ai pas le temps d’en dire davantage.
Il n’y a pas de recette, juste un apprentissage
Pour devenir un maître digne du sauvetage.

Tableau de Fabienne Barbier

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