Catégorie : Fin de saison

  • Ciel, le printemps

    Ciel, le printemps

    Trois mois d’hiver à hiberner et davantage avec l’automne,
    C’est trop d’efforts au renouveau pour les tirer de léthargie.
    Les belles-au-bois-dormant bernées par leur longue nuit monotone
    Demandent une remise à niveau avec beaucoup plus d’énergie.

    Après la première hirondelle qui leur annonce le printemps,
    Celui-ci les découvre nues, à peine sorties du sommeil.
    Une saute de vent infidèle ouvre leur porte à tous les vents ;
    Il est temps pour nos ingénues d’aller saluer le soleil.

    Debout les fées des bois, des champs, des bourgeons et rameaux en fleurs ;
    On réclame votre savoir-faire et vos talents de parfumeurs !
    Accordez vos leçons de chant aux premiers rossignols siffleurs
    Et répandez dans l’atmosphère le virus de la bonne humeur !

    Tableau de Fernand Le Quesne.

  • La cérémonie Calendaire de l’équinoxe

    La cérémonie Calendaire de l’équinoxe

    Pour l’équinoxe, on se prépare chez les nymphettes du printemps ;
    La plus douée porte l’habit de cérémonie calendaire
    Dont la doyenne l’accapare avec le pectoral suintant
    De charges du même acabit qu’une mission sacramentaire.

    Tandis que les nymphes soumises à son autorité nouvelle
    Lui confirmeront le serment des ouvrières fécondantes,
    Vêtues d’une simple chemise qui cache autant qu’elle ne révèle
    Une jeunesse renfermant leur fertilité abondante.

    Celles du fond qui s’en amusent sont les dryades recalées
    Qui organiseront sur Terre une permanence de farces ;
    À elles, le rôle de muse pour les poètes décalés
    Quand ils marcheront solitaires douchés aux giboulées de mars.

    Alors commence le rituel dans l’ombre verte des ramées
    Où l’encens danse en longues ondes au gré des souffles passagers ;
    Les chants s’élèvent, spirituels, conformes au rite proclamé,
    Offrant au ciel une profonde invite à des jours plus légers.

    Mais voici les nymphes moqueuses qui viennent saper le moral
    Avec Saint-Médard et consorts qui leur détrempe le spectacle.
    Mais face à toutes ces belliqueuse, l’élue étend son pectoral
    Pour protéger du mauvais sort la Terre et son saint réceptacle.

    Tableau d’Irán Francisco Lomeli sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201206iran-lomell.html .

  • Lettre ouverte à l’Été

    Lettre ouverte à l’Été

    Été, je t’écris cette lettre que je confie au vent du nord
    Afin qu’il puisse l’apporter et la livrer à échéance.
    Tu as dû apprendre peut-être que l’actuel printemps déshonore
    La Terre qui ne peut supporter pour longtemps cette déchéance.

    Nomme le Soleil, Général de toutes les armées du temps,
    Avec pluies et vents encadrés par une météo fidèle
    Qui offrira un littoral avec matinées débutant
    Par une aurore saupoudrée du chant serein de l’hirondelle.

    Apprête un budget pour la Lune et un crédit pour les étoiles
    Qui guideront les amoureux vers un destin à converger !
    Que la chaleur soit opportune, que jamais l’azur ne se voile
    Sauf pour un crachin langoureux sur les jardins et les vergers !

    Illustration de June Leeloo sur https:havengallery.comportfoliojune-leeloo-imaginarium .

  • Adieu Printemps-le-fou

    Adieu Printemps-le-fou

    Fou-le-printemps, feu-le-printemps, plus jamais tu me manqueras
    Avec tes giboulées surprises et tombées de neige subites !
    Le vent qui soufflait trop longtemps et longuement m’évoquera
    Dans ma maison toute l’emprise d’un fol hiver qui cohabite.

    Tu as beau te justifier d’un réchauffement climatique,
    D’une pollution agricole et des chemtrails perturbateurs,
    Je ne pourrai plus me fier à tes retards systématiques
    Et trop d’erreurs qui caracolent quant aux grêlons dévastateurs.

    Allons voyons ! Tu n’es pas mort mais d’une éternelle jeunesse !
    Repose-toi durant l’été et patiente encore deux saisons.
    Puis passé le temps des remords, tu reviendras tout en finesse
    Nous pourrir le temps complété de pluies au-dessus des maisons.

