Les petits démons font la fête dans une explosion d’émotions Quand les premières amours éclatent comme des bourgeons au printemps. Les coups de cœur montent à la tête sous les passions en promotion, L’émotivité se dilate sous des courts-circuits éreintants.
Le cœur n’ayant pas de fusible et le courant étant trop fort, L’esprit n’offre aucune résistance et les plombs pètent à se dissoudre. Pourtant bien que rien ne soit visible, on imagine les efforts De l’homme ou la femme en instance de succomber au coup de foudre.
Pour retrouver tous les chemins de mes rêves psychédéliques, J’emprunte les voies forestières d’une inspiration stimulée Qui me fait écarter de la main les rideaux méphistophéliques Où la faune inhospitalière choisit de se dissimuler.
Parmi les arbres phosphorés et les sentiers luminescents, Je suis et remonte la piste des elfes, des fées des lutins Qui se cachent dans la forêt et dont les pas déliquescents Montrent leurs empreintes utopiste qui mènent à leurs quartiers mutins.
Là, une fée masquée en biche ; ici, un elfe travesti En oiseau noir, vilain corbeau, ou en oiselle, belle corneille. Moi, je fais celui qui s’en fiche, qui cherche ailleurs et s’investit À éloigner les escargots des ramasseurs et leurs corbeilles.
À la manière de l’alchimiste, je reviens cent fois sur mes pas, Je reprends les mêmes passages autant de fois qu’un requérant. Comme je suis opportuniste et que j’ai l’œil dans le compas, Depuis ce jour, ils envisagent de m’accepter parmi leurs rangs.
Le « Bois de Hal » situé entre la Flandre et la Wallonie, dévoile une majestueuse hêtraie sur https:fr.quora.comprofileSylvia-9Une-for%C3%AAt-enchant%C3%A9e?ch=17&oid=106656537&share=82c47322&srid=hJ7fDb&target_type=post .
On dit que les actes manqués sont une sorte de compromis Entre le désir inconscient et l’objectif sciemment visé. Quand je me retrouve flanqué de créatures au cœur promis, Dois-j’en conclure à bon escient que mon âme est bien avisée ?
Dès qu’une houri m’a souri, rêvé-je un amour impossible ? Quand Vénus m’accueille en son sein, qu’ai-je oublié dans sa matrice ? Quand je sors avec une souris, le chat est-il inaccessible Et pénétrer en son bassin, est-ce une source inspiratrice ?
Sans doute l’ivresse des sens distille en l’esprit la liqueur Qui lui entrouvre la petite porte pour l’accès au septième ciel ? L’acte manqué serait l’essence, le super carburant du cœur Qui virevolte et me transporte aux paradis artificiels.
« À travers moi, viennent la vie, la respiration et la mort ! » M’a répondu la flamme verte issue du féminin sacré. Je vais donc suivre son avis et abandonner sans remords Mes conflits pour la découverte de mes petits démons sucrés.
Posters de Darren Grealish sur https:theplanetofsound.net20160418interview-rock-poster-artist-darren-grealish .
Trouver bonne chaussure à son pied n’est pas toujours aussi aisé ; Et trouver son homme parfait… impossible mais… ce n’est pas français. Marie a fait comme il lui sied ; pour ne pas se faire baiser Elle a écarté les surfaits et gardé ses référencés.
Puis elle les a mis à l’épreuve : « Savent-ils faire la cuisine ? Mangent-ils bio, équilibré, boivent-ils avec modération ? » Un à un, ils ont fait leurs preuves, beaucoup se sont crus à l’usine Mais Marie les a calibrés à la qualité des rations.
Finalement le plus complexe, l’expérimentation finale, Fut de tenir le plus longtemps et réjouir au lit, Marie. Bains, douche-à-bouche qui se duplexent et s’inscrivent dans les annales, Enfin faire l’amour à plein temps toute une vie sans avarie.
Illustration d’Astrid Babayan sur https:obrah.com.brcollectionsastrid-babayan .
Marie s’invente désormais sa propre saison pour aimer Depuis le trente-deux décembre jusqu’au trente-quatre novembre. Chez elle, elle s’habille en été, seins nus – c’est bon pour les tétés – Et quand elle sort, pas de culotte , c’est pas pour autant qu’elle grelotte.
Quelle est sa mode automne-hiver ? Pas autrement qu’en pull-over ! Printemps-été, robe légère voire une folie passagère ; Un décolleté bien plongeant ou un dos nu se prolongeant Jusqu’à ce qu’admet la censure sans rien montrer sous la ceinture.
Lundi est jour de promenades, randonnées, petites balades, Puis du mardi au vendredi – comme rien ne la contredit – Elle fait la tournée des grands ducs et quand sa fortune est caduc, Elle jette samedi et dimanche la cognée, puis après le manche.
Illustrations de Julianna Brion sur https:www.behance.netjuliannabrion .
Joli mois de mai pour Marie qui cherche l’amour de sa vie Le printemps ravive les cœurs, le fond de l’air est amoureux. Tous les animaux s’apparient pourquoi pas elle, à votre avis ? En quête du mâle vainqueur, elle court les sentiers langoureux.
