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  • L’arbre à filles

    Dans mon jardin imaginaire, des plantes les plus magnifiques,
    Apparaît dans sa perfection mon arbre à filles intemporel.
    Chaque branche extraordinaire porte des fleurs soporifiques
    Qui m’enivrent alors d’affection dans des rêves extra-corporels.

    D’ailleurs en guise de cabane trop complexe à entretenir
    Cet arbre trône comme un hôtel pour passer mille-et-unes nuits.
    Sur une souche de platane, j’ai greffé sans m’en abstenir
    Trois boutures comme un autel dédié au prodige qui suit :

    Une bouture pour Vénus, une deuxième pour Aphrodite
    – Autant mêler plusieurs racines, grecques et latines de préférence.
    Une troisième pour un bonus de floraisons proprement dites
    Qui, de nuit en nuit, me fascinent de leurs tendres protubérances.

    Tableaux de Ryan art.

  • Rêve de Lune – 2

    Rêve de Lune - 2

    Comme Raiponce dont les cheveux descendent comme messagers
    En quête de prince charmant prêt à escalader la tour,
    Je tisse tout ce que je veux, cas récurrents ou passagers
    Qui sont source d’égarement ou de temps perdu sans retour.

    Je suis câblé à un réseau où je transmets chaque demande ;
    Aussi bien de petits détails que des décrochages de Lune !
    Moi, aussi faible qu’un roseau, j’ai le grand pouvoir qui commande
    À me faire ouvrir le portail vers la grand-roue de la fortune !

    Le chat le sait bien, lui qui guette, le coup de fil annonciateur
    Qui parvient par le téléphone relié directement au Centre.
    Du résultat de ma requête, il en est l’appréciateur ;
    Il le digère et le ronronne en se lovant contre mon ventre.

    Et si parfois la ligne coupe, que le silence vient s’installer,
    Le chat se fronce les moustaches et relance un rêve en attente.
    La Lune qui a le vent en poupe se met alors à pédaler
    Et, avec la réponse, attache une petite étoile miroitante.

    Tableau d’Ireneusz Wielgosz.

  • Rêve de Lune – 1

    Rêve de Lune - 1

    Quand le grand chat noir de la nuit vient se lover autour de moi,
    Je me blottis en demi-lune contre son gros pelage rond ;
    Je lui confie tous mes ennuis accumulés au fil des mois
    Dans la somnolence opportune qui sort du creux de son giron.

    Alors une irruption de rêves sort comme une éruption solaire ;
    Les cauchemars fondent pareil comme attirés dans un trou noir.
    Les étoiles scintillent sans trêve pour évacuer la colère
    Qui s’échappe de mes oreilles et disparaît dans l’entonnoir.

    Et je me retrouve tout nu dans le bain de mes émotions
    Qui filtrent et lavent ma conscience de ces petits démons sucrés
    Qui, sitôt qu’ils sont reconnus prennent le mode de locomotion
    Le plus prompt sous la surveillance du chat qui court les massacrer.

    Puis le silence me recouvre d’un drap couleur de crépuscule
    Et la Lune m’offre l’assurance d’un matin sans griffes ni poids.
    Je m’endors dans la nuit qui m’ouvre l’huis à mon âme minuscule
    Mais débarrassée à outrance de ce qui était en surpoids.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Échec à la Reine

    À l’ouverture de la chasse, les pions viennent tâter le terrain
    Sur les plates-bandes royales sous les fenêtres de la Reine.
    Taïaut ! Les cavaliers pourchassent un lapin dont le souterrain
    N’était qu’une ruse déloyale pour leur faire lâcher les rênes.

    Voici le fou, un séducteur, qui se présente au pont-levis
    Afin de demander audience, d’après ce qu’il dit, à l’évêque.
    Ce n’est qu’un prétexte adducteur, entretiens et menus devis
    Qui ne vise qu’à casser l’ambiance et mettre la châtelaine en échec.

    Mais la Reine n’est pas tombée de la dernière pluie d’automne !
    Dès le début, elle manipule le jeu à l’insu du roi noir
    Qui, croyant qu’elle a succombé à ses attaques monotones,
    Subit la loi qui lui stipule qu’il est chassé de son manoir.

    Tableaux de Michael Cheval.

  • Sainte Javelin, priez pour nos cibles !

    Dieu avec nous les alliés et le diable pour nos ennemis !
    La guerre sainte est déclarée grimée en guerre économique.
    La Terre, lieu inhospitalier, demande luttes et pandémies
    Et pour cela, il faut préparer des munitions astronomiques.

    Au producteur, le marketing ; au consommateur, le produit ;
    Et surtout à l’intermédiaire les bénéfices sous la table.
    On organise des Meetings et même des salons aujourd’hui
    Avec des bombes incendiaires du dernier cri incontestable.

    On ne priera plus pour la paix, mais pour l’efficacité létale ;
    L’ennemi n’a plus de visage mais une coordonnée GPS.
    Les pots-de-terre ne sont guère épais devant les gros pots de métal
    Et l’on entend le balisage continuel des SOS.

    Les martyrs sont sur Instagram et sur tous les réseaux sociaux
    Et si tu n’es pas avec moi, c’est donc que tu es contre moi !
    Les experts font des histogrammes sur les dégâts psychosociaux
    Et les exilés, chaque mois, quêtent de l’aide avec émoi.

    Illustration SVG de « Saint Javelin », un personnage de la propagande ukrainienne pendant la guerre Russie-Ukraine de 2022.

  • Je parle, je mens, qui suis-je ?

    Je parle, je mens, qui suis-je ?

    En campagne, je fais des promesses qui ne seront jamais tenues ;
    « Ni vu ni connu, je t’embrouille ! » telle est ma fidèle devise.
    À l’Assemblée, c’est la kermesse, on vit grâce à nos revenus
    Qui affluent car on se débrouille et s’il le faut, on improvise !

    Je n’y assiste que rarement sinon mes potes pointent pour moi ;
    J’y dors souvent comme un bébé après le repas de midi.
    Et c’est plus fort que moi, je mens toutefois toujours de bonne foi
    Car je suis capable de gober toutes les conneries que je dis. !

    Je cumule autant de mandats que la loi m’autorise ou pas
    Et je me prépare une retraite aux frais, bien sûr, de la princesse.
    Si l’éthique me recommanda de ne jamais faire de faux pas,
    Ma véritable botte secrète, c’est mon compte en banque suissesse !

    Illustration de Plakativ.

  • Le sexe féminin

    Le sexe féminin

    Ce sexe en conque de bulot ou bien en corne d’abondance
    Est à la femme mystérieuse un secret venu de la mer.
    Il demande un peu de culot pour lui faire ses confidences
    Et entrer dans la luxurieuse caverne aux plaisir doux-amer.

