La quatrième dimension ressemble aux cubes à souvenirs Où notre mémoire décharge tout ce qu’elle ne peut contenir. Vous pourriez, en demi-pension, y projeter votre avenir Sans aucun frais à votre charge, ni supplément à retenir.
Chacun possèderait sa boîte, chacun ses rêves à accomplir. Vous trouveriez votre âme-sœur sans forcer, sans vous affaiblir Afin que les sexes s’emboîtent dans des rapports à établir Selon que vous soyez chasseur ou simple proie à assouplir.
Tableau de Rafal Olbinski sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201104rafal-olbinski-surrealista-polacco.html .
Dans ma lointaine adolescence, j’ai fait naufrage de mes rêves Qui m’ont fait échouer sur l’île où l’utopie régnait en maître. J’y vivais nu de connaissances naturellement sur la grève D’une éternité juvénile et tout mon amour à transmettre.
De l’autre côté du miroir, s’ouvraient des terres innocentes, Vierges de toute humanité, heureusement inaccessibles. J’avais la clef dans mon tiroir, une clef d’or rajeunissante, Qui donne accès illimité vers ces univers impossibles.
Tableaux de Jacek Yerka sur http:liryka-liryka.blogspot.com201408robinson-jaromir-nohavica.html#more .
Après trois cent soixante-cinq marches, nous sommes revenus sur nos pas Malgré tous les confinements et les couvre-feux de saisons. Je ne sais plus quelle démarche, sensée nous éviter le trépas, Devrons-nous prendre finalement pour ne pas perdre la raison.
Le boulevard « vaccination » ressemble plus à une impasse Débouchant sur le cimetière qu’à une porte de sortie. Les agents de divination nous mentent sur ce qui se passe Et l’autorité cachotière pousse mémé dans les orties.
Ramsès II à l’accordéon et à la balalaïka, Le grand orchestre des Pharaons nous réinvente la mazurka. Avec des rythmes endiablés, il nous chante sa mélopée ; Avec des bourrées ensablées, il nous clame son épopée.
Les cordes, tel un arc, nous rappellent jadis la bataille de Qadesh Avec le piano à bretelles au vent du souvenir des flèches. Tout droit échappé des ténèbres pour délivrer les confinés Avec une marche funèbre pour envoûter les vaccinés.
Il reste curieux, l’équinoxe qui masque la moitié du jour Avec la moitié de la nuit comme le paravent du temps. Le Soleil, dans ce paradoxe, se voile sous un abat-jour Quant à la Lune, celle-ci luit dans la pénombre en clignotant.
Mais cet équilibre ne dure que juste le temps d’un rappel Et la lutte pour la lumière recommencera jusqu’au solstice. Puis, reprendra la procédure ; l’obscurité fera appel Afin de remporter, la première, l’alternance par la justice.
Tableau de Rafal Olbinski sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201104rafal-olbinski-surrealista-polacco.html .
Lorsque la route se rallonge en multiples prolongations, J’en déduis que Dieu, en retard, fignole ma destination. Et si le Diable me prolonge encore ses déviations, Je prendrai le Guide du Routard contre la procrastination.
Heureusement j’ai Saint-Christophe attaché au tableau de bord Avec le Guide Michelin pour manger en dernier recours. Enfin, je lirai quelques strophes contre l’impatience que j’abhorre Et les « Lettres de mon moulin » deviendront ma roue de secours.
Grâce à Walt Disney et consort, toutes les histoires du monde Sont devenues états-uniennes, d’Aladin jusqu’à Jeanne d’Arc. Shakespeare, lui-même, s’en sort, mais marqué d’un accent immonde, Dans les chansons californiennes que l’on entend à Central Park.
La cuisine aussi s’en ressent et l’on voudrait nous faire croire Que, sans pancake, un déjeuner est comme un hamburger sans frite. Pour l’estomac, il est stressant de voir cette bouffe sans gloire Gonfler la tête des jeunes et en faire leur pitance favorite.
Tableau de Rafal Olbinski sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201104rafal-olbinski-surrealista-polacco.html .
Et ce nouvel homme d’argile, modelé d’une jeune Terre, Métamorphosa de la boue une créature vivante. On aurait dit qu’un dieu agile venait de naître en solitaire Comme animal marchant debout vers une épopée captivante.
