Plus l’épreuve a de gravité, plus notre résistance casse Et plus la force centrifuge permet de briser nos limites. Ainsi notre longévité dépend de ce qui nous surpasse Et nous fait quitter le refuge d’un monde qui n’était qu’un mythe.
Quand le messager de l’amour quitte la volière du cœur, L’esprit se dissout dans les nues, le corps et l’âme s’insupportent. Plus tard, à la tombée du jour, les ombres étirent la rancœur Évoquant la croix contenue sur la tombe des amours mortes.
Une intendance élémentaire magnifiquement orchestrée Provoque en nous la satiété du plaisir de consommation. Une carence alimentaire lorsque nous serons séquestrés Fera naître dans la société un esprit de compétition.
Tableau « Le Repas de noce ou La Noce paysanne » de Pieter Brueghel.
Quand tous les garçons et les filles ont un p’tit oiseau dans la tête, Le cœur devient cage à serins dont l’amour ouvre grand la porte. Mais lorsque sa flamme vacille, le piaf se transforme en trompette Dont le cri, hier si serein, s’envole dans l’azur qui l’emporte.
J’écoute la Terre qui gronde par les oiseaux dans leur silence ; Je vois les forêts qui reculent par les animaux disparus ; Je sens le souffle d’une fronde dans les fumées de pestilence Et les poisons qui s’inoculent par tous ces vaccins apparus.
Cette porte invisible dont le cœur a la clef Ne s’ouvre qu’une fois car l’amour est sacré. L’action imprévisible d’un écureuil bouclé Peut vous montrer la voie si sa robe est nacrée.
Alors n’attendez pas la prochaine occasion ; N’ayez pas froid aux yeux et suivez votre cœur ! Après le premier pas, sentez à profusion Ce parfum délicieux d’invite au voyageur.
Une grenouille un peu revêche, plongée sans son consentement Dans l’eau bouillante, sort par réflexe d’autodéfense assurément. Or, si on la met dans l’eau fraîche que l’on fait chauffer lentement, Au début, elle sera perplexe mais elle cuira sûrement.
D’abord, on nous a confiné ensemble dans nos appartements ; Après, nos sorties sont restreintes et nos approvisionnements ; Puis, internet est limité, le téléphone également ; Demain, nous vivrons dans l’astreinte ou supprimés légalement.
Quand, vers le rouge, il se rapproche, mon loup entend battre mon sang. Quand, vers le bleu, il disparaît , je ne perçois qu’un battement. Puis quand il saute, je m’accroche à son pelage en enfonçant Mon cœur dans ce qui m’apparaît le plus subtil embrasement.
Le monde est un conte de fées remplis de vides et de trous Que je comble un peu tous les jours de mes rencontres et mes acquis. La mort me fait philosopher, la vie m’amuse peu ou prou Et quand vient le temps des amours je conclus par l’acte requis.
Ainsi s’en vont les émotions transportées par le temps qui passe Avec les pires absurdités de tous les soucis de la vie. Les blessures et les commotions sans queue ni tête qui me dépassent Mais qui font la diversité à laquelle je suis asservi.
Le Gode Michel perdit sa chatte et cherchait qui la lui rendrait Lorsqu’il rencontra sa voisine en train de se la peloter. Le Gode, en voyant la goujate, lui fit savoir qu’il la prendrait Sur la table de la cuisine aussitôt que déculottée.
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Les voyages collectent un trésor qui se distille dans le cœur, Jolis bijoux de souvenirs, divins alcools de l’aventure, Dont mon nabuchodonosor améliore sans cesse la liqueur Pour trinquer et me soutenir vers de prochaines villégiatures.
J’entends tant de carambolages de nouvelles fausses ou vraies, J’aperçois tant de démesures à propos du confinement, Que j’en subis le décalage les jours fériés, les jours ouvrés, Pour trouver de la nourriture malgré l’emmagasinement.
En dépit de tous mes efforts pour attirer son attention, Elle restait indifférente à mes appels désespérants. J’eus beau jouer les sémaphores et montrer mes belles intentions, Elle demeura persévérante dans un silence exaspérant.