Au mois d’août en pleine chaleur, ses amours vont en pleine ardeur ; Un nouvel amant chaque jour, les nuits passent en effervescence. Trouver l’étalon de valeur qui ne dure pas qu’un quart d’heure Mais l’oiseau rare court toujours ou finit en évanescence.
Novembre la distrait à peine mais elle reste seule dans son lit Car les amours sont monotones et les manteaux trop pudibonds. Chercher les mâles à la douzaine, l’aventure tourne à la folie. Fichue saison, fichu automne, fichu caractère furibond !
En février, rien ne va plus ; passé janvier, un peu de pluie ; Saint-Valentin, un rendez-vous et Marie va se faire les yeux. C’était très bien, ça lui a plu, elle est repartie avec lui Et au matin, je vous l’avoue, Marie le trouve merveilleux.
Illustrations d’Astrid Babayan sur https:obrah.com.brcollectionsastrid-babayan .
Joli mois de mai pour Marie qui s’éloigne et se met au vert Et oublie les soucis divers qui ont fait de l’ombre au soleil. Il faut changer de gabarit et recréer son univers, Remiser ses habits d’hiver, sortir les crop-tops du sommeil.
Au mois d’août en pleine chaleur, Marie suit l’aventure en jaune, Couleur de l’été en pleins champs, à galoper les jambes nues. Chercher à se mettre en valeur et chevaucher en amazone Des heures jusqu’au soleil couchant et patienter la nuit venue.
Novembre la surprend à peine, la rouille n’est que provisoire ; Marie recherche le confort et se blottit dans sa maison. Bien loin de la folie urbaine et ses mouvements dérisoires, Elle se nourrit à grand renfort de fruits et légumes de saison.
En février, rien ne va plus ; Marie songe à déménager, Changer de lieu et changer d’air et connecter d’autres réseaux. Tous les dimanches, il a bien plu et les nuages ont présagé Une grisaille légendaire et le moral reste à zéro.
Illustrations de Julianna Brion sur https:www.behance.netjuliannabrion .
Il n’y a pas d’âge pour grandir, il n’y a pas d’âge pour rester jeune, Pour tenter de boire l’ondée d’une fine pluie de printemps. La vie ne cesse de resplendir à celle qui le matin déjeune D’une graminée fécondée par le soleil et l’air du temps.
S’il faut que jeunesse se passe, il faut que vieillesse s’installe Tout en gardant son cœur d’enfant et ses yeux de conquistador. Qu’importent le temps et l’espace et leurs secondes qui détalent Tant que j’irai philosophant sur la valeur de l’âge d’or.
Sénilité contre jeunisme sont les mamelles de la peur Comme une épée de Damoclès sur la grande horloge de la vie. Avec la force de l’eugénisme qui revient à toute vapeur, Ce bon vieux Méphistophélès berne les jeunes cons qu’il ravit.
Après la grande mutation des espèces de toutes sortes, On ne sut qui avait grandi ou rapetissé sa structure. Sans doute une permutation des énergies faibles et fortes Que la science avait brandi à l’encontre de la nature.
Et l’on vit des enfants-pêcheurs parés de plumes magnifiques, Éduqués par de grands alcyons pour l’élevage du ver-à-soie. On dit que seuls les empêcheurs de tourner en ronds pacifiques Fuirent vers la Perfide Albion ou à Pétaouchnok-les-oies.
Et moi qui vous écrit ces lignes, je suis l’un de ces descendants Qui vole au-dessus des mûriers enfourchant sa fière monture. J’ai une copine assez maligne avec qui, en indépendants, J’ouvrage en tant que couturier et elle dans la haute couture.
(Illustration d’Ed Binkley sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com202101Ed-Binkley-Artwork.html . L’alcyon est l’autre nom du martin-pêcheur.)
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Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.
Sans doute avant les Cromagnonnes, nous eûmes des femmes mignonnes ; Des créatures fantastiques, chimériques autant qu’esthétiques. D’ailleurs le serpent séduisant n’était-il pas si reluisant Qu’il a su abuser la femme par un fruit aux pépins infâmes ?
Les plus belles sont caméléonnes dont les parures polissonnes S’adaptent au mieux aux yeux des hommes en imitant leurs chromosomes. Elles savent montrer patte blanche, transformer les jours en dimanches Et faire l’amour à en mourir pour s’en repaître et s’en nourrir.
Après les néandertaliennes, sont arrivées les reptiliennes Talentueuses pour les langues, les beaux sermons et les harangues Qui pénètrent par une oreille pour une course sans pareille Qui viendra enflammer les cœurs de leurs héros, de leurs vainqueurs.
Photos de Flóra Borsi sur https:floraborsi.comprojects .
Corps astral contre corps physique, esprit vif contre âme inconsciente, Comme deux univers imbriqués dont je ne vois que la surface. Être parfait mais amnésique dont la pensée omnisciente Recherche sa source étriquée au cœur de l’intime interface.
Mais quand je pense avec les yeux, quand je raisonne avec le cœur, Quand je réfléchis dans ma tête et quand mes rêves se profilent, Je frôle le côté merveilleux dans cet équilibre moqueur Qui me fait croire à une parfaite divinité tirant mes fils.