Aussitôt il chercha compagne pour partager ses expériences En prélevant un bout de chair qu’il planta dans la terre glaise. Le printemps mûrit les campagnes et la femme en luxuriance Lui offrit son vœu le plus cher : la descendance qui lui complaise.
Les jours se ressemblent comme un livre qui se ferme et s’ouvre sans fin Sur la nouvelle page vierge qui ressemble à celle de demain. Fors qu’une vision m’en délivre, entrouverte sur les confins, Comme une porte d’où émerge un espoir à portée de main.
Et sur cette toile d’azur qui revient comme d’habitude, Je change la réalité pour une autre éventualité. Je jette un pont sur l’embrasure d’un rayon de béatitude Qui transforme en sensualité les troubles de l’actualité.
Tableau de Rafal Olbinski sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201104rafal-olbinski-surrealista-polacco.html .
Depuis que les clebs grimpent aux arbres, on y a construit nos maisons Dont ils en assurent la garde sur les chiens-assis aux aguets Mais toute la journée ils palabrent quand sonne l’heure sans raison À moins qu’un coucou, par mégarde, ne soit en train de zigzaguer.
Quand vient le printemps, ils s’endorment ; sans doute le rhume des foins Qui agace leur flair légendaire et atténue leurs aboiements. Alors le renouveau transforme les terres jusqu’au mois de juin Où l’été, saison solidaire, les réveillera vaillamment.
Tableaux de Jacek Yerka sur http:liryka-liryka.blogspot.com201408robinson-jaromir-nohavica.html#more .
À peine sortie de sa cage, la reine d’un jour sans mémoire Dès lors organise sa prison avec son environnement. Tout est jouet, plus ou moins sage, jugé à travers l’écumoire De l’œil fixé sur l’horizon en vue de son couronnement.
Mais d’autres cages la contemplent ; d’autres reines d’hier et demain Qui, à leur tour, pourront régner une journée à satiété. Toutes ces cages forment un temple où l’on y prie à mille mains Pour une utopie imprégnée des rôles de la société.
Tableau de Rafal Olbinski sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201104rafal-olbinski-surrealista-polacco.html .
Le temps, suspendu à leurs vols, passe en silence sur la campagne Et l’ensemence de printemps à l’aide d’oiseaux de passage. Que j’aime ces oies bénévoles venant des pays de cocagne Et qui en rapportent tout autant les fruits de leurs apprentissages.
Qu’ont-elles vu sur l’océan ? Que rapportent-elles d’Afrique ? Qu’ont-elles appris aux antipodes ? Qu’ont-elles enfanté pour nos Pâques ? Moi, tout en bas sur mon séant, j’apprécie la façon lyrique Dont le printemps lance la mode en éclairant mon ciel opaque.
Pendant l’obscurité d’une profonde nuit, Je marie l’oxymore avec le pléonasme. Si le songe tourmente et le rêve me nuit, J’en demande à Vénus un ultime fantasme.
Quand le silence lourd se fait assourdissant, Elle m’apparaît nue et extraordinaire. Alors le cauchemar, d’abord étourdissant, Devient un paradis d’amour imaginaire.
Toutes mes questions de l’hiver trouveront réponses au printemps Comme le souci d’une nuit par l’aube est métamorphosé. Tous les mystères de l’univers les plus ardus vont s’épointant Lorsqu’une fleur s’épanouit sous une goutte de rosée.
J’aime quand mon cœur s’abandonne et admet la simplicité D’une nature qui prévient comme une mère à son enfant. J’aime lorsque se désordonne ma raison en complicité Avec un printemps qui revient chaque année, toujours triomphant.
Adieu l’hiver, je t’aimais bien devant tes feux de cheminée ; Hier encore, je cheminais parmi tes forêts enneigées Malgré tes souffles microbiens qui m’auront gardé confiné Et les vents qui contaminaient mes inquiétudes propagées.
Aux antipodes, pourtant l’inverse arrive sur les plages chaudes Qui disent adieu à l’été et ses voyages organisés. Malgré l’effroi qui tombe à verse, et qui effraie et qui échaude Et qui m’auront fait haleter de tous mes sens tétanisés.
Adieu l’automne et les saisons et tous mes souvenirs d’antan Où je vivais libre et heureux même si ce n’était qu’utopie. Le monde m’impose sa raison pour que je devienne consentant De gré ou de force, rigoureux envers l’ordre qui m’estropie.
Tableaux de Rafal Olbinski sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201104rafal-olbinski-surrealista-polacco.html .
