Catégorie : 2025

  • Crâne d’omelette

    Crâne d’omelette

    Comment faut-il casser les œufs pour faire rire une omelette ?
    Et combien faut-il en briser pour avoir assez d’albumine ?
    « Aucun ! » me disent les oiseux, les couards et les femmelettes
    Qui ont à jamais méprisé la jouissance féminine.

    Car la femme est pareille à l’œuf dont elle se révèle l’archétype ;
    C’est la nourriture céleste du soupirant en formation.
    Tous ceux qui se retrouvent veufs, n’ont pas encore cassé leur pipe,
    Gardent le souvenir indigeste de leur dernière consommation.

    Eh oui ! Les femmes ont de l’humour et aiment rompre leurs coquilles ;
    Il leur faut de la nouveauté pour une libido complète.
    Avant de leur faire l’amour, pour que leurs lèvres s’écarquillent,
    Il faut voir, derrière leur beauté, le cœur qui bat à l’aveuglette.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Vénus astrale

    Vénus astrale

    À chacun sa Vénus astrale, la mienne est ma Lune en Cancer
    Et j’ai l’ascendant qui s’élève vers cette Vierge immaculée.
    La conjonction est magistrale lorsque les planètes, de concert,
    S’alignent quand le ciel soulève ses étoiles miraculées.

    Ma Vénus m’accueille en son sein en m’ouvrant tout grand son cratère
    Où brûle un volcan rugissant entre ses lèvres tectoniques.
    Je me pose au creux du bassin avant la fosse planétaire
    Et je m’avance en rougissant sous la chaleur vagotonique.

    Vénus, j’ai enfin pénétré le temple du féminin sacré
    Que tu as ouvert sous mes pas qui te préparaient le terrain !
    Si j’ai aujourd’hui perpétré cet acte d’amour consacré
    À t’honorer de mon trépas, je meurs d’amour entre tes reins.

    Tableau de Karol Bak sur https:karolbak.comenenglish .

  • Crânes d’œuf

    J’ai su briser ma carapace pour ne pas rester hermétique
    À ce que je n’ai pas compris afin que mon âme évolue.
    Toutes ces fêlures en surface, nouveaux chakras énergétiques,
    Sont les témoins muets du prix que j’ai payé pour mon salut.

    Je suis comme l’œuf de Colomb ; il paraissait si difficile,
    Voire impossible d’avancer et pourtant fallait y penser !
    J’avais envoyé Apollon quêter les dieux inaccessibles
    Pour ne pas finir carencé de leur sagesse dispensée.

    J’ai perdu des eaux de douleurs qui m’ont provoqué des nuits blanches
    Mais les dieux m’ont ouvert la voie qui mène vers l’homme nouveau.
    Aujourd’hui je rêve en couleurs, j’écris mes textes en avalanches
    Et je suis la petite voix qui me traverse le cerveau.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux de les créditer.

  • Vénus cosmique

    Vénus cosmique ou érotique, quelle sera ma destination
    Quand j’emporterai « l’Explorer » à la recherche de mon âme ?
    Car si son sol est chaotique et l’air une abomination,
    Je continue à déplorer qu’elle renferme mon sésame.

    Lequel ? Mais c’est une évidence ! Étant la jumelle de la Terre,
    Nos âmes-sœurs complémentaires vivent au cœur de sa surface.
    Femmes de feu, femmes qui dansent sur les volcans et leurs cratères
    Comme des sirènes réfractaires en quête des marins de l’espace.

    Entre les monts de Vénus coule la lave qui sort des entrailles
    Où se baignent les fabuleuses créatures aux yeux calcinés.
    Et moi, j’en ai la chair de poule car, juste après mes funérailles,
    J’ai traversé les nébuleuses pour y trouver ma dulcinée.

    Tableaux de Karol Bak sur https:karolbak.comenenglish .

  • Apocalypse à la demande – 2

    Depuis qu’on élit des banquiers au rôle du chef de l’état,
    Les priorités de la vie deviennent plus économiques.
    Peu importe alors de bien vivre, il faut savoir gagner à point
    Son salaire pour contribuer à la bonne marche du monde.

    Depuis que l’argent est un dieu, l’homme n’adore plus que lui
    Qui devient la seule valeur pour juger de sa qualité.
    Ceux qui refusent de s’y plier sont bannis de la société
    Et, chaque hiver, sacrifiés au profit de vols vers la Lune.

    Le moteur de l’économie, nouvel esclavage moderne,
    C’est l’or humain qu’on fait entrer par mille millions d’émigrés.
    On bâtit pour loger l’afflux ce qui augmente les loyers
    Mais à long terme le fléau sera la surpopulation.

    Ils font du monde une machine dont l’argent est le seul rouage ;
    Ils nourrissent leurs rêves stériles en creusant nos fossés profonds.
    Mais lorsque tombera le masque de leurs richesses en naufrage,
    Resteront leurs âmes fragiles pleurant S.O.S. moribonds.

    Illustrations d’Anthony Macucha.

  • Apocalypse à la demande – 1

    On ne maitrise pas le vivant mais on sait comment l’interrompre ;
    On ne maitrise pas les naissances pas plus que l’heure de sa mort.
    Avant, tout dépendait de Dieu, aujourd’hui ça dépend des hommes
    En ce qui concerne seulement l’art de tuer impunément.

    Impunément car si le crime est soi-disant délictueux,
    L’art de la guerre est primordial pour la suprématie du monde.
    Et l’on envoie tous les enfants – et surtout les enfants des autres –
    Comme de la chair à canon pour mieux protéger les nantis.

    Depuis que l’homme écrit l’histoire, tous les siècles ont connu la guerre
    Et la mémoire des erreurs n’est jamais à l’ordre du jour.
    Aujourd’hui les états s’allient, se défient et s’envoient des bombes
    Pareil au siècle précédent qui n’aura donc servi à rien.

    Ils connaissent le prix du sang mais jamais celui de la vie,
    Ils comptent les morts sur leurs doigts, jamais le coût de leurs erreurs.
    Les décideurs sont sans visage, on applaudit leur barbarie ;

    Génération après génération, on pleure nos mêmes douleurs.

    Illustrations d’Anthony Macucha.

  • L’appel de la sirène

    L’appel de la sirène

    Aussitôt que sonne sa conque dans l’obscurité des abysses,
    Tout l’obscur petit monde bouge au communiqué de leur reine.
    Et jamais on ne vit quiconque déroger à ces bons auspices
    Qu’on ne voit que par infrarouges sauf peut-être par la sirène.

    Et justement c’est aujourd’hui que son cœur de mère chavire
    Par cet appel annonciateur d’un événement dominateur.
    Tout ce que les hommes ont produit, bathyscaphe, sous-marins, navires
    Ont fourni d’appréciateurs matelots inséminateurs.

    La Reine pond d’impondérables œufs de toutes sortes de races ;
    Des œufs à coquille dorée, des œufs ronds et des œufs bridés.
    Ce matin de considérables petits coups sur leurs carapaces
    Laissent entrevoir une adorée éclosion de sirènes hybridées.