Dans le plus profond des sommeils, dans la plus abstraite des morts, Je passe de l’autre côté et j’oublie ce monde réel. Je retourne au cœur du soleil où s’est forgée mon égrégore Que des anges viennent asticoter dans des fantasmes surréels.
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En suisse, ils font très bien les choses en ce qui concerne les oiseaux Qui servent de garde-manger au chat le plus intelligent. Mais les oiseaux plaidant la cause qu’on les prenait pour des zozos, En ont marre d’être dérangés par ce matou désobligeant.
On leur éleva les mangeoires et verrouilla leurs maisonnettes ; Le chat passa donc par le toit – on n’avait pas pensé à ça ! On installa des pataugeoires, des troncs enduits de savonnettes Et le chat, au début pantois, finalement y renonça.
Nous appelons donc « coucoutiers » ces drôles d’arbres défensifs Que tous les oiseaux plébiscitent trouvant la méthode adéquate. Mais le chat que vous redoutiez passa tout l’hiver, l’air pensif, Guettant la manière illicite de réinventer l’ouvre-boîte.
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Contre les soucis de la vie et l’esclavage du travail, L’être humain moderne se drogue de fêtes et de carnavals. On est ensemble, on est ravi, on apprécie les retrouvailles, On se suit partout sur les blogues, là en amont, là en aval.
Trois cent soixante-cinq jours par an, autant de jours d’anniversaires Multipliés par habitants dans les villages et les cités, Avec les enfants, les parents et les amis toujours sincères Et les échos concomitants de musique en intensité.
Tant pis si tout le week-end nuit et envahit le voisinage Et tant pis si les minets râlent quand les toutous aboient gaiement ! Chantons, dansons toute la nuit, avant d’atteindre le troisième âge Car la jeunesse est libérale et populaire, ah oui vraiment !
Tableau de Natalia Ivanova sur https:m.facebook.comstory.php?story_fbid=pfbid02kWFBXk2YvxtmjBKcPYde9cum75cjCvtypYDj8dsWf4A3NY5TNcWrBBYjHyYySjVRl&id=1436215845 .
Même en Suisse la pollution grimpe au sommets de nos collines Et les ruisseaux chargés de pluies arborent des teintes bizarres. Suivant les circonvolutions de ces eaux jadis cristallines, J’ai recherché, l’esprit instruit, l’origine de chaque mare.
La vérité n’étant pas droite mais courbée de plusieurs méandres, Je me suis souvent égaré et j’ai parfois tourné en rond. Jusqu’à ma chute maladroite comme un imbécile au pied-tendre Dans des éboulis bigarrés couleur ambre, rouille et marron.
Mais je ne suis pas géologue et c’est là mon moindre défaut. Ce n’est pourtant pas très sourcier de découvrir le pot-aux-roses ! Mais pas besoin d’être écologue ou d’être un savant comme il faut Pour savoir qu’il faut se soucier d’une apocalypse morose.
Tableaux de Phyllis Shafer sur https:stremmelgallery.comphyllis-shafer-beneath-one-sky .
Les reflets pervers narcissiques n’étant pas ceux que je préfère, J’essaie de prévoir l’avenir dans l’image inversée du temps. Hélas les pollutions toxiques me montrent une étrange atmosphère Qui tendrait à me prévenir d’un poison latent rebutant.
Alors je m’en vais explorer les flaques et les mares stagnantes Où l’eau de pluie a décanté dans la froidure de l’hiver. Mais le printemps vient déplorer des odeurs pas très avenantes Dans ces endroits désenchantés exempts du moindre fait divers.
Sans doute les ruisseaux rieurs ruissèleront de beaux présages Hélas des flots de mousse orange s’écoulent des dernières pluies. Quel est ce démon bousilleur qui gâche les beaux paysages ? Flore véritable sporange ou corruption sortant du puits ?
Tableaux de Phyllis Shafer sur https:stremmelgallery.comphyllis-shafer-beneath-one-sky .
Elle ne m’apparait pas toujours ; plutôt de nuit dans la pénombre Où j’aperçois sa silhouette étouffée dans l’obscurité. J’aime m’attendre à ce qu’un jour ou demain, elle sorte de l’ombre Telle une vaine pirouette née de ma singularité.
Pourtant comme la Terre tourne, elle existe malgré la science Qui traite de superstition ce qui lui semble inextirpable. Sans doute mon âme détourne ce qui échappe à ma conscience Mais pourtant cette apparition s’avère bien souvent palpable.
Ai-je des hallucinations, entends-je des voix qui susurrent ? Vois-je des fantômes passer quand je me réveille à propos ? Sans doute ces manifestations, ces ectoplasmes et ces murmures Veulent me voir outrepasser mon appartenance au troupeau.
C’est ce qui est à moitié vide quand tout semble se ralentir Et ce qui remplit tout l’espace qui font que l’attente devient lourde. Pourquoi mon cœur est-il avide de vouloir toujours ressentir Toutes les secondes qui passent pour réveiller mon âme sourde ?
C’est mon tonneau des Danaïdes qui jamais ne se remplira Car je demeure convaincue que seule la mort m’en délivre. C’est comme une vraie thébaïde où rien ne différenciera Tout ce que j’ai déjà vécu et tout ce qu’il me reste à vivre.