Et si tu m’observais vraiment avec un regard impartial, Te verrais-tu, dans mon miroir, comme tu voudrais bien me voir ? Et si tu m’disais carrément ce que tu vois dans mon facial, Je rectifierais mes mâchoires avec des défenses d’ivoire.
Gabegie totale sur la planète et tout le monde perd la tête ! Il paraît que les poulaillers sont pleins de poules folles à lier ; Les savants font des galipettes avec des œufs dans l’éprouvette ; Les chevaux ont le mors aux dents et les taureaux sont taraudants.
Tant pis pour la guerre d’Espagne, tant pis pour les guerres mondiales ! Les guerres idéologiques et les guerres économiques ! Le prix du pays de cocagne payé par les classes sociales N’est qu’un facteur psychologique doublé de mort astronomique.
La vie choisit la meilleure voie en privilégiant le plus fort Comme un concours universel pour élire l’espèce dominante. J’entends une petite voix me dire que le mâle a eu tort De ne mettre dans son escarcelle que sa vigueur prédominante.
« La femme est l’avenir de l’homme ! » proclamait Louis Aragon. Il serait temps de la laisser nous y conduire sereinement ; Placer la reine en son royaume, épousseter les vieux dragons, Prier celle qui, sans nous blesser, lancera le redressement.
Hélas ce n’est pas un poème qui va sauver l’humanité. Ni un retour vers le passé puisque le temps nous est compté. Je sais, je suis un peu bohème et manque de messianité Pour dire à la femme compassée d’agir selon sa volonté.
Le Soleil perd de sa magie depuis que la Terre n’est plus plate Et la lune est déshonorée depuis la conquête spatiale ; Le zodiaque tombe en léthargie depuis que l’espace se dilate Et les étoiles décolorées par l’effet Doppler, impartial.
L’homme reste encore debout pour un temps désormais compté Puisque sa planète natale ne parvient plus à le nourrir. Avoir ôté les garde-boues à sa sauvegarde escomptée Apporte le retour létal de la Terre en train de mourir.
Alors reste le souvenir d’une aurore et d’un crépuscule Comme serviteurs dévoués d’un roi-soleil prépondérant. Alors, reste le devenir d’une humanité qui bascule Alors qu’elle se croyait vouée à un avenir conquérant.
Miroir, j’aimerais pénétrer ton univers inaccessible Où je me croise reproduite à l’inverse de ce que je suis. Lorsque je me trouve empêtrée dans tes reflets irréversibles, J’y vois mon âme réintroduite dans l’infini qui me poursuit.
Du haut des mâts customisés, comme disent les marins anglais, mille mouettes se disputent au sujet des anémomètre. Les cliquetis synchronisés à leurs querelles étranglées Donnent la réplique et discutent au rythme du maréomètre.
Le temps du souvenir, devenu éternel, Accompagne mon âme vers un autre chemin. Que va-t-il advenir de mon habit charnel ? Rien qu’une petite flamme qui s’éteint dans ma main.
Au-delà de l’espace, hors du cycle de vie, Que le fleuve des morts me ramène à la mer ! Qu’un souffle à marée basse vaporise l’envie De revenir à bord dans le sein de ma mère.
Quand le chat est sorti, les souris ont dansé. Quand mon chat est parti, tous nos yeux ont pleuré. Plus le temps amortit nos dolentes pensées, Plus le deuil imparti reste à peine effleuré.
Je revois son image partout en hologramme Sur le lit, dans l’armoire, comme en surimprimé. Je lui fais cet hommage dont les cinq kilogrammes Pèsent dans ma mémoire à jamais déprimée.
J’ai parcouru une cinquantaine de sites mais impossible de trouver l’auteur de cette magnifique illustration ; si quelqu’un peut m’aider…
L’arbre au cordon ombilical comprend une branche maîtresse Indépendante de son tronc mais à la vie subordonnée. Coule une sève musicale qui répand l’onde d’allégresse Comme un nuage d’électrons autour des fleurs coordonnées.
