Catégorie : 2024

  • L’ascension sociopathologique

    L’ascension sociopathologique

    Je me sentais tellement lourde
    Que j’ai, je crois, fait une bourde.

    Pour retrouver la jeune fille
    Enfermée dans mon cœur d’enfant,
    J’ai opté pour des bas résille
    D’un galbe assez ébouriffant.

    Afin de recouvrer ma ligne,
    J’ai commencé plusieurs régimes
    Mais mon rêve d’être longiligne
    Devint cauchemar cacochyme.

    Alors mon corps a réagi
    Et je souffre d’anorexie
    Avec tant d’aérophagie
    Que j’en tombe en apoplexie.

    Je suis sortie de ma coquille
    En allant dans des clubs huppés
    Où l’on me farde, on me maquille
    Sans que j’en sois préoccupée.

    J’ai remanié ma lingère ;
    J’ai jeté tous mes pantalons,
    Ne mets plus que robes légères
    Avec des bottes à hauts talons.

    Pour avoir une meilleure haleine,
    Je me calme et je me rengorge ;
    J’enlève corsets à baleine.
    Adieu brassières et soutien-gorges !

    Comme il me plaît à virevolter
    En jupe au charme décuplé,
    Je porte de beaux décolletés
    Du genre qu’on aime contempler.

    Enfin j’ai ôté ma culotte
    Et décidé de n’en plus porter.
    Cervelle d’oiseau, tête de linotte
    Un coup de vent m’a emportée !

    Je me sentais tellement lourde
    Que j’ai, je crois, fait une bourde.

    Tableau d’Isabel Mahe sur https:www.artfinder.comartistisabelmahe .

  • Les déjeuners sur l’herbe

    Chez Manet, les femmes à l’aise avec leurs corps déjeunent nues
    Toutefois cela indiffère les hommes qui auraient d’autres idées.
    Il n’y aurait donc ni malaise, ni indécence malvenue
    Et chacun vaque à ses affaires sans s’en montrer intimidé.

    Chez Monet, les robes dominent avec jupons ébouriffant
    Que les hommes aiment regarder avec un regard compétant.
    Personne ne fait grise mine mais se montre assez bon enfant ;
    La société sauvegardée et la morale le reflétant.

    Comme quoi la femme dérange lorsqu’elle fait tomber le masque
    Montrant sans la moindre pudeur tout ce qui constitue son charme.
    Si quelques hommes s’en arrangent, la plupart la trouve fantasque,
    Dévergondée, d’une l’impudeur… Mais où sont passés les gendarmes !

    Mais lorsqu’elle reste conventionnelle, tout va bien mieux sur la planète !
    L’arme du crime est bien cachée ; il n’y aura pas de victime.
    Si des pensées émotionnelles courent, la morale reste nette
    Sans la crainte d’être gâchées par la vue des parties intimes.

    Tableaux d’Edouard Manet et de Claude Monet.

  • Bienvenue sur Terra-Manga

    Bienvenue sur Terra-Manga

    Le problème avec les mangas, c’est qu’au moment où tu les lis,
    Tu te projettes dans l’univers parallèle de Terra-Manga.
    Hier, tu t’y plus quand tout tangua sous de trop nombreuses homélies
    Aux dieux sanguinaires et pervers dans d’invraisemblables sagas.

    Ton cœur aussi se prend au piège des amourettes adolescentes
    Avec des filles trop sexys et des garçons trop ténébreux.
    Alors l’amour subit le siège de trahisons évanescentes
    Et s’effondre en apoplexie sous les coups bas bien trop nombreux.

    La magie fantasmagorique, les monstres et les super-héros
    T’entraînent dans un puits sans fond d’où la vérité ne sort plus.
    Suis-je un peu trop catégorique ? Existe-t-il un numéro
    Où le personnage se morfond de t’avoir à jamais déplu ?

    Illustration de Yu Yu Hakusho.

  • Quand la peau lisse a l’œil sur vous

    Sans doute un peu trop directives, toutes nos femmes s’émancipent
    Afin que l’on leur obéisse autant au doigt qu’à leurs beaux yeux.
    Toutes ces nouvelles perspectives tendent à prouver ce vieux principe
    Que celles qui nous éblouissent vont nous régler leurs contentieux.

    Il est trop tard ! Elles sont déjà bien trop présentes en politique,
    Deviennent maires plutôt que mères et députées plutôt que putes.
    Si hier la femme s’esclavagea à l’homme au paléolithique,
    Aujourd’hui elle devient amère envers quiconque la dispute.

    L’homme se retrouve en prison privé de son droit de cuissage ;
    Interdit de viol et sexisme selon l’anti-phallocratie.
    Il a perdu ses horizons et raté son atterrissage
    Dans le futur où le machisme s’éteint sous la démocratie.

    La femme est l’avenir de l’homme mais lui n’en a plus pour longtemps ;
    Parqué pour la reproduction, simple objet de consommation.
    Bientôt pour avoir son diplôme, il devra donner du bon temps
    À sa supérieure en fonction de son désir de formation.

    2ème Illustration de Kathy Calderwood.

  • Bécassine à la violette !

    Bécassine à la violette !

    Bécassine aux pattes violettes, voulant séduire son Bécasseau †,
    S’acheta un chapeau fleuri pour le bal de la Saint-Sylvestre.
    Avec une petite voilette, elle souhaitait monter à l’assaut
    Des concurrentes aguerries qui languissaient devant l’orchestre.

    Beau et splendide au demeurant, le chapeau a deux objectifs :
    L’un, de détourner les regards des filles sur le galurin
    Et l’autre, pour le premier rang des garçons bien plus attentifs
    Aux seins, que dis-je, aux nibards, turgescents tétons purpurins.

    À chacun sa cible attitrée, à chacun son point sensitif ;
    Aux femmes les beaux vêtements, aux hommes les sous-vêtements !
    Et Bécasseau fut attiré non pas par le dispositif
    Ostentatoire mais simplement par l’instrument d’allaitement.

    (Tableau d’Alberto Vargas
    † Le Bécasseau violet est une espèce d’oiseaux limicoles de la famille des Scolopacidae.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Ô volantes non identifiées

    La nuit, des souscroupes volantes et des sans-culottes mobiles
    Sillonnent le ciel étoilé complètement hypnotisées.
    Belles chimères navigantes, jolies filles à peine nubiles
    Dont les appas sont dévoilés envers mes rêves érotisés.

