Même la nature rigole en mêlant toutes ses couleurs
Au moment où le soleil d’or s’en va loucher sur l’horizon.
Et l’automne sur Valensole irradie ses champs de rouleurs
Comme des vagues qui s’endorment sur la dernière floraison.
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Tandis que les sapins s’apprêtent, la récolte est bien avancée
Et les plus beaux filons dorés ont atteint leur maturité.
Bientôt les guirlandes seront prêtes dans les vitrines agencées
Et tous vos cadeaux adorés pour un Noël bien mérité.
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Aujourd’hui, c’est moi qui régale et qui ouvre les robinets
Pour offrir la béatitude à tous ceux qui viendront y boire !
Le vers, les fourmis, les cigales, les souris et les gros minets
Goûteront avec gratitude l’achèvement de leurs déboires.
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Tant de couleurs à ma fenêtre, reflets d’automne enchanteurs,
Ont marqué les murs et le toit comme un film en multicolore.
J’ai même vu le bois renaître sous les rayons dispensateurs
Et mon regard reste pantois sur les planches versicolores.
Photo de Stefanie Schächtel.
On entend des préparatifs dans les forêts en ce moment
Avec de tout jeunes sapins qui essayent leurs panoplies.
Ces habits très décoratifs poussent, on ne sait pas comment !
C’est un exploit que les lapins, il paraîtrait, ont accompli.
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Étonnamment, l’automne en rose ne rend pas le cœur monotone
Mais sait le remplir de gaieté tant les couleurs sont abondantes.
Alors je quitte l’air morose et doucement me pelotonne
Vers ces trésors qui ont guetté ma moitié d’âme correspondante.
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Pour la fête des champions, leurs familles et leurs membres,
Goûtez la spécialité qu’on ne trouve qu’en novembre :
Hissez-haut les champignons à s’en faire péter le ventre
En toute impartialité pour fêter vos âges tendres.
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Le ciel s’embrase à ma fenêtre, on a mis le feu au château !
C’est le soleil incandescent qui, juste avant de se coucher,
A oublié, au pifomètre, d’éteindre son feu de facto
Et le fier astre évanescent nous fait un ciel escarmouché.
Photo du coucher de soleil ce soir sur le château de Kyburg dont on aperçoit, toutes petites au-dessus du grand bâtiment au premier plan, les tourelles pointues.
Bien que ces vaches de fermiers les appellent des filles de bois
Et que le soir, ils les emboîtent et qu’elles vont de mâle en pis,
Ces pauvres bêtes, c’est coutumier, se font traire par ces bitembois
Qui revendent leur lait en boîte dans les magasins sans répit.
Bitembois : surnom méprisant et injurieux.
Photo des douves du château de Kyburg.
Comme un cycle de vie qui ne s’arrête pas
Comme un flux nécessaire, c’est l’écluse du temps.
La nature est ravie, la nature est sympa,
La nature est sincère comme un cygne d’étang.
Petite écluse de l’ancienne usine de textile à Sennhof.
Perdue sur la route, une branche d’or
Part aux antipodes chercher le printemps.
Elle est en déroute car l’hiver l’endort
Dans cet épisode et c’est pour longtemps.
Photo de Stefanie Schächtel.
Pendant ce temps, dans la savane, Madame Lionne était en train
D’expliquer à Monsieur Lion, que caresser de la crinière,
Ce n’est pas si mal, on s’en pavane ; mais ce serait bien mieux pour l’entrain
S’il lui brandissait son fanion dans les plis de sa jardinière.
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Quand la vie se fait ballerine et tourne autour de son palais,
Les saisons deviennent images contenant mille miniatures.
Les hommes sous leurs pèlerines se prosternent à son ballet
Et les oiseaux aux beaux ramages chantent les lois de la nature.
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Asseyons-nous un moment en ce jour pour une pause
Et regardons défiler tous nos meilleurs souvenirs.
Le bonheur au firmament, l’amour doucement se pose
Sur les journées effilées mais si riches en avenir.
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Une fois n’est pas coutume, Bouddha vient se mettre au vert
Pour un moment de quiétude lorsque tout va de travers.
Balayant les amertumes qui pavent cet univers,
Pour que les béatitudes soient de mode cet hiver.
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Un mariage de saison entre les goûts de la nature
Pour les violets en dégradé et les fondus en orangé.
Ça met du cœur dans la maison, ça met de l’âme dans la peinture,
Ça permet de rétrograder vers l’hiver sans trop déranger.
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Je ne sens que ses épines quand je la prends et l’enserre,
Mais je ne sens que douceur en la laissant exister.