La force et la longueur de temps font plus que force ni que rage. Cette année, le Bœuf de métal, au caractère déterminé, Prépare un tournant important par son sang-froid et son courage Pour un mouvement sociétal qui change notre destinée.
Ainsi nous serons confrontés à un changement radical Qui bouscule nos habitudes, nos acquis et nos connaissances. Ainsi nous allons affronter par un traitement médical Le contrôle de notre aptitude d’obéir aux grandes puissances.
Mais par ces bouleversements, peut-être ainsi parviendrons-nous À sortir de notre prison et sauvegarder l’avenir ; Sinon notre gouvernement nous fera plier les genoux Et fermera notre horizon sur un malheureux souvenir.
(Photos de Marina Cano. Selon l’horoscope chinois, le bœuf, à manches retroussées, travaillerait d’arrache-pied à bâtir l’avenir. Il apprendrait à aborder la réalité, avec lucidité et sang-froid, dans l’espoir d’ouvrir des horizons différents, lumineux et plus grands. Reste à savoir comment l’humanité va réagir, confrontée à l’une de ses craintes principales : le changement.)
Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.
Puisqu’on nous ferme les frontières et qu’on nous traite comme des veaux, Regroupons nos dépossessions en villages errants, sans attaches. Soyons humains à part entière, échappons à l’Ordre Nouveau En faisant céans sécession contre l’état qui nous cravache.
Nous irons où portent les vents suivant le cours des alizés, Nous remonterons vers le nord lorsqu’auront fondu les calottes. Nous suivrons les routes en rêvant aux bars sur les Champs-Élysées Et attendrons que nous honorent les futuristes sans-culottes.
Illustration de « La croisière des oubliés » par Enki Bilal.
À contre-mots, à contretemps, sur des rimes faibles appuyées, Les Reflets-Vers chantent le blues et la Prose déchante son spleen En alexandrins trompétant en douze pieds bien essuyés Mais en laissant sur la pelouse deux ou trois rimes orphelines.
La poésie-jazz s’incorpore dans les exclamations des cuivres Qui hachent ses rimes en notes et ses poèmes en trémolos. Alors les vers sortent des pores des musiciens qui osent suivre Cette partition qui dénote un style assez méli-mélo.
Est-ce en Islande, est-ce en Finlande ou est-ce en Nouvelle-Zélande Qu’au milieu d’un champ de printemps, je fis l’amour pour mes vingt ans ? C’était au temps où j’emmêlais les Maliens avec les Malais, Les Hindous avec les Indiens, les Canadiens, les Acadiens.
J’étais plus porté sur l’amour, dans les jardins du Luxembourg, Que les cours de géographie, l’Atlas et sa cartographie. Le seul auquel j’ai su prétendre s’appelle « la carte du tendre » Car je ne garde de paysages que les filles aux jolis visages.
Photo de Linda Ólafsdóttir sur https:www.flickr.comphotoslindaola .
Tous les cœurs à prendre au printemps, comme jeunesses de vingt ans, Vont commencer à végéter puis, mûriront pendant l’été À condition d’entretenir beaucoup d’amour à contenir Et offrir ses belles faveurs aux cœurs des jeunes filles en fleurs.
Pour la récolte, il faut attendre car l’amour est dur à comprendre Envers les femmes, et renâcler car chaque serrure a sa clef. Mais après l’été vient l’automne et, sous sa langueur monotone, S’ouvriront les fruits défendus et leurs effets inattendus.
Tableaux de Christian Schloe et Catrin Welz-Stein.
La déesse de l’amour physique s’est revêtue de beaux atours Sous forme d’un voile pudique pour faire barrage aux désirs. Elle n’en est que plus érotique par le mystère de l’amour Dont l’attirance véridique entraîne fantasmes et plaisirs.
Aux premiers jours du mois de mars, j’invoque la « Dame du ciel » Afin qu’aussi bien hommes et femmes soient l’alchimie de la passion Pour qu’ils soient complices et comparses, unis d’un amour essentiel Qui lèvera le voile infâme qui transgresse l’émancipation.
C’est pour bientôt ; le QR-code va s’imprimer sur le visage Et facilitera la tâche de la reconnaissance faciale. Ce sera comme un digicode simplifiant le marchandisage À condition qu’on n’y attache pas trop de morale impartiale.