    Tableau de Heru Setiawan.

  • L’arbre généalogique à poisson nommé

    L’arbre généalogique à poisson nommé

    Animales et végétatives sont les racines de la vie
    Qui ont poussé au fond des mers et se sont nourries de leur sel.
    Par cette souche relative, j’aime retracer la survie
    De tous mes ancêtres éphémères dans ce classement universel.

    Là, je dois couper le cerveau qui n’a qu’une seconde d’existence
    Reportée d’après un barème sur vingt-quatre heures de la vie.
    C’est donc à mon cœur que prévaut le droit de sonder ma substance
    Et à mon âme le théorème qui fait qu’un dieu m’aurait suivi.

    J’en étais venu aux poissons lorsqu’une sirène s’interpose
    Et me dit être ma grand-mère à la millième génération.
    N’étant pas épris de boisson, j’examine ce qu’elle propose
    Et voici qu’elle m’énumère tous nos degrés de filiation :

    Elle m’évoque sur un fil de soie, les profondeurs et leurs tourments ;
    Les vagues chantent noms et prénoms qu’ensemble nous nous autorisons.
    Dans cette lignée qui va de soi, l’histoire prend forme lentement
    Et toutes les âmes de renom s’éveillent alors sous l’horizon.

    Tableau de Hayk Shalunts

  • Dans l’eau verte de la fontaine

    Dans l’eau verte de la fontaine

    Plutôt que passer mes journées à arpenter les magasins,
    Je préfère réserver mon temps à courir maintes découvertes.
    Et comme j’aime retourner dans les sous-bois circonvoisins,
    J’y retrouve autour des étangs les chats bleus et les souris vertes.

    Une fois saisie la souris verte, trempée dans l’huile, trempée dans l’eau,
    Elle ne devient ni escargot, ni trop chaude mais plutôt tiédasse ;
    Une jolie femme juste couverte d’un drap usé assez falot
    Et qui s’appellerait Margot à la chevelure blondasse.

    Alors la fille détrempée dans l’eau de la claire fontaine,
    Ressort aussi blanche que fraîche après y avoir fait trempette.
    Mais il ne faut pas s’y tromper ; la souris reste une femme hautaine ;
    Dès qu’elle me voit, d’un air revêche, elle fuit sans tambour ni trompette.

    Illustration de Milo Manara.

  • Démodée !

    Démodée !

    Femme à disquette, femme à quéquette, c’est dépassé, c’est démodé
    Et les femmes à mémoires vives sont reléguées dans les musées.
    L’ordinateur s’est mis en quête d’intelligence accommodée
    Plus féminine et intuitive que les femmes désabusées.

    Ô imprimantes matricielles et vos paroles en dents de scie
    Qui mettaient nos nerfs en pelote quand on imprimait les journaux !
    Ô applications logicielles et vos mille péripéties
    Qui nous plantaient par des pilotes programmés par des vieux fourneaux !

    L’informatique féminine qui souvent nous prenait la tête
    Est devenue artificielle dans tous les moteurs de recherche.
    Et les erreurs les plus bénignes n’apparaissent sur les étiquettes
    Qu’en QR-code superficiel qui se révèlent être faux derches.

    Tableau de Nicholas James Gentry alias Nick Gentry sur https:www.ifitshipitshere.comnick-gentry-puts-obsolete-technology-floppies-to-good-and-artistic-use .

  • Totale paréidolie

    Totale paréidolie

    Est-ce la nature qui joue à reproduire des visages
    Qui transparaissent et se transforment comme un chef d’œuvre prêt à saisir
    Ou est-ce mon cerveau qui déjoue dans les différents paysages
    Les combinaisons et les formes pour y projeter mes désirs ?

    Moi, je vois des femmes partout au fil des dunes du désert,
    Dans les nuages discourtois et dans les chaînes de montagnes
    Dont les monts m’évoquent surtout des mamelons assez diserts
    Qui me disent : « Viens, approche-toi et viens me prendre pour compagne ! »

    Si la montagne ne vient pas à moi, j’irai à la montagne
    Pour voir émerger des rochers une déesse qui prend vie ;
    La Terre et ses plus beaux appas me fera battre la campagne,
    Tomber amoureux, m’accrocher à elle de toutes mes envies.

    Illustration de Philippe Caza.

  • La louve et la bête

    La louve et la bête

    Les louves n’ont pas disparu ; il suffit de suivre les loups
    Lorsqu’ils se déplacent en meute, à la queue-leu-leu, absorbés.
    Hier, l’une d’elles m’est apparue avec son compagnon jaloux
    Qui, de peur que je la rameute, m’observait à la dérobée.

    La louve, elle, plutôt plantureuse, faisait semblant de m’ignorer ;
    Le loup, lui, plutôt dangereux, voulait repousser un rival.
    Chaque seconde sulfureuse tendait mes envies timorées
    Par l’adversaire stuporeux aux yeux d’un feu conjonctival.

    Après m’avoir évalué d’un regard de louve affamée,
    Après m’avoir éberlué d’un regard de loup prédateur,
    Ils prirent sans me saluer la route obscure malfamée
    Dans le mépris infatué d’un orgueil dépréciateur.

    Tableau de D Brent Burkett.

  • Genèse hydrocéanique

    Genèse hydrocéanique

    D’une roche noire volcanique, Dieu a modelé l’archétype
    De l’être humain couleur d’ébène et vit que cela était bon.
    Dans le jardin océanique dont les fruits de mer atypiques
    Profitaient d’une bonne aubaine à nos deux humains pudibonds.

    Jusqu’à ce qu’un serpent de mer propose de croquer la moule
    Et de l’ouvrir en connaissance de cause au risque de pêcher
    Le coquillage au goût amer qui leur fit tant perdre la boule
    Que Dieu condamna les naissances futures d’originel péché…

    Que l’ange Saint-Marc délava avec tant d’ardeur angélique
    Qu’alors certains enfants naquirent d’un jaune dégradé de blanc.
    Je ne sais qui le releva dans les écrits évangéliques
    Mais ainsi les hommes acquirent l’absolution sans faux-semblants.

    Voici pourquoi le métissage diluera la faute initiale,
    Voilà pourquoi la migration ôtera la malédiction
    Et qu’à force d’apprentissage de toutes gentes interraciales
    L’homme atteindra l’admiration de Dieu et sa bénédiction.

    Tableau de Mikki Lee sur https:3x3mag.comannualsannual19llee-mikki-90764 .

  • La Maison-Dieu : L’ascension de la vierge

    La Maison-Dieu : L’ascension de la vierge

    Tombée depuis la Maison-Dieu de quelques cent cinquante mètres,
    La côte est dure à remonter surtout pour la énième fois.
    Un hasard miséricordieux toutefois a su me permettre
    D’y survivre et de surmonter l’épreuve du manque de foi.

