Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • L’échappée des mots

    L’échappée des mots

    Aussitôt que j’ouvre une image, les mots s’échappent par milliers
    Et je les capte dans l’éther grâce à un moyen qui m’échappe…
    Mais je crois qu’il serait dommage de comprendre cet art singulier
    Sous peine que le don s’altère ou, qu’au contraire, il m’handicape.

    Tableau de Catrin Welz-Stein.

  • L’impertinence

    L’impertinence

    À l’heure des réseaux sociaux où tout va de plus en plus vite
    La gloire sombre dans l’oubli si vous n’êtes vus en permanence
    Et vous deviendrez asociaux si vous refusez une invite
    Ainsi, permettez que je publie ma toute dernière impertinence.

    Dessin de Dubouillon.

  • Ces filles qui perdent la tête

    Ces filles qui perdent la tête

    Souvent les filles perdent la tête de façon claire ou ambiguë
    Et les sœurs du Petit Poucet le font souvent à la maison.
    Quand elles poussent la quintette en chantant d’une voix suraiguë,
    Elles en sont tellement trémoussées qu’elles en perdent aussi la raison.

    Alors le moindre courant d’air les emporte dans les forêts
    Et ce pauvre Petit Poucet de courir pour les rattraper.
    Mais si les filles sont solidaires, le p’tit dernier est timoré
    Et c’est la mine courroucée qu’il leur ferme enfin le clapet.

    Collage de Charles Perrault ?

  • Mais où est le chat ?

    Mais où est le chat ?

    Le chat, animal capricieux et amateur d’échauffourée
    Aime nicher au fond de l’armoire ou disparaître comme un gredin
    En cherchant dans quel malicieux trou d’souris il s’était fourré,
    J’ai fait appel à la mémoire des habitants de mon jardin.

    Tableau de Michael Cheval.

  • La brune au collier bleu

    La brune au collier bleu

    Je me souviens de son collier qu’elle portait pendant l’amour ;
    Les vertus lapis-lazuli lui permettant moultes délices.
    D’ailleurs, elle m’avait défolié avec ces pierres au premier jour ;
    J’en ressentis les stimuli en lui pénétrant le calice.

    Tableau de Jules Pascin.

  • Les pommes d’or

    Dans le jardin des Hespérides sur la frontière occidentale,
    Il n’est jamais désespérant de cueillir les pommes dorées.
    Selon les tables éphémérides et les trois muses sentimentales,
    Leur valeur va s’accélérant lorsque la lune est mordorée.

    Dans le jardin des Hespérides sur la frontière occidentale,
    On n’est jamais désespéré de cueillir les pommes dorées.
    Selon les tables éphémérides et les trois muses sentimentales,
    Leur valeur est inespérée en pleine lune mordorée.

    Tableau de Karl Bang sur https:sergeyurich.livejournal.com157034.html?thread=277098 .

  • Instantané

    Instantané

    Les artistes ont le cœur dans l’œil – à moins qu’ils aient l’œil dans le cœur –
    À leur manière de saisir l’instant le plus significatif.
    Ils voient l’imperceptible seuil qui fixera avec vigueur
    L’intense moment de plaisir que sait capter leur objectif.

    Tableau d’Annelie Solis.

  • Jeux de mains

    Commencent les préliminaires par un poème de caresses
    Dont les rimes s’accorderont avec les mains dur la poitrine.
    Quelques baisers imaginaires alanguis juste par paresse
    Mais dont les sens aborderont une ouverture de la vitrine.

    Les mains forment un beau costume à la femme déshabillée
    Qui apprécie le geste ultime du maître tailleur roucouleur.
    L’homme se plie à la coutume de faire l’amour maquillé
    Sur les parties les plus intimes avec son bâton de couleur.