    En forme de queue de sirène qui gobe d’un coup de morsure
    Le marin, aussitôt happé aux profondeurs de l’océan,
    Qui connaîtra sa fin sereine dans une petite mort sûre
    Mais au milieu de priapées avec orgasmes bienséants.

    Dans chaque femme une sirène surveille au fond de ses quartiers
    Le membre imprudent du malin pénétrant la chambre à coucher.
    J’en connais une, nommée Irène, qui dès que vous lui écartiez
    Les jambes en quête d’un câlin, vous avalait d’une bouchée.

    Tableau de Rafal Olbinski.

  • Irène et le bouton rose

    Irène et le bouton rose

    Depuis les montagnes de Bavière avec leurs Lorelei alpestres,
    J’avais coutume de croiser génies des eaux, vouivre et sirènes
    Qui séjournent au fil des rivières, parfois dans des grottes rupestres,
    Et passent leur temps à toiser tout un chacun qui se promène.

    Sans doute par le bouton de rose qu’elle arbore dans ses cheveux,
    J’aperçois souvent ma sirène qui chantonne pour tromper sa faim.
    Et je lui récite ma prose pour qu’elle fasse ce que je veux,
    Car j’attends de la belle Irène sa dernière strophe pour la fin.

    En réalité c’est le Sphynx mais je l’ai prénommé Irène
    Et modifié son énigme par un poème de mon choix.
    Si elle voit, par son œil de lynx, une quatrième strophe sereine
    Elle accomplit son paradigme sauf qu’elle se plante à chaque fois.

    Je la vois scruter l’horizon, l’œil acéré sur l’examen ;
    Elle tord l’intrigue serrée au creux de ses griffes subtiles.
    Mais – serait-ce par dérision ? – elle se perd sur le chemin
    Et répond la langue acérée d’une conclusion bien futile.

    Tableau de Veris.

  • Vénus Anadyomène

    Reflets Vers & Prose :

    Je n’ai pas rencontré la Vénus de Rimbaud ;
    Son cercueil en fer-blanc, remisé au garage
    Ne redescendra plus l’avenue Mirabeau
    D’où Arthur l’aperçut lors d’un violent orage.

    Car son physique ingrat l’a tant indisposée
    Qu’en clinique esthétique elle a dû se plier
    Afin que ses rondeurs soient plus prédisposées
    À flatter les amants venus la supplier.

    Vénus Anadyomène respecte la planète ;
    Nourriture végane et commerce équitable.
    Ses amours toujours vertes font toujours place nette ;

    Après avoir connu des amours véritables,
    Les hommes sont fidèles et les femmes honnêtes ;
    Le bateau n’est plus ivre, c’était inévitable.


    Inspiré du poème d’Arthur Rimbaud :

    Comme d’un cercueil vert en ferblanc, une tête
    De femme à cheveux bruns fortement pommadés
    D’une vieille baignoire émerge, lente et bête,
    Avec des déficits assez mal ravaudés ;

    Puis le col gras et gris, les larges omoplates
    Qui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort ;
    Puis les rondeurs des reins semblent prendre l’essor ;
    La graisse sous la peau paraît en feuilles plates ;

    L’échine est un peu rouge, et le tout sent un goût
    Horrible étrangement ; on remarque surtout
    Des singularités qu’il faut voir à la loupe…

    Les reins portent deux mots gravés : Clara Venus ;
    – Et tout ce corps remue et tend sa large croupe
    Belle hideusement d’un ulcère à l’anus.

    Tableau de Sergius Hruby.

  • Mignon mamelon lumignon

    Joli mamelon tout mignon qui m’attire comme un papillon
    Hypnotisé par la lumière qui se dégage du téton.
    Irrésistible lumignon qui darde de tous ses rayons
    Une force de toute première dont Dieu a dit : « C’est du béton ! »

    Le lait qui perle ainsi du sein devrait être une liqueur sacrée
    Et c’est dommage que le Christ fût un homme plutôt qu’une femme
    Car tous allaités à dessein de sa poitrine consacrée
    Nous aurions l’âme secouriste sans que le démon nous affame.

    Baisez les seins de vos compagnes plutôt que faire une prière
    Car ils relient à l’univers au-delà de la Voie Lactée !
    Que les saints battent la campagne et frappent de leur chambrière
    Le destin qui serait pervers si le sein n’était contacté !

    Tableau de Joyce Lee sur https:www.itsnicethat.comarticlesjoyce-lee-archive-art-project-061124 .

  • Histoires de lapins roses

    Histoires de lapins roses

    Dans mes histoires, pas de méchants mais d’innocentes filles nues
    Un peu perverses évidemment sinon où donc serait le charme ?
    Souvent, détail effarouchant, s’y introduisent en continu
    L’amour et concomitamment l’humour qui vous fait fondre en larmes.

    Dans celle-ci, deux filles tombeuses rêvant leurs prochaines conquêtes
    Avec un petit air morose pour se donner une contenance.
    Et puis sous la Lune gibbeuse, viennent danser sans queue ni tête
    Une ronde de lapins roses qui s’égayent à leur convenance.

    Mais les princes ne viendront pas ; ils leur ont posé un lapin
    Et même huit ; faute d’amour, ils passeront à la casserole ;
    Elles se consoleront d’un repas ; c’est mieux que de faire le tapin.
    Assurément c’est de l’humour, je vous en donne ma parole.

    Tableau d’Audrey Kawasaki.

  • À l’ombre du passé et de la lumière du présent

    J’ai voyagé en Italie juste une fois, il y a longtemps
    Dans cette douceur authentique du littoral adriatique.
    Là, j’ai rencontré Nathalie, une jolie brune me confrontant
    À sa période romantique en quête d’homme énigmatique.

    Moi, qui suis plutôt Rome antique, descendant de Jules César,
    C’est du moins ce que je lui fis croire avec un esprit de conquête.
    Elle me trouva très authentique, peut-être juste un peu bizarre
    Mais ce mystère faisait accroire mes arguments pour sa requête.

    Elle ressemblait à Cléopâtre, lui dis-je d’un ton assuré
    Qui n’eut pas l’air de lui déplaire, son scepticisme dut s’y résoudre.
    C’est alors que – coup de théâtre ! – tombant sous le ciel azuré,
    Nous sentîmes quelques exemplaires des premières gouttes du coup de foudre.

    La suite ? Une histoire ordinaire de présent et de vies antérieures.
    Plus la pluie ruisselait d’efforts, plus tout devenait excitant.
    Alors les amants opinèrent d’aller dans les chambres intérieures
    Pour apprécier le confort et faire l’amour concomitant.

    Illustration de Vittorio Giardino.