Cette rose et ses copines fleureront l’anniversaire
Des sages et des penseurs en quiète connexité.
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Rendez-vous donc… après-demain au moment de la pleine lune
Quand la ville devient d’argent sur une mer ultra-violette.
Entre les ombres du chemin et les réflexions opportunes,
Nous flânerons en partageant un peu, beaucoup, d’amours follettes.
Île grecque de Santorin le soir au clair de lune.
Le soleil fait son séducteur en faisant sa danse nuptiale.
La lumière au bout du chemin, qui apparaît au point du jour,
Devient comme un fil conducteur dans un mouvement impartial
Qui nous annonce pour demain la promesse de son retour.
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Il y a sept ans je parcourrais les sentiers abrupts des calanques
À la recherche d’un élan quel que soit le prix à payer.
Des années après, j’accourrais, accompagné d’une galante,
En écoutant les goélands autour des bateaux s’égayer.
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Je sens comme une renaissance quand revient le cœur de l’automne
Avec ses rouges souvenirs qui ravivent mes extérieurs.
En réponse à la sénescence, de l’intérieur, mon cœur frissonne
En pensant au bel avenir de mes voyages ultérieurs.
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Tiens, puisque vous croisez ma route, auriez-vous l’amabilité
De retourner dans vos foyers avec vos boîtes à souvenirs ?
Vos voyages ont mis en déroute et troublé l’inviolabilité
De notre monde fourvoyé qui n’a plus aucun avenir !
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Quand les lions sont partis s’envoyer quelques gazelles
Par derrière la crinière avec leur bande de mâles,
Les lionnes en contrepartie valsent comme des demoiselles
Une danse buissonnière entre filles animales.
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Écoutez murmurer sur la onzième branche
Les feuilles apeurées sur le seuil de la porte.
D’un pas mal assuré, leur pétiole se débranche
Dans le souffle épeuré du vent qui les emporte.
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Dans la ville endormie dans le gris de l’automne,
Onze coups ont sonné dont les vents dispersèrent,
Jusqu’aux lobes affermis des oreilles piétonnes,
Ces notes chantonnées : « joyeux anniversaire ».
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Quand toutes les pluies diluviennes auront ensemencé la terre
Par toutes les vies et les âmes et leurs amours contrariées,
C’est aux fontaines magiciennes que viendront laver leurs mystères
Les jeunes hommes et jeunes dames qui souhaiteraient se marier.
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Avant que sonne le solstice, j’aurai déjà appareillé
Pour les pays couleur de rouille où la nature est parée d’or.
Dès à présent, dans l’interstice, je rêve sur mon oreiller
De mon imminente vadrouille en direction du Labrador.
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Bienvenue parmi les faussaires dans ce monde où tout sonne faux
Où l’on doit être plus malin que ceux qu’on appelle « ses amis » !
Souhaitons-leur bon anniversaire, des cadeaux et tout ce qu’il faut
De gros bisous et des câlins même si c’est une infamie…
Photo de la Anse de la fausse monnaie à Marseille.
C’est un mois bien troublant embrumé dans l’automne
Et ceux qui y sont nés gardent dans leurs tiroirs
Leurs vies se dédoublant quand le scorpion tâtonne,
D’un dard hameçonné, les secrets du miroir.
Les chemins de la forêt d’Eschenberg en automne.
Même lorsque je m’en vais et que l’esprit déménage,
Il y a toujours un moment où mes pas se reconnaissent
Guidés par un vent mauvais traversant les apanages
Où la vie au firmament m’attend pour que je renaisse.
Les chemins de la forêt d’Eschenberg en automne.
Tous ceux qui sont nés en novembre sont assis aux meilleures places
Pour le film en Technicolor qui se déroule dans la séance.
Flou artistique jusqu’en décembre, fondu-enchaîné de première classe,
Pellicule en versicolore et nostalgie de la naissance.
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Puis vient le moment où novembre attise ses feux sous la cendre
Et fait rougeoyer les forêts en enflammant toutes les essences ;
Chênes, marronniers deviennent ambre, nuancés comme palissandre.
La nature ainsi décorée pour célébrer sa renaissance.
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Quand tout le monde est convié, les vivants et même les morts,
C’est pour célébrer ce jour chouette où la vie repart rajeunie.
Les nouveau-nés sont enviés pour recommencer sans remord
Une existence sous la couette bien emmitouflés dans leur nid.
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Quand je me promène au printemps j’entends éclater les bourgeons,
Quand je me promène en novembre, j’entends bucheronner les arbres.
Les animaux sont mécontents, ensemble nous nous insurgeons
Contre les coupes à revendre de ces sylviculteurs macabres.