Trop tard ! Vous étiez prévenus maintenant vous serez pistés ; L’état saura où vous allez, qui est l’élu(e) de vos pensées. Votre esprit sera détenu par une conduite assistée Selon ce que vous prévalez et ce que vous aurez dépensé.
Photos d’Alexander Khokhlov et maquillages de Valeriya Kutsan sur https:buzzly.frde-magnifiques-portraits-en-noir-et-blanc-de-visages-peints-en-noir-et-blanc.html .
Les écrivains et les poètes vouent à leur animal un culte Car il les transporte au-delà des murs de l’imagination. Même certains anachorètes donnent à leur chat un lien occulte Qui les relient au Walhalla, loin de toute abomination.
Le mien me réveille la nuit en plein milieu d’un rêve ultime Qui, en restant inachevé, m’oblige à écrire la suite. Loin de vous dire qu’il m’ennuie, il me sert de journal intime Qui me permet de parachever mes vers en une course-poursuite.
Si l’enfant tapi dans son ventre avait la possibilité De regarder vers l’extérieur ce qui l’attend à sa naissance, Peut-être resterait-il entre la protectrice stabilité De sa forteresse intérieure où il paresse avec aisance.
Mais s’il était aventureux, téméraire ainsi qu’intrépide, Ardent en réciprocité de quitter son monde éphémère, Peut-être ce fruit vigoureux souhaiterait un moyen rapide De naître avec précocité et l’on verrait courir sa mère.
Selon que vous seriez taureau, cancer, capricorne ou verseau, Une partie de votre corps pense avec ou sans votre accord. Selon que vous seriez lion, bélier, sagittaire ou scorpion, Le cœur et l’esprit sont liés carrément de la tête aux pieds.
Le sexe me laisse un peu perplexe car il me conduit sans complexe ; Les jambes, les genoux et les pieds me gouvernent comme il leur sied ; Du cou au sommet de la tête, je ne pense qu’à faire la fête ; Les bras m’en tombent, j’en ai bien peur, je suis orienté par le cœur.
Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, la vie continue tout de même ; Il faut chasser sa nourriture et recommencer chaque fois. Notre aigle a compris le manège et pour nourrir celle qu’il aime Ainsi que sa progéniture, il va vous dévorer le foie.
Mais oui ! Vous l’avez reconnu. C’est lui, l’aigle de Prométhée Qui déroba le feu sacré pour en faire don aux humains. La suite ? Elle est archiconnue ! Les Dieux l’ont tellement appâté, Qu’il le déguste salé-sucré, avec une sauce au cumin.
Pygargue à tête blanche photographié par Anthony Bucci à Vancouver.
Chez Michel, jamais il ne pleut, c’est le temps qui pleure de joie ; Chez lui, chaque goutte de pluie n’est qu’une larme de colibri. Chez Michel, les rêves sont bleus même lorsque le temps rougeoie ; S’il se balade en parapluie, c’est pour mettre ses ailes à l’abri.
La nuit, toutes ses ailes brillent comme une kyrielle d’étoiles Et quand le temps est à l’orage, ses ailes font des croissants d’or. Si, toute la nuit, il quadrille le cosmos à rebrousse-poil, C’est pour se donner du courage et un air de conquistador.
Tableaux de Victor Nizovtsev sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201208siren-song-victor-nizovtsev-1965.html .
Les enfants de Dame Nature s’inspirent des beaux paysages Et se nourrissent d’air du temps dont l’azur contient le tanin. Beaucoup s’adonnent à la peinture, dessinent et brossent des visages, Portraits de leur mère au printemps et son Éternel féminin.
Peintres aux belles aquarelles, peintres de musiques et de mots, Peintres-poètes aux belles proses, peintres d’arômes étourdissants. Leur nature est surnaturelle, leurs rythmes infinitésimaux, Et leurs vers d’une couleur rose issue d’un filon nourrissant.
Tableaux de Victor Nizovtsev sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201208siren-song-victor-nizovtsev-1965.html .
La vie serait née de l’espace brassée dans le coeur des étoiles ; La lumière serait la divine créatrice de notre univers. Je ne sais pas ce qui se passe derrière la science et son voile Mais mon petit doigt en devine tous les secrets les plus divers.
« Fiat lux ! Que la lumière soit ! » Ces mots ont surgi du néant Comme une explosion d’énergie d’où se déversa la matière. Puis, s’étendît par-devers soi l’espace-temps comme un géant Qui se réveille en synergie avec un monde à part entière.