Depuis ma première guitare, mes chansons ont pris le chemin Tracé par Georges, mon idole, et les rockers américains. Avec quelques copains fêtards, on a connu des lendemains Qui chantent avec des farandoles au cours des bals républicains.
Entre le folk et l’électrique, ses autoroutes et ses bretelles, J’ai perdu mon LA authentique comme le joueur de flûteau. Et la techno volumétrique au son mécanique et mortel Me rend souvent si nostalgique que mon cœur pleure en vibrato.
Tableaux de Pablo Picasso. Hommage au « petit joueur de flûteau » de Georges Brassens.
Une habitude rituelle, comme une messe mécréante, Réunissait ces camarades, grands pêcheurs devant l’Éternel. Quelques tournées spirituelles dans l’atmosphère bienséante D’un troquet au bord de la rade sacraient ce repas fraternel.
Juste avant la dernière étape, je m’arrêterai un moment Avant d’aborder la montagne où je suis sensé m’éprouver. Après, auront lieu des agapes avec le vin et le froment Partagées avec les compagnes qui seront venues m’approuver.
Dans l’eau de la salle de bain, elle s’en fut suer toute nue Puis, dans la cabine de douche aux effets de brume amoureuse, S’introduisit son concubin, armé d’intentions soutenues, La baisa d’abord sur la bouche puis, d’une étreinte langoureuse.
La suite fut l’histoire ordinaire dans un moment d’intimité Où les échanges de pudeurs voltigèrent à toute vapeur. Après cela, ils s’obstinèrent sans autre légitimité Que d’apprécier l’impudeur de faire l’amour dans la sueur.
Dès que le bélier, monte-en-l’air, nous quitte le plancher des vaches, Les gémeaux font des soubresauts et le cancer, des entrechats. Le lion rugit de colère tandis qu’il brandit sa cravache Et le scorpion monte à l’assaut de la vierge percée de son chas.
D’un courant d’air, le sagittaire jette à la mer le capricorne Qui se balance de tout son lest et tombe parmi les poissons. Ainsi l’on vit les montgolfières prendre le taureau par les cornes Recto-verso, d’est en ouest, le jour de la fin des moissons.
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La mode transforme le monde et chacun fait ce qui lui plait Mais la tenue vestimentaire sert d’expression ou bien de masque. Habits neufs ou fringues immondes ? La vogue s’étale au complet Selon la source alimentaire ou les aspirations fantasques.
En passant dans les rues piétonnes, j’aime bien observer les gens ; Je les admire ou je m’en moque selon l’effet photographique. Particulièrement quand détonne des jeunes femmes voltigeant Dans une tenue qui provoque l’envie d’un œil pornographique.
Les couloirs du temps s’entrecroisent selon l’humeur de mes pensées Comme les chambres d’un hôtel où je vivrais différemment. Ici, j’aimerais une belle hongroise ; là, je serais récompensé ; Ailleurs j’irais devant l’autel d’un dieu au bon tempérament.
J’aurais préféré la déesse de l’amour et tous les plaisirs ; Le temps me joue des mauvais tours et ne m’emmène pas où je veux. Tantôt c’est selon mes prouesses et tantôt selon ses désirs ; J’en profite pour faire l’amour toutefois tant que faire se peut.
Toutes ces constructions modernes qui prétendaient nous rassurer En poussant les miasmes morbides accumulés autour de nous, Forment un monde qui nous materne avec son progrès assuré Mais dont les séquelles font un bide et nous font courber les genoux
Les voies de communications nous promettent un rassemblement Par des campagnes politiques comme un voyage organisé. Les voies de la respiration en ont décidé autrement Par une réaction critique face à ce monde urbanisé.
On nous éclaire la chandelle avec de fausses perspectives ; L’autorité au premier plan s’enfonce bien souvent dans l’ombre ; Les états visent un objectif qui se trouve hors de leur portée Et l’avenir à l’horizon penche lourdement vers le passé.
