Catégorie : 2020

  • La vie en dehors de son petit bocal

    Allons faire un tour à vélo avant que tout vire à vau-l’eau !
    Abandonnons à la rivière nos habitudes routinières !
    Petit poisson deviendra grand dans l’océan en émigrant ;
    Madame changera de décor avec son chat, s’il est d’accord.

    Le poisson délocalisé, la peur s’est volatilisée.
    Quelques fleurs rouges dans le bocal ont dynamisé le local.
    Le chat n’est plus sollicité par une pêche d’authenticité.
    Une fois tout le monde d’accord, Madame se fond dans le décor.

    Tableaux de Didier Lourenco.

  • La vie dans son petit bocal

    Chacun dans son petit local, Petit poisson dans son bocal,
    Petit chaton dans sa maison, Madame, à tort ou à raison,
    Ne trouvent pas grand-chose à dire, mangent, digèrent, boivent et respirent,
    Vivent dans leur petit monde clos, tournent en rond dans leur enclos.

    La vie s’écoule tous les jours, tic-tac, dans la salle de séjour,
    La petite famille s’ennuie jusqu’à ce que tombe la nuit.
    Madame surveille avec ardeur le poisson à chaque quart d’heure,
    Le chaton de se pourlécher en attendant de le pêcher

    Le bocal sur la cheminée semble hors de portée au minet
    Mais le chat est déjà là-haut en train de semer le chaos.
    Madame le met dans son giron, aussitôt le chat fanfaron
    Vient, soi-disant pour un câlin l’œil guilleret mais l’air malin.

    Tableaux de Didier Lourenco.

  • L’école des Pères Noël

    L’école des Pères Noël

    Puisque le coronavirus évolue comme une poupée russe
    Après Pâques et la trinité, et bien plus si affinités,
    Les Pères Noël mécanisés songent à se réorganiser
    Pour une meilleure distribution mais moyennant rétribution.

    L’école des Pères Noël à Santa Claus University dans le Colorado.

  • Échecs sous surveillance

    Échecs sous surveillance

    Au grand championnat des échecs, j’y verrais le gouvernement
    Jouer au fou, faire des tours pour nous attirer dans l’arène.
    C’est la vérité intrinsèque du roi poussé au confinement ;
    Une révolution sans détour pour finalement bourrer la reine.

    Photo du Championnat du monde d’échecs avec Anatoly Karpov qui se livre à une démonstration.

  • On nous observe !

    On nous observe !

    Nous n’avions besoin de personne pour vivre ensemble et solidaires
    Mais ce n’était pas sécurisant pour ceux qui veulent nous dominer.
    La carte sim du téléphone, la puce de la carte bancaire,
    N’ seront bientôt plus suffisants pour qu’ils puissent nous embobiner.

    Photo d’observateurs inconnus.

  • Les petits secrets

    Les petits secrets

    Qu’est-ce qui se dit dans notre dos chez les personnes haut placées ?
    Complotent-ils pour leur survie aux dépends de nos intérêts ?
    Ont-ils conduit des commandos pour nous forcer à effacer
    Notre volonté asservie à plier et obtempérer ?

    Photo de David Bowie, Chris Taylor, Brian May, Roger Taylor, Princess Diana, Prince Charles et Bob Geldof au Live Aid Concert Wembley Stadium.

  • Tout le monde veut aller au ciel !

    Toutes les victimes signalées auraient-elles été appelées
    À mourir et à comparaitre pour échapper à la retraite ?
    Toi qui balance entre deux âges, réfléchis bien à ce message :
    « Est-ce qu’aujourd’hui on s’en fout de vivre dans ce monde de fous ? »

    Photo de Stefan Koidl.

  • Les sirènes confinées

    Les sirènes confinées

    Vivent les masques et les tubas pour lutter efficacement
    Contre les vents et les marées qui affluent sur la Terre entière.
    Ceux qui sont coincés à Cuba pourront vivre leur confinement
    Avec les sirènes amarrées à leurs navires de croisière.

    Photo des Bungalow Sisters.