Tandis qu’il répand la semence composée de poudre d’étoiles, Le créateur transmet la vie à la planète nourricière. Il attend que tout recommence pour que l’avenir lui dévoile La maintenance et le suivi de la part des bénéficiaires.
Aussitôt qu’elle reçoit l’onde génératrice de la vie, La génitrice alors arrose la terre promise à l’essor. Elle déverse l’eau féconde qui assurera la survie Des filles aux pétales de rose, des garçons aux choux … et consort.
Regard sévère, regard amer voilà le prix de la souffrance Quand l’amour n’a pas eu son dû ou n’en a pas eu son content. Regard bleu-vert presque outremer ou fluorescent à outrance Pour marquer sans sous-entendu un litige qui se paie comptant.
Regard de face en face-à-face voilà le prix de l’amertume Quand la tromperie se dilue dans l’eau de rose polluée. Regard tordu, plein de grimaces, saumâtre et d’un zeste d’agrume Pour mesurer l’huluberlu d’un sentiment dévalué.
Regard qui s’en va de travers voilà le prix d’indifférence Quand elle veut taire les mots qu’elle n’ose pas prononcer. Regard qui renvoie à l’envers les fallacieuses déférences Qui écriront, chargé de maux, un chagrin d’amour romancé.
Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.
À peine franchi la frontière, je croyais maîtriser les langues – Puisqu’elles sont universelles en ce qui concerne l’argent – Pour naviguer ma vie rentière sur les eaux d’un euro qui tangue Entre les monnaies qui excellent et un franc suisse, départageant.
Au début, leur langue curieuse ressemblait assez à la mienne ; Un peu plus lente entre les phrases avec un patois des alpages. J’eus alors une envie furieuse pour plaire à mes concitoyennes De parler la langue genevoise afin de paraître à la page.
Mais à la frontière des langues, l’affront que j’essuie salement Me donne le pire des maux avec une langue imbuvable. Bien que ce pays me harangue de parler le suisse-allemand, Je n’en comprends pas un seul mot sinon un dialecte improbable.
Dans l’obscurité de la nuit, mes yeux ont pu se dessiller Et distinguer à l’aveuglette une chevelure invisible. Au douzième coup de minuit, mes yeux à peine écarquillés Perçoivent une forme incomplète et aux contours imprévisibles.
Mais lorsque je sens sur ma bouche la saveur d’une ombre sucrée, Mon troisième œil révèle enfin que la nuit n’est autre que femme. Et son empreinte sur ma couche, scellée du féminin sacré, Me laisse au matin sur ma faim tandis que s’envole mon âme.
Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.
Pandora 19″X 27.5 Oil on gesso panel. Complete March 25, 2018Completed high resolution scan of Midsummer Night for Tor Books. 18″ X 24″ 10/18/2009
J’aime le jour comme une femme qui me ranime doucement Dans une robe en rayons d’or et la chevelure fleurie. À regret, je laisse mon âme repartir vers le firmament Tandis que l’esprit et le corps s’éveillent au son des guilleris.
J’aime la nuit comme une femme qui m’ouvre ses rêves secrets Dans l’intimité de sa couche et ses draps moirés de satin. Dans l’obscurité qui m’affame de mes désirs et mes regrets, L’âme s’éveille et s’effarouche à l’aveuglette jusqu’au matin.
Quand la gravité du malheur alourdit l’espace et le temps, J’en épouse le mouvement et utilise son attraction. L’antigravité, pile à l’heure, entre en action et me détend Dans un joyeux trémoussement et une saine décontraction.
Plus l’atmosphère devient lourde et plus j’ai la tête légère ; Plus la température monte et plus je garde la tête froide. Et sous la cacophonie sourde des joyeux drilles et leurs mégères, Je sens le moral qui remonte malgré leurs paroles brèves et roides.
Dame Nature en robe à pois, tenant un énorme pinceau, Est venue colorer les champs dans les fleurs d’un rêve au printemps. Alors pour faire contrepoids, Van Gogh, Monet et Picasso Ont brossé un soleil couchant impressionniste en un instant.
Les couleurs du temps, naturelles, délayées dans l’eau de rosée Chantent la pluie et le beau temps selon les écarts d’éclairage. Enfin, ces tendres aquarelles deviendront métamorphosées Par la brise et le vent d’autan qui circonviendront les orages.