    J’ai perdu la virginité de ma tendre enfance insouciante,
    Gravi un par un les niveaux jusqu’à une voie provisoire
    D’où, certes, la divinité en moi demeurait inconsciente
    Au point de comprendre à nouveau que tout n’était que dérisoire.

    Et j’ai choisi sans parachute mais avec aide et protection
    Et j’ai brisé la carapace qui m’empêchait d’évoluer.
    Oui, certes, j’ai fait une chute mais j’ai gagné la connexion
    Qui va au-delà de l’espace où je peux m’réévaluer.

    Et c’est ainsi qu’après sept cycles d’une vie en autogestion,
    J’ai pu continuer l’ascension vers d’autres niveaux ultérieurs.
    Sans cesse alors je me recycle et je me remets en question
    Et je n’ai nulle prétention à quelques pouvoirs supérieurs.

    Tableau d’Ivan Lubenikov sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201206ivan-loubennikov.html .

  • Aller de l’avant, goutte que goutte !

    Lorsque le miroir me renvoie l’instantané qui se détache
    De la pellicule des ans qu’est mon visage d’aujourd’hui,
    Il y a celui que mes yeux voient, celui auquel mon cœur s’attache,
    Celui qui figure au présent et chaque jour est reconduit.

    Et puis le temps, ce gros balourd de véhicule de fortune,
    Avance inexorablement et l’album photos se complète ;
    Il devient de plus en plus lourd, chargé d’anecdotes opportunes
    Où se cache péniblement la vérité la plus replète.

    La vérité au ventre rond, la vérité aux traits ridés
    Et le visage boursouflé des assauts terribles du temps ;
    L’empêcheur de tourner en rond avec un moteur débridé
    Qui ne veut jamais s’essouffler de son parcours crapahutant.

    L’amour aveugle qui découle du flot du fleuve de la vie
    Fait croire aux meilleurs souvenirs et même s’ils n’existent plus.
    Tandis que l’eau-de-vie s’écoule des trous de mémoire ravis
    D’aller semer pour l’avenir sa quintessence qui m’a plue.

    Illustration de Michael Parkes sur https:nevsepic.com.uaenart-and-hand-drawn-graphicspage,6,26367-fantastic-art-by-michael-parkes-163-photos.html .

  • La Maison-Dieu : La voix des anges

    La Maison-Dieu : La voix des anges

    Lorsque je suis tombée de haut et que je me suis retrouvée nue,
    J’ai souffert autant dans mon cœur moralement et physiquement.
    Ce qui m’a sauvée du chaos, ce sont ces toutes petites voix
    Qui résonnaient toujours en chœur sans cesse spirituellement.

    Complètement abasourdie par la douleur du sacrifice,
    Ballotée par les émotions qui m’enfermaient dans ma prison,
    En aucun moment assourdies, les voix ont mené leur office
    En soulageant mes commotions vers un tout nouvel horizon.

    Je suis repartie sans bagage ou presque, fors les expériences
    Grâce à l’énergie du courage porté par des milliers de voix.
    Elles se sont tues sans ambages cependant, avec bienveillance,
    Je les ressens dans l’entourage toujours présentes sur ma voie.

    Ainsi j’ai appris à sauter sans crainte de tout recommencer
    Et suis certaine d’être née autant de fois que nécessaire.
    Si vous me voyez sursauter lorsqu’une épreuve est avancée,
    C’est l’écho de ma destinée que me transmet son émissaire.

    Tableau d’Ivan Lubenikov sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201206ivan-loubennikov.html .

  • Ex-libris Veritas

    Ex-libris Veritas

    La Vérité sortant du puits
    Pourrait aussi sortir des livres
    Glissée en guise de marque-page
    Lorsqu’un chapitre est véridique.

    Je pratique cet usage depuis
    Que la lecture me délivre
    Des bobards dont font le tapage
    Tous les con-textes médiatiques.

    Mon marque page se dérobe
    Quand je lis une énormité
    Mais tressaute au coin d’une page
    Pour créditer un paragraphe.

    Il n’aime que les textes probes
    Et non pas les rectifiés
    Par toute l’emphase dont le langage
    Est capable de certifier.

    La nuit, il me susurre à l’oreille
    Tout ce que je dois retenir
    Comme un répétiteur intègre
    Qui ne rappelle que l’essentiel.

    Les fables à nulle autre pareille
    Qu’il refuse de contenir,
    Il les oublie mais réintègre
    Leur sens critique circonstanciel.

    Illustrations de Gustav Klimt.

  • Après nous, le déluge !

    Après nous, le déluge !

    L’Univers n’aurait qu’un seul but : propager espace et matière ;
    La matière n’aurait qu’un seul but : semer et diffuser la vie ;
    La vie elle-même n’aurait qu’un but : élever l’humanité entière
    Et l’humanité n’a qu’un but : tout bousiller sans préavis.

    Ainsi tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin toutefois elle se casse
    Mais par un effet dominos, toutes les cruches sont atteintes.
    Aussitôt tout va à vau-l’eau lorsque ce n’est pas dans l’impasse
    Et les quatre points cardinaux se perdent dans un labyrinthe.

    Finalement c’est le dieu Fric qui tue tous ses adorateurs ;
    La course intense à la richesse nous aura fait perdre la tête.
    Après s’être partagé l’Afrique tous les états conspirateurs
    Ont fait ce qui les intéressent et ne pensent qu’à faire la fête.

    L’électricité s’éteindra et avec elle la connaissance ;
    Internet, Réseaux et Serveurs seront alors hors de portée.
    Personne ne se souviendra et la mémoire évanescente
    Implorera avec ferveur un dieu pour se réconforter.

    Sources : https:www.forbes.comsitesjimdobson20170610the-shocking-doomsday-maps-of-the-world-and-the-billionaire-escape-plans

  • In-libris & Ex-libris

    Plutôt qu’une marque apposée à l’intérieur d’une couverture,
    J’aimerais un signe évocateur, spécifique et millimétré.
    Un « in-libris » présupposé m’attirer vers une aventure
    Par un appât provocateur pour m’obliger à pénétrer…

    …Dans le couloir amphigourique du premier chapitre en question
    Où je me perds le plus souvent d’assimiler les personnages.
    Ainsi, l’« in-libris » allégorique me fournirait des suggestions
    Sur les passages soulevant l’amour, le crime ou l’espionnage.

    Et la visite terminée, j’irai en guise de pourboire
    Poser ma marque personnelle pour en rester propriétaire.
    Un ex-libris déterminé à me réinviter à boire
    L’alcool d’intrigues passionnelles dont je demeure tributaire.

    Illustrations d’Alphonse Inoue.

  • Le paradis helvétique

    Comme on peut le voir sur la carte, le monde entier est englouti.
    Pas tout le monde, justement ! La Suisse a résisté aux flots.
    Guillaume Tell, du coup, s’écarte des pays des machine-outils †
    Ce qui explique l’ajustement de Davos envers le cash-flow

    L’argent liquide supprimé, la loi des vases communicants
    S’est communiquée à la mer qui a grossi les océans
    Qui, eux-mêmes, des pôles opprimés, ont fait fondre, en éradiquant
    La banquise devenue éphémère, la Terre revenue au néant.