  • La clef du bonheur

    La clef du bonheur

    La clef du bonheur, quand on est un homme,
    C’est trouver la femme qui ne change pas.
    Fidèle à l’honneur, hissée au podium,
    Toute en haut de gamme … ou changer d’appât.

    La clef du bonheur, quand on est une femme,
    C’est trouver un homme que l’on peut changer.
    Fortifier son cœur, affiner son âme,
    Et surtout, en somme, ne pas l’échanger.

    Tableau de Vladimir Kush.

  • La nuit onirique

    La nuit onirique

    Les plus beaux rêves éveillés seraient guidés par l’intuition
    Vers nos amours ensoleillées par le cœur et l’âme en fusion.
    Mais quand tombe la nuit profonde, les songes se connecteraient
    À l’originelle longueur d’onde que l’univers collecterait.

    Dessin de Sergey Nikolayevich Lukyanov.

  • Confinement indiscret

    Confinement indiscret

    Tous ces petits cris intrigués, rythmés de pattes de velours,
    M’ont poussé à prendre une échelle… fichue curiosité suprême !
    Résolu à investiguer, je me suis senti l’air balourd
    Devant trois belles romanichelles confinées nues dans leur harem.

    Tableau de Didier Lourenco.

  • Le vol à poil

    Le vol à poil

    Succombant au rêve d’Icare, elle mit ses bras en éventail
    Pour respirer à plein volume l’azur des poussières d’étoiles.
    Son ange gardien cria : « Gare ! Tu oublies un petit détail :
    Si tu ne portes pas de plumes, tu voleras toujours à poil ! »

    Tableau de Didier Lourenco.

  • Trémoussement à l’eau de prose

    Trémoussement à l’eau de prose

    Lundi matin, le temps s’arrête juste pour moi, à ma demande.
    L’aurore rose me rend morose et je m’enfuis du mouvement.
    Le souvenir d’une amourette pendu à ma bouche gourmande
    Perle d’un goût à l’eau de prose sur ma peau en trémoussement.

    Tableau de Owen Claxton.

  • La nuit des géants

    La nuit des géants

    Il n’existe pas de lumière qui ne soit issue du néant
    D’où naissent les constellations et meurent les trous de mémoire.
    Ainsi la nuit, dans les chaumières, si vous entendez ces géants
    Tourner en circonvolutions, confiez-leur vos idées noires.

    Dessin de Diana Sudyka.

  • Rêve de vestale – 2

    Enfin lorsqu’elle fut au sommet, la mer de glace à l’horizon,
    Elle offrit son eau et sa terre au soleil brûlées par le vent.
    Et lorsque tout fut consommé, elle partit dans les Grisons
    Pour être mère célibataire mais rayonnante dorénavant.

    Tableau de Maxfield Parrish.

  • Rêve de vestale – 1

    Rêve de vestale - 1

    Peut-être que, comme Jeanne d’Arc, la vestale entendit la voix
    Du soleil qui lui susurrait de le rejoindre sur les cimes.
    Et, de peur qu’on ne la remarque, elle prit la route de Savoie
    En suivant l’eau qui murmurait des aqueducs sérénissimes.

    Tableau de Maxfield Parrish.

  • Les trois vestales – 2

    Fille sereine, contemplative, dans les nuages étirés,
    Elle est la terre ensemencée par la lumière du soleil
    Si féconde et germinative, la vestale sitôt attirée
    Et la vie de recommencer après une nuit de sommeil

    Fille de charme, admirative, devant l’azur du firmament
    Elle est le vent portant les graines qui feront fleurir les marjolaines
    Si vive et communicative, elle sera mille fois maman
    Par tous les enfants qu’elle égrène parmi les spores et le pollen

    Fille douce, imaginative, au fil de l’onde des torrents,
    Elle est l’eau sans cesse éprouvée et qui regorge de poissons.
    Si fluide et régénérative, elle reste envers tous les parents
    La source vive et approuvée qui vient arroser les moissons.

    Tableaux de Maxfield Parrish.

  • Les trois vestales – 1

    Quand la terrienne des vestales abandonna le feu sacré
    Pour délaisser le feu des hommes et préférer le feu des dieux,
    Assise sur le piédestal d’une montagne consacrée,
    Elle offrit, nue, ses chromosomes à cet amant si radieux.