Depuis un an, le port du masque a redessiné les visages Et les créateurs se demandent s’ils en seront contaminés. Gageons qu’une mode fantasque va transformer le paysage Malgré certaines réprimandes de la part des non-vaccinés.
Masque à la con pour les garçons, joli masque à ras pour les filles, La mode ne sait où elle va dans l’atmosphère pathogène. Mais retiendrons-nous la leçon de cette vogue de pacotille ? Virons de bord et à Dieu vat ! …avant que ce racolage gêne.
Bien serrés comme des sardines dans leurs modernes appartements, Les hommes nouveaux se rassemblent en tous foyers agglomérés. Même si l’un d’eux souhaite en sourdine modifier son comportement, Il s’apercevra qu’il ressemble à ce pourquoi Dieu l’a créé.
Car « croissez et multipliez » répété aux générations Implique exponentiellement la future surpopulation. Et l’homme devra se plier, soumis à l’accélération, À se détruire cruellement ou mourir en copulation.
Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.
Les terres sèches se craquellent quand elles s’éveillent à l’aurore Et le ciel s’embrase de rose aux premiers rayons du soleil. Saint-Michel montre les séquelles d’une aridité qui dévore Sa nature aux couleurs moroses mais qu’un pinceau d’azur balaye.
Photo de Mathieu Rivrin sur https://www.mathieurivrin.com
Bien que ces vaches de séchages m’aient essoré bien des regrets, Je dois sans cesse faire lessive pour essuyer tous mes échecs. Mes réussites sont au lavage, heureusement grâce au progrès Et sa vitesse dépressive, j’aspire au nettoyage à sec.
Même si je devais repasser toute ma vie à ressasser, Je passerais au savon noir mes tâches les plus difficiles. Mais à force d’outrepasser trop de lavages entrelacés, J’aurais des trous dans ma mémoire et des traces indélébiles.
Monter l’allée de La Valette, dévaler les rues parcourues, Descendre chaussées et venelles, dégringoler les escaliers… Par le Moulin de La Galette et ses artistes disparus, J’appose ma touche personnelle avec mes rimes folles à lier.
Monter la gamme à Montparnasse, descendre d’un ton albacore, Grimper jusqu’au septième ciel ou tomber de plus en plus haut… Et qu’enfin je décadenasse tous mes os encore et encore À parcourir ce démentiel monde de cahots en chaos !
Photo des Balcons de La Vallette à Malte par Ournextflight
Tandis que la justice aveugle fait semblant de sauver le peuple, Celui-ci en fait est conduit par un mensonge qui le séduit. Mais à force de fermer les yeux sur les complots les plus odieux, Il se prépare pour une errance dans un chemin plein de souffrances.
Car la justice triche un peu ; elle ne fait pas ce qu’elle peut Mais ce que veulent les puissants qui exigent le prix du sang. Alors lorsque l’on me propose un faux vaccin que je suppose Être un poison dissimulé, je refuse d’être manipulé.
Tableaux de José Parra sur https://www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com/2012/10/Jose-Parra.html
Avec ses lunettes de salope qui ne trompent que Monsieur Fallope, La ministre de la santé encore une fois s’est plantée. D’abord, elle prétend que les masques ne sont qu’une protection fantasque Puis, elle en impose l’usage dans les lieux de marchandisages.
Après avoir fermé les bars à propos des pires bobards, Elle ferme les bibliothèques pour nous garder comme des métèques. Elle nous entasse dans les trains, les autobus avec entrain, Mais nous interdit réunions, fêtes chrétiennes et communions.
Sur le terrain de l’échiquier, la reine devient folle à lier ; Elle entreprend dans son palais un crime à grand coup de balai ; Elle s’associe à des sorcières pour nous tendre une souricière En répandant un faux virus sorti de son propre utérus.
Une fois la terreur répandue, elle annonce que seront pendus Tous ceux qui crachent le morceau en nous révélant au verso Que tout était prémédité pour saper notre hérédité Et rendre nos enfants esclaves d’un nouvel ordre qui les enclave.
Tableaux de José Parra sur https://www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com/2012/10/Jose-Parra.html
Bien que le Soleil soit le Maître et la Lune juste un satellite, Ils ont le même diamètre et nul ne trouve ça insolite. Le soleil règne sur le monde mais a besoin de sa compagne Pour refléter, la nuit profonde, son souvenir sur nos campagnes.