    Illustration de June Leeloo sur https:havengallery.comportfoliojune-leeloo-imaginarium .

  • Fin de saison

    En fin de saison la sirène rejoint les poissons migrateurs
    Qui partent pour des eaux plus chaudes situées dans l’autre hémisphère.
    En traversant les eaux sereines à l’approche de l’équateur
    Leurs queues deviennent plus rougeaudes mais cela, c’est une autre affaire.

    Mais revenons à la sirène dont les amants sont malheureux
    Car elle n’avait pas son pareil pour passer à la casserole
    Déglacée d’un vin de Touraine dont l’alcool rend le mâle heureux
    Et raffermit son appareil pour mieux lui percer la corolle.

    Adieu sirène de mon cœur, rendez-vous au prochain printemps
    Et si tu me ponds des fillettes ramènes m’en les plus jolies !
    Je passerai à contrecœur un hiver des plus éreintants
    En m’astiquant la zigounette quand je serai seul dans mon lit.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Au-revoir, papillon !

    Au-revoir, papillon !

    Mes amis vous me manquerez mais je dois faire mes valises.
    Ici l’automne est arrivé et le froid gèle mes racines.
    Je vais partir pour mes quartiers où l’hiver n’a pas de balise,
    Ni même le droit de cité ; je ne fuis pas, je me vaccine.

    Ne pleurez pas, petits enfants, je reviendrai pour le printemps !
    Ne tremblez pas, petits et grands, je suis toujours dans votre cœur !
    Ce n’est qu’une petite pause, un silence pas trop éreintant,
    Une parenthèse de saison, n’ayez ni crainte ni rancœur.

    Là-bas dans le pays des glaces, il est un palais de chaleur,
    Entouré de hautes montagnes et de barbares bafouilleurs.
    Mais en son cœur est une reine, riche d’amour et de valeurs
    Qui me fera passer l’hiver dans son palace gribouilleur.

    Je referai teinter mes ailes, pleines de cœurs et de lumières !
    Je referai tinter mes ailes, pleines de sons et d’harmonie !
    Je ferai briller mes antennes, j’ôterai toute leur poussière !
    Je ferai chanter mes antennes dans une tendre symphonie !

    Pour me parler, il y a des anges qui feront passer les messages.
    Tous les cailloux sur les sentiers sont des porte-au-loin enchantés.
    Je reviendrai accompagné de quelque fée, plus ou moins sage,
    Si elle sait m’apprivoiser et si, un fils, m’a enfanté.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Papillon de l’intersaison

    Le Papillon de l’intersaison

    Je suis le fou-papillon et le roi des fanfarons !
    C’est moi qui franchis le pas mais ça, on ne le sait pas !
    Je fais tous mes coups en douce, je m’enfuis comme un larron !
    Je suis le papillon fou, certains m’appellent le mat.

    J’ai juste mon balluchon pour subsister aujourd’hui.
    Je n’ai rien prévu demain ni encore après-demain.
    Car mon temps n’existe pas mais je tiens mon sauf-conduit
    Qui m’ouvre les portes éphémères, comme ça, en un tournemain !

    Je sème l’inattendu, je fais des bouleversements !
    Je fais des taches partout en provoquant des erreurs.
    Je change le cours des choses, produis des renversements !
    Je bats des ailes et provoque des cyclones de terreur.

    J’ai de l’inventivité et de la créativité.
    Par le fil de l’intuition, j’ai beaucoup de relations.
    Les peintres et les poètes puis, la collectivité
    Sont guidés par ma folie et mes affabulations.

    Je vais vous dire un secret : je suis le fis de l’ÉCHO !
    J’apporte des prophéties et des messages d’amour !
    D’orient jusqu’en occident, je mets tout le monde ex-æquo !
    Je suis le fou-papillon, je suis votre troubadour !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Papillon de l’hiver

    Le Papillon de l’hiver

    Papillon de l’hiver, papillon solitaire.
    Sur les terres glacées je parcours les sentiers.
    Je suis seul sur les mers, je suis seul sur les terres.
    Je suis gardien de nuit durant l’interchantier.