    Quand l’aérienne des vestales abandonna sa chasteté
    Pour se présenter, impudique, braver la colère des dieux,
    Sur les montagnes de cristal, elle ne put que constater
    Qu’avec ou même sans tunique, le feu du ciel est fastidieux.

    Quand la sirène des vestales remonta le cours des rivières,
    Elle parcourut monts et vallées jusqu’à atteindre les sommets.
    Sur un fond de carte postale baigné par un lac de Bavière,
    Sous l’amant de feu, affalée, elle put, son l’amour, consommer.

    Tableaux de Maxfield Parrish.

  • Le songe d’Aurore

    Le songe d’une nuit d’été dans un palanquin de nature
    Bercé par la brise du vent, bordé par la voûte céleste,
    Offre un écrin à satiété à tous les désirs d’aventure
    Tant que le rêve est captivant et que se prolonge la sieste.

    Tableau « Été » – 1908 de Maxfield Parrish.

  • Contentement au point du jour

    D’initiatrice à initiée, se transmet l’illumination
    D’un salut au soleil levant ou au départ d’un crépuscule.
    Ainsi les rayons nourriciers remplissent le cœur d’humiliation
    Par ces points du jour émouvants aussi géants que minuscules.

    Tableau « Contentement » – 1927 de Maxfield Parrish.

  • Au secours !

    Au secours !

    Ami, entends-tu les rumeurs tandis que tu es confiné ?
    Ami, que se passe-t-il dehors quand tu regardes à l’intérieur ?
    Ami, es-tu de bonne humeur si tu sais que tout est combiné ?
    Ami, la boîte de Pandore s’est répandue à l’extérieur.

    En six mois, le coronavirus n’aurait pas fait autant de morts
    Que la moyenne de décès observés dans une journée.
    Pas plus de victime non plus – ce n’est pas un nouveaux record –
    Que les grippes qui ont progressé depuis les dernières années.

    Tableau de Malcolm T. Liepke.

  • Rêves célestes et confinés

    Rêves célestes et confinés

    Tandis que le confinement tombe comme un drôle de printemps,
    L’humanité découvre alors la vie en paradis fermé.
    On pousse le raffinement de dormir enfin pour cent ans
    Et on rêve en Technicolor jusqu’à plus soif, c’est confirmé.

    En marge du confinement, il est en retard, ce printemps !
    J’aurai attendu plus d’un mois pour voir ses premières couleurs.
    L’hiver s’est dit : « Finalement, je vais durer un peu plus longtemps ! »
    C’est ce qui s’est passé chez moi dans la grisaille et la douleur.

    Tableau « Rêves célestes » de Jahar Dasgupta.

  • Bienvenue aux migrants

    Bienvenue aux migrants

    Chères abeilles et libellules, chers kangourous et plantigrades,
    Chères espèces disparues, chers martyrs d’extermination !
    On vous prépare vos cellules loin de vos terres rétrogrades
    Dès que vous aurez comparu devant nos déterminations.

    Tableau de Martin Wittfooth.

  • Qui aime qui ?

    Qui aime qui ?

    Est-ce que le corps aime le corps car il est seulement attiré
    Par l’instinct de procréation de ses gènes d’évolution ?

    Est-ce que le cœur aime le cœur par la folie des sentiments
    Qui forgent les histoires d’amour jusqu’à la passion et la haine ?

    Est-ce que l’esprit aime l’esprit pour partager ses illusions,
    Pour voir ses idées triompher et sa mémoire perdurer ?

    Est-ce que l’âme n’aime que l’âme qui ne cherche que la vérité
    L’amour de Dieu, le créateur, l’amour des lois de l’univers ?

    Est-ce que l’homme aime la femme par la nature de son sexe
    Ou sa nature divinisée par un amour à l’infini ?

    Tableau de Alex Alemany.

  • Le Chapeau Semaine

    Le Chapeau Semaine

    Un ruban de sable et d’azur pour se remémorer la mer ;
    Des rubans de toutes natures pour calmer ses chagrins d’amour ;
    Enfin, pour faire bonne mesure, mais cousus de façon sommaire,
    Quelques boutons qui, d’aventure, avaient connu de meilleurs jours.