Entre le Soleil et la Lune, l’histoire d’amour est éternelle ; La complicité des deux astres a semé la vie sur la Terre. Le mâle bâtit sa fortune à l’aide de sa force charnelle Mais ne se préserve du désastre qu’avec sa femme paritaire.
La plupart du temps, le soleil surpasse l’éclat de la lune Qui ne peut donner sa lumière qu’aux heures calmes d’obscurité. Eh bien, la femme, c’est pareil ! Elle attend son heure opportune Pour que ses qualités premières révèlent ses capacités.
C’est ainsi, la loi du plus fort domine dans tout l’univers ; Les grands occultent les petits et l’homme domine la femme. On fait peut-être de gros efforts mais, tous les jours, les faits divers Démontrent hélas les appétits de cette dictature infâme.
Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.
Heureux comme un poisson dans l’eau… mais limité à son bocal Qui paraît tellement fragile qu’il pourrait voler en éclats. La pollution va à vau-l’eau, et le gouvernement bancal N’est qu’un colosse aux pieds d’argile pour qui, déjà, sonne le glas.
Et nos petites vies tranquilles que nous pensions inébranlables Se fissurent sur les frontières et à l’intérieur de nos villes. Nous pensions nos règles utiles mais les voici incontrôlables Aux mains d’autorités altières sur des groupuscules serviles.
À vue d’œil derrière un écran, je vois mes propres opinions ; Je me vois, l’esprit mis à cran, privé de toutes réunions. À vue de nez derrière un masque, je sens mes propres excrétions ; Je me sens, une âme fantasque, asphyxiée sous l’oppression.
À vue d’oreille derrière un casque, j’entends mes propres cris du cœur ; J’entends s’élever la bourrasque d’un peuple qui crie sa rancœur. À vue de goût, c’est le dégoût d’avaler ma propre nausée Envers ceux qui frappent des coups sur une foule ecchymosée.
Un rêve qui ne manque pas d’air serait d’attendre un dirigeable Directement sur ma terrasse contiguë à l’embarcadère. Pour un voyage hebdomadaire avec billets interchangeables Afin que je me débarrasse des tracasseries légendaires.
Puis, selon la boussole folle qui tournicote au gré des vents, Je m’embarquerais sans valise juste mes chaussures à la main. Et dans l’azur dont je raffole, je m’élancerais aux devants De l’aventure sans balise, sans destination pour demain.
Et puis, à l’intérieur du rêve, s’entrouvrirait un autre monde Où disparaîtraient les frontières pour ne laisser que l’inconnu. Les heures, d’ordinaire si brèves, dans une course vagabonde, D’allongeraient la vie entière pour l’honneur d’un cœur ingénu.
Tableaux de Stanislav V. Plutenko sur http://malaguetasur.blogspot.com/2015/03/stalinlav-plutenko-pintor-ruso.html
Quand le cœur appelle, Quand il interpelle, L’invitation au voyage, Le corps lui répond « Partons au Japon, Courrons à l’appareillage ! » La raison s’efface Sans perdre la face Dans un simple lâcher prise Et l’âme s’éveille Devant les merveilles Issues de cette entreprise.
Là, tout le sel de la Terre Charme le voyage en solitaire.
Au hasard des rues, La peur disparue, J’irai à la découverte De nouveaux regards Aux yeux pleins d’égards Pour mes intentions ouvertes. Je rencontrerai, Je recouvrerai Cette âme-sœur en attente Qui m’attend là-bas Peut-être à Cuba Sur la plage miroitante.
Là, le voyage solitaire Goûte le sel de la Terre.
Quand je reviendrai, Quand je rejoindrai Mes amis et ma famille, Je leur offrirai Ces vers inspirés De l’odeur de la vanille. Je repartirai, Sans aucun regret, Vers de nouveaux paysages, Pour voir triomphants Grandir mes enfants De tout ce qu’ils envisagent.
Là, le voyage reprend, Tout le monde se comprend.
Au soir de ma vie, Mon âme ravie Connaît sa dernière étape, Elle largue les voiles, Va vers les étoiles, Personne ne la rattrape. Ce dernier voyage N’est qu’un nettoyage De l’essence tout entière Qui renaît demain Qui me tend la main Pour une vie sans frontière.
Là, le voyage sans fin Trouve son plaisir enfin.
Tableaux de Stanislav V. Plutenko sur http://malaguetasur.blogspot.com/2015/03/stalinlav-plutenko-pintor-ruso.html