    La nuit des étoiles filantes, tous les vœux seront exaucés ;
    Les vœux d’amours désespérées, les vœux d’argent inespéré.
    Belles chevelures rutilantes au pays des rêves exhaussés
    Et la fortune repérée mais au petit jour, libérée.

    Le jour, des seins en montgolfières et des bassins en suspension
    Suivent les courbes arc-en-ciel que le soleil vient iriser.
    Belles sorcières pas peu fières, jolies fées en demi-pension
    Qui suivent le cours existentiel de mon école divinisée.

    Le jour des lundis de novembre et le brouillard étend son voile
    Sur la nature trop pudique car l’aube est encore ingénue
    Mais qui revêt sa robe d’ambre dont les plis de rouille dévoilent
    Des feuilles mortes qui revendiquent que la froidure est revenue.

    Tableaux de Steven Kenny et de Henry Mosler.

  • L’autre Margot

    L’autre Margot

    Margotton, la jeune bergère ayant trouvé un petit chat
    Ne connu pas vraiment l’histoire que l’on chante dans la légende.
    Lorsque arrivèrent les mégères ivres de colère, elle s’arracha
    Avec le chat ostentatoire, son bâton et sa houppelande.

    Elle partit sous les tropiques et revendit la houppelande,
    Puis vécut d’amour et d’eau fraîche, les seins nus comme une garçonne.
    Enfin bref, une vie typique dans les forêts de Thaïlande
    Pour une fille un peu revêche qui n’avait besoin de personne.

    Le chat, la prenant pour sa mère, put la téter de tout son soûl
    Et Margot, pourtant sans enfant, continua à l’allaiter.
    Les autochtones, moins sommaires, lui en offrirent quelques sous
    Et son commerce triomphant fructifia durant mille étés.

    Tableau d’Emilia Cilento.

  • Les combats de radiateurs

    Les combats de radiateurs

    Te souviens-tu du Colisée et ses arènes noires de monde
    Venu assister au combat de farouches radiateurs ?
    Tous les peuples coalisés et les barbares les plus immondes
    S’assenaient feintes et coups bas sous la chaleur des projecteurs.

    Moi-même, dans une autre vie, ai combattu héroïquement
    Contre les légions de César, jovialement sur le sable chaud.
    Je fus blessé sur le parvis, j’ai continué stoïquement
    Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus un lézard pour m’affronter durant le show.

    Colosses d’airain aux pieds de fonte, je salue vos échauffements ;
    Toi le numide qui transpire et toi, le sauvage central !
    Avancez et n’ayez pas honte de vos moindres trémoussements
    Quand vous luttiez contre l’Empire de Rome en ce lieu théâtral !

    Tableau d’Edouardo de la Maneta Calda y Termosta Poquitofrio extrait de « L’art d’en bas au musée d’Orsay ».

  • Prolongations de l’âme

    Par le p’tit bout de la lorgnette, ma vision plonge l’intérieur
    En descendant les timorés petits pas vers la connaissance ;
    Des cases mémoires aux vignettes enregistrées pour d’ultérieurs
    Besoins de se remémorer mon vécu depuis ma naissance.

    Et je remonte par le premier battement de mon proto-cœur
    Et je rejoue la partition selon le rythme proposé.
    Et tout redevient coutumier depuis la première rancœur
    Et la première déception que l’extérieur m’a imposées.

    L’expérience éclaire le passé mais ne montre pas l’avenir ;
    Je dois sortir du formatage subit pour aller de l’avant.
    Sans le savoir j’ai dépassé à l’étage des souvenirs
    L’escalier qui mène à l’étage de l’ignorance des savants.

    Photos de Sergio Feldmann.

  • Sirènes des eaux sombres

    Il n’y a pas de feu sans fumée, il n’y a pas de feu dans l’eau
    Et la lumière vient à manquer dans les profondeurs abyssales.
    Neptune aurait pu assumer un bleu-Marine plus pâlot
    Et des sirènes efflanquées de poissons-lunes en arrière-salle.

    Jetant du plancton phosphoré dans la fosse des Mariannes,
    J’ai pu observer des chimères pelotonnées dans les eaux sombres.
    Elles nageaient dans la forêt faite de mille fils d’Ariane
    Par les marins perdus en mer et qui cherchaient en vain leurs ombres.

    Queue de poisson ou tentacules ? Il y avait trop peu de lumière
    Pour distinguer l’anatomie des quelques sirènes entrevues
    Mais elles m’ont de leur pédoncule donné comme impression première
    Qu’elles possèdent une autonomie telle que j’n’en avais jamais vue.

    Illustrations de Xander Smith et Stephen Najarian.

  • La pomme en question

    La pomme en question

    La France, pays des droits de l’homme ; la Suisse, pays où l’on se paume
    Voit ses distances étendues par ses montagnes prétendues
    Qui auraient fait fléchir Hitler au sujet de sa guerre éclair
    Et qui aurait perdu du temps et des hommes en crapahutant.

    Au pays de la pomme rude, les femmes sont restées très prudes
    D’autant plus qu’une bonne moitié vient d’autres pays émeutiers
    Où la guerre a produit l’exode, depuis les derniers épisodes,
    D’inexorables migrations de peuples en dénigration.

    Pour en revenir à la pomme où toutes ces histoires d’hommes
    Forment un pays vallonné comme une femme ballonnée
    Avec des chaînes de montagnes telles leurs solides compagnes
    Parlant l’équivoque dialecte dont l’indigène se délecte.

    Survivre en pays helvétique devient forcément hermétique ;
    D’un autre côté ça conserve, du moins d’après ce que j’observe.
    Ce pays par monts et par vaux est une remise à niveau
    Des valeurs que je croyais miennes mais ne sont plus dans la moyenne.

    Tableau de José De La Barra.

  • Contrainte du labyrinthe

    Contrainte du labyrinthe

    La République, un labyrinthe cerné par la constitution ;
    Les lois, des portes que l’on ferme ou que l’on ouvre à contresens ;
    Les amendements, des contraintes votées par les institutions
    Qui envoient paître dans leurs fermes les animaux dans tous les sens.

    Quelquefois, grâce au fil d’Ariane, un héros parvient à sortir
    Pour accéder au saint des saints, siège du pouvoir absolu.
    Il découvre ainsi sa Marianne, contre qui il va se blottir
    Pour lui téter le sein des seins lorsque son temps est révolu.