    Elle l’appelait son « Chapeau Semaine » car elle l’avait raccommodé
    En cousant lundi et mardi puis, faufilé jusqu’au dimanche.
    Si jamais un énergumène essayait de l’incommoder,
    En trois coups de ciseaux, pardi, elle s’en accaparait les manches.

    Dessin de Aliona Nalivkina.

  • Les mirettes et la miaulette

    Les mirettes et la miaulette

    Ce pouvoir transcendant qu’ont les chats de gouttière,
    Dans leur regard si tendre est une arme fatale.
    Le martyr prétendant qui croyait avant-hier
    Ne pas s’laisser surprendre n’est qu’un sentimental.

    Or tous leurs descendants ont franchi la chatière
    Pour nous en faire entendre le profond récital.
    Aussi, en l’entendant miauler dans l’écoutière
    Nous le laissons prétendre qu’il est son capital.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Le mystère de la dame en noir

    Le mystère de la dame en noir

    Que s’est-il passé dans son boudoir fermé à clef de l’intérieur ?
    Nous avons entendu un cri, suivi de lents gémissements ;
    Un parfum de tulipe noire suintait sur les murs extérieurs ;
    Mais voici ce qui fut écrit sur cet étrange événement :

    « Elle apparut sur l’accoudoir levant ses membres supérieurs,
    Tremblante comme un souriceau qui aurait aperçu le chat.
    Une échancrure de son peignoir nous dévoilait un postérieur
    Qui ouvrit, dans un soubresaut, la robe qui se détacha. »

    Tableau d’Omar Ortiz.

  • Les voyages de la Grande Ourse

    Les voyages de la Grande Ourse

    Elle a tellement voyagé aux quatre coins de l’univers
    Qu’elle en a planté des repères sur les étoiles diffractées
    Comme l’itinéraire treillagé d’un colporteur en faits divers
    Qui reviendrait voir ses compères établis sur la Voie Lactée.

    Tableau de Hannah Willow.

  • Les vierges confinées

    Je ne savais rien sur ces femmes originaires du Dauphiné
    Sinon qu’elles habitaient l’immeuble sis rue de la Chaussée-d’Antin.
    Dans un appartement infâme où elles vivaient confinées
    Quasiment nues entre les meubles en attendant leur Valentin.

    Tableau « Les vierges » de Gustav Klimt.

  • Qu’adviendra-t-il des poissons ?

    Qu’adviendra-t-il des poissons ?

    Hélas, personne n’a eu droit au poisson d’avril rituel,
    Et à Pâques, je vous en réponds, ni hôtes, ni repas, ni boisson !
    Quand on aura remis à l’endroit nos usages habituels,
    L’eau aura coulé sous les ponts mais qu’adviendra-t-il des poissons ?

    Tableau de Erika Steiskal sur http:www.erikasteiskal.com .

  • Joyeuses Pâques !

    Joyeuses Pâques !

    Prêts pour la visioconférence en direct et en stéréo ?
    Posez vos écrans, vos tablettes juste devant votre couvert ;
    Saluez avec déférence votre invité en vidéo ;
    Enfin, la famille est complète et tout le monde reste couvert.

    Création d’Angela Deane.

  • Lapin de Pâques

    Lapin de Pâques

    Bonne nouvelle aux confinées : le lapin de Pâques visite
    Tout le temps de la lunaison les jeunes vierges émancipées.
    Dans neufs mois seront confirmés tous les nouveau-nés ovocytes
    Issus des œufs en couvaison lors d’une ponte anticipée.

    Photo de Saara Salmi sur www.saarasalmi.com

  • Toutes les cultures du monde – 2

    Fi des villages qui se ressemblent et des cités conventionnelles !
    Vivent les ruelles étroites et les quartiers bariolés !
    J’aime les lieux où se rassemblent les gens pluridimensionnelles
    J’aime les maisons maladroites aux escaliers dégringolés.