    Quand il y a une alerte, je réponds à l’appel !
    Avec les bénévoles nous portons les secours.
    Quand le froid est intense je sonne le rappel
    Et j’ouvre les abris même en dernier recours.

    La neige a recouvert de son beau manteau blanc
    Les plaines et les montagnes et tout a disparu !
    Le silence solennel en devient accablant,
    La famine fait rage quand passent les charrues !

    Les provisions s’épuisent et le siège est cruel.
    Nous avons eu des pertes, d’autres ne répondent pas.
    Nous tiendrons par la foi du froid contextuel
    Par la ténacité de mon épiscopat.

    Courage mes amis j’aperçois des lueurs !
    Les renforts nous arrivent avec le renouveau !
    Ayons de la patience, épongeons la sueur,
    La nuit va s’achever sur un monde nouveau !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Papillon de l’automne

    Le Papillon de l’automne

    Où iront les secrets quand y’aura plus personne ?
    Que deviendront les noms des plus belles amours ?
    L’hirondelle en partant ne fera plus l’automne
    Si personne n’en parle aux oreilles alentour !

    C’est mon rôle dévoué et je suis le gardien.
    J’enregistre l’écho de toutes connaissances.
    Tous vos faits et vos gestes sur tous les méridiens,
    J’en grave la mémoire pour votre renaissance.

    Pour les dernières fêtes, on solde tous les fruits !
    Les noix et les châtaignes et les beaux champignons !
    Toutes les provisions feront les usufruits
    Au temps des amours mortes au petit lumignon.

    Et je ferme les yeux à chaque feuille morte.
    Je pleure avec les arbres qui se mettent en deuil.
    J’aide les animaux à porter leurs comportes
    Pour tenir tout l’hiver quand je jette un coup d’œil.

    Et voilà, c’est fini, c’en était la dernière !
    La nature s’endort dans un sommeil profond.
    Je suis celui qui reste et porte la bannière
    Et transmettrai demain l’écho dans les tréfonds.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Papillon de l’été

    Le Papillon de l’été

    Papillon de l’été, papillon flamboyant !
    Je suis peintre en couleur et le roi des conteurs !
    C’est moi qui mets la poudre à vos cœurs foudroyants
    Quand l’étincelle d’amour met le feu au compteur !

    Je me pose sur ton âme et je lui dis « avance ! »
    « Ose être qui tu es, et ose t’affirmer ! »
    Puis je guide à l’oreille, restant en connivence,
    De conseils avisés et pour te confirmer.

    Papillon de l’été, papillon de l’action !
    Lorsque tu tergiverses et demeure indécis,
    Je me pose léger, contrariant l’inaction
    Et je te fais pencher dans un but bien précis.

    C’est au creux de l’oreille, j’ai mes appartements.
    J’y agis en concierge en captant l’air du vent.
    Quand une bonne idée passe, le l’attrape prestement
    Et la glisse à ton âme dans un geste adjuvant.

    Papillon de l’été, papillon de l’amour !
    L’oreille des demoiselles sont les plus délicates.
    Leur cœur est frémissant à veiller jour et jour
    Et c’est moi qui colore leurs lèvres écarlates.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Papillon du printemps

    Le Papillon du printemps

    Papillon du printemps, papillon dans le vent.
    C’est moi l’annonciateur et c’est moi l’éveilleur !
    Je chasse le sommeil, par-là, ici devant.
    Je réveille les fleurs, je suis l’émerveilleur !

    Ce matin j’ai dilué les plus belles couleurs.
    À midi, démarré les pompes à chlorophylle.
    Ce soir, je dynamite tous les bourgeons en fleur.
    Cette nuit je pourchasse les méchants exophiles.

    Demain, j’accoucherai toutes les chrysalides.
    C’est une opération délicate à mener ;
    Car l’enfant doit sortir par un trou, invalide
    Et doit faire l’effort sans s’y faire amener.

    Après-demain les ours et tous les mammifères
    Sortiront du sommeil de leur hibernation.
    Après j’irai aider les oiseaux pour affaires ;
    Bâtir un nid à deux, les œufs de la nation.

    Mais ce que je préfère, c’est le temps des amours.
    Je permets les rencontres et les accouplements.
    Je murmure aux oreilles mes chants de troubadour.
    Puis je les laisse faire tout le repeuplement.

    Tableau de Fabienne Barbier