    J’aimerais être cette mouche qui est entrée dans ce dédale
    Et qui découvre, enchaînée nue, Marianne dans son cachot,
    Réservée à la fine bouche de ceux qui actionnent les pédales
    Notamment la bande à Manu, vieux réacs, nazis et fachos.

    Tableau de Dino Valls.

  • La sirène des coraux

    La sirène des coraux

    Une sirène décorée sur la barrière de corail ;
    Un monstre marin trop marrant souriant de toutes ses dents ;
    Des poissons venant de Corée rejoignant le caravansérail
    Des plus grands migrateurs errants depuis l’orient vers l’Occident ;

    Et dans ce monde du silence de paix mêlée de cruauté,
    Personne ne vient admirer notre sirène encoquillée
    De nacres dont la rutilance apparaît de toute beauté
    Mais qui n’est pourtant désirée de nul regard écarquillé.

    Pour qui se pare la sirène avec tout autant d’attention
    Sous la protection d’animaux mais qui ne font pas vraiment peur ?
    À voir son allure de reine, je pense qu’elle a l’intention
    D’attendre un capitaine Nemo et son Nautilus à vapeur.

    Tableau de Tony Sandoval.

  • Compter les poissons

    Compter les poissons

    Comment la sirène s’endort quand l’insomnie vient la frapper ?
    Elle remonte entre deux eaux et compte les poissons volants
    D’argent, de cuivre, d’étain et d’or en tentant de les attraper
    Dans une nasse de roseau ou un filet batifolant.

    Aussitôt le sommeil venu, en fait elle ne dort que d’un œil
    Car l’autre est l’œil d’un merlan frit afin de percer le crachin
    Et voir ce marin saugrenu, à qui elle a fait bon accueil,
    Qui hier encore lui offrit la promesse d’un retour prochain.

    « Bon pied, bon œil et bonne queue ! » Dit-elle au milieu de ses songes
    « S’il revient, mon joli rouquin aura le cœur de sa sirène
    Mais gare à l’amant belliqueux qui ne sait dire que mensonges ;
    J’ai des amis chez les requins qui ont repéré sa carène ! »

    Tableau de Lena Krashevka.

  • Duo d’ingénues

    Duo d’ingénues

    Un homme averti en vaut deux comme une femme extravertie
    Qui pose nue, toute confiante envers celui qui la regarde.
    Bien qu’il soit parfois hasardeux de se retrouver intervertie
    Entre une gauche insouciante et une droite plutôt d’avant-garde.

    Eh oui ! La femme nue en vaut deux car ses appas doublent d’un charme
    Qui peut séduire deux bonhommes et même quatre, qui plus est.
    Sauf, cela s’entend, les galvaudeux à qui il faut tirer l’alarme
    Mais qui rend les filles économes de la séduction diffusée.

    Or, comme j’ai une chambre d’amis avec deux lits bien confortables,
    J’accueillerais très volontiers deux femmes nues qui cherchent un toit.
    Nous pourrons, sur le tatami, faire tout ce qui est délectable ;
    Boire un verre de Château-Gontier †, un Gamay ou un vin d’Artois.

    (Tableau de Vlad Voloshin
    † Château-Gontier est une très ancienne propriété viticole des vins de Bordeaux.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Ainsi soit elle

    Ainsi soit elle

    Panique dans la religion car le wokisme s’attaque à Dieu ;
    Les textes mis en accusation pour cause de non-parité !
    Les fautes sont tellement légion qu’il en deviendrait fastidieux
    De compter les récusations et lever les ambiguïtés.

    Toutes les écoles de prophètes devront accueillir tous les sexes ;
    Le Vatican s’ouvrir aux femmes et le Commandeur aux croyantes.
    On fériera toutes les fêtes de toutes confessions annexes
    Et corrigera les fautes infâmes dans la sainte bible défaillante.

    Alléluia, ainsi soit-elle, amen et la Bonne Déesse
    Seront prononcés à confesse à la messe comme à tous les cultes.
    La Sainte Vierge sacramentelle devra admettre les prouesses
    D’androgynes vierges aux fesses soumises aux coups de pieds occultes.

    Illustration de The Cyclope Sun.

  • Les rayons XX

    Les rayons XX

    Si les rayons X pénètrent profondément à l’intérieur
    En révélant les ossatures et la densité des organes,
    Les rayons XX savent émettre et percevoir de l’extérieur
    Tous les sentiments par nature afférents à la fée Morgane.

    L’onde du féminin sacré explore les réseaux de cœur,
    Perquisitionne la mémoire à la recherche d’un symptôme ;
    La moindre fragrance sucrée, le moindre indice forniqueur
    Est marqué d’une zone noire dans la cartographie de l’homme.

    Scientifiquement parlant, ce rayonnement n’existe pas
    Pourtant il saura faire mouche et détecter tout adultère
    Comme un avertisseur hurlant : « mea culpa, mea culpa ! »
    Et qui laisse après l’escarmouche le bonhomme plus bas que terre.

    Illustration de Something Abyss.

  • Vachement intello mais en déroute

    Vachement intello mais en déroute

    Une cavalière bravache mais apparemment psychopathe,
    Faisait le tour de la planète pour une prétendue collecte.
    Sa monture, une belle vache solide sur ses quatre pattes,
    Portait une paire de lunettes qui lui flattaient son intellect.

    Elle pensait à reculons ou bien suivait à contresens
    Le navigateur embarqué, un vieil hibou, chapeau pointu,
    À qui il manquait un boulon, quêtant avec déliquescence
    Les satellites démarqués par des connexions impromptues.

    Si l’habit ne fait pas le moine, les lunettes ne font pas l’expert
    Et le trio de voyageurs déboula dans un boulodrome
    Et malgré les étoiles idoines qui leur procuraient des repères,
    Ils se perdirent dans l’échangeur des chemins qui mènent à Rome.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Quiétude à la plage

    Quiétude à la plage

    Le naturisme et la quiétude seraient le paradis sur Terre
    S’il ne fallait les rechercher loin des yeux des intolérants.
    À la maison, j’ai l’habitude de pratiquer en solitaire
    Cette sensation haut perchée mais cela reste bien différent.

    Comme si la béatitude ne se laissait apprivoiser
    Qu’en liberté sur une plage ou dans le calme des montagnes.
    Hélas même en haute altitude les censeurs n’aiment pas pavoiser
    En voyant les garçons volages courir nus avec leurs compagnes.