C’est aussi le compte à rebours que je subis en endurant Cette satanée habitude de croire que ma vie s’y enclave. Je crois éviter les débours que je lui dois ma vie durant Et sortir de la certitude qu’il est le maître et moi l’esclave.
Ne sont que gouttes dans un verre, sable écoulé du sablier, Gouttelettes dans une clepsydre, aiguilles qui ne cessent de courir. Le temps, c’est l’arôme sévère d’une pomme verte distillée Dont l’alcool qui donne son cidre m’enivre à m’en faire mourir.
Finalement ils ont opté pour les prothèses à cent pour-cent ; Des cœurs à piston rotatif et un cerveau électronique. De nouveaux membre sont adoptés en composite propulsant Et un système digestif soumis à l’ordinaire unique :
On ne mange plus, on s’alimente un peu partout dans les forêts Qui subsistent sur la planète grâce aux plastiques dégradés Car plus la pollution augmente et plus les bois sont phosphorés Et transmettent par internet un courant faible rétrogradé.
À quoi rêvent donc les robots ? À des programmes en vidéo Téléchargés à la demande d’un simple coup de téléphone. Si vous trouvez cela trop beau pour être vrai, vos idéaux Seront à portée de commande dans les applis de vos smartphones.
Illustrations de Matt Dixon sur https:www.boredpanda.comlonely-robots-quiet-world-part-4-matt-dixon?media_id=1653679&utm_source=pinterest&utm_medium=social&utm_campaign=organic .
Au rythme de quinze vaccins et injections de toutes sortes, Les ARN-messagers ont accompli leur mutation. Les contrôles étant trop succincts, les premiers symptômes se comportent Comme des troubles passagers ; personne n’y fait attention.
Cheveux bouclés comme des moutons poignent dans les maternités Et les oreilles décollées surviennent avant l’adolescence. Plus tard, irruption de boutons, surtout dans les fraternités Nourries au lait éthérolé de tendance à l’obsolescence.
Dès le début, de jolies cornes sont apparues comme stigmates Et les médecins ont conclu : « ce sont de futurs télépathes ! » On vit des filles à la licorne et plein de garçons astigmates Mais tous les doutes étaient exclus quant aux syndromes psychopathes.
Mais il est trop tard désormais et nos enfants sont des mutants Qui n’ont de cœur que pour la science et la foi dans l’informatique. Leurs parents demeurent à jamais traités d’erreur du débutant ; Leur Dieu n’ayant pas eu conscience des progrès de la robotique.
Tableaux d’Oleg Dou sur https:beautifulbizarre.net20140530oleg-dou-beauty-whispers-beast .
Schrödinger n’avait pas un chat mais une chatte qui mit bas De trois chatons métaphoriques sur l’absurdité de la vie. Si le premier s’effaroucha lorsque sa mère l’exhiba, Le deuxième fut authentique et le troisième plutôt ravi.
Quant à la théorie quantique, on ne sait quel chat fut élu Mais Schrödinger a confondu les spécimens de bout en bout. Comme ils étaient tous identiques, à son hypothèse farfelue, Le monde entier a répondu qu’elle était à dormir debout.
La tête dans le compotier, à l’heure du petit déjeuner, Vous me verrez trancher la chair juteuse des fruits répandus. Pommier, poirier, abricotier, tout le verger sans se gêner Fait la fête et la bonne chère sur ma planche à couteau fendu.
Je commence par du melon qui me rappelle le mamelon Avec sa gougoutte de lait qui me flatte tant le palais. Mangue, kiwi et ananas qui plaisent tant à ma nana Qui aime tellement son homme qu’elle en croque encore la pomme…
…D’Adam qui, du fond de sa gorge, réclame encore son sucre d’orge Et la liqueur blanche et nacrée des noix de coco bien sucrées. Je dégoupille une grenade servie avec la citronnade Mais bientôt n’ayant plus de fruit, ce sera tout pour aujourd’hui.
Une jolie chatte de gouttière vivait seule en appartement Avec son chat comme complice qui lorgnait sur les luminaires. La fenêtre servait de chatière au gré de leurs comportements Afin que jamais ne faiblisse leur liberté d’imaginaire.
Paris, l’après-midi s’ennuie de ces deux félins casaniers ; Leur besoin d’imagination provoque propos discourtois. Mais à la tombée de la nuit, chacun cesse de se chicanier Et s’mettent en collaboration pour une sortie sur les toits.
Alors la chatte assez brûlante de bosser pour des clopinettes Commence à grimper au balcon en quête d’autres découvertes. Le matou d’une voix dolente miaule dans les bras de la minette Quand elle l’envoie, d’un air abscons, chercher des mansardes ouvertes…
Sur vos photos d’identité, coup de canif à la morale ! C’est dans le plus simple appareil qu’il faut se montrer désormais. La requête est commanditée après la crise électorale Où des burqas toutes pareilles auraient triché comme jamais.
Ainsi dans nos photomatons, vous trouverez porte-manteaux Et équipements de chauffage pour ne point vous y enrhumer. Tandis qu’un scanner à tâtons prendra rapports fondamentaux Dans la cabine-sarcophage protégée d’un voile embrumé.
Pourtant ne soyez pas perplexe quand vous vous retrouverez nu(e) ; Votre précieuse intimité ne fera aucune victime. Laissez-vous faire sans complexe car le résultat obtenu Offre en toute légitimité la protection la plus ultime.