  • La grande évasion

    La grande évasion

    L’esprit étant trop mécanique et soumis à des formatages,
    Offrons au cœur l’intelligence et le pouvoir sur la raison !
    Si, au premier coup, il panique, c’est normal car son attelage
    Avait prêté vœu d’allégeance au cerveau sans comparaison.

    Mais dès qu’il repart, quelle ardeur ! Quels frissons dans cette évasion !
    Il court nu et en liberté en dehors des sentiers battus.
    Il se fait un peu chapardeur de bonheur à chaque occasion
    Qui passe avec légèreté dans sa course à bride abattue.

    Le cœur prend l’opportunité réfléchie mais sans hésiter ;
    Il sait que chaque coïncidence est un sas vers un changement.
    Il vainc en toute impunité et la peur qui l’a visité
    Le traverse sans incidence sur ses prochains arrangements.

    Tableau de Marc Chagall.

  • Battement de cœur

    Battement de cœur

    Quand l’ombre glisse sous la porte et que le monde se retire,
    Mon cœur s’éveille en robe rouge, prêt à danser dans ton soupir.
    Il se nourrit d’air qui apporte la réussite qu’il attire
    Et à chaque occasion il bouge afin de ne jamais croupir.

    Il ne connaît ni loi, ni chiffre, ni verrou sur tous les possibles,
    Il s’élance, fougueux et libre, là où l’instant devient sensible.
    Si l’esprit décide et déchiffre, lui, il ne craint pas l’impossible
    Car plus il avance, plus il vibre vers son étoile inaccessible.

    Il suit la trace de tes mots comme on suit l’odeur d’un mystère,
    Il cueille l’aube dans les tableaux et fait feu d’un regard sincère.
    Il a sa Vénus en Gémeaux qui lui confère un caractère
    Qui perce à travers les hublots de la conscience où il s’insère.

    Il est à toi quand tu frissonnes, quand tu souris, quand tu t’égares ;
    Un vieux poème dans ses paumes, une clé d’or dans ses entrailles.
    Et si chaque battement sonne l’accord juste, sans crier gare,
    C’est parce qu’il est au cœur de l’homme comme une lame qui l’entaille.

    Tableau de Laureline Lechat.

  • Ma femme-lapine

    Ma femme-lapine

    Cela fait onze ans exactement que j’ai rejoint celle que j’aime
    Sans savoir que mon helvétique était une chaude lapine.
    Nos rapports pourtant chastement n’étaient alors que stratagème
    Pour refermer son hermétique emprise d’ascendance transalpine.

    Chaque fois qu’elle atteint son orgasme, surgit sa véritable nature
    Pareille aux anciens dieux d’Égypte, une femme à la tête de lapin.
    Si j’ai apprécié le fantasme au début de notre aventure,
    C’est aujourd’hui que je décrypte son irréversible grappin.

    Je la charme de mes poèmes pour calmer sa concupiscence
    Que je publie au jour le jour comme des appels de détresse.
    Contre ma pseudo vie bohème, je lui dois toute la puissance
    D’un membre qui grandit toujours par la magie de sa tendresse.

    Museum of Witchcraft and Magic, musée des sorcières en Cornouailles sur https:lalunemauve.frmuseum-of-witchcraft-and-magic-musee-de-sorcieres-en-cornouailles-angleterre .

  • La coquetière Rose

    La coquetière Rose

    À Pâques ou à la trinité, la coquetière est au turbin ;
    Organisatrice des rencontres et conseillère conjugale.
    Amours en clandestinité et vaudevilles interurbains
    Sont l’apanage qui démontre une nécessité sans égale.

    Mais une fois qu’ils ont convolé et que la femelle a pondu,
    Il faut organiser la crèche avec la garde à domicile.
    Il faut tout faire à la volée, toutes occupations confondues
    Et même couver sur la brèche dans les cas les plus difficiles.

    Enfin quand les œufs ont éclos, il faut élever les poussins,
    Nettoyer le nid tous les jours, les nourrir et les supporter.
    En fin d’année, c’est à huis clos, qu’on comptera à la Toussaint
    – Ce qui n’est pas simple toujours – le nombre de chaque portée.

    Tableau de Hel Mort.

  • Crâne d’omelette

    Crâne d’omelette

    Comment faut-il casser les œufs pour faire rire une omelette ?
    Et combien faut-il en briser pour avoir assez d’albumine ?
    « Aucun ! » me disent les oiseux, les couards et les femmelettes
    Qui ont à jamais méprisé la jouissance féminine.

    Car la femme est pareille à l’œuf dont elle se révèle l’archétype ;
    C’est la nourriture céleste du soupirant en formation.
    Tous ceux qui se retrouvent veufs, n’ont pas encore cassé leur pipe,
    Gardent le souvenir indigeste de leur dernière consommation.

    Eh oui ! Les femmes ont de l’humour et aiment rompre leurs coquilles ;
    Il leur faut de la nouveauté pour une libido complète.
    Avant de leur faire l’amour, pour que leurs lèvres s’écarquillent,
    Il faut voir, derrière leur beauté, le cœur qui bat à l’aveuglette.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Vénus astrale

    Vénus astrale

    À chacun sa Vénus astrale, la mienne est ma Lune en Cancer
    Et j’ai l’ascendant qui s’élève vers cette Vierge immaculée.
    La conjonction est magistrale lorsque les planètes, de concert,
    S’alignent quand le ciel soulève ses étoiles miraculées.

    Ma Vénus m’accueille en son sein en m’ouvrant tout grand son cratère
    Où brûle un volcan rugissant entre ses lèvres tectoniques.
    Je me pose au creux du bassin avant la fosse planétaire
    Et je m’avance en rougissant sous la chaleur vagotonique.

    Vénus, j’ai enfin pénétré le temple du féminin sacré
    Que tu as ouvert sous mes pas qui te préparaient le terrain !
    Si j’ai aujourd’hui perpétré cet acte d’amour consacré
    À t’honorer de mon trépas, je meurs d’amour entre tes reins.

    Tableau de Karol Bak sur https:karolbak.comenenglish .

  • Crânes d’œuf

    J’ai su briser ma carapace pour ne pas rester hermétique
    À ce que je n’ai pas compris afin que mon âme évolue.
    Toutes ces fêlures en surface, nouveaux chakras énergétiques,
    Sont les témoins muets du prix que j’ai payé pour mon salut.

    Je suis comme l’œuf de Colomb ; il paraissait si difficile,
    Voire impossible d’avancer et pourtant fallait y penser !
    J’avais envoyé Apollon quêter les dieux inaccessibles
    Pour ne pas finir carencé de leur sagesse dispensée.

    J’ai perdu des eaux de douleurs qui m’ont provoqué des nuits blanches
    Mais les dieux m’ont ouvert la voie qui mène vers l’homme nouveau.
    Aujourd’hui je rêve en couleurs, j’écris mes textes en avalanches
    Et je suis la petite voix qui me traverse le cerveau.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux de les créditer.