    Sur la colline d’Eschenberg ††, rebaptisée « Arche de Noé »,
    J’ai recueilli plein d’animaux – sinon que seraient-ils devenus ? –
    Avec les pouvoirs que j’exergue, j’ai affrété des canoës
    Pour sauver des bourgs proximaux un maximum de femmes nues.

    Et nous repeuplerons la Terre sur ce paradis helvétique
    En passant mon temps à séduire la population qu’il englobe.
    Je vivrai en mâle solitaire avec mon harem érotique
    Mais en cessant de m’reproduire et d’essaimer sur tout le globe.



    † Le Japon, l’Allemagne et les États-Unis d’après Google ;
    †† là où j’habite.

    Sources : https:www.forbes.comsitesjimdobson20170610the-shocking-doomsday-maps-of-the-world-and-the-billionaire-escape-plans

  • La Svastika

    La Svastika

    De par sa haute sacralité « 卍 », c’est un symbole universel
    Représentant l’éternité et l’existence sans frontières.
    Mise dans son intégralité ainsi que dans chaque parcelle
    Comme source de pérennité dans la galaxie tout entière.

    Mais représentée à l’envers « 卐 »,comme La Croix la tête en bas,
    Elle devient signe diabolique et la condamnation de l’homme.
    Méprisant ce côté pervers que je hais et que je combats,
    J’y vois plutôt la symbolique « si vis pacem para bellum ».

    Je suis remonté à la source depuis la roue de la fortune
    Qui fait tourner l’humanité du passé vers un avenir
    Où domine aujourd’hui la Bourse, véritable temple de la Thune,
    Ce nouveau Dieu d’insanité qui nous force à y parvenir.

    Jusqu’à présent, c’était la femme accusée de sorcellerie
    Qui était source de problèmes par ses appas irréfutables.
    Mais c’est ce Capital infâme et toute sa chancellerie
    Qui est le véritable emblème de notre chute véritable.

    Tableau de Marian Wawrzeniecki.

  • Télévisons votre esprit !

    Télévisons votre esprit !

    Une spirale subliminale que l’œil voit sans être conscient,
    Tourne derrière le fond d’écran et des spots des téléviseurs.
    Elle contacte les surrénales et impacte à mauvais escient
    Tous les gens qui reviennent à cran en fin de journée vers six heures.

    « Ne faites pas ce que je fais mais faites ce que je vous dit ! »
    Résonne dans votre hippocampe siège connu des souvenirs.
    « Votre président est parfait car du lundi au vendredi
    Il vous représente et vous campe un dictateur sans avenir ! »

    Ce phénomène est ignoré car il n’est pas enregistré
    Mais diffusé à l’improviste depuis les stations satellites.
    Les témoignages minorés de ceux qui l’ont administré
    N’inquiètent que les complotistes et ne dérangent pas l’élite.

    Alors dormez, mes braves gens, les cerveaux bien conditionnés !
    Rêvez d’achats promotionnels et de lendemains sans mémoire !
    L’écran connecté à l’argent et vos addicts additionnés
    Deviennent opérationnels pour être conduits à l’abattoir !

    Tableau de Andrej Mashkovtsev.

  • Dans mes filets

    En tant que pêcheur de merveilles, en tant que chasseur de trésors,
    J’aime explorer chaque mystère et chaque énigme de la mer.
    Pour cela, tous mes sens surveillent chaque empreinte de dinosaure,
    Chaque légende planétaire, chaque fabuleuse chimère.

    Quand j’ai capturé ma sirène que j’ai hâlée dans mes filets,
    Je savais que c’était un loup qui entrait dans ma bergerie.
    Mais je suis fou, elle est ma reine et je vois bien se profiler
    Une victoire qui m’alloue de vaincre sa sauvagerie.

    Je l’ai ramenée à la maison et déposée dans la piscine ;
    Je l’ai laissée y méditer qu’elle n’avait pas de quoi pavoiser.
    Je ne sais pas si j’ai raison mais cette femme me fascine
    Et sans folie préméditée, j’ai plongé pour l’apprivoiser.

    Mais l’eau soudain s’est embrasée d’un halo sombre et menaçant ;
    Ses yeux brillaient d’un feu sauvage d’une fournaise carnassière.
    D’un chant aux notes abrasées par ses crocs à feu et à sang
    Et d’un baiser couleur naufrage, je péris dans la souricière.

    Illustration de « Skeeter » Andrea C. Medert & Aldo Perez Mermaid.

  • Monde cruel !

    Monde cruel !

    La vie est un monde cruel où rien n’importe que la survie
    Et l’on mange ou l’on est mangé car le pragmatisme est vorace.
    La vie est un jeu sexuel ; on se reproduit à l’envi
    Pour ne pas soumettre au danger la préservation de sa race.

    Pour la sirène, c’est différent puisqu’elle se nourrit de naufrages,
    De navigateurs solitaires, marins pêcheurs, vieux loups de mer.
    Pour la marine, c’est atterrant mais pour l’océan, quel ouvrage
    Que laver ces parasitaires le plus souvent au goût amer !

    Or il y a marin et marin, le petit mince au goût d’anchois,
    Le gros ventre imbibé d’alcool qui remporterait le championnat
    Car pour faire un bon navarin, il faudrait des morceaux de choix
    Et, comme on l’a appris à l’école, on ne fait qu’avec ce qu’on a.

    Tableau de Jérémie Fleury.

  • Perséphone au ministère du sexe

    Perséphone au ministère du sexe

    Les instructions étaient très claires afin de mieux la reconnaître :
    Porter un foulard sur la tête, un autre sur le genou droit,
    Porter au bras un exemplaire de boîte de douceurs du maître
    Chocolatier dont l’épithète qualifie l’artisan adroit.

    Mais c’est « passer inaperçue » qui n’a pas été bien compris
    Sinon la fille s’est présentée conformément à ma commande.
    Sitôt que j’l’ai entr’aperçue, j’ai réévalué le prix
    De ses services diligentés par la teneur de ma demande.

    Finalement j’ai accepté de l’embaucher telle qu’elle était.
    Après tout, une secrétaire nue ou vêtue qu’elle importance
    Si elle travaille bien, excepté le laps de temps qui complétait
    L’adaptation au ministère du sexe par intermittence ?

    Toujours courtoise au téléphone, professionnelle et méthodique,
    Elle avait fait sa formation sur les sites d’amour à distance.
    Et c’est ainsi que Perséphone fit une carrière impudique
    Mais toujours en conformation avec une libido intense.

    Tableau d’Ivan Lubenikov sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201206ivan-loubennikov.html .