Les accords entre les pays reposent sur des utopies Et des traités vite dépassés par le cours des événements. Les religions croient faire face mais ne montrent que d’inepties Devant ce monde d’illusion qui ne propose que mirages.
(Gravure « Satire de la fausse perspective » de William Hogarth. À lire sur http:figuresambigues.free.frPeinturehogarth.html#axzz6HL9q9fFp )
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Quel plaisir de se baigner nues et retrouver les origines De notre matrice utérine auprès de notre génitrice ! Juste un petit bonheur ténu d’une liberté sauvagine Que nous aimerions qu’entérine la société inhibitrice.
Quel plaisir de se sentir nues, le corps caressé par le vent Qui nous effleure le visage et nos parties les plus intimes ! Comme un désir qui s’insinue à l’instant d’un soleil levant De saluer le paysage par cette offrande légitime.
Quel plaisir de se montrer nues au soleil et à la nature Qui nous ont façonnées pareilles aux héroïnes et aux déesses ! Se retrouver toutes ingénues, s’identifier simple créature Dans son plus modeste appareil pour en apprécier l’ivresse
Tout feu tout flamme, ma jeunesse court à travers mille chemins. J’apprends tout et je retiens tout, je brûle et fais feu de tout bois. Ma vie est pleine de promesses et de serments sans lendemain. Je m’éparpille un peu partout, je chasse, je mange et je bois.
À l’heur de ma force de l’âge, mes chemins sont délimités ; Je réalise ma carrière pour bâtir ma pérennité. Malgré quelques carambolages, je vise la magnanimité Par la sagesse et la prière envers une sérénité.
Et puis un jour je se sais plus où je dois fixer mes crampons ; Les transformations m’ont changé le paysage et le contexte. Le temps a passé, il a plu et l’eau a coulé sous les ponts ; Mes expériences ont mélangé mes pensées dans de faux prétextes.
Le jour où le monde a basculé, j’ai préparé mes provisions Dans une forêt intérieure d’un amalgame de cultures. Puisque j’y demeure acculé, j’ai ajouté en prévision Une fenêtre sur l’extérieur pour le soleil dans l’aperture.
J’ai tellement d’idées reçues par mes lunettes éducatives Qui me filtrent l’actualité que j’en tire ma propre vision. Chacun, sur son monde perçu, trouve mes pensées spéculatives Puisque tout est virtualité dans l’univers en collision.
Lorsque nous sommes confinés dans le cocon de nos maisons, Nous voyons le monde extérieur d’une inhabituelle impression. Nos drôles de vies recombinées sont obligées avec raison À réfléchir de l’intérieur comment survivre à l’oppression.
Tandis que le temps continue, les activités arrêtées Semblent impossibles à retenir tant l’habitude nous a marqués. Tandis que la peur s’insinue dans la quarantaine apprêtée, Comment se profile l’avenir de cette humanité parquée ?
Depuis que mon chat est parti pour gambader dans l’autre monde, Je perçois l’ombre de la présence du souvenir en rémanence. Ainsi l’amour se réparti dans ma conscience comme une onde Dont je transmets la bienfaisance à mon réseau en résonance.
Comme une cloche tibétaine dont le tintement se prolonge, Son image infuse sans cesse dans le courant du quotidien. Venue des étoiles lointaines, cette perception se rallonge Et pulse l’écho que j’encaisse le long du bulbe rachidien.
Une femme assise dans son boudoir, en attendant le grand amour, Se mire nue en son miroir qui réfléchit avec humour : « Si nos rapports n’étaient de glace, je t’entendrais sur la psyché Et te renverrais à la place mon reflet du plus beau cliché ! »
Par la corne de la licorne et par la queue de la sirène, Par l’imagination des dieux qui ont créé tant d’ornements ! L’homme a outrepassé les bornes en détruisant, l’âme sereine, Le chant du monde mélodieux par ses stupides mouvements.