    J’aime les histoires sans fin des querelles entre voisins
    Un jour, ça va puis, on se fâche ; on s’aime, on se réconcilie.
    Parfois, on arrive aux confins d’une bagarre entre cousins,
    Et ça continue sans relâche au nom de la xénophilie.

    Demain, on voudrait tout changer, uniformiser les maisons
    Construire un monde sans douleur et refouler les indigènes.
    Moi, je préfère mélanger – peut-être à tort ou à raison –
    Les goûts de toutes les couleurs dans des villes hétérogènes.

    Tableaux de Vladimir Kolbasov.

  • Toutes les cultures du monde – 1

    Toutes ces ruelles intimes se perdent dans l’immensité
    De la ville aux mille visages, mille origines et milles vies.
    Aux fenêtres, barrières ultimes, apparaît la diversité
    D’autres coutumes, d’autres usages, d’autres désirs, d’autres envies.

    Le voyageur autour du monde cherche de nouveaux paysages
    Tandis que j’arpente les rues à la recherche du temps perdu.
    Comme Proust, mes pensées s’inondent au cours de mes apprentissages
    De souvenances disparues et de migrations éperdues.

    Ici, on parle mille langues et là, on prie pour d’autres dieux ;
    Un puzzle de communautés, une mosaïque de traditions.
    Ainsi le monde nous harangue à être miséricordieux
    Et accepter sa primauté par ses valeurs en coalition.

    Tableaux de Vladimir Kolbasov.

  • Paradis déconfiné

    Paradis déconfiné

    Quand le serpent inocula le virus de la connaissance,
    Leur mise en invalidité ferma la porte au Paradis.
    Après ce triste postulat, Adam s’occupa de semences
    Pour recouvrir leur nudité sans que ça leur coûte un radis.

    Tableau d’Hanna Silivonchyk.

  • Ni vu ni connu

    Ni vu ni connu

    Le photographe un peu fantasque fera sortir le p’tit oiseau
    Sur la campagne environnée avec un tissu de mensonges.
    Incognito derrière son masque, le Petit Prince fait beau museau
    Avec le Renard couronné qui mime un monarque qui songe.

    Tableau d’Hanna Silivonchyk.

  • Vendredi sein-cœur trois quart

    Vendredi sein-cœur trois quart

    Il était bien sein-cœur trois quart, quand nous nous sommes embrassés
    Précisément à l’heure cuisse, les jambes assez enchevêtrées.
    Ses fesses ont fait le grand écart et mon aiguille s’est empressée
    Entre montagnes et vallées suisses, tous les sens interpénétrés.

    Photo d’Erwin Olaf – floutée pour éviter la censure Facebook.

  • Les coronariens

    La planète Coronavirus nous a envoyés ses aliens
    Non seulement assimilés, mais parfaitement intégrés.
    Pour que les premiers apparussent à l’ère néandertalienne,
    Ils ont dû se dissimuler parmi les tribus émigrées.

    Tableau de Jeff Drew.

  • Les années confinées

    Les années confinées

    On appelait « les années folles », l’insouciance avant la guerre,
    La simplicité combinée avec le siècle des lumières.
    Tandis qu’aujourd’hui batifolent les humains dont l’instinct grégaire
    Les pousse à vivre confinés entre quatre murs de poussière.

    Tableau de Kees van Dongen.

  • Carnet de voyage – 2

    Carnet de voyage - 2

    Mon héritage paternel comme une loupe grossissante ;
    La marguerite à effeuiller qui lui a fait aimer ma mère,
    Quelques mots tendres et éternels sur quatre pages jaunissantes
    De son vieux carnet à feuillets pour ses voyages éphémères.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Confinements musicaux

    Confinements musicaux

    Chaque musicien dans sa niche, qui son piano, sa clarinette,
    Qui son violon ou sa guitare, qui son tambour ou sa trompette,
    Qui son nourrisson qui pleurniche, qui son minet ou sa minette
    Porte à croire qu’il n’est pas si tard pour jouer la musique en fête.

    Illustration de Pascal Campion.