  • La galère des femmes-troncs

    La galère des femmes-tronc

    À l’aube de la télévision, les femmes-troncs ont galéré
    Car elles devaient suivre le fil du film au cas où il casserait.
    Elles se trouvaient, en prévision, dans une cage, incarcérées
    Et intervenaient de profil sachant ce qui se passerait…

    Si lorsque montait le suspense du film du dimanche soir,
    Une interruption imprévue frustrait le téléspectateur
    Qui nécessitait qu’intervinsse celle qui ne pouvait que surseoir
    À faire ce qui était prévu face au souci dévastateur.

    Certaines femmes-troncs mariées aux hommes dans le trou du souffleur
    Ont fait une carrière au théâtre pour chauffer la salle à l’entracte.
    De ces couples mal appariés sont nés des enfants persifleurs
    Dont les caractères opiniâtres font que leurs mères s’en rétractent.

    Tableau de Mike Worrall sur https:www.risunoc.com201509surreal-picture-mike-worrall.html .

  • L’ouverture du cœur

    L’ouverture du cœur

    L’ouverture du cœur demande à l’esprit de se retirer,
    D’arrêter le flot des pensées et de vivre l’instant présent.
    Mais il n’y a pas de commande ni de cordelette à tirer ;
    Rien d’autre ne peut compenser le coup de foudre électrisant.

    J’ai désiré cette ouverture quel qu’en soit le prix à payer
    Je l’ai obtenu en échange d’une chute de quinze mètres
    Nécessaires pour la fracture de ma carapace étayée,
    L’esprit qui me donnait le change et qui voulait être mon maître.

    J’ai retrouvé mon cœur d’enfant, petit garçon, petite fille,
    Ainsi que la naïveté d’une essence ingénue qui m’aime.
    Je n’en suis pas moins triomphant, juste dégonflé des chevilles
    Et accédé avec aisance à l’amour propre envers moi-même.

    Tableau de Nataly Abramovitch.

  • Les femmes-troncs

    Les femmes-tronc

    Les femmes-troncs sont élevées à la limite de la ville.
    Pourquoi cela ? C’est évident ! Leurs racines posent des problèmes.
    Bien que les murs soient relevés, leurs fondations sont trop fragiles
    Malgré les soins consolidants apportés contre ce dilemme.

    Derrière le périphérique, les femmes-troncs peuvent pousser
    Sans danger pour les bâtiments de peur qu’elles ne les éventrent.
    Mais la distance théorique pour qu’elles ne soient pas courroucées
    Demande un environnement faiblement éloigné du centre.

    Or juste en dehors des faubourgs, les femmes-troncs peuvent marcotter
    Et développer des fonctions dans plusieurs branches professionnelles.
    Énumérer les comptes à rebours, parler du temps et papoter
    Parler d’accords et de sanctions lors des rencontres exceptionnelles.

    Reléguées au rôle de speakerine jadis à la télévision,
    Elles se spécialisent désormais hôtesses d’accueil au premier plan.
    J’ai connu une Catherine qui signalait les précisions
    Du film dont elle nous informait s’il y avait un rectangle blanc.

    Tableau de Paul Delvaux.

  • Une artiste dans son atelier – 1

    Une artiste dans son atelier - 1

    Obligée de fermer les portes et les fenêtres et les volets
    Car l’artiste compose nue coiffée d’un chapeau sur la tête.
    Elle prétend ouïr de la sorte tous les anciens airs envolés
    Du fond des âges devenus pour l’homme moderne obsolètes.

    Mais quand vient la nuit, elle sort pour jouer à poil sous la Lune
    Quelques sérénades nocturnes qu’elle chantonne à découvert.
    Elle ne craint pas le mauvais sort et si quiconque l’importune
    Elle joue l’air le plus taciturne avec paroles à mots couverts.

    Mais de sa musique impudique aux notes exhibitionnistes,
    Si le chant paraît innocent, il en contient la clef des chœurs.
    De toute son œuvre ludique elle apparaît protagoniste
    Envers l’art nu voire indécent mais qui nous dévoile son cœur.

    Tableau d’Igor Samsonov.

  • J’aime les filles au bord de l’eau

    J’aime les filles au bord de l’eau

    J’aime bien ces plages sauvages à l’abri des regards discrets
    Où la nature reprend ses droits et les filles du poil de la bête.
    Et j’aime observer leurs pelages au teint laiteux comme la craie
    Particulièrement les endroits convexes, concaves aux courbettes.

    Jolies sirènes pardonnez-moi de vous avoir volé l’image
    De vos silhouettes épurées de pudeur et de vêtements !
    En échange de tous vos émois, je vous propose mes hommages
    Par mes poèmes délurés mais rédigés honnêtement.

    Bien sûr, vous ne vieillirez pas cependant vos têtes chenues
    Liront de vos yeux fatigués toute l’éternelle jeunesse
    De vos plus adorables appas qui seront toujours parvenus
    À vous survivre et prodiguer votre beauté de diaconnesses.

    Tableau de Paul Delvaux.

  • Déjeuner un peu typé

    Déjeuner un peu typé

    Pour lui, cerise sur le gâteau, il a droit à sa goutte de lait
    Tétée directement au sein de sa femme qui n’est pas si vache.
    Pour elle qui le mène en bateau, un petit-déjeuner complet
    Avec son mari comme coussin et ses appétits de bravache.

    Pour le chat, on ne sait pas trop ; c’est un matou bien difficile.
    Il faut lui changer tous les jours la sapidité des croquettes ;
    Sinon il part au petit trot se venger dans le domicile
    Et griffer, gratter le séjour, puis uriner sur la moquette.

    Elle voulait déjeuner en paix mais c’est soumis à condition
    Selon si le chat est d’humeur et le mari entreprenant.
    Et le bonheur s’interrompait chaque fois que son ambition
    Se heurtait selon la primeur de l’un ou l’autre intervenant.

    Tableau de Hanna Silivonchyk.

  • Quand tombe le soir

    Quand tombe le soir

    Pas plus de bruit ne fait le soir quand tombe son rideau de nuit
    Qu’un flocon de neige qui blesse la terre soumise à l’hiver.
    Lorsque les teintes vont surseoir entre chien et loup qui ne nuit
    À personne hormis les diablesses qui viennent du fond de l’univers.

    Et précisément, parlons-en de ces magiciennes nocturnes
    Qui déambulent dans les rues, entièrement nues au corps d’albâtre !
    Étrangement, c’est en bronzant sous la lumière taciturne
    De la Lune qui est très férue de leurs jolies lèvres verdâtres.

    Je l’ai compris très récemment car les couleurs se dénaturent
    Dès l’arrivée du crépuscule qui dénature leurs nuances.
    Moi aussi, j’irai décemment tout nu parcourir la nature
    Entouré par des groupuscules de sibylles de toutes influences.

    Tableau de Paul Delvaux.