Et voilà, abracadabra ! Le sexe est cryptographié. Ah ! Les seins apparaissent encor’, c’est une question de réglage. Alors de grâce, baissez les bras et laissez-vous photographier De face et de dos tout le corps pour votre meilleur profilage !
Illustrations d’Enki Bilal sur https:www.passion-estampes.comproduits-derives-artistiquesindexbilal.html .
La force gravitationnelle, la force électromagnétique Et les deux forces nucléaires font la physique fondamentale. Quand l’énergie émotionnelle et la synergie romantique Deviennent ensemble colinéaires, la physique est sentimentales.
La matière pourtant constituée presque essentiellement de vide Entre les atomes épars n’est qu’une alliance de ces forces. Quant à l’amour substitué entre deux corps, deux cœurs avides, Il est l’énergie qui répare ou brise les noyaux sous l’écorce.
Avant que le printemps survienne, je me suis projeté l’écran D’un Dieu en camaïeu orange sur coquelicots en pâture. Je ne doute pas qu’il y parvienne ; après l’hiver, Il est à cran Et nécessite cette étrange transformation de la nature.
Plaise au Dieu-Soleil d’embellir, de l’aurore jusqu’au coucher, Et de jouer de sa lumière, sur mon champ toute sa chaleur. Plaisent aux étoiles en délire et à la Lune effarouchée De répandre sur ma chaumière une aura de même valeur.
Lundi de Pâques, jour de la Lune, Pascale sort la grande échelle. Au premier quartier, elle cueille un croissant chaud, sorti du four ; En pleine Lune, bonne fortune pour le chien de Jean de Nivelle Qui n’aboie pas mais se recueille posément jusqu’au petit jour.
Lorsque les phases se terminent, Pascale lave sa récolte Au son d’un violon qui chantonne un air vif et bien inspiré. Petit à petit s’éliminent toutes les larmes désinvoltes Tombées d’étoiles monotones et d’une Lune désespérée.
Quand la Lune se renouvelle et s’en va pour une semaine, Pascale alors sort sa roulotte pour vendre sa compilation. « La Lune, la Lune nouvelle ! Profitez de la bonne aubaine ! » Crie-t-elle dans un éclat de glotte aux poètes sans inspiration.
Tableaux de Lisandro Rota sur http:www.lisandrorota.itgalleria-2-dal-2003-al-2010 .
Vendredi-saint, prenant son bain avec les carpes qui dégorgent, Pascale explore sa baignoire car, au fond, elle n’est pas si bête. Après une semaine de turbin, viendra demain son ami Georges Avec qui, vêtant son peignoir, elle prévoit de faire la fête.
Le samedi, elle pique une tête avec Jojo dans la piscine ; La cuvette est ainsi nommée pour amplifier leurs ébats Qui virent vite à la tempête qui secoue bien fort la bassine Et qui étend leur renommée deux ou trois étages plus bas.
Dimanche enfin, portes ouvertes, elle étend un soleil radieux Chauffé toute une nuit d’amour au bain-marie dans la cuisine. Après toutes ces découvertes, il est temps de se dire adieu ; Jojo s’en va au petit jour et Pascale repart à l’usine.
Tableaux de Lisandro Rota sur http:www.lisandrorota.itgalleria-2-dal-2003-al-2010 .
Méfiez-vous des vieux miroirs pleins de poussière dans vos greniers ! Certains retardent, certains avancent et ainsi déforment le temps ; D’autres perdus au fond d’un tiroir ou encore au fond d’un panier Le ralentissent en connivence ou le renversent à contretemps.
Si vous vous y voyez plus grand alors ils altèrent l’espace ; Si vous paraissez plus petit, c’est dû à leurs points d’inflexion. Quoi qu’il en soit, il est flagrant que leurs distorsions se surpassent Et que sous leurs tains aplatis se cachent de fausses réflexions.
Ainsi les vieux miroirs déclinent et réfléchissent distraitement ; Ils perdent la mémoire, en outre, oublient ce qu’il faut renvoyer Car avec l’âge, la vitre s’incline de moins en moins discrètement. Faites attention à ces jean-foutres qui ne font que vous fourvoyer !
J’aime jouer d’anamorphoses à la surface de l’étang Comme des miroirs déformants qui ne sont pas si infidèles. Souvent dans ces métamorphoses, ridées par quelques mauvais temps, Évoluent des poissons dormants entre fonds de sable et ridelles.
J’y pêche des images en 3D surgies de tous ces hologrammes Qui se répètent en motifs qui s’apparentent à de la moire. Il s’en dégage des dégradés émergeant des stéréogrammes Comme un souvenir émotif qui remonte de ma mémoire.
Ce ne sont que des incidences ! me dit-on la plupart du temps Et de trop d’imagination, je devrais plutôt m’abstenir. Mais je n’y vois que coïncidences ; non pas l’erreur du débutant Mais plutôt l’accumulation d’indices sur mon avenir.
Illustration de Nadezhda Illarionova sur https:www.artstation.comartworkkrP1z .