  • Carnet de voyage – 1

    L’encyclopédie naturelle de l’héritage de ma mère :
    Quelques fleurs séchées des montagnes entre les pages d’un carnet ;
    Des esquisses et des aquarelles de météores éphémères ;
    Des crépuscules sur la campagne aux tonalités incarnées.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Transports confinés

    Transports confinés

    Tandis que de gros bâtiments, bien cloisonnés, bien empilés,
    Transportent autour de la Terre, les containers entrechoqués,
    Profitons du confinement qui nous permet de compiler
    Tout l’éventail et l’inventaire de ce que nous avons stocké.

    Les photographies aériennes de JP et Mike Andrews.

  • Le regard opprimé

    Le regard opprimé

    Je n’ai de nouvelles du monde que par les yeux des opprimés
    Que masquent le regard partial de ceux qui se croient supérieurs.
    Désormais mon cœur vagabonde là où désire s’exprimer
    La sincérité impartiale envers les êtres dits inférieurs.

    Tableau de Christian Schloe.

  • Plages confinées

    Plages confinées

    Tandis que le raffinement de l’art de vivre et des loisirs
    Expose les corps au soleil des nantis stéréotypés,
    Je repense au confinement et cette impression de moisir
    En rêvassant en plein sommeil à des vacances anticipées.

    Les photographies aériennes de JP et Mike Andrews.

  • Au pays des fantasmes

    Au pays des fantasmes

    Quand l’amour affrète un voyage, ses passagers perdent la tête
    Et leur sens de l’observation n’a même plus droit au couplet.
    Les fantasmes et ses foudroyages tonnent leurs plus grandes tempêtes
    Et l’instinct de conservation leur donne envie de s’accoupler.

    Tableau de Rob Schouten.

  • À mon corps défendant

    À mon corps défendant

    Hommes et femmes, contre leur gré, pour éviter un mal immonde,
    Souvent agissent à contrecœur et même à leur corps défendant.
    Car il est fou et dénigré celui qui croit changer le monde
    Même s’il y met tout son cœur et même à son sang répandant.

    Bodypainting de Kim Joon.

  • Les mythes au logis

    Les mythes au logis

    Dans mes retraites imposées dans une chambre d’hôpital
    Ou assigné à la maison, j’ouvre ma porte imaginaire.
    J’y vis des mythes transposés selon mon espace vital
    Car il n’y a aucune raison que ce ne soit extraordinaire.

    Illustration de Sarah Young.

  • Points de lumière

    Lorsque s’éveille la lumière par petites touches timides,
    Le ciel fait pâlit lentement son aurore réfléchissante ;
    Les oiseaux saluent les premières lueurs de leurs niches humides
    Et, la mer, l’ensanglantement des vaguelettes frémissantes.

    Sous les ponts de pleine lumière, le soleil reprend l’ascendance
    Sur la nuit vaincue qui retire ses ombres indéfinissables.
    Les femmes ouvrent leurs chaumières, les hommes sortent en cadence
    Et les activités soutirent au temps son vol insaisissable.

    Lorsque s’assoupit la lumière, vient la magie du crépuscule
    Et les couleurs en demi-teinte favorisent l’intimité.
    Les habitudes coutumières égayent, le soir en groupuscules,
    Le charme d’une ville éteinte d’une quiétude illimitée.

    Tableaux de Ton Dubbeldam.

  • Ma trinité

    La Déesse-Mère ne m’apparaît que dans mes souvenirs d’enfance ;
    Elle règne depuis l’éternité et nul n’en connaît l’origine.
    Dans ma mémoire, elle transparaît comme un oisillon sans défense
    En quête de maternité et tout l’amour que j’imagine.

    La Déesse-Femme, plus mystérieuse, appartient aux temples sacrés
    Dont l’accès, toujours difficile, impose des nombreuses épreuves.
    Selon l’humeur, douce ou furieuse, j’ai le devoir d’y consacrer
    Toutes mes forces, être docile et surtout bien faire mes preuves.

    La Déesse-Fille, plus naturelle, use de son chant de sirène
    Pour m’attirer, moi l’étalon, à préparer l’avènement.
    Déjà si jeune mais structurelle, elle apprend vite à être reine
    Et rayonner dans mon salon comme un heureux événement

    Tableaux d’André Lhote.