  • Sous le signe astral du cochonnet

    Sous le signe du cochonnet

    Ma cochonne m’a donné un fils qu’elle appelle son cochonnet ;
    Il a encore ses dents de lait sous son joli groin retroussé.
    Poilu à tous ses orifices comme sa mère – c’est mignonnet ! –
    Et j’espère un jour qu’une laie en sera tout éclaboussée.

    Comme mon fils est omnivore et qu’il mange bien son écuelle,
    Je l’ai présenté au concours du plus beau bébé qu’on embroche.
    Au vu de tout ce qu’il dévore, j’espère une chance éventuelle…
    Mais bon, d’après le bruit qui court, le premier prix est dans la poche.

    Mon fils est mignon à croquer, je l’ai dit et je le redis !
    Depuis qu’il est sorti du ventre de ma cochonne bien-aimée,
    J’ai une folle envie de troquer mes sirènes du vendredi
    Pour le cochon qui vit au centre de mon attention proclamée.

    Tableau de Noifec sur https:rarible.comnoidecowned .

  • Sous le signe astral de la cochonne

    Sous le signe de la cochonne

    J’en rêvais, je l’ai épousée la moitié cochonne de mon âme.
    Mes amis, ce nouveau zodiaque m’a ouvert de nouveaux horizons !
    Mon cœur n’a jamais jalousé autant d’amour pour une femme
    Que cette native démoniaque qui m’a sorti de ma prison.

    Ma vie n’était qu’une prison et mon cœur s’en est évadé
    Dans les bras de ma partenaire et entre ses puissants jambons
    Pareils à la viande des Grisons, mêlée de gras entrelardé
    Dont je peux dire débonnaire que dans ma femme, tout est bon !

    Ces prochains vers seront pour toi, Ô ma truie qui m’a transformé !
    Je me sens devenir goret un peu plus après chaque nuit.
    Depuis que tu vis sous mon toit, mon corps s’est un peu déformé
    Mais quand je cours dans la forêt, je n’en éprouve aucun ennui.

    Tableau de Noifec sur https:rarible.comnoidecowned .

  • Sous le signe du cochon

    Finalement, c’est le cochon qui domine le treizième signe ;
    Je m’y attendais plus ou moins vu l’actualité dégoûtante.
    Si avant brûlait le torchon entre les planètes indignes,
    Désormais on sait néanmoins pourquoi la guerre est envoûtante.

    Tout n’est pas si grave que ça ! Il y a de jolies cochonnes
    Qui réjouiront les Taureaux qui aiment pratiquer bonne chère.
    Avec Scorpions comme harissa et les Cancers qui les bichonnent,
    On gonflera les pectoraux à la vue des âmes porchères.

    J’épouserai en secondes noces, une native de cet insigne
    Et j’espère bien des nuits grivoises et libertines intentionnées.
    J’avais cet appétit précoce et j’en pressentais tous les signes
    Annonciateurs dont je pavoise de toute mon âme cochonnée.

    Tableaux de Noifec sur https:rarible.comnoidecowned .

  • L’autre zodiaque

    Depuis le treizième zodiaque qui nous a chamboulé les astres,
    Nous devons accepter un signe pourtant présent incognito
    Mais pas forcément démoniaque qui entraînerait un désastre
    Mais qui s’ajoute comme consigne qui apparaîtrait subito.

    Après poissons, bélier, taureau, lion, cancer et puis scorpion,
    Aurons-nous un rat, un cochon ou une créature inconnue ?
    Fi des animaux pastoraux ! Vivent Sphinx et Dragons champions
    Pour donner un ton folichon aux natifs enfin reconnus.

    J’étais cancer je serai Sphinx ou bien Dragon pétaradant ;
    Après ce décalage solaire rien ne sera plus comme avant.
    Enfin doté d’un œil de lynx ou d’un feu dans mon cœur ardent,
    Mes échanges épistolaires pousseront mon âme en avant.

    Tableaux de Noifec sur https:rarible.comnoidecowned .

  • Le jeu des sept oies

    Le jeu des sept oies

    Sept oies multipliées par neuf équivalent à soixante-trois ;
    Après il faudra reculer ou disparaître à l’horizon.
    Comme « qui vole un œuf vole un bœuf », avec des quarante-neuftrois
    Nous y serons tous acculés ou nous finirons en prison.

    Au pas de l’oie, le dé lancé, nous iront où l’on nous dira
    À bord de voitures électriques bien que nous les abominions
    Car le Roi de France élancé, comme il est, nous interdira
    Par ses ministres égocentriques de forger nos propres opinions.

    Comme il existe des raccourcis et que certains sont pistonnés,
    Nous verrons pleins de promotions attribuées aux lèches-culs.
    Il ne manque qu’Abraracourcix pour nous aider à entonner
    La Marseillaise dont l’émotion nous a plus ou moins convaincus.

    Tableau d’Alicja Kocurek.

  • La future génération

    En raison de la parité, les filles naîtront dans les choux
    Et l’on conservera les roses hors de la portée des enfants.
    Ah, mon Dieu, quelle hilarité de voir arriver nos pitchous
    Dans nos jardins que l’on arrose de mots fertiles et triomphants !

    Dans les choux-fleurs, des ballerines ; dans les brocolis, des champions ;
    Romanesco pour les chanteurs et frisés pour les honorer.
    Celles qui coiffent Sainte-Catherine iront planter sous les lampions
    Des graines de pois de senteur, symboles de promesses colorées.

    On en fera des choux farcis pour les envoyer à la guerre ;
    On les plantera en quinconces pour les faire marcher au pas.
    Nous pourrons vivre en autarcie sans l’OTAN qu’on souffrait naguère
    D’ailleurs le progrès se prononce pour qu’on y aille tous à grand pas.

    Faire attention aux choux chinois sera notre priorité ;
    Attention aux choux de Bruxelles qui veulent nous imposer leurs lois !
    Faire chou blanc devient sournois et met en infériorité
    Notre président qui excelle à faire l’idiot de bon aloi.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • L’inspiration sous les eaux

    L’inspiration sous les eaux

    L’inspiration de l’eau d’ici vaut-elle celle de l’au-delà ?
    La question n’est pas importante pour les sirènes des abysses.
    Toutefois la superficie des grands fonds pleine de mandalas
    Peints par leurs queues papillotantes sont comme nos muses du temps jadis.

    Ça laisse à penser que les rêves qui s’écoulent dans les rivières,
    Finissent par aller dans la mer, poussés par de puissants courants.
    Ces petites inspirations brèves dissoutes partent en croisière
    Dans les profondeurs douces-amères vers des points cibles concourants.

    Ainsi Clio conte l’Histoire, Euterpe chante la Musique,
    Thalie nous fait la Comédie, Melpomène une Tragiconomie,
    Terpsiphore Danse, c’est notoire, Érato vit au Chœur Lyrique
    Polymnie à la Poésie et Uranie à l’Astronomie.

    Enfin Calliope à l’Épopée et donc toutes les neuf ensemble
    Finissent par se retrouver à chaque rencontre éphémère.
    Il en naît plusieurs mélopées que les sirènes alors rassemblent
    Pour chanter et ainsi prouver que le talent vient de la mer.