Parle-moi de toit incliné, parlez-moi de voûte en plein cintre, Parle-moi de tes chiens assis, parlez-moi de vos beaux clochers ! J’aime voir l’esprit décliné, coloré à l’âme du peintre Et exposé sur un châssis de toile brute effilochée.
Entre le cœur et la raison, s’établit une architecture Qui parfait le corps féminin et le porte sur le toit du monde. Ce parallélisme « maison » entre la femme et la toiture M’est apparu simple et bénin dans une vision vagabonde.
Mesdames, ne tournez pas le dos à cette image terre-à-terre Car j’ai placé l’intelligence et votre pensée féminine Devant ce lever de rideau que la nature vous confère Et qui vous élève d’exigence au-dessus des lois masculines.
Pour célébrer l’arbre de vie qui bourgeonne tous les printemps Dans ma structure végétative abreuvée du sang de la Terre, Mes os pleurent de synovie en honneur à la nuit des temps Et à l’aube commémorative de ma lignée humanitaire.
Greffé de l’arbre de connaissance qui a mûri sous les étoiles, J’en ai goûté l’humidité comme un eau-de-vie fondatrice Et j’en tisse en reconnaissance cet humble vêtement de toile Qui transforme ma nudité en fontaine fécondatrice.
Avant-hier j’étais minéral, ma vie était d’année-lumière ; Hier j’étais encore végétal, nourri au sein des fleurs du mâle. Ce matin le puits sidéral qui coule de ma moelle épinière A transmuté tous mes pétales en nouvelle flore animale.
Tableaux de Keith Perelli sur https:supersonicart.compost79969072754keith-perelliamp .
Souvent, lorsque j’écris un mot, je délaisse un instant ma plume Et ouvre sur ma feuille blanche une fenêtre détachée Pour activer la dynamo de l’intuition à plein volume Qui, par l’orifice, me branche sur l’histoire qui m’était cachée.
Les mots surgissent en couleurs comme pluie d’étoiles filantes Et me font découvrir un ciel lumineux sur des vers en friche. La mécanique sans douleur de l’esprit redevient détente Qui ne contrôle que l’essentiel en y plaçant des rimes riches.
Illustration d’Akira Kusaka sur https:akira-kusaka-illustration.tumblr.com .
Toutes ces notes, d’un air soufflé par une bouche printanière, Transmettent l’accord harmonieux aux graminées dociles à sol. Qui, elles-mêmes, vont insuffler l’inspiration et la manière D’offrir un chant cérémonieux dédicacé aux tournesols.
Ainsi pensé-je aux dandelions et à leurs croches vaporeuses Par leur effet boule-de-neige sur l’ensemble de la prairie Qui va semer la rébellion auprès des plantes valeureuses Qui participeront au manège dans une florale frairie.
L’œil du corbeau est goguenard, suite à l’histoire du renard Qui l’a d’un fromage abusé et s’est de sa voix amusé. Grâce à son expérience acquise, il conseille Madame la Marquise À ne pas se laisser leurrer par des valets trop délurés.
L’œil du flamand pourtant morose permet de voir la vie en rose À cause d’un cou en question en forme d’interrogation. Il sert avec délicatesse les vœux de Madame la Comtesse Et, sait comment lui retourner éloges et hommages bien tournés.
L’œil de la colombe pacifiste s’accorde avec tous les sophistes Qui brandissent leurs drapeaux blancs quand il le faut, sans faux-semblants. Entre la paix et la sagesse, elle offre à Madame la Duchesse Un regard doux condescendant envers ses nombreux prétendants.
Photos de Flóra Borsi sur https:www.2tout2rien.frdes-auto-portraits-avec-des-yeux-danimaux-par-flora-borsi .
Domestiquer un animal dépend de la bête sauvage Qui va choisir de se soumettre ou de dominer au besoin. Le chat adopte un demi-mal et, sans tomber en esclavage, Cherchera à supplanter son maître et lui piquer ses meilleurs coins.
Mais pour le chien, aucun problème, il est tout à son avantage ; Il est content, remue la queue du moment qu’il vous accompagne. Une créature qui, sans dilemme, gardera vos biens et davantage, Mordant le voleur belliqueux qui viendrait nuire à vos compagnes.
Le chaud lapin est infidèle et donc difficile à dresser À moins d’avoir mille lapines vacantes dans son marigot. Il faut lui tenir la chandelle, l’avoir à l’œil pour redresser Ses tendances qui galopinent à niquer à tire-larigot.
Photos de Flóra Borsi sur https:www.2tout2rien.frdes-auto-portraits-avec-des-yeux-danimaux-par-flora-borsi .
Semblable au télégraphe optique, le soleil parle à la forêt Par l’alphabet arboricole que la nature garde secret. Sans doute existe un œil magique dont l’acuité élaborée Permet aux terres agricoles d’en connaître le sens sacré.
Bien sûr, je capte ces messages sans les comprendre toutefois Mais je sais que la Terre écoute, reste attentive et informée Sur le temps qui est de passage mais qui explique à chaque fois Que si les nuages dégouttent, c’est pour pouvoir la transformer.
Les grands maîtres improvisateurs avaient laissé pour s’amuser La liberté à leurs modèles de pouvoir tenter l’aventure. Lorsque le dernier visiteur a enfin quitté le musée Les Vénus tiennent la chandelle aux amourettes en peinture.