    Pour vivre heureux les hétéros cachent leurs organes génitaux ;
    Tout c’qui apparaît sous la ceinture risque l’attentat à la pudeur.
    J’aimerais bien être ce héros qui vivrait nu, incognito,
    Mais invisible à la censure pour la gifler avec rudeur.

    Tableau de Denis Chernov sur http:aboutofart.blogspot.com201807denis-chernov.html .

  • Tiercé gagnant

    J’aime voir courir les pouliches aux courses épiques du gynodrome,
    Observer leurs jambes puissantes et leurs poitrails impressionnants.
    J’aime voir remuer leurs miches qui donnent l’érotique syndrome
    D’une mine réjouissante lorsqu’elles passent en rayonnant.

    À la première paire de seins qui franchit la ligne d’arrivée,
    Vont les honneurs de la gagnante du challenge de la libido ;
    On lui prend le tour de bassin qui nous a tant fait saliver
    En matant ses cuisses saillantes lorsqu’elle nous tournait le dos.

    La deuxième monte sur le podium afin de recevoir son prix
    Ainsi que la troisième sortie du trio gagnant de la course
    Qui entonne d’une voix de médium l’hymne à l’amour, le cœur épris
    Par les étalons avertis qu’ils vont pouvoir vider leurs bourses.

    (1er Tableau d’Irving Herrera censuré sur https:illustrationconcentration.com20131022irving-herrera-the-artist-and-his-models
    2ème Tableau de Petra Navrátilová.)

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • L’affaire du collier

    L’affaire du collier

    Elle n’passait pas inaperçue auprès de la gent féminine
    Avec son collier de diamants et, qui plus est, à double rang
    Mais ce qui était le plus perçu auprès de la gent masculine,
    C’étaient ses seins pertinemment nus, magnifiques et conquérants.

    Personne n’a vu son visage ni ne se souvient de sa tête ;
    Les femmes trop obnubilées par les bijoux étincelants,
    Les hommes dont le paysage mammaire du poil de la bête
    N’avaient cessé de jubiler auprès du charme les régalant.

    À l’instar d’une cendrillon, on recherche « une femme au seins nus »
    Dont le bonnet doit correspondre à l’avis des témoins muets.
    Quand sonnera le carillon à votre porte retenue,
    Ouvrez et tâchez de répondre au gabarit évalué.

    Tableau d’Anita Moster sur https:www.saatchiart.comen-chanitamart .

  • Les fées papillon

    Les fées papillon

    Le fameux effet papillon qui déclencherait les tempêtes
    N’est autre qu’une fée en cotillon à qui l’on fait tourner la tête.
    Il suffit d’un petit bouton de fleur, une baie, un petit gland
    Pour faire ce que nous redoutons : un violent cyclone cinglant.

    Petites ailes, grands effets ; ce sont les déesses du temps
    Qui décident du temps qu’il fait et ses échos répercutants.
    Selon l’ivresse de la fleur, son parfum et ses sensations,
    À peine les lèvres l’effleurent, qu’arrive la compensation :

    Les ailes flamboient de bonheur selon la force du plaisir
    Et les vents soufflent de bonne heure pour retransmettre les désirs.
    Parfois le gland est animal et ses effets catastrophiques
    Car l’ouragan est maximal au stade océanographique.

    Illustration de Boris Vallejo sur https:www.artnet.frartistesboris-vallejo .

  • Mon troisième œil

    Mon troisième œil

    Mon cerveau gauche n’a rien perçu, il est logique et fonctionnel ;
    Mon cerveau droit l’a aperçue, intuitif et émotionnel.
    Du moins c’est ce qu’ils me font croire dans cet univers d’illusion
    Car ce serait la mer à boire que sortir de cette confusion.

    Est-ce mon double féminin ou la version abandonnée
    Qu’un ange aurait trouvé bénin qu’un dieu le lui ait ordonné ?
    Vue à moitié, c’est pessimiste si c’est un rêve à redouter
    Ou bien au contraire optimiste si je me mets à en douter.

    L’œil qui rêve, sans doute lucide quand l’esprit et le corps s’endorment,
    Seconde l’âme qui élucide ce qui se cache derrière les formes.
    Et ce qu’il voit dans l’invisible et les ténèbres qui le cernent
    Est ce destin imprévisible envers tout ce qui me concerne.

    Tableau de Quasarai.

  • De l’autre côté du mur

    De l’autre côté du mur

    De l’autre côté du miroir, Alice a vu comment c’était
    Mais de l’autre côté du mur, ça c’est plutôt moi qui l’ai fait.
    Imaginez comme un tiroir qui traverserait les étais
    De la cloison dans un murmure, puis un silence stupéfait.

    Il y avait un vieux monsieur et un oiseau fortuitement
    Dans un capharnaüm de plantes et d’ustensiles de vaisselle.
    Ce passage irrévérencieux m’ayant privée de vêtements,
    J’arrivai nue, gesticulante mais épilée sous les aisselles.

    Je demandai au couple étrange pour calmer un besoin urgent
    S’ils auraient l’amabilité de me donner un verre d’eau.
    « Que me donnez-vous en échange ? Vous êtes nue et sans argent
    Et, en toute éventualité, j’n’ai nulle envie de libido ! »

    Le mur ne me laissant passer que par un aller sans retour,
    Je lui proposai de danser et chanter comme une jouvencelle.
    Il me regarda, compassé, et me suggéra sans détour
    De me rendre au pas cadencé à l’évier faire la vaisselle.

    J’ai accepté, il m’a logée mais ni blanchie ni habillée
    Car son studio est retranché derrière un espace infini.
    J’ai pu enfin me déloger de ce piège grâce à un billet
    Trouvé à même le plancher qui disait : « Ton rêve est fini ! »

    Illustration de Nicole Claveloux.

  • L’Oracle de Delphes – 2

    L’oracle de Delphes m’a parlé cette nuit des réalités
    De l’existence des héros, l’humanité et son essor.
    Il n’y a pas eu de pourparlers pour parer l’éventualité
    D’un mauvais tirage au tarot qu’elle interrogeait sur mon sort.

    Par l’arbre de la connaissance, l’arbre de vie après la mort
    J’ai remonté tous mes ancêtres aux branches infinitésimales
    Du fil coupé à ma naissance comme un témoin qui commémore
    Toutes les âmes qui s’enchevêtrent dans mes racines animales.