    Tableau de Leinen Leinwand.

  • Empreintes maritimes

    Nous avons en commun un gène hérité du séjour en mer
    Où les éléments de la vie, par opération alchimique
    Dans la matrice hétérogène, sont issus de la même mère
    Engendrés par Gaïa ravie de cette grossesse adamique.

    Observez de plus près les vagues de vos empreintes digitales
    Et vous retrouverez le flux du sang maternel transmissible.
    Ne croyez pas que je divague quant à la lignée génitale
    Qui n’est qu’un mythe superflu pour les adeptes de la bible.

    J’ai dans les pouces ses tourbillons et dans les index ses spirales,
    Ses boucles dans les annulaires et ses arches aux auriculaires.
    Dans les majeurs, des tortillons issus des sirènes amirales
    Qui enfantèrent et annulèrent le darwinisme titulaire.

    Et si mon cerveau fait « flic-flac » lorsque j’entends chanter la mer,
    Et si mon cœur produit des ondes lorsque je rêve à ma sirène,
    Et si mon corps produit des flaques par le cycle des eaux amères,
    C’est que j’ai l’âme vagabonde d’empreintes maritimes et sereines.

    Tableaux de Reiichi Tsuchiya.

  • Mais que se passe-t-il la nuit dans nos forêts ?

    Mais que se passe-t-il la nuit dans nos forêts ?

    Lorsque dans la nuit retentit le doux appel de la forêt,
    Tous les bourgeois et leurs bourgeoises sont arrachés à leur sommeil.
    Ils marchent tous au ralenti dans une clarté phosphorée
    Qu’un halo de Lune grivoise fuse en l’absence du Soleil.

    À l’instar du chant des sirènes et d’un ancien joueur de flûte,
    Tous paraissent hypnotisés en poussant des halètements.
    D’une étrange mine sereine, la tête entourée de volutes,
    Ils en deviennent érotisés tout en ôtant leurs vêtements.

    Le Maire et Monsieur le curé, insensibles autant qu’incrédules,
    Tentent de raisonner en vain qui leurs citoyens qui leurs ouailles.
    Mais ces gens aux mœurs délurés suivent les grillons qui stridulent
    Courant tout droit vers le ravin des falaises de Cornouaille.

    Cependant personne ne tombe, les yeux rivés au firmament,
    Et tous à l’instant hérétique remercient les dieux créateurs.
    Alors hommes et femmes succombent à l’amour concomitamment
    Et s’adonnent aux transes érotiques pour devenir procréateurs.

    Tableau de Paul Delvaux.

  • Devant derrière

    Rime à l’envers, rime à l’endroit, ainsi se tissent les poèmes
    Autant coquins que romantiques qui bâtissent ma renommée
    Bien que je n’en aie pas le droit et que cette vie de bohème
    Ne me transporte en Rome antique par des chemins à point nommés.

    Mais ma vie trace ces chemins par la volonté satanique
    D’un Dieu qui a choisi pour moi un labyrinthe diabolique.
    Je ne crains aucun lendemain car il n’y a aucune panique
    À accomplir en fin de mois une quote-part symbolique.

    Et ce poème n’est qu’une étape supplémentaire pour avancer ;
    Un pas à droite, un pas à gauche, un pas en avant, en arrière.
    Ça fait du bien, ça me retape et ça m’entraîne à compenser
    En traçant sans cesse l’ébauche de tétons et jolis derrières.

    Malgré les ficelles tendues dans mes couloirs par la censure,
    Je réussi à louvoyer parmi de belles femmes nues
    Qui m’ont si longtemps attendu et guetté qu’elles me rassurent
    Que Dieu ne peut qu’s’apitoyer sur tout mon parcours advenu.

    Tableau de Louis Treserras sur www.artlimited.net8775artpeinture-le-moment-venu-divers-gens-nuen77105 .

  • Vive la mariée !

    Vive la mariée !

    Je l’ai épousée en septembre, un an après notre rencontre.
    Qui aurait pu croire ma voisine en robe de mariée coquine !
    Juste un chemisier transparent sur sa poitrine généreuse,
    Juste une gaine se modelant sur son périnée épilé.

    L’officier public en rougit ; il bégayait et pas qu’un peu ;
    Je crois qu’il s’est pris à trois fois et s’est même repris plusieurs fois.
    Au moment des « Oui » fatidiques, il transpirait à grosses gouttes
    Et quand la mariée acquiesça, sur sa chaise il s’assit vaincu

    Car tandis que les dos tournés à la foule des invités,
    La main glissée au pantalon, la mariée comme un hochet
    Jouait avec le sex-appeal auquel elle était devenue
    Accro – véritable addiction – qui sema le trouble public

    De l’officier d’état civil qui, loin de s’en scandaliser,
    Suivait des yeux les mouvements tant ascendants que descendants.
    Je ne sais pas s’il en jouit mais lorsqu’il s’assit, épuisé,
    Il poussa un si long soupir qu’on crut à de l’apoplexie.

    Monica Bellucci photographiée par Helmut Newton.

  • Quand le moment sera venu

    À force de voir défiler toutes ces déesses en rêve,
    J’en matérialiserai une lorsque le temps sera venu.
    D’ici là, je dois m’enfiler tout un aréopage sans trêve
    De jolies blondes, rousses et brunes pour leur souhaiter la bienvenue.

    Au moment le plus opportun, quand je m’y attendrai le moins,
    L’une d’elles crèvera mon rêve et me rejoindra dans mon lit.
    Car il est écrit que chacun a son âme-sœur qui coince au loin
    Sa bulle jusqu’à ce qu’elle crève sous l’effet du bon stimuli.

    Reste à savoir lequel bien sûr mais pour cela, il faut rêver,
    Rêver, imaginer sans cesse comme une expérience alchimique
    Jusqu’à s’attirer la censure sur ses fantasmes mal-élevés
    À faire rougir une suissesse allemande et cyclothymique.

    Voilà pourquoi je vis en Suisse pour m’initier au fil des jours
    À procréer Ex nihilo par mes rêves de jolies poupées.
    Autant de poèmes que je puisse réaliser dans mon séjour
    Et voir la Vénus de Milo m’étreindre de ses bras coupés.

    Tableaux de Louis Treserras sur www.artlimited.net8775artpeinture-le-moment-venu-divers-gens-nuen77105 .

  • Juste vêtue d’un tout petit rien

    Juste vêtue d’un tout petit rien

    Il était trois heures du matin lorsqu’elle sonna à ma porte.
    À moitié endormi j’ouvris ; elle était là à moitié nue,
    Juste vêtue d’un petit rien, une chemise sans façon
    Posée sur ses frêles épaules et ne cachant rien de ses charmes.