  • Vénus cosmique

    Vénus cosmique ou érotique, quelle sera ma destination
    Quand j’emporterai « l’Explorer » à la recherche de mon âme ?
    Car si son sol est chaotique et l’air une abomination,
    Je continue à déplorer qu’elle renferme mon sésame.

    Lequel ? Mais c’est une évidence ! Étant la jumelle de la Terre,
    Nos âmes-sœurs complémentaires vivent au cœur de sa surface.
    Femmes de feu, femmes qui dansent sur les volcans et leurs cratères
    Comme des sirènes réfractaires en quête des marins de l’espace.

    Entre les monts de Vénus coule la lave qui sort des entrailles
    Où se baignent les fabuleuses créatures aux yeux calcinés.
    Et moi, j’en ai la chair de poule car, juste après mes funérailles,
    J’ai traversé les nébuleuses pour y trouver ma dulcinée.

    Tableaux de Karol Bak sur https:karolbak.comenenglish .

  • Apocalypse à la demande – 2

    Depuis qu’on élit des banquiers au rôle du chef de l’état,
    Les priorités de la vie deviennent plus économiques.
    Peu importe alors de bien vivre, il faut savoir gagner à point
    Son salaire pour contribuer à la bonne marche du monde.

    Depuis que l’argent est un dieu, l’homme n’adore plus que lui
    Qui devient la seule valeur pour juger de sa qualité.
    Ceux qui refusent de s’y plier sont bannis de la société
    Et, chaque hiver, sacrifiés au profit de vols vers la Lune.

    Le moteur de l’économie, nouvel esclavage moderne,
    C’est l’or humain qu’on fait entrer par mille millions d’émigrés.
    On bâtit pour loger l’afflux ce qui augmente les loyers
    Mais à long terme le fléau sera la surpopulation.

    Ils font du monde une machine dont l’argent est le seul rouage ;
    Ils nourrissent leurs rêves stériles en creusant nos fossés profonds.
    Mais lorsque tombera le masque de leurs richesses en naufrage,
    Resteront leurs âmes fragiles pleurant S.O.S. moribonds.

    Illustrations d’Anthony Macucha.

  • Apocalypse à la demande – 1

    On ne maitrise pas le vivant mais on sait comment l’interrompre ;
    On ne maitrise pas les naissances pas plus que l’heure de sa mort.
    Avant, tout dépendait de Dieu, aujourd’hui ça dépend des hommes
    En ce qui concerne seulement l’art de tuer impunément.

    Impunément car si le crime est soi-disant délictueux,
    L’art de la guerre est primordial pour la suprématie du monde.
    Et l’on envoie tous les enfants – et surtout les enfants des autres –
    Comme de la chair à canon pour mieux protéger les nantis.

    Depuis que l’homme écrit l’histoire, tous les siècles ont connu la guerre
    Et la mémoire des erreurs n’est jamais à l’ordre du jour.
    Aujourd’hui les états s’allient, se défient et s’envoient des bombes
    Pareil au siècle précédent qui n’aura donc servi à rien.

    Ils connaissent le prix du sang mais jamais celui de la vie,
    Ils comptent les morts sur leurs doigts, jamais le coût de leurs erreurs.
    Les décideurs sont sans visage, on applaudit leur barbarie ;

    Génération après génération, on pleure nos mêmes douleurs.

    Illustrations d’Anthony Macucha.

  • L’appel de la sirène

    L’appel de la sirène

    Aussitôt que sonne sa conque dans l’obscurité des abysses,
    Tout l’obscur petit monde bouge au communiqué de leur reine.
    Et jamais on ne vit quiconque déroger à ces bons auspices
    Qu’on ne voit que par infrarouges sauf peut-être par la sirène.

    Et justement c’est aujourd’hui que son cœur de mère chavire
    Par cet appel annonciateur d’un événement dominateur.
    Tout ce que les hommes ont produit, bathyscaphe, sous-marins, navires
    Ont fourni d’appréciateurs matelots inséminateurs.

    La Reine pond d’impondérables œufs de toutes sortes de races ;
    Des œufs à coquille dorée, des œufs ronds et des œufs bridés.
    Ce matin de considérables petits coups sur leurs carapaces
    Laissent entrevoir une adorée éclosion de sirènes hybridées.

    Tableau de Heru Setiawan.

  • L’arbre généalogique à poisson nommé

    L’arbre généalogique à poisson nommé

    Animales et végétatives sont les racines de la vie
    Qui ont poussé au fond des mers et se sont nourries de leur sel.
    Par cette souche relative, j’aime retracer la survie
    De tous mes ancêtres éphémères dans ce classement universel.

    Là, je dois couper le cerveau qui n’a qu’une seconde d’existence
    Reportée d’après un barème sur vingt-quatre heures de la vie.
    C’est donc à mon cœur que prévaut le droit de sonder ma substance
    Et à mon âme le théorème qui fait qu’un dieu m’aurait suivi.

    J’en étais venu aux poissons lorsqu’une sirène s’interpose
    Et me dit être ma grand-mère à la millième génération.
    N’étant pas épris de boisson, j’examine ce qu’elle propose
    Et voici qu’elle m’énumère tous nos degrés de filiation :

    Elle m’évoque sur un fil de soie, les profondeurs et leurs tourments ;
    Les vagues chantent noms et prénoms qu’ensemble nous nous autorisons.
    Dans cette lignée qui va de soi, l’histoire prend forme lentement
    Et toutes les âmes de renom s’éveillent alors sous l’horizon.

    Tableau de Hayk Shalunts

  • Dans l’eau verte de la fontaine

    Dans l’eau verte de la fontaine

    Plutôt que passer mes journées à arpenter les magasins,
    Je préfère réserver mon temps à courir maintes découvertes.
    Et comme j’aime retourner dans les sous-bois circonvoisins,
    J’y retrouve autour des étangs les chats bleus et les souris vertes.

    Une fois saisie la souris verte, trempée dans l’huile, trempée dans l’eau,
    Elle ne devient ni escargot, ni trop chaude mais plutôt tiédasse ;
    Une jolie femme juste couverte d’un drap usé assez falot
    Et qui s’appellerait Margot à la chevelure blondasse.

    Alors la fille détrempée dans l’eau de la claire fontaine,
    Ressort aussi blanche que fraîche après y avoir fait trempette.
    Mais il ne faut pas s’y tromper ; la souris reste une femme hautaine ;
    Dès qu’elle me voit, d’un air revêche, elle fuit sans tambour ni trompette.

    Illustration de Milo Manara.

  • Démodée !

    Démodée !