    De ses yeux aveugles fermés mais qui percevaient les échos
    Qui émanaient de mon passé jusqu’à l’avenir infini,
    Elle m’a alors affirmé que j’arriverai ex-æquo
    Après avoir outrepassé mon intrinsèque Kundalini.

    En une fraction de seconde, j’ai vu une lumière blanche
    Et l’ange noir qui me guidait vers l’espace-temps à l’envers.
    J’entrai alors dans l’autre monde à la vitesse d’une avalanche
    Immatérielle qui accédait au Créateur de l’Univers.

    Tableaux de Gianluca Gambinov sur https:arteaunclick.es20160330gianluca-gambino-arte-digital-surrealismo .

  • L’Oracle de Delphes – 1

    Que la Pythie vienne en mangeant ou, pourquoi pas, à bicyclette
    Et qu’au moins une fois par mois, elle me livre les plans de Dieu !
    Et si ce n’est pas dérangeant, j’aimerais voir à l’aveuglette
    Ce qu’il y a au fond de moi, dans mon cœur miséricordieux.

    Or la Pythie m’a pris au mot, au propre comme au figuré,
    A plongé sa main dans mon buste et en a retiré le cœur
    Dont elle a extrait tous les maux afin de le transfigurer
    Et l’apprêter pour un auguste destin d’un conquérant vainqueur.

    Puis, mimant la rose des vents d’une Vénus à girouette,
    Elle m’a annoncé l’amour, celui qui soulève les montagnes.
    Mais je dois aller au-devant de ces miroirs aux alouettes
    Qui me brocardent avec humour pour m’éloigner de ma compagne.

    Enfin, cerise sur le gâteau, elle m’a délivré le passage
    Qui garantit une autre vie quand j’abandonnerai mon corps.
    Si elle ne m’mène pas en bateau, je m’efforcerai d’être sage
    Et j’en proclamerai l’avis à qui voudra me suivre encore.

    Tableaux de Tertia du Toit sur https:www.tertiadutoit.com .

  • Piqûre de rappel

    Piqûre de rappel

    Tous ceux qui auraient résisté contre la force d’invasion
    De l’industrie pharmaceutique couplée à la raison d’état,
    Auront en dernier existé tels qu’avant la mondovision
    Qui impose sa thérapeutique comme une infâme vendetta.

    Quand les hommes seront pucés et les femmes libérées du sexe,
    L’amour sera lors remplacé par des applications géniques.
    Gloire sera au Caducée qui saura vous mettre à l’index
    Ceux aux morales déplacées contre les pratiques eugéniques.

    J’en appelle à France libre de résister à l’ennemi
    Qui vous pique dans le derrière et vous neutralise par devant !
    Pour maintenir notre équilibre éteignez tous ces faux-amis :
    Qui dressent entre vous des barrières pour mieux vous parquer comme avant !

    Tableau de Waldemar von Kozak.

  • Qui fait peur à Marianne ?

    Marianne, dans l’intimité, craint qu’on lui perce ses secrets ;
    On dit qu’elle ne serait qu’un homme… Oui mais quel homme, me direz-vous ?
    Elle, souventefois imitée par les artistes les plus sacrés,
    Se demande comment on la nomme parmi ceux qui la désavouent.

    La France d’hier religieuse a choisi la laïcité ;
    Mais aujourd’hui la République a choisi d’être asexuée.
    Rendons à notre prestigieuse Marianne son héroïcité
    Cachée sous l’armure publique qui, paraît-il, la fait suer.

    Contrairement aux Rois de France dont les reines étaient évaluées,
    La première dame de France demande sa neutralité.
    Cessons ces enquêtes à outrance car nous serions tous éberlués
    De savoir quelle est la souffrance d’être face à l’immoralité.

    Illustration censurée de José Luiz Benicio et Tableaux de Street Art Graffiti Posca.

  • La sirène anonyme du bois-joli

    La sirène anonyme du bois-joli

    Elle chantonnait en dormant en plein milieu des nénuphars
    Dans un étang non d’eau de mer mais d’eau douce toutefois saumâtre.
    Elle semblait rêver en formant des aquarelles de tous fards
    Avec dégradés outremer, turquoise et délayés d’albâtre.

    Je l’ai aperçue dans la mare entre la Töss et la colline
    Qui monte au château de Kyburg, à pic, bordée de précipices
    Or juste avant que je démarre, j’avais plutôt l’humeur encline,
    Puisque n’étant pas à la bourre, à m’asseoir sur un banc propice.

    J’eus presqu’envie de renoncer et continuer à l’observer
    Mais, pensant à tout le turbin que cela allait provoquer,
    Je ne m’voyais pas annoncer à ma femme de réserver
    Toute notre salle-de-bain pour une sirène évoquée.

    Alors j’ai repris l’ascension en abandonnant la dormeuse
    Qui continuait à m’évoquer un joli babil envoûtant.
    Mais je bénis mon abstention car après une nuit brumeuse
    De gros remous ont provoqué des effluves assez dégoûtants.

    Je compris enfin ma méprise quand je revins le lendemain
    En voyant le convoi funèbre conduit par des nymphes en folie.
    Elle était morte sans surprise et elle avait pris le chemin
    De l’Eden tristement célèbre des sirènes du bois-joli.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Conversation en queue de poisson

    Conversation en queue de poisson

    Lorsque la sirène rencontre un amateur de belles lignes,
    Elle s’enquiert de ses conseils sur sa précieuse silhouette.
    Si celui-ci va à l’encontre des espoirs dont elle s’assigne
    Alors soit il vient de Marseille, soit il s’en va en cacahuète.

    Il est vrai que dans les calanques, lorsque l’on croise une sirène,
    C’est soit Fanny, soit Marinette qui vient bronzer sur les rochers.
    Par ailleurs jamais il ne manque un nigaud menant sa carène
    Qui s’fait griffer par la minette qu’il avait tenté d’approcher.

    Quand la sirène prend forme humaine, campée sur deux jambes sublimes,
    Et vient aborder un marin sur le quai de la Joliette,
    Il lui plaira une semaine, puis mourra en pleine déprime
    Avec un brin de romarin et de fenouil dans son assiette.

    Tableau de Abel Roy.

  • Rouge farouche

    Rouge farouche

    Le chaperon, plutôt revêche, était rouge mais de colère
    À force de subir du loup tous les outrages à sa vertu
    Puisque sa mère, cette pimbêche, dans les heures crépusculaires
    Sous des prétextes assez chelous, la faisait partir court-vêtue.