Sans vergogne, les naturistes se mêlent avec les beaux habits Dans des rassemblements grandioses avec agapes bien nourries. En revanche, les miniaturistes d’un bien plus petit acabit, Préfèrent rester en symbiose avec les rats et les souris.
Car les animaux participent à cette parade de nuit Tous profitent du même droit selon sa muséologie. Même les enfants s’émancipent et chacun tromper son ennui En changeant quelquefois d’endroit lorsqu’il regagne son logis.
La femme-grue empanachée observe du bout de ses seins Mais ferme ses yeux impudiques de peur de révéler son âme Et lance un esprit détaché relatifs aux sombres desseins De ses visiteurs sporadiques qui viennent entreprendre la femme.
Regards croisés dans les harems dont les seins indiscrets se croisent Car ils s’évaluent du regard autant du cœur que la raison. Ainsi le corps sert de barème et de graduation grivoise Pour amener le mâle hagard à la maîtresse de maison.
Vous, petites saintes nitouches, qui entraînez à la fenêtre L’effet de vos visions mammaires qui guettent le héros olympien, Fermez les yeux, ouvrez la bouche, sentez votre pouvoir renaître Quand votre corps devenant mère deviendra regard œdipien.
Illustrations de Willy Maltaite extraites de l’album « Le jardin des couleurs ».
La pyramide des saveurs n’a jamais été étudiée ; Pourtant le goût est important, vu qu’il nous met l’eau à la bouche. Le goût est-il une faveur, un privilège dédié Ou une offense se rapportant au sacrilège qui en débouche ?
Or l’arbre de la connaissance n’était qu’un péché végétal Tandis que tuer de pauvres bêtes est un pouvoir de droit divin. Nous apprenons à la naissance à maîtriser ce droit létal Grâce à notre esprit de conquête sur les ovins et les bovins.
Ne soyons pas plus royalistes que Notre Seigneur Carnivore Qui nous fait manger de sa chair et même boire de son sang. Mais ne soyons plus fatalistes et si le démon nous dévore Tuons ces petits êtres chers car nous sommes les plus puissants.
L’Europe sème ses étoiles sous l’ombre immense que le taureau Étend au cours de leur voyage vers la liberté de s’aimer. Soudain quelque chose se voile au-dessus des champs pastoraux ; On entend comme un mitraillage dans le firmament clairsemé.
Sans doute Zeus qui s’est trahi car il s’était dissimulé Sous l’apparence d’un taureau et s’est pris un coup asséné Par la belle Europe ébahie de s’être fait manipuler Par des stratagèmes immoraux sans cesser de l’ morigéner.
Europe sème désormais ses quelques étoiles en solitaire Et se refuse à tous les dieux qui font des plans sur la comète. Elle restera vierge à jamais et Zeus lui sera tributaire D’une rente au montant dispendieux qu’assidûment il lui soumette.
Je cherche les nuits alchimiques où l’air, chargé de météores, Permet aux âmes en errance de redevenir persistantes. Dans l’atmosphère cyclothymique, les voix qui s’expriment au-dehors Prennent soudain une apparence de nitescences intermittentes.
Si je décompose un éclair qui jaillit et zèbre le ciel Avec ses flammes de cristal qui s’échangent entre terres et nues, Je vois les feux follets bleu-clair d’un flambeau accrémentitiel Agité par une vestale vers des anges circonvenus.
La Terre agit comme un aimant d’impact météorologique Dont l’énergie qui ascensionne porte ses souffrances et ses cris. Bien sûr la science dément ce phénomène liturgique Et les religions n’en mentionnent aucun écho dans leurs écrits.
Illustration de Charles Vess pour le roman de Neil Gaiman
Pervers Noël cache son jeu toute l’année à l’atelier En créant des contrefaçons de nos voitures électriques. Bien sûr, nous connaissons l’enjeu de ce bonhomme fou à lier : Attirer filles et garçons par ses tendances égocentriques.
Les poupées qui disent « Maman ! » conditionnent les petites filles À souhaiter très rapidement pouvoir rencontrer les garçons, Ceux-là même qui, innocemment poussifs à l’esprit de famille, Sont amenés perfidement à jouer dans leurs caleçons.
Pervers Noël qui sévissait les nuits de décembre dans les rues A enfin été arrêté par la police persévérante Pour les crimes qu’il assouvissait et ce matin a comparu Devant le juge décrété suite aux plaintes proliférantes.
Bleu comme la première nuit qui rendit l’amour électrique ; Nos premiers frissons qui parcourent nos corps sensibles et tendus. Bleue comme l’aurore qui luit au petit matin féérique Sur deux amoureux qui concourent à figer le temps suspendu.
Blanc comme la deuxième nuit qui rendit l’amour éternel ; Nos premiers baisers qui apaisent cette soif de nous reconnaître. Blanche comme la liqueur qui fuit de par l’organe maternel Qui accueille celui qui la baise de l’envie d’un enfant à naître.
Rouge comme la troisième nuit qui rendit les amours fécondes ; Nos premières cellules échangées pour le meilleur et pour le pire. Rouge comme la vie qui se poursuit dans la matrice rubiconde Où pulse à l’abri du danger un petit ange qui soupire.