    Femme à disquette, femme à quéquette, c’est dépassé, c’est démodé
    Et les femmes à mémoires vives sont reléguées dans les musées.
    L’ordinateur s’est mis en quête d’intelligence accommodée
    Plus féminine et intuitive que les femmes désabusées.

    Ô imprimantes matricielles et vos paroles en dents de scie
    Qui mettaient nos nerfs en pelote quand on imprimait les journaux !
    Ô applications logicielles et vos mille péripéties
    Qui nous plantaient par des pilotes programmés par des vieux fourneaux !

    L’informatique féminine qui souvent nous prenait la tête
    Est devenue artificielle dans tous les moteurs de recherche.
    Et les erreurs les plus bénignes n’apparaissent sur les étiquettes
    Qu’en QR-code superficiel qui se révèlent être faux derches.

    Tableau de Nicholas James Gentry alias Nick Gentry sur https:www.ifitshipitshere.comnick-gentry-puts-obsolete-technology-floppies-to-good-and-artistic-use .

  • Totale paréidolie

    Totale paréidolie

    Est-ce la nature qui joue à reproduire des visages
    Qui transparaissent et se transforment comme un chef d’œuvre prêt à saisir
    Ou est-ce mon cerveau qui déjoue dans les différents paysages
    Les combinaisons et les formes pour y projeter mes désirs ?

    Moi, je vois des femmes partout au fil des dunes du désert,
    Dans les nuages discourtois et dans les chaînes de montagnes
    Dont les monts m’évoquent surtout des mamelons assez diserts
    Qui me disent : « Viens, approche-toi et viens me prendre pour compagne ! »

    Si la montagne ne vient pas à moi, j’irai à la montagne
    Pour voir émerger des rochers une déesse qui prend vie ;
    La Terre et ses plus beaux appas me fera battre la campagne,
    Tomber amoureux, m’accrocher à elle de toutes mes envies.

    Illustration de Philippe Caza.

  • La louve et la bête

    La louve et la bête

    Les louves n’ont pas disparu ; il suffit de suivre les loups
    Lorsqu’ils se déplacent en meute, à la queue-leu-leu, absorbés.
    Hier, l’une d’elles m’est apparue avec son compagnon jaloux
    Qui, de peur que je la rameute, m’observait à la dérobée.

    La louve, elle, plutôt plantureuse, faisait semblant de m’ignorer ;
    Le loup, lui, plutôt dangereux, voulait repousser un rival.
    Chaque seconde sulfureuse tendait mes envies timorées
    Par l’adversaire stuporeux aux yeux d’un feu conjonctival.

    Après m’avoir évalué d’un regard de louve affamée,
    Après m’avoir éberlué d’un regard de loup prédateur,
    Ils prirent sans me saluer la route obscure malfamée
    Dans le mépris infatué d’un orgueil dépréciateur.

    Tableau de D Brent Burkett.

  • Genèse hydrocéanique

    Genèse hydrocéanique

    D’une roche noire volcanique, Dieu a modelé l’archétype
    De l’être humain couleur d’ébène et vit que cela était bon.
    Dans le jardin océanique dont les fruits de mer atypiques
    Profitaient d’une bonne aubaine à nos deux humains pudibonds.

    Jusqu’à ce qu’un serpent de mer propose de croquer la moule
    Et de l’ouvrir en connaissance de cause au risque de pêcher
    Le coquillage au goût amer qui leur fit tant perdre la boule
    Que Dieu condamna les naissances futures d’originel péché…

    Que l’ange Saint-Marc délava avec tant d’ardeur angélique
    Qu’alors certains enfants naquirent d’un jaune dégradé de blanc.
    Je ne sais qui le releva dans les écrits évangéliques
    Mais ainsi les hommes acquirent l’absolution sans faux-semblants.

    Voici pourquoi le métissage diluera la faute initiale,
    Voilà pourquoi la migration ôtera la malédiction
    Et qu’à force d’apprentissage de toutes gentes interraciales
    L’homme atteindra l’admiration de Dieu et sa bénédiction.

    Tableau de Mikki Lee sur https:3x3mag.comannualsannual19llee-mikki-90764 .

  • La Maison-Dieu : L’ascension de la vierge

    La Maison-Dieu : L’ascension de la vierge

    Tombée depuis la Maison-Dieu de quelques cent cinquante mètres,
    La côte est dure à remonter surtout pour la énième fois.
    Un hasard miséricordieux toutefois a su me permettre
    D’y survivre et de surmonter l’épreuve du manque de foi.

    J’ai perdu la virginité de ma tendre enfance insouciante,
    Gravi un par un les niveaux jusqu’à une voie provisoire
    D’où, certes, la divinité en moi demeurait inconsciente
    Au point de comprendre à nouveau que tout n’était que dérisoire.

    Et j’ai choisi sans parachute mais avec aide et protection
    Et j’ai brisé la carapace qui m’empêchait d’évoluer.
    Oui, certes, j’ai fait une chute mais j’ai gagné la connexion
    Qui va au-delà de l’espace où je peux m’réévaluer.

    Et c’est ainsi qu’après sept cycles d’une vie en autogestion,
    J’ai pu continuer l’ascension vers d’autres niveaux ultérieurs.
    Sans cesse alors je me recycle et je me remets en question
    Et je n’ai nulle prétention à quelques pouvoirs supérieurs.

    Tableau d’Ivan Lubenikov sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201206ivan-loubennikov.html .

  • Aller de l’avant, goutte que goutte !

    Lorsque le miroir me renvoie l’instantané qui se détache
    De la pellicule des ans qu’est mon visage d’aujourd’hui,
    Il y a celui que mes yeux voient, celui auquel mon cœur s’attache,
    Celui qui figure au présent et chaque jour est reconduit.

    Et puis le temps, ce gros balourd de véhicule de fortune,
    Avance inexorablement et l’album photos se complète ;
    Il devient de plus en plus lourd, chargé d’anecdotes opportunes
    Où se cache péniblement la vérité la plus replète.

    La vérité au ventre rond, la vérité aux traits ridés
    Et le visage boursouflé des assauts terribles du temps ;
    L’empêcheur de tourner en rond avec un moteur débridé
    Qui ne veut jamais s’essouffler de son parcours crapahutant.

    L’amour aveugle qui découle du flot du fleuve de la vie
    Fait croire aux meilleurs souvenirs et même s’ils n’existent plus.
    Tandis que l’eau-de-vie s’écoule des trous de mémoire ravis
    D’aller semer pour l’avenir sa quintessence qui m’a plue.

    Illustration de Michael Parkes sur https:nevsepic.com.uaenart-and-hand-drawn-graphicspage,6,26367-fantastic-art-by-michael-parkes-163-photos.html .