    Car neuf fois sur dix, le loubard, une espèce de grand escogriffe,
    Lui imposait dans la clairière son désir de conter fleurette
    Ses sales pattes sur les nibards en lui plantant ses sales griffes
    Sur la chair tendre de son derrière et ce, depuis belle lurette.

    À force d’être ainsi violée, pour qu’il n’y ait plus de jaloux,
    Elle a ficelé sa grand-mère avec sa mère dans la brouette.
    Quand l’horizon devint violet, à l’heure bleue entre chien et loup,
    Elle a transporté ces commères en poussant le cri de l’alouette.

    Mais lorsque la viande est trop dure, le loup rechigne à la manger
    Et le chaperon affligé doit faire ses parents mariner.
    Après de longues procédures, la fille eut l’esprit dérangé
    Car le gourmet l’a obligée à les faire frire enfarinés.

    Tableau de Eric Wallis.

  • En attendant le retour de Barberousse

    En attendant le retour de Barberousse

    Quand « Il » franchira l’équateur, « Il » sacrifiera à Neptune
    Une bouteille de vin fin, millésimé, béni, divin. †
    Au temps précis indicateur, c’est-à-dire à l’heure opportune,
    « Elle » pensera à lui aux confins du temps des années quatre-vingt.

    Car il n’est jamais revenu, le grand navigateur illustre !
    Perdu en mer dans la tempête par une nuit de pleine Lune.
    Qu’est donc son fantôme devenu ? Hante-t-il son château lacustre ?
    Ainsi si Madame est pompette, lui en garde-t-elle rancune ?

    Oui et non ; il lui apparaît lorsqu’elle plonge dans l’ivresse
    Comme si elle guettait son retour et que son bateau rentre au port.
    Elle l’a vu qui l’amarrait, puis qui accourt plein d’allégresse,
    Monte l’escalier de sa tour et sexuellement fait son rapport.

    (Tableau bizarrement signé 2 fois dont A. Agrippina ;
    † vers emprunté à « La rose, la bouteille et la poignée de main » de Georges Brassens.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Réveil en ville pour Lolita

    Il est cinq heures et un coq chante perdu quelque part sur un toit
    Et je maudis le coquetier qui a bâti son poulailler.
    Ne croyez pas que ça m’enchante d’ouïr ce cri fort discourtois
    Et j’en ai ras le cocotier de cet oiseau fou à lier !

    Il est six heures, un chien aboie, un autre mâtin lui répond
    Et j’abomine tous ces maîtres qui sortent même sous la pluie.
    « On est en ville et pas au bois ! » M’écrié-je à tous ces fripons
    Qui ont décidé de me mettre la rate au court-bouillon précuit !

    Il est sept heures, les cloches sonnent, perdues au milieu des gratte-ciels,
    Et je hais ce carillonneur qui ose à l’époque moderne
    Donner autant de sa personne à ce carillon démentiel
    À chaque heure du jour en l’honneur de je n’sais quelle vieille baderne !

    Il est huit heures, je me rendors, bercée par le bruit des voitures
    Que j’aime entendre klaxonner et rouler à tombeau ouvert
    Conduite par des conquistadors partant très tôt à l’aventure
    Et travaillent dur pour me donner mon toit, le gîte et le couvert.

    Illustrations de Pénéloppe Bagieu.

  • Le moment de détente

    Le moment de détente

    J’aime bien les moments de détente mais j’aime mieux ceux qui me tentent
    Comme une envie de s’allonger avec celle du sexe opposé
    Et l’imaginer compétente, farouche mais pas hésitante
    Pour continuer et prolonger tout en étant bien disposée.

    J’en ai rêvé et, au matin, mon rêve s’est matérialisé ;
    Chaque fois que je me détends, il m’apparaît son hologramme.
    Peau rose au toucher de satin, ma poupée idéalisée
    Ouvre les yeux et me prétend qu’elle s’est trompée de programme.

    « Mon cher Monsieur, il y a erreur ! » Me dit-elle d’une voix laconique.
    « Le livreur n’était qu’un stagiaire et a confondu les paliers ! »
    Et devant mon air de terreur, se lève ma beauté mécanique
    Et je vois son petit derrière se dandiner dans l’escalier.

    Tableau d’Ignat Ignatov sur https:blognuart.wordpress.com .

  • Les réfugiées climatiques

    Les réfugiées climatiques

    Les boat-people, surtout des hommes, tentent la traversée en mer
    En risquant tristement leurs vies et notamment de se noyer.
    Aussi, les autres chromosomes – les « XX » – restent alors amers
    Et comment faire, à votre avis, pour tenter de nous apitoyer ?

    Elles embarquent complètement nues en direction des garde-côtes
    Qui, aussitôt, les récupèrent, le charme aidant, évidemment.
    Devant ces belles inconnues, les premiers baisers se bécotent
    Et puis enfin on coopère, on fait l’amour lascivement.

    Si bien que les dames enceintes font valoir leurs droits légitimes
    En demandant le droit d’asile par leurs enfants récompensées.
    Ainsi celles qu’on prenait pour saintes concernant les rapports intimes
    Ont trouvé la faille facile ; bien sûr, il fallait y penser !

    Tableau de Harry Holland sur https:blognuart.wordpress.com .

  • La Vénus chinoise

    La Vénus chinoise

    Au temps des amours tonkinoises, les dieux avaient confié le poste
    À une Vénus, bien sûr chinoise, mais très douée pour les ripostes
    Car elle savait raccommoder les cœurs victimes de goujats
    Et savait les accommoder au nuoc-mâm et sauce soja.

    Heureux ceux qui pouvaient s’aimer sans l’aide de l’instigatrice
    Car elle aimait les consommer, ces cœurs remplis de cicatrices.
    Comme quoi petit à petit, il valait mieux consolider
    Ses amours sinon l’appétit de Vénus les invalider.

    Mais comme ils sont plusieurs milliards, Vénus a du pain sur la planche
    Car aujourd’hui pour faire un gniard, les gens n’ont plus que le dimanche.
    Mais ne vous en faites pas les gars, leur déesse-amante-religieuse
    Ne peux pas faire de dégâts chez nous car bien trop contagieuse.

    Œuvre de Lin Chin-Hsien sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201804lin-chin-hsien.html .