Le temps passait seul, sans son ange qui n’avait pu se libérer Et j’écrivais à cœur perdu, l’esprit crissant sur le papier. Lorsque dans la lumière orange d’un crépuscule réverbéré, Une plume blanche, éperdue, vint atterrir juste à mes pieds.
La nuit était-elle tombée ou était-ce entre chien et loup ? Toujours est-il qu’un ange blanc se posa à proximité. Et moi bien sûr, j’ai succombé, ce qui rendit le temps jaloux Qui suspendit l’ange tremblant entre deux airs illimités.
J’ai pris sa plume que j’ai trempée à l’encre d’une nuit sans Lune Et j’ai raconté cette histoire du temps et de l’ange qui passent. Plaise au lecteur que j’ai trompé avec cette idée opportune Qu’il prenne conscience notoire de mes errances dans l’espace.
Sans doute un prénom qui déteint sur ses tenues vestimentaires Tant celles-ci sont assorties aux murs de son appartement. Quant à ses cheveux et son teint, également complémentaires, Ils s’adaptent à chaque sortie au ton de ses emportements.
Point ne s’arrête son mimétisme à sa peau et ses vêtements ; En effet tout son caractère prend la couleur de l’air du temps. Conséquence du magnétisme de la Terre et ses éléments Sur cette fille pleine de mystères mais qui se dévoile pourtant.
J’ai connu Miss Caméléonne au cours d’une de mes tournées Celle-là même la plus étrange, je dirais même atmosphérique. Elle venait de Sierra Leonne et, le soir en fin de journée, Elle prenait la couleur orange d’un coucher de soleil d’Afrique.
Tableau de Louis Treserras sur http://wombart.net/emotion-research-by-louis-treserras
L’œil, miroir indiscret de l’âme, reflète mon étonnement Devant tout ce que je découvre et que j’ai du mal à comprendre. Mais il trahit souvent la flamme dont fuse le rayonnement Des raisonnements que j’entrouvre sur le peu que j’ai pu apprendre.
L’œil, sentinelle défensive, explore mon environnement, Attentive à ce qui se passe derrière son intime frontière. Parfois elle se montre offensive pour pallier le foisonnement Des imprévus qui la dépasse et la font trembler tout entière.
L’œil, porte-parole du cœur, exprime mes ressentiments Comme les joies et les pressions sur ce que j’ai envie de vivre. Il sait occulter mes rancœurs, mes craintes et mes sentiments Et ne renvoie que l’expression de mon intérieur comme un livre.
J’aime ma fenêtre propice aux réflexions fort opportunes De son miroir qui me démontre sa silencieuse complétude Au seuil des meilleures auspices que m’envoie un rayon de Lune Qui perce et qui vient à l’encontre de mon cœur chargé d’inquiétudes.
Lune, Ô ma Lune taciturne, que me révèle l’avenir À travers la neige qui tombe d’une incertitude impassible. J’en appelle à l’astre nocturne dont le halo sait convenir À m’indiquer ce qui m’incombe dans la nuit de tous les possibles.
C’est l’heure où je vais me coucher, lorsque le temps se superpose Que m’apparaît la direction vers laquelle je dois lâcher prise Je laisse mon cœur accoucher du germe que le jour dépose Quand le soleil en érection m’illuminera sans surprise.
J’aime l’iris à l’horizon du soleil qui cligne de l’œil Lorsqu’il me darde un rayon vert pour me souhaiter bonne espérance. Et quand la Terre est en prison de ses souffrances et ses écueils, Il ouvre en grand tout l’univers ravivant sa persévérance.
Observez les yeux dans les yeux le regard de l’astre couchant Qui reflète l’âme de Dieu et ses voies incommensurables. Souvent clément et merveilleux, parfois terrible, effarouchant, Mais toujours miséricordieux envers nos conflits incurables.
L’attente s’en va en fumée sans rien laisser qu’un peu de cendres Sur lesquelles le temps soufflera vers une amnésie dominante. Juste des pensées consumées par l’esprit qui aime descendre Vers le cœur qui m’insufflera l’espoir d’une fin imminente.
L’attente cesse brusquement, le train de vie reprend son cours Qui m’emporte avec mes pensées que j’enferme dans ma valise. Mon rêve né fantasquement soudain n’est plus d’aucun secours Mais j’y reviendrai dépenser d’autres absurdes psychanalyses.
Difficile de se représenter Dame Nature concrètement ; Sans doute faut-il l’imaginer lorsqu’elle était vierge et nubile. Mais étant moi-même exempté de remonter discrètement Dans mon génome enraciné dans l’ADN, c’est difficile.
Pourtant dans mes rêves éveillés, j’ai aperçu ma créatrice Naissant elle-même du néant, laissant le champ libre aux envies. Dans cet Éden émerveillé, elle a établi sa matrice Pour créer terres et océans pour, enfin, abriter la vie.
Un jour, elle s’est mise en couleurs – c’était là son premier printemps – Et accordé le sacrifice de sa nature alimentaire Pour accoucher dans la douleur deux humains âgés de vingt ans Dont je suis à moitié leur fils et à moitié fils-de-la-Terre
Créations de Kathryn Blake sur https://www.artstation.com/artwork/Z53mnm