    Tableaux d’Éric Pause sur https:www.cowabungart.comartpeinturepeintures-par-eric-pause

  • La cartomancienne

    La cartomancienne

    Fille de lune et du soleil, reine de nuit épanouie,
    Elle se confie aux étoiles pour évoquer ses souvenirs.
    Son art, sans nul autre pareil, vous paraîtra certes inouï
    Mais son tarot lève le voile sur votre meilleur avenir.

    Tableau d’Annelie Solis.

  • Dégustation en délire – 2

    Dégustation en délire - 2

    Un photographe aux idées larges dont les pensées sont en surcharge
    Devait soulever son calot sous les nuages au galop ;
    Une princesse prétendue, tenant de la glace fondue,
    Coiffée d’un genre de couronne, posait sur un drôle de trône.

    Mais la photographie rata, on dut faire un duplicata ;
    Les blocs étaient désassortis quand le p’tit oiseau est sorti.
    Ils ont fondu sur la culotte, on a attendu qu’elle l’ôte,
    Puis, on a refait des glaçons et remplacé le caleçon.

    Tableau de Michael Cheval.

  • Changement de regard

    Changement de regard

    Fixer la grisaille du monde formate l’esprit et le cœur
    Et pour changer de dimension, j’ai changé ma façon de voir.
    Alors ce qui semblait immonde ne provoque plus ma rancœur$
    Et j’ai muté mes dissensions sur la manière d’être et d’avoir.

    Tableau d’Ali Falak.

  • L’homme est-il bon ?

    L’homme est-il bon ?

    « Taïaut ! Taïaut ! » Les amazones poursuivent les hommes aux abois
    Qui s’enfuient effarés et nus, convoités par ces vengeresses.
    Ce soir, attachés aux pylônes, totemisés au feu de bois,
    Ils apprécieront l’ingénue volupté des enchanteresses.

    Tableau de Yoshitaka Amano.

  • La femme qui lit dans mon lit

    La femme qui lit dans mon lit

    J’ai trouvé chaussure à mon pied avec cette femme qui lit
    Qui est devenue ma maîtresse en m’accordant voix au chapitre.
    Non seulement elle me sied lorsqu’elle se couche dans mon lit
    Mais elle me procure l’ivresse de la romance à juste titre.

    Illustration de Lisandro Rota.

  • Fleurs de sourire – 2

    Fleurs de sourire - 2

    Le jeu dû plaire à l’ingénue qui désormais ne porte rien
    Que de jolies fleurs délicates dont je dois humer les pétales.
    Alors j’attaque l’inconnue d’un appétit épicurien
    Et, sitôt que son rire éclate, les amaryllis s’épétalent.

    « Le jeu dû plaire à l’ingénue » est le début de la chanson « Dans l’eau de la claire fontaine » de Georges Brassens.

    Tableau de Chogiseok.

  • Fleurs de sourire – 1

    Fleurs de sourire - 1

    L’amaryllis, fleur de victoire, désir puissant et parfumé,
    Transmet le langage de charme d’une femme au sourire d’amour.
    J’aime tant cette belle histoire que j’essaierai de les humer
    Jusqu’à ce qu’elle en rit aux larmes, preuve qu’elle a le sens de l’humour.

    Photo d’Anisia Kuzmina.

  • Le point du jour à domicile

    Le point du jour à domicile

    Lorsqu’au réveil, elle ouvre un œil, l’astre vert glisse sous la paupière ;
    Puis quand elle ouvre le second, deux soleils sortent entre les cils.
    L’aube me souhaite un bon accueil et je salue mon équipière
    Qui m’offre, suprême parangon, le point du jour à domicile.

    Illustration de Moon.

  • Hélène glorifiée

    Hélène glorifiée

    La plus belle femme du monde selon la légende homérique
    Déclencha guerres et passions parmi les hommes invincibles.
    Ainsi les amours furibondes conduisent les cœurs chimériques
    À franchir par l’innovation les limites de l’impossible.

    Tableau de Gustave Moreau.