  • Les fantômes chinois

    Les fantômes chinois

    Faire naufrage en mer de Chine vous envoie directement au ciel ;
    Au ciel chinois, cela s’entend, avec des règles différentes.
    Pour faire tourner la machine du Dieu chinois concurrentiel,
    Il vous faut travailler cent ans afin de payer votre rente.

    Voilà pourquoi tant de fantômes nous arrivent du soleil levant ;
    Des boat-people aux yeux bridés mais dont le corps est transparent.
    Nonobstant ces nombreux symptômes, ils se dispersent comme le vent
    Et viennent, tout à fait débridés, hanter les toits chez nos parents.

    Des greniers, comme un coquillage, on croirait entendre la mer
    Mais si l’on tend bien son oreille, on entend plusieurs voix sereines
    Qui ressemblent à un babillage de petites et jeunes commères
    Tandis que leur nef appareille au son des cloches et des sirènes.

    Œuvre de Lin Chin-Hsien sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201804lin-chin-hsien.html .

  • L’ange chinois

    L’ange chinois

    Un ange chinois, pourquoi pas ? Leur sexe est déjà un mystère
    Quant à leur nationalité, on n’la leur a jamais demandée…
    Y-a-t-il autant d’épiscopats que de nations sur notre Terre ?
    Voilà une éventualité qui mérite d’être commentée…

    Aux Dieux chinois, des chérubins et cantonais et mandarins ;
    À Bouddha des anges à six mains et d’autres à tête d’éléphant.
    Aux Dieux Tataouine-les-Bains, leurs anges voguent dans des sous-marins ;
    Pour Allah, après examen, je crois qu’l’islam me le défend…

    Mais revenons aux dieux chinois et leurs archanges aux yeux bridés
    Avec Ku-Pee-Dong dédié aux amoureux si choupinous
    Et un Lu-See-Fer pékinois copié, cloné et hybridé,
    Puis qu’on aurait congédiés et envoyés vendre chez nous.

    Œuvre de Lin Chin-Hsien sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201804lin-chin-hsien.html .

  • L’amour qui fait rêver

    L’amour qui fait rêver

    De plus en plus souvent lorsque je veux écrire
    Un poème d’amour, un poème du soir,
    Je ferme un peu les yeux un moment pour proscrire
    Ce qui peut nuire à l’âme et à mon cœur surseoir.

    Et soudain je m’endors, je ne sais pas comment,
    Et le rêve démarre au dernier mot choisi.
    Plus rien ne me contrôle dans le nouveau roman
    Qui m’ouvre enfin ses portes d’une humble courtoisie.

    L’âme nue, le cœur pur, sans le corps limité
    Par l’esprit timoré, étriqué du terrien.
    L’amour poursuit la route en tendre intimité
    Et la main qui écrit ne se souvient de rien.

    Au réveil je relis mes écrits sans comprendre
    Comment j’ai parcouru ça dans mon rêve étrange.
    Le secret de l’amour, c’est lui laisser m’apprendre
    Ce que je n’ose pas et pourtant me dérange.

    Tableau de Francisco Lomeli Bustamante sur https:conchigliadivenere.wordpress.comtagiran-lomeli et sur https:catrina-burana.livejournal.com21809.html .

  • Perséphone & le Minotaure

    Perséphone & le Minotaure

    On dit qu’ils eurent une aventure dans le dédale des amours ;
    L’une cherchait comment sortir et l’autre comment pénétrer
    Dans le cœur de la créature en usant de charme et d’humour
    Pour la séduire et la blottir entre ses gros bras empêtrés.

    Car au milieu du labyrinthe, il avait fait sa garçonnière
    Avec une vue imprenable sur le palace de Minos.
    Les murs ont connu les étreintes du geôlier et sa prisonnière
    Et des plaintes insoutenables durant la nuit même de leurs noces.

    Qu’est donc Perséphone devenue une fois son amant occis
    Par ce fou furieux de Thésée qui fut lors déclaré vainqueur ?
    Elle a dû s’enfuir toute nue dans une totale paradoxie †
    Car elle avait sympathisé, avec son beau bourreau des cœurs.

    (Tableau de Nightlarke ;
    † La paradoxie est un concept qui met en évidence une contradiction, une opposition ou une incohérence entre deux éléments ou deux idées ; j’ai bien aimé placer ce mot ici.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Les femmes-chattes

    Pour changer des femmes-poissons, ce soir je rêve de femmes-chattes
    À longue queue qui ne remue que lorsque je les impatiente.
    Mais si je leur offre des moissons de caresses d’une douce patte,
    Elles se montrent tout émues, ronronnantes et stupéfiantes.

    Mais comment les apprivoiser et faire patte de velours ?
    Sans doute en offrant à manger quelqu’alléchantes mises en bouche.
    Et pour les faire pavoiser, ne jamais se montrer balourd
    Mais proposer à échanger quelques chatteries sous la couche.

    Mais attention aux coups de griffes et aux coups de dents acérées !
    Heureusement il y a des signes révélateurs de leurs humeurs.
    Car se conduire en escogriffe risque de se faire serrer
    Afin de subir la consigne… mais ce ne sont que des rumeurs !

    Illustrations de blowyourmindai.

  • Mes racines spirituelles

    J’aimerais raccorder mon âme à ses racines spirituelles
    Pas celles de la religion qui m’apparaissent inadaptées
    Mais celles qui donne le sésame à ma vie individuelle
    Pour se connecter aux légions métaphysiques à capter.

    Débrancher la réalité pour d’autres courants de pensées,
    Sortir de ma boîte crânienne et m’épanouir autrement.
    Ressentir ma dualité avec une force dispensée
    Par mes sources océaniennes, de feu, de terre et d’errement.

    J’entends les réponses du vent à mes questions déterminantes,
    Je perçois dans l’obscurité les portes que je dois franchir,
    Je sens les effluves adjuvants dans les tempêtes pertinentes
    Et je touche à la vérité qui demain saura m’affranchir.

    (Tableaux de Kelly McKernan sur kellymckernan.com

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Henri IV discrédité

    Henri IV discrédité

    Si « labourage et pâturage » reste devise de la France,
    L’histoire de la poule-au-pot va à l’encontre du wokisme
    Car ce concept nous encourage à désapprouver à outrance
    La production mal à propos de viande qui devient traumatisme.