Pendant certains moments sensibles, je deviens la marionnette Qu’un Dieu supérieur manipule pour m’utiliser comme acteur. Et dans cette scène ostensible sans l’ombre d’un sens malhonnête, L’esprit peut rester sans scrupule pour ce que doit faire mon cœur.
Par le trèfle de Saint-Patrick, symbole de la Trinité Et par la sainte harpe celtique qui accompagne les cantiques Et par la tension électrique qui transmet la fraternité, Je trinque au peuple gaélique, aux protestants, aux catholiques !
Depuis que j’écris à la plume – de flamant rose, évidemment – Une encre coule dans mon cœur pareille aux reflets d’une flamme. Tous mes textes en plusieurs volumes agissent comme un médicament Qui aide l’esprit chroniqueur à trouver son chemin de l’âme.
Elle est partie dans le silence dans une journée alourdie Par l’amour qui perdait une âme, toute petite, si attachante Mon cœur en subit l’insolence, mon esprit reste abasourdi, À l’image d’une petite flamme effarouchée et trébuchante.
Adieu, toi qui restait en vigilance de tous nos actes étourdis, La queue dressée en oriflamme ou en antenne fort approchante. De tes câlins en opulence, mon corps reste tout engourdi Et aujourd’hui, je te réclame, le cœur et l’âme pleurnichante.
Mon petit village, sous les ailes d’ange, Se revêt de blanc tout immaculé. Les arbres en coton agitent leurs franges Poudrant les oiseaux tout affabulés.
Là, sur la colline, la nuit paraît blanche, Juste une clochette tintinnabuler. La neige des toits tombe en avalanche Recouvrant le sol tout miraculé.
Chacun de préparer ses armes et se tenir sur le départ Avec l’esprit du conquérant sur l’objectif immaculé. Le patrimoine dans une larme offre à chacun un être à part Qui par les canaux déférents va très bientôt éjaculer.
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Un jour, les trois cordes de basses se dérobèrent dans un solo Tandis que les cordes aiguës se retrouvèrent dissonantes. Le diapason, de guerre lasse, ne trouvant pas ça rigolo, Sonna, d’un timbre suraiguë, son LA aux matines sonnantes.
Trois cordes basses pour descendre dans les profondeurs de son cœur, Tous cordes hautes pour explorer ses connexions spirituelles ; Trois graves suaves et si tendres pour entretenir la langueur, Trois aiguës qui savent implorer tout l’amour de la chanterelle.
La première fille qui m’a conduit sur l’autoroute de l’amour, Voyait toujours la vie en rose et même en rouge très foncé. Plus tard, elle m’a éconduit – cela devait finir un jour – Et je restai le cœur morose sur le bas-côté, défoncé.
La deuxième fille qui m’a aidé à continuer ma carrière, Voyait toujours les choses en grand dans un bel avenir tout blanc. Plus tard, elle m’a bien possédé et je suis resté en arrière Dans un délire des plus flagrants mais c’est la vie, sans faux-semblants !
Un jour, je les retrouverai toutes les deux, à l’occasion, Et je m’apercevrai enfin qu’elles avaient une mission. Et ce jour-là, j’éprouverai qu’elles étaient en collusion Pour m’accompagner aux confins de mes propres inhibitions.
Matin, je continue mes rêves en regardant par la fenêtre Les premiers rayons qui pianotent sur mon tableau inachevé. Et la dernière image brève qui ne demande qu’à renaître Tracée du bout de mes menottes sur le plateau de mon chevet.
Midi, je rêve de cuisine selon les produits de saison Et du parfum des aromates, le thym, le persil et la menthe. Salade en vers qui avoisinent selon le cœur ou la raison Avec le rouge des tomates et les pigments qui m’alimentent.
Et le soir, je rêve d’alcools que je dilue dans les couleurs D’une bouteille débouchée dont le goulot m’offre un baiser Tandis que ma main caracole son contenu souffre-douleur ; Lie-de-vin, je vais me coucher dans des pétales de rosée.
Tableaux de Damian Elwes inspirés d’Henri Matisse.