  • Dégustation en délire – 1

    Dégustation en délire - 1

    Un sommelier fort de café, pris en train de se décoiffer,
    L’esprit ailleurs dans le décor et dont le cœur flotte sans corps ;
    Une cliente peu commode, vêtue à la dernière mode,
    Robe à bretelles qui pendulent sous la coiffe bleue qui ondule.

    Une dégustation ouverte à l’envie de la découverte.
    Le champagne l’a un peu surprise quant au Bordeaux, quelle méprise,
    S’il a du corps et de la robe, tous ses arômes se dérobent !
    Cette histoire cousue de fil blanc semble un délire des plus troublants.

    Tableau de Michael Cheval.

  • L’enchanteresse

    L’enchanteresse

    Quand ses petits seins enchanteurs me regardent droit dans les yeux,
    Je sens monter tous les fantasmes avec l’envie et l’allégresse
    D’être choisi comme détenteur de ces moments les plus précieux
    Où je travaille mes orgasmes sous le charme de l’enchanteresse.

    Tableau de Louis Ricardo Falero.

  • Réflexions sur le Rio Grande

    Réflexions sur le Rio Grande

    Quand la nature silencieuse me fait part de ses réflexions,
    L’art immobilise le temps par sa beauté et sa noblesse.
    Alors mon âme révérencieuse lance à l’esprit ses projections
    Afin qu’il réalise autant sa robustesse et sa faiblesse.

    Tableau de Liz Haywood-Sullivan.

  • Face à l’océan de la mémoire – 3

    Face à l’océan de la mémoire - 3

    Au cœur du songe, l’inconscient, l’anima de mes profondeurs,
    Conduit le chemin du rêveur là où il devrait s’assouplir.
    Alors la voix du subconscient enregistre sur mon répondeur
    Le message qui tient la ferveur de ce que j’ai à accomplir.

    Tableau de Rainer Maria Rilke.

  • Face à l’océan de la mémoire – 2

    Face à l’océan de la mémoire - 2

    Lorsque je creuse plus profond dans l’océan de ma mémoire,
    Toute la vase remuée trouble l’ordre des souvenirs.
    Et plus j’agite les tréfonds, plus je crée des effets de moire
    Dont les blessures viennent refluer sur le présent et l’avenir.

    Tableau de Dario Campanile.

  • Face à l’océan de la mémoire – 1

    Face à l’océan de la mémoire - 1

    Plongeant sous les couches du rêve, bien profond derrière les paupières,
    Souvent la mémoire ressurgit, imperturbable et obsédante.
    Bien que l’apparition soit brève, elle reste gravée dans la pierre
    Comme relique ou liturgie d’une existence précédente.

    Tableau de Szilárd Jankó.

  • Loups et sorcières

    Loups et sorcières

    « Au loup ! Au loup ! » Crient les sorcières, toutes les trois sorties du bois.
    « Taïaut ! Taïaut ! » Hurlent les loups à l’unisson du contrepoint
    Qui a monté la souricière en claironnant cor et hautbois ?
    Un musicien un peu jaloux ou un berger, je ne sais point.

    Tableau d’Eugène Grasset.

  • L’audacieux conquérant

    L’audacieux conquérant

    Vêtu de sa robe de nuit, il l’enveloppa de ses bras
    Et elle tomba évanouie dans le satin bleu de ses draps.
    Puis les ténèbres se firent violettes lorsque se rouvrirent les grands yeux
    De la belle sous la houlette de son conquérant audacieux.

    Tableau de Yoshitaka Amano.

  • La magicienne des hauts plateaux

    La magicienne des hauts plateaux

    Là-haut, sur les hautes altitudes où moutonnent monts et vallées,
    Le climat austère balaye rivières et torrents telluriques.
    Là-haut, vit de béatitudes, sur les pics rocheux ravalés,
    La magicienne qui ensoleille son territoire chimérique.