  • La Maison-Dieu : La voix des anges

    La Maison-Dieu : La voix des anges

    Lorsque je suis tombée de haut et que je me suis retrouvée nue,
    J’ai souffert autant dans mon cœur moralement et physiquement.
    Ce qui m’a sauvée du chaos, ce sont ces toutes petites voix
    Qui résonnaient toujours en chœur sans cesse spirituellement.

    Complètement abasourdie par la douleur du sacrifice,
    Ballotée par les émotions qui m’enfermaient dans ma prison,
    En aucun moment assourdies, les voix ont mené leur office
    En soulageant mes commotions vers un tout nouvel horizon.

    Je suis repartie sans bagage ou presque, fors les expériences
    Grâce à l’énergie du courage porté par des milliers de voix.
    Elles se sont tues sans ambages cependant, avec bienveillance,
    Je les ressens dans l’entourage toujours présentes sur ma voie.

    Ainsi j’ai appris à sauter sans crainte de tout recommencer
    Et suis certaine d’être née autant de fois que nécessaire.
    Si vous me voyez sursauter lorsqu’une épreuve est avancée,
    C’est l’écho de ma destinée que me transmet son émissaire.

    Tableau d’Ivan Lubenikov sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201206ivan-loubennikov.html .

  • Ex-libris Veritas

    Ex-libris Veritas

    La Vérité sortant du puits
    Pourrait aussi sortir des livres
    Glissée en guise de marque-page
    Lorsqu’un chapitre est véridique.

    Je pratique cet usage depuis
    Que la lecture me délivre
    Des bobards dont font le tapage
    Tous les con-textes médiatiques.

    Mon marque page se dérobe
    Quand je lis une énormité
    Mais tressaute au coin d’une page
    Pour créditer un paragraphe.

    Il n’aime que les textes probes
    Et non pas les rectifiés
    Par toute l’emphase dont le langage
    Est capable de certifier.

    La nuit, il me susurre à l’oreille
    Tout ce que je dois retenir
    Comme un répétiteur intègre
    Qui ne rappelle que l’essentiel.

    Les fables à nulle autre pareille
    Qu’il refuse de contenir,
    Il les oublie mais réintègre
    Leur sens critique circonstanciel.

    Illustrations de Gustav Klimt.

  • Après nous, le déluge !

    Après nous, le déluge !

    L’Univers n’aurait qu’un seul but : propager espace et matière ;
    La matière n’aurait qu’un seul but : semer et diffuser la vie ;
    La vie elle-même n’aurait qu’un but : élever l’humanité entière
    Et l’humanité n’a qu’un but : tout bousiller sans préavis.

    Ainsi tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin toutefois elle se casse
    Mais par un effet dominos, toutes les cruches sont atteintes.
    Aussitôt tout va à vau-l’eau lorsque ce n’est pas dans l’impasse
    Et les quatre points cardinaux se perdent dans un labyrinthe.

    Finalement c’est le dieu Fric qui tue tous ses adorateurs ;
    La course intense à la richesse nous aura fait perdre la tête.
    Après s’être partagé l’Afrique tous les états conspirateurs
    Ont fait ce qui les intéressent et ne pensent qu’à faire la fête.

    L’électricité s’éteindra et avec elle la connaissance ;
    Internet, Réseaux et Serveurs seront alors hors de portée.
    Personne ne se souviendra et la mémoire évanescente
    Implorera avec ferveur un dieu pour se réconforter.

    Sources : https:www.forbes.comsitesjimdobson20170610the-shocking-doomsday-maps-of-the-world-and-the-billionaire-escape-plans

  • In-libris & Ex-libris

    Plutôt qu’une marque apposée à l’intérieur d’une couverture,
    J’aimerais un signe évocateur, spécifique et millimétré.
    Un « in-libris » présupposé m’attirer vers une aventure
    Par un appât provocateur pour m’obliger à pénétrer…

    …Dans le couloir amphigourique du premier chapitre en question
    Où je me perds le plus souvent d’assimiler les personnages.
    Ainsi, l’« in-libris » allégorique me fournirait des suggestions
    Sur les passages soulevant l’amour, le crime ou l’espionnage.

    Et la visite terminée, j’irai en guise de pourboire
    Poser ma marque personnelle pour en rester propriétaire.
    Un ex-libris déterminé à me réinviter à boire
    L’alcool d’intrigues passionnelles dont je demeure tributaire.

    Illustrations d’Alphonse Inoue.

  • Le paradis helvétique

    Comme on peut le voir sur la carte, le monde entier est englouti.
    Pas tout le monde, justement ! La Suisse a résisté aux flots.
    Guillaume Tell, du coup, s’écarte des pays des machine-outils †
    Ce qui explique l’ajustement de Davos envers le cash-flow

    L’argent liquide supprimé, la loi des vases communicants
    S’est communiquée à la mer qui a grossi les océans
    Qui, eux-mêmes, des pôles opprimés, ont fait fondre, en éradiquant
    La banquise devenue éphémère, la Terre revenue au néant.

    Sur la colline d’Eschenberg ††, rebaptisée « Arche de Noé »,
    J’ai recueilli plein d’animaux – sinon que seraient-ils devenus ? –
    Avec les pouvoirs que j’exergue, j’ai affrété des canoës
    Pour sauver des bourgs proximaux un maximum de femmes nues.

    Et nous repeuplerons la Terre sur ce paradis helvétique
    En passant mon temps à séduire la population qu’il englobe.
    Je vivrai en mâle solitaire avec mon harem érotique
    Mais en cessant de m’reproduire et d’essaimer sur tout le globe.



    † Le Japon, l’Allemagne et les États-Unis d’après Google ;
    †† là où j’habite.

    Sources : https:www.forbes.comsitesjimdobson20170610the-shocking-doomsday-maps-of-the-world-and-the-billionaire-escape-plans

  • La Svastika

    La Svastika

    De par sa haute sacralité « 卍 », c’est un symbole universel
    Représentant l’éternité et l’existence sans frontières.
    Mise dans son intégralité ainsi que dans chaque parcelle
    Comme source de pérennité dans la galaxie tout entière.

    Mais représentée à l’envers « 卐 »,comme La Croix la tête en bas,
    Elle devient signe diabolique et la condamnation de l’homme.
    Méprisant ce côté pervers que je hais et que je combats,
    J’y vois plutôt la symbolique « si vis pacem para bellum ».

    Je suis remonté à la source depuis la roue de la fortune
    Qui fait tourner l’humanité du passé vers un avenir
    Où domine aujourd’hui la Bourse, véritable temple de la Thune,
    Ce nouveau Dieu d’insanité qui nous force à y parvenir.

    Jusqu’à présent, c’était la femme accusée de sorcellerie
    Qui était source de problèmes par ses appas irréfutables.
    Mais c’est ce Capital infâme et toute sa chancellerie
    Qui est le véritable emblème de notre chute véritable.

    Tableau de Marian Wawrzeniecki.