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Bye bye octobre, bonjour novembre,
Couleur de rouille, couleur du temps.
Tons monocordes dans l’antichambre
Qu’hiver verrouille jusqu’au printemps.
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Soudain novembre fait son entrée avec ses premières gelées
Qui vont endormir pour cent jours la terre sous un blanc coussin.
Seul le soleil est concentré sur la saison ensorcelée
Où s’épanouit, comme un bonjour, l’anniversaire de la Toussaint.
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Si vous croisez une sylphide escortée d’une sarabande
Qui vous vend ses fruits érogènes, faites attention, ça vous concerne !
Ce rideau d’automne perfide recèle toute une contrebande
De citrouilles hallucinogènes comme vessies pour des lanternes.
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Pour que Madame soit parfaite, le temps doit souvent s’arrêter
Comme si l’ineffable beauté avait besoin d’éternité.
Mais quand son corps met à la fête un postérieur bien apprêté,
Toute l’impatience est ôtée devant cette féminité.
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Juste avant que ne tombe le rideau de l’automne
Qui, suivi de l’hiver, truqueront nos couleurs,
Ah que mon cœur succombe à l’ivresse gloutonne
D’un dernier petit vers en guise d’antidouleur !
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Puisque c’est Halloween, ce soir et qu’il y a de la crise en thème,
Invitons sorcières et fantômes à participer à la fête.
Ainsi chacun pourra s’asseoir pour effeuiller le chrysanthème
Qui multiplie tous les symptômes d’une cérémonie parfaite.
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Parfois la quiétude s’impose face à ces petites tempêtes
Qui s’agitent dans un bocal pour quelques folies immatures.
Je lis un peu, je me repose, j’abandonne toute compète
Et je cherche un petit local perdu dans un coin de nature.
Je pense alors à autre chose. Tiens, si j’allais faire trempette
Sans regarder l’heure locale pour, enfin, un peu décrocher ?
Tous les critiques qui me proposent de prendre la poudre d’escampette
Ont bien raison pour mon moral, je ne peux pas le leur reprocher.
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J’ai troqué ma vision physique qui ne savait que regarder
Pour un organe sensoriel directement au cœur relié.
Puis je suis devenu amnésique des savoirs que j’avais gardés
Pour mieux ressentir l’essentiel du monde que j’ai rallié.
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Le rire est le propre de l’homme, hélas la connerie l’est aussi ;
Dans ce domaine aucune limite ne viendra faire la balance.
Quand c’est pourri dans le royaume autant fuir loin des idioties
Et partir vers les Dolomites pour de véritables vacances.
(Dessin de Jean-Claude Forest
« Hypocrite – Comment décoder l’Etircopyh ».)
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Madame est audacieuse et sait mettre en valeur
Ses seins hypnotiseurs au charme magnétique.
La femme est fallacieuse et l’homme est cavaleur
Aux yeux focaliseurs sur la chair impudique.
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Juste à ce moment de l’année, je revois s’animer la rouille
Et transformer en paradis les forêts d’automne opportunes.
En hommage à ceux qui sont nés dans l’encrier d’une citrouille,
J’ai écrit cette parodie pour leur apporter la fortune.
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Les vagues meurent sur la plage comme mes rêves évaporés
Qui disparaissent au matin dans une écume déferlante.
Quelques bribes en désassemblage s’accrochent comme désespérées
Mais bientôt l’oubli est atteint dans ma mémoire défaillante.
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Lorsque je pense, qu’aux antipodes, le monde se prépare au printemps,
Je m’en mélange les couleurs et les heures sur le planisphère.
Peut-être que les gastéropodes de Prévert ont mis longtemps
En confondant, dans la douleur, du nord au sud, les hémisphères ?
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Mettre son œil dans la serrure pour avoir la clef du mystère,
C’est comme chercher la clef des champs là où il n’y a pas de lumière.
Si quelques clefs dans la nature ouvrent des succès sur la terre,
Une femme ouvre son cœur quand on la laisse aimer la première.
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Avant de rentrer dans l’arène affronter le regard des fauves,
Madame cherche une ouverture pour mieux mater ces polissons.
En dévoilant son corps de reine et exhibant ses fesses chauves,
Elle va tenter l’aperture de ces beaux mâles à l’unisson.
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Voyons-la comme un escalier où chaque jour serait une marche
Chaque année ferait un palier, l’anniversaire ferait la marque.
Ou voyons-la comme un tunnel où nous brûlerions les étapes,
Capterions tout dans nos prunelles afin que rien ne nous échappe.
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