    Quand tombent les premières neiges, l’audace fait sa disparition
    Et elle attendra le printemps pour vaincre sa timidité.
    Pourtant, quel étrange manège que sa nouvelle apparition ;
    L’éternité de ses vingt ans qui couronnent sa nudité !

    Illustration de Jean Deville.

  • L’homme qui lit

    L’homme qui lit

    Je lis souvent plusieurs histoires simultanément sans problème
    Et qui se perdent dans les ruelles de ma mémoire narrative.
    Après l’affinage notoire qui sépare amours et dilemmes
    J’écris quelques rimes cruelles cependant jamais négatives.

    Tableau de David Carmack Lewis.

  • Le secret des bottes

    Le secret des bottes

    Autant étrange qu’insolite, la sorcière perd ses pouvoirs
    Sans ses bottes qui facilitent sa faculté de se mouvoir.
    Même lorsqu’elle fait l’amour, elle conserve ses cuissardes
    Ce qui ajoute un peu d’humour quand on la prend à la hussarde.

    Car si son amoureux barbote et ne se montre pas merveilleux,
    Elle lui décoche un coup de botte qui lui fait parcourir sept lieux.
    Quand la pleine lune s’enchâsse sur les montagnes et les collines,
    Fuient les amants qu’elle pourchasse, nue mais chaussée de ses bottines.

    Tableau de Viktor Sheleg.

  • L’oral de rattrapage

    L’oral de rattrapage

    Pour l’oral de son examen, même si le test paraît bénin,
    La sorcière place tout son charme dans sa tenue ensorceleuse
    Car, si se tromper est humain, se rattraper est féminin
    Et la séduction est une arme sexuellement frauduleuse.

    Tableau de Viktor Sheleg.

  • Le trou de sorcière

    Le trou de sorcière

    Maudit soit le trou de mémoire pour une sorcière apprentie
    Qui a oublié son grimoire et ses formules pressenties.
    Les anti-sèches dans le balai se font des nœuds à son chapeau
    Las, l’examen est remballé, l’apprentie-sorcière est capot.

    Tableau de Viktor Sheleg.

  • La déviation

    La déviation

    Soudain le monde entier bascule entre deux choix irréversibles ;
    Dans une fraction de seconde, il va bien me falloir choisir.
    Entre la mort au crépuscule ou la survie inaccessible,
    J’opte pour l’envie furibonde de la moindre chance à saisir.

    Tableau de Sayaka Maruyama.

  • La loi de Murphy

    La loi de Murphy

    Selon l’objet de son désir, chacun observe à sa façon ;
    Le chien examine à loisir minet surveiller le poisson.
    Leur maîtresse trouve enquiquinant tous ces instincts à assouvir.
    Quoi qu’il en soit, c’est imminent, la loi de Murphy va sévir.

    Tableau de Didier Lourenço.

  • Heureux qui comme Casanova…

    Heureux qui comme Casanova…

    Heureux celui qui a voyagé et a marqué sur son visage
    Toutes les plus belles impressions des pays qu’il a traversés.
    Dans son regard apanagé de tous ces charmants paysages
    Et sur sa bouche l’expression des femmes qu’il a embrassées.

    Tableau de Will Kurtz.

  • La souris amère

    La souris amère

    Une souris rouge par son père, à tête verte par sa mère,
    A traversé tranquillement l’espace de mon appartement.
    Mon chat délicat m’exaspère ! Il trouve la proie bien amère
    Et l’abandonne fébrilement comme bombe à retardement.

    Tableau de Nick Knight.

  • Qu’est-ce qu’on s’ennuie !

    Qu’est-ce qu’on s’ennuie !

    Ne cherchez pas ! J’ai essayé d’ savoir c’ qui ennuie nos enfants.
    Peut-être n’ont-ils pas confiance, vu comment merdent leurs parents…
    Ils sont d’abord émerveillés des super-héros triomphants
    Et puis, font face à la méfiance des trompe-l’œil désemparant.