  • Télévisons votre esprit !

    Télévisons votre esprit !

    Une spirale subliminale que l’œil voit sans être conscient,
    Tourne derrière le fond d’écran et des spots des téléviseurs.
    Elle contacte les surrénales et impacte à mauvais escient
    Tous les gens qui reviennent à cran en fin de journée vers six heures.

    « Ne faites pas ce que je fais mais faites ce que je vous dit ! »
    Résonne dans votre hippocampe siège connu des souvenirs.
    « Votre président est parfait car du lundi au vendredi
    Il vous représente et vous campe un dictateur sans avenir ! »

    Ce phénomène est ignoré car il n’est pas enregistré
    Mais diffusé à l’improviste depuis les stations satellites.
    Les témoignages minorés de ceux qui l’ont administré
    N’inquiètent que les complotistes et ne dérangent pas l’élite.

    Alors dormez, mes braves gens, les cerveaux bien conditionnés !
    Rêvez d’achats promotionnels et de lendemains sans mémoire !
    L’écran connecté à l’argent et vos addicts additionnés
    Deviennent opérationnels pour être conduits à l’abattoir !

    Tableau de Andrej Mashkovtsev.

  • Dans mes filets

    En tant que pêcheur de merveilles, en tant que chasseur de trésors,
    J’aime explorer chaque mystère et chaque énigme de la mer.
    Pour cela, tous mes sens surveillent chaque empreinte de dinosaure,
    Chaque légende planétaire, chaque fabuleuse chimère.

    Quand j’ai capturé ma sirène que j’ai hâlée dans mes filets,
    Je savais que c’était un loup qui entrait dans ma bergerie.
    Mais je suis fou, elle est ma reine et je vois bien se profiler
    Une victoire qui m’alloue de vaincre sa sauvagerie.

    Je l’ai ramenée à la maison et déposée dans la piscine ;
    Je l’ai laissée y méditer qu’elle n’avait pas de quoi pavoiser.
    Je ne sais pas si j’ai raison mais cette femme me fascine
    Et sans folie préméditée, j’ai plongé pour l’apprivoiser.

    Mais l’eau soudain s’est embrasée d’un halo sombre et menaçant ;
    Ses yeux brillaient d’un feu sauvage d’une fournaise carnassière.
    D’un chant aux notes abrasées par ses crocs à feu et à sang
    Et d’un baiser couleur naufrage, je péris dans la souricière.

    Illustration de « Skeeter » Andrea C. Medert & Aldo Perez Mermaid.

  • Monde cruel !

    Monde cruel !

    La vie est un monde cruel où rien n’importe que la survie
    Et l’on mange ou l’on est mangé car le pragmatisme est vorace.
    La vie est un jeu sexuel ; on se reproduit à l’envi
    Pour ne pas soumettre au danger la préservation de sa race.

    Pour la sirène, c’est différent puisqu’elle se nourrit de naufrages,
    De navigateurs solitaires, marins pêcheurs, vieux loups de mer.
    Pour la marine, c’est atterrant mais pour l’océan, quel ouvrage
    Que laver ces parasitaires le plus souvent au goût amer !

    Or il y a marin et marin, le petit mince au goût d’anchois,
    Le gros ventre imbibé d’alcool qui remporterait le championnat
    Car pour faire un bon navarin, il faudrait des morceaux de choix
    Et, comme on l’a appris à l’école, on ne fait qu’avec ce qu’on a.

    Tableau de Jérémie Fleury.

  • Perséphone au ministère du sexe

    Perséphone au ministère du sexe

    Les instructions étaient très claires afin de mieux la reconnaître :
    Porter un foulard sur la tête, un autre sur le genou droit,
    Porter au bras un exemplaire de boîte de douceurs du maître
    Chocolatier dont l’épithète qualifie l’artisan adroit.

    Mais c’est « passer inaperçue » qui n’a pas été bien compris
    Sinon la fille s’est présentée conformément à ma commande.
    Sitôt que j’l’ai entr’aperçue, j’ai réévalué le prix
    De ses services diligentés par la teneur de ma demande.

    Finalement j’ai accepté de l’embaucher telle qu’elle était.
    Après tout, une secrétaire nue ou vêtue qu’elle importance
    Si elle travaille bien, excepté le laps de temps qui complétait
    L’adaptation au ministère du sexe par intermittence ?

    Toujours courtoise au téléphone, professionnelle et méthodique,
    Elle avait fait sa formation sur les sites d’amour à distance.
    Et c’est ainsi que Perséphone fit une carrière impudique
    Mais toujours en conformation avec une libido intense.

    Tableau d’Ivan Lubenikov sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201206ivan-loubennikov.html .

  • La galère des femmes-troncs

    La galère des femmes-tronc

    À l’aube de la télévision, les femmes-troncs ont galéré
    Car elles devaient suivre le fil du film au cas où il casserait.
    Elles se trouvaient, en prévision, dans une cage, incarcérées
    Et intervenaient de profil sachant ce qui se passerait…

    Si lorsque montait le suspense du film du dimanche soir,
    Une interruption imprévue frustrait le téléspectateur
    Qui nécessitait qu’intervinsse celle qui ne pouvait que surseoir
    À faire ce qui était prévu face au souci dévastateur.

    Certaines femmes-troncs mariées aux hommes dans le trou du souffleur
    Ont fait une carrière au théâtre pour chauffer la salle à l’entracte.
    De ces couples mal appariés sont nés des enfants persifleurs
    Dont les caractères opiniâtres font que leurs mères s’en rétractent.

    Tableau de Mike Worrall sur https:www.risunoc.com201509surreal-picture-mike-worrall.html .

  • L’ouverture du cœur

    L’ouverture du cœur

    L’ouverture du cœur demande à l’esprit de se retirer,
    D’arrêter le flot des pensées et de vivre l’instant présent.
    Mais il n’y a pas de commande ni de cordelette à tirer ;
    Rien d’autre ne peut compenser le coup de foudre électrisant.

    J’ai désiré cette ouverture quel qu’en soit le prix à payer
    Je l’ai obtenu en échange d’une chute de quinze mètres
    Nécessaires pour la fracture de ma carapace étayée,
    L’esprit qui me donnait le change et qui voulait être mon maître.

    J’ai retrouvé mon cœur d’enfant, petit garçon, petite fille,
    Ainsi que la naïveté d’une essence ingénue qui m’aime.
    Je n’en suis pas moins triomphant, juste dégonflé des chevilles
    Et accédé avec aisance à l’amour propre envers moi-même.

    Tableau de Nataly Abramovitch.

  • Les femmes-troncs

    Les femmes-tronc

    Les femmes-troncs sont élevées à la limite de la ville.
    Pourquoi cela ? C’est évident ! Leurs racines posent des problèmes.
    Bien que les murs soient relevés, leurs fondations sont trop fragiles
    Malgré les soins consolidants apportés contre ce dilemme.