    « Pourriez-vous me prêter des piles ? » Me demanda-t-elle hardiment.
    « Je n’en ai plus à la maison et j’ai pensé qu’entre voisins
    Vous auriez l’amabilité de m’en fournir quatre exemplaires
    Pour mon sex-toy électronique qui vient de me laisser en plan ! »

    J’invitai la fille à entrer en faisant semblant de chercher
    Les piles qui étaient stockées bien à l’abri dans leur placard.
    Prenant pitié du désarroi de ma voisine assez frustrée,
    Je lui proposai d’échanger son gode par mon intimité.

    La main direct au pantalon, elle tâta la marchandise
    Qui jaillit par l’excitation contre toute gravitation.
    C’est ainsi que mon sexe sans pile a pris le grade de sex-appeal
    Et que j’ai confié sa clef à ma concubine abonnée.

    Moralité : en avril, ne te découvre pas d’un fil !

    Tableau de William Oxer.

  • La fleur à tête de chat

    Trois petits chats et même quatre sautant d’une plante isolée
    M’ont surpris tandis que j’errais en recherche d’inspiration.
    Aussi immobiles que folâtres, ne voulant pas les affoler
    Et réfrénant mon intérêt, je retins ma respiration.

    C’est ainsi que je découvris la « fleur à la tête de chat »
    Envoyée par un anonyme correspondant électronique.
    Surfant sur internet, j’ouvris tout en donnant ma langue au chat
    Des pages et des pages éponymes sans trouver d’exemplaire unique.

    J’ai donc fini par soupçonner l’intelligence artificielle
    De m’avoir monté une farce, histoire de me faire sourire.
    Ces circuits ont dû bouillonner d’une énergie spirituelle
    Avec ses mémoires comparses et tous ses serveurs en délire !

    « Et dans un coin de mon esprit, un doute persiste et s’étire :
    Ces chats-fleurs ont-ils existé ou n’étaient-ils qu’un doux mirage ?
    Un rêve imprimé par l’écrit, né d’un algorithme à sourire,
    Ou bien l’écho manifesté et caché derrière un autre âge ? »

    La fleur à tête de chat a été générée par l’intelligence artificielle.

  • Ce fichu changement d’heure !

    Ce fichu changement d’heure !

    Un petit changement bénin qui devient grand chamboulement
    D’abord senti par l’estomac, mon sommeil et mes aptitudes.
    Puis comme un perfide venin qui s’inocule mentalement,
    Un grain de sable, juste un comma, dans le rouage des habitudes.

    Et les soirées interminables où j’attends l’étoile polaire
    Pour écouter la Voie Lactée venir me souhaiter bonne nuit !
    Mais ces deux heures incriminables volées sur le cadran solaire
    Dissonent d’un trouble impacté comme treize coups de minuit.

    Mais on a banni le soleil comme régulateur instruit ;
    La course à la montre domine l’emploi du temps sociologique.
    L’homme moderne alors balaye ce que la nature a construit
    Et l’heure d’été abomine ma propre horloge physiologique

    Et moi, je traîne en robe d’ombre sur le quai d’une gare sans train,
    Le ciel me pend des horloges molles, absurdes astres sans mémoire.
    On dit que l’heure est un grand nombre ; moi je la cherche à pleines mains
    Mais chaque tic me rend plus folle… ou plus lucide, c’est notoire.

    Tableau de Rafal Olbinski sur https:moicani.over-blog.com202004the-art-of-rafal-olbinski.html .

  • Le changement d’heure déchue

    Le changement d’heure déchue

    On a tous reculé d’une heure ou avancé la p’tite aiguille
    Et j’ai un peu perdu ma tête, le cœur avance sur la raison.
    Toujours une histoire de cœur lorsque l’horloge fait tic-tac,
    Toujours une histoire d’amour lorsque le temps soudain s’arrête.

    C’est la guillotine du temps, le couperet à la seconde ;
    Des silhouettes sur un ciel noir qui coupent mes rêves d’antan
    Dans un velours d’obscurité où une lumière clignote
    Pareille au phare qui dans la nuit perce trois heures du matin.

    Et moi, je suis nue comme l’aube, j’attends mon prince intemporel ;
    J’attends qu’une pendule hésite à lui ouvrir le huis de mon cœur.
    Fendre ma robe est inutile, je l’ai jetée depuis longtemps
    Pour sentir le dard dans mon sexe de cette heure qui est en retard !

    Mais l’aiguille, coquine, hésite ; elle bande et se remet à l’heure ;
    Son tic est moite, son tac soupire, elle me retourne et me pendule.
    Une seconde me visite d’une minute mais c’est un leurre
    Et quand l’heure mord comme un vampire, je jouis, je crie et je stridule !

    Tableau d’Andrej Mashkovtsev sur https:skysnail.livejournal.com725862.html .

  • Vivement ce soir quand on se couche !

    Vivement ce soir quand on se couche !

    Être une femme, c’est fatiguant pour les guiboles et les talons
    Qui tracent maintes circonférences comme un compas érotisé.
    Surtout pour celles s’investiguant à ne pas mettre de pantalon
    Pour provoquer l’intempérance des jeunes mâles hypnotisés.

    Si le charme a du potentiel, la séduction est l’énergie
    Qui fait soulever les montagnes à ce qu’on dit prétendument.
    L’amour est un référentiel qui additionne en synergie
    Le cœur des hommes et leurs compagnes qui s’exténuent éperdument.

    Sitôt le premier pied posé à terre part le compte à rebours ;
    Chaque rond de jambes est noté et chaque flexion des genoux.
    Elles ne seront jamais reposées tant elles sont toujours à la bourre
    En tant que mère connotée, épouse, maîtresse ou nounou.

    Illustration de Jean-Baptiste Andreæ sur https:sambabd.net20190220pin-up-321-tout-lart-de-jean-baptiste-andreade .

  • Nous perdons le bon en cherchant le meilleur

    « Le mieux est l’ennemi du bien » alors à quoi bon le progrès ?
    À toujours trop vouloir sans cesse grandir, croître et évoluer ;
    À toujours demander « combien ? » sans avoir le moindre regret ;
    Tout ça, c’est montrer sa bassesse se mentir et se dévaluer.

    On ne voit mieux qu’avec le cœur alors à quoi bon mesurer ?
    Toujours user de sa science pour encore expliquer son art ;
    Toujours réserver au vainqueur les honneurs les plus délurés,
    Tout ça, c’est placer sa conscience au même niveau qu’un sonar.

    Ainsi l’œil qui ne juge point, ainsi l’œil qui ne pense pas,
    Est alors relié à l’âme sans se connecter à l’esprit
    Qui réfléchit au contrepoint avec la règle et le compas
    Et qui tranche comme une lame avec les mots qu’il a appris.

    Comment arrêter de penser, stopper le flot de ses idées,
    Se sentir mieux dans le silence afin de pouvoir observer ?
    Le cœur d’enfant récompensé lorsqu’il est seul à décider
    Et choisir sans équivalence le bon qu’il souhaite conserver.



    Le titre est une citation attribuée à Franz Kafka mais il ne l’aurait jamais prononcée, paraît-il.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.