    Le Père-Noël fabrique en Chine les jouets stéréotypés
    Pour apprendre à être soldat, businessman ou fonctionnaire.
    La fascination des machines et des joujoux suréquipés,
    Tout ça, à la fin, se solda par un état dépressionnaire.

    Photo de Jelly Mallows.

  • Les châteaux de cartes

    Les châteaux de cartes

    Entre les pauvres et les riches, on empile selon les couleurs ;
    Tout au sommet les gens qui trichent, en bas ceux qui vivent de douleurs.
    les basses cartes en soumission, les belles figures au palmarès.
    Patatras, une révolution met en péril la forteresse.

    Tableau de Catherine Alexandre.

  • Le changement

    Le changement

    Celle qui veut être comme tout le monde,
    Cherchera un modèle à suivre,
    Et vit sa vie gomme dans un livre.
    Celle qui veut changer le monde,
    Cherchera de nouveaux horizons,
    Finira peut-être en prison.

    Celle qui ne fait pas comme tout le monde,
    Fuira toute forme de formatage
    Mais ne fera aucun partage.
    Celle qui ne sait pas faire comme tout le monde,
    Elle n’aime pas les stéréotypes,
    Ne comprend pas les archétypes.

    Et celle qui n’est pas de ce monde ?
    Si vous ne l’avez- jamais vue,
    Je vous ai pris au dépourvu.

    Tableau d’Ofra Amit.

  • Le cul de Cléopâtre

    Le cul de Cléopâtre

    Le cul de Cléopâtre, s’il eût été plus court,
    La fesse de la Terre aurait été changée.
    La question à débattre sur les histoires d’amour
    Resteront un mystère à jamais prolongé.

    Il paraît que César le trouvait bien quelconque,
    Qu’Octave et Marc-Antoine aimaient le partager.
    Mais il n’y a pas de lézard ! Car on n’entendit onques
    Parler du patrimoine d’un cul avantagé.

    Illustration Al Rio.

  • Barberousse

    On finit par s’harmoniser à son animal de compagnie.
    Ainsi, ma voisine, la rousse, possède un chat roux, assorti.
    Petit filou démonisé par ses moustaches – quelle avanie –
    Et qu’on appelle « Barberousse ! » aussitôt qu’il est de sortie.

    Barberousse, aux belles moustaches, est un compagnon prévenant
    Qui rapporte souvent de sa chasse un petit rat d’arrière-cour.
    Il s’acquitte toujours de sa tâche en posant le contrevenant
    Sur le tapis de la bonnasse qui crie « Ah, mon Dieu, au secours ! »

    Tableaux d’Armandine Jacquemet Soares.

  • Chanson d’amour

    Faites l’amour plutôt que la guerre mais pas la guerre de l’amour
    Car la jalousie offre une arme qui possède plusieurs tranchants !
    Quand votre femme est en colère fermez les portes à double tour
    Sonnez le tocsin et l’alarme et puis, prenez la clef des champs !

    Lorsque l’amour nourrit la haine, les femmes visent encore mieux
    Et le mari devra courir en faisant beaucoup de crochets.
    Il peut courir à perdre haleine, l’exécuteur acrimonieux
    Lui laissera le temps de mourir, tout doux, avant de l’embrocher.

    Tableaux de Danny Galieote.

  • Le mentor de l’amour

    Le mentor de l’amour

    Pour augmenter l’ivresse de notre libido
    Ma femme rend visite fréquemment au centaure.
    L’amour à la vitesse d’un cheval au galop
    Court encore plus vite avec un bon mentor.

    Tableau d’Odilon Redon.

  • Les plaques souvenirs de mes rêves

    Les plaques souvenirs de mes rêves

    Tantôt, dans le monde des rêves, je jouis de festivités
    Sans pour autant en retenir d’éclat quand je suis réveillé.
    Et pourtant chaque nuit sans trêve je reprends ces activités
    D’autant de plaques souvenirs dont ma mémoire est émaillée.