    Derrière le périphérique, les femmes-troncs peuvent pousser
    Sans danger pour les bâtiments de peur qu’elles ne les éventrent.
    Mais la distance théorique pour qu’elles ne soient pas courroucées
    Demande un environnement faiblement éloigné du centre.

    Or juste en dehors des faubourgs, les femmes-troncs peuvent marcotter
    Et développer des fonctions dans plusieurs branches professionnelles.
    Énumérer les comptes à rebours, parler du temps et papoter
    Parler d’accords et de sanctions lors des rencontres exceptionnelles.

    Reléguées au rôle de speakerine jadis à la télévision,
    Elles se spécialisent désormais hôtesses d’accueil au premier plan.
    J’ai connu une Catherine qui signalait les précisions
    Du film dont elle nous informait s’il y avait un rectangle blanc.

    Tableau de Paul Delvaux.

  • Une artiste dans son atelier – 1

    Une artiste dans son atelier - 1

    Obligée de fermer les portes et les fenêtres et les volets
    Car l’artiste compose nue coiffée d’un chapeau sur la tête.
    Elle prétend ouïr de la sorte tous les anciens airs envolés
    Du fond des âges devenus pour l’homme moderne obsolètes.

    Mais quand vient la nuit, elle sort pour jouer à poil sous la Lune
    Quelques sérénades nocturnes qu’elle chantonne à découvert.
    Elle ne craint pas le mauvais sort et si quiconque l’importune
    Elle joue l’air le plus taciturne avec paroles à mots couverts.

    Mais de sa musique impudique aux notes exhibitionnistes,
    Si le chant paraît innocent, il en contient la clef des chœurs.
    De toute son œuvre ludique elle apparaît protagoniste
    Envers l’art nu voire indécent mais qui nous dévoile son cœur.

    Tableau d’Igor Samsonov.

  • J’aime les filles au bord de l’eau

    J’aime les filles au bord de l’eau

    J’aime bien ces plages sauvages à l’abri des regards discrets
    Où la nature reprend ses droits et les filles du poil de la bête.
    Et j’aime observer leurs pelages au teint laiteux comme la craie
    Particulièrement les endroits convexes, concaves aux courbettes.

    Jolies sirènes pardonnez-moi de vous avoir volé l’image
    De vos silhouettes épurées de pudeur et de vêtements !
    En échange de tous vos émois, je vous propose mes hommages
    Par mes poèmes délurés mais rédigés honnêtement.

    Bien sûr, vous ne vieillirez pas cependant vos têtes chenues
    Liront de vos yeux fatigués toute l’éternelle jeunesse
    De vos plus adorables appas qui seront toujours parvenus
    À vous survivre et prodiguer votre beauté de diaconnesses.

    Tableau de Paul Delvaux.

  • Déjeuner un peu typé

    Déjeuner un peu typé

    Pour lui, cerise sur le gâteau, il a droit à sa goutte de lait
    Tétée directement au sein de sa femme qui n’est pas si vache.
    Pour elle qui le mène en bateau, un petit-déjeuner complet
    Avec son mari comme coussin et ses appétits de bravache.

    Pour le chat, on ne sait pas trop ; c’est un matou bien difficile.
    Il faut lui changer tous les jours la sapidité des croquettes ;
    Sinon il part au petit trot se venger dans le domicile
    Et griffer, gratter le séjour, puis uriner sur la moquette.

    Elle voulait déjeuner en paix mais c’est soumis à condition
    Selon si le chat est d’humeur et le mari entreprenant.
    Et le bonheur s’interrompait chaque fois que son ambition
    Se heurtait selon la primeur de l’un ou l’autre intervenant.

    Tableau de Hanna Silivonchyk.

  • Quand tombe le soir

    Quand tombe le soir

    Pas plus de bruit ne fait le soir quand tombe son rideau de nuit
    Qu’un flocon de neige qui blesse la terre soumise à l’hiver.
    Lorsque les teintes vont surseoir entre chien et loup qui ne nuit
    À personne hormis les diablesses qui viennent du fond de l’univers.

    Et précisément, parlons-en de ces magiciennes nocturnes
    Qui déambulent dans les rues, entièrement nues au corps d’albâtre !
    Étrangement, c’est en bronzant sous la lumière taciturne
    De la Lune qui est très férue de leurs jolies lèvres verdâtres.

    Je l’ai compris très récemment car les couleurs se dénaturent
    Dès l’arrivée du crépuscule qui dénature leurs nuances.
    Moi aussi, j’irai décemment tout nu parcourir la nature
    Entouré par des groupuscules de sibylles de toutes influences.

    Tableau de Paul Delvaux.

  • Sous le signe astral du cochonnet

    Sous le signe du cochonnet

    Ma cochonne m’a donné un fils qu’elle appelle son cochonnet ;
    Il a encore ses dents de lait sous son joli groin retroussé.
    Poilu à tous ses orifices comme sa mère – c’est mignonnet ! –
    Et j’espère un jour qu’une laie en sera tout éclaboussée.

    Comme mon fils est omnivore et qu’il mange bien son écuelle,
    Je l’ai présenté au concours du plus beau bébé qu’on embroche.
    Au vu de tout ce qu’il dévore, j’espère une chance éventuelle…
    Mais bon, d’après le bruit qui court, le premier prix est dans la poche.

    Mon fils est mignon à croquer, je l’ai dit et je le redis !
    Depuis qu’il est sorti du ventre de ma cochonne bien-aimée,
    J’ai une folle envie de troquer mes sirènes du vendredi
    Pour le cochon qui vit au centre de mon attention proclamée.

    Tableau de Noifec sur https:rarible.comnoidecowned .

  • Sous le signe astral de la cochonne

    Sous le signe de la cochonne

    J’en rêvais, je l’ai épousée la moitié cochonne de mon âme.
    Mes amis, ce nouveau zodiaque m’a ouvert de nouveaux horizons !
    Mon cœur n’a jamais jalousé autant d’amour pour une femme
    Que cette native démoniaque qui m’a sorti de ma prison.

    Ma vie n’était qu’une prison et mon cœur s’en est évadé
    Dans les bras de ma partenaire et entre ses puissants jambons
    Pareils à la viande des Grisons, mêlée de gras entrelardé
    Dont je peux dire débonnaire que dans ma femme, tout est bon !

    Ces prochains vers seront pour toi, Ô ma truie qui m’a transformé !
    Je me sens devenir goret un peu plus après chaque nuit.
    Depuis que tu vis sous mon toit, mon corps s’est un peu déformé
    Mais quand je cours dans la forêt, je n’en éprouve aucun ennui.

    Tableau de Noifec sur https:rarible.comnoidecowned .