    Tableau d’Odilon Redon.

  • Les Trois Grâces

    Les Trois Grâces

    Sachant que les Trois Grâces s’amusent à nous charmer de leur beauté
    Et font l’amour par charité aux pauvres héros fatigués,
    J’en demande auprès de ma muse qui me répond sans chipoter
    Qu’ cet esprit d’ solidarité ne lui était pas prodigué.

    Tableau de Gustave Moreau.

  • La fille de l’air

    La fille de l’air

    Icare a rêvé de voler et sa femme devenir sirène.
    De leur union naquit Ariane qui joua la fille de l’air.
    Elle aurait ensuite convolé avec Thésée et fut sa reine
    Dans une monarchie océanne qui n’était pas pour lui déplaire.

    Photo sous-marine sur https:www.lookslikefilm.com20190502underwater-photography .

  • Horus et Thoth

    Horus et Thoth

    Sous l’œil d’Horus, comme de coutume, à l’aube le soleil s’éveillera
    Pour saluer, à titre posthume, le sauveur qui protège Râ.
    Sous l’œil de Thoth, le dieu nocturne, la pleine lune resplendira
    Tandis que Seth, dieu taciturne, encore une fois regimbera.

    Thoth et Horus.

  • Chacun dans sa bulle

    Chacun dans sa bulle

    Chacun sa bulle individuelle pour subsister contre l’immonde ;
    Chacun son petit univers à arranger selon son choix.
    Pour l’activité sexuelle, on fera comme tout le monde ;
    Ça se passera dans un p’tit verre, par exemple un verre d’anchois.

    Photo Ernest sur www.instagram.comphotographizemag .

  • La plus belle pour aller danser

    La plus belle pour aller danser

    La plus belle pour aller danser m’a rappelé son souvenir
    Lorsqu’elle est passée à Genève pour un concert digne de Chopin.
    Le récital très condensé aurait réussi à tenir
    Le public qui a pris la relève du nostalgique temps des copains.

    Je n’ai jamais été fan de Sylvie Vartan mais j’ai trouvé la photo jolie et puis, le temps des copains, c’est ma jeunesse.

    Photo de Sylvie Vartan et son dernier passage en suisse : https:www.lematin.chpeoplesylvie-vartanstory21456099

  • En attendant Pénélope

    En attendant Pénélope

    Ce soir, je rencontre Pénélope, selon les dires de Cassandre
    Qui sait lire dans l’avenir dans un flacon d’eau de mélisse.
    Or cette voyante interlope a vu des auspices descendre
    Qui rapportaient un souvenir du temps où l’on m’appelait Ulysse.

    Tableau de Valeriy Kot.

  • Yin-yang

    « Échec et mat et dix de der ! » S’écrie la reine de la mort.
    « Ça ne va pas, tu as triché ! » Répond la reine de la vie.
    Entre les deux, leur légendaire lutte rebondit sans remords
    Et, dès le terrain défriché, elles recommencent à l’envi.

    « Taratata ! » leur dit le Temps. « Vous n’avez pas l’éternité
    Et tôt ou tard devrez trouver à réconcilier vos yin-yang. »
    Mais les reines ont du répondant qui dit que la paternité
    De leurs batailles éprouvées remonte bien avant le Big-bang.

    Tableau de Valeriy Kot.

  • Amours d’automne – 2

    Amours d’automne - 2

    Elle s’épanouit comme une fleur ; comme une fleur, porte ses fruits ;
    Comme un fruit enfante ses graines qui, dans la terre, se replient.
    Meurt-elle au milieu de nos pleurs ? Non, elle a repoussé sans un bruit
    Sous un soleil neuf qui égrène ses rayons dans un peu de pluie.

    Tableau de Khalil Gibran.