    Pauvre Henri IV qui ne voyait qu’un moyen de nourrir ses gens !
    Hélas pour lui, le Nouveau Monde n’était pas encore découvert
    Car sinon, sans se fourvoyer, il eût été intransigeant
    À exiger que l’on s’inonde de pomme-de-terre dans le couvert.

    Cela dit, les autres pays, ceux ni de France ni de Navarre,
    Persévèrent dans l’élevage de poules pour les consommateurs.
    Quoi qu’il en soit, on est trahi – l’histoire n’en est pas avare –
    Chaque fois qu’on se prête au lavage de crâne par les réformateurs.

    Illustration de Nate Owens.

  • Liberté, regarde ce qu’ils ont fait de toi !

    Le monde libre est condamné, ses ressources sont limitées ;
    Les pays exigent leur part et s’il le faut en viennent aux mains.
    Ainsi donc d’année en année, tous cherchent à délimiter
    L’or qui se niche en toutes parts ; jaune, noir, vert, bleu, voire humain.

    Car l’être humain est le moteur du réseau de consommation ;
    C’est la cellule consommatrice qui produit l’énergie du fric
    Qui enrichit les promoteurs, qui participe à la nation,
    Et surtout – mystificatrice – ce qu’elle a pillé à l’Afrique.

    Le consommateur se lève tôt pour accomplir son dur labeur,
    Porter le fardeau du travail comme Sisyphe son rocher.
    Mais bien qu’on le mène en bateau, sa quête de l’argent du beurre
    L’accapare vaille que vaille sans qu’il puisse s’en décrocher.

    Tout travail mérite salaire et mérite sa récompense ;
    Les consommateurs programmés partent en voyages organisés.
    Jeux et sports comme intercalaires afin que les loisirs compensent
    Toute idée que pourrait bramer le nouveau serf modernisé.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Les eaux claires

    Les eaux claires

    Quand j’ai plongé dans les eaux claires et lumineuses du lagon,
    Je m’attendais à rencontrer toute une faune sous-marine
    Et dénicher un exemplaire d’un pégase – ou poisson-dragon –
    À prendre en photo pour montrer leurs vues sur fond bleu azurine.

    En fait d’animal aquatique, j’ai croisé une jeune sirène
    Juste vêtue d’un paréo enroulé autour de ses hanches
    Et quelques fleurs fantasmatiques qui lui donnaient un port de reine
    Dont des roses de Bornéo, quatre fuchsia et une blanche.

    Si j’ai pu la photographier je n’ai pu suivre son sillage
    Encore qu’elle ait su me séduire par la beauté de ses appas
    Et bien qu’un requin gougnafier vienne faire ses enfantillages
    En me conseillant de m’enfuir ou de partager son repas.

    Tableau de Phil Roberts.

  • Lire entre les lignes de la sirène

    Plus je lis, j’écris et je rêve et plus d’histoires de sirènes
    Poussent mon cœur à naviguer de bonne humeur dans leurs eaux troubles.
    Et plus j’y repense sans trêve, plus les idées viennent sereines
    Nourrir mon âme et prodiguer une exaltation qui redouble.

    Si je vous disais que je songe à échanger mon genre humain
    Pour une queue et des branchies pour faire mille galipettes,
    Ce ne serait pas un mensonge d’avouer ce désir surhumain
    Qui me libère et m’affranchit de tous les cons qui se la pètent.

    Jamais ne mangerai de marin ; j’ai connu de sacrés menteurs
    Qui racontaient au cabaret leurs amours avec millésime.
    Mais sans me monter au tarin, leurs récits des plus enchanteurs
    M’ont tant fait rire que j’ai barré leur profession de mon régime.

    J’ai tant rêvé de ce fantasme à me dorer le cul à l’air
    Sous un crépuscule orangé sur mer aux vagues émeraude,
    Que la nuit j’en ressens l’orgasme dresser ma croupe populaire
    Comme une queue verte frangée de cette extase qui me taraude.

    Tableaux de Jim Warren sur https:www.facebook.comJimWarrenArtist .

  • Sur le chemin d’octobre à novembre

    Sur le chemin d’octobre à novembre

    J’ai pris la route de novembre après avoir quitté octobre
    Par le chemin des écoliers long, sinueux mais magnifique.
    Le vert domine encore l’ambre et la rouille demeure encore sobre
    Mais l’automne va tout défolier de ses colorants mirifiques.

    Les champignons sont à la fête et tracent leurs ronds de sorcières
    Dans les sous-bois au pied des arbres pour on se sait quelles raisons.
    Sans doute qu’à partir du faîte, la grande assemblée forestière
    Se hisse comme des candélabres pour surveiller à l’horizon…

    …les premières heures de novembre qui vont venir après minuit
    Parsemer les bois, les forêts, tous ensemble en simultané,
    De tons pour attendre décembre et le solstice de la nuit
    La plus longue, la plus phosphorée et la plus belle de l’année.

    Petit sentier qui conduit à Eidberg, point le plus haut de la commune de Winterthur.

  • Adieu octobre, bonjour novembre

    Adieu octobre, bonjour novembre

    Élevée au fruit de la vigne, nourrie aux couleurs de l’automne,
    Vêtue à la mode d’octobre, la Terre se saoule de récolte
    Tandis que le soleil fait signe de rayons désormais atones
    Qu’il est temps de se montrer sobre avant que tourne virevolte.

    Halloween est passé si vite que tous les morts en pleine fête
    S’éternisent un peu trop longtemps dans le doux cocon de novembre.
    Alors que les forêts évitent encore de découvrir leurs faîtes,
    Elles résistent en affrontant les couches mordorées de l’ambre.

    Il est trop tard pour reculer et l’heure du sommeil a sonné ;
    La nuit grignote les journées elles-mêmes en pleine débâcle.
    Toutes les feuilles maculées de rouille en train de frissonner
    S’envolent pour une tournée qui sera leur dernier spectacle.

    Illustration de June Leeloo sur https:havengallery.comportfoliojune-leeloo-imaginarium .

  • La nuit d’Halloween

    La nuit d’Halloween

    Ainsi parée, méconnaissable pour qui pourrait bien la surprendre,
    Elle ouvre la cérémonie qui va durer toute la nuit.
    Les morts-vivants indispensables à l’ouverture vont entreprendre
    Leurs danses sans parcimonie car on est tous fous à minuit !

    Attardons-nous sur la sorcière et son maquillage sublime ;
    Un bodypainting sur mesure qui lui magnifie tout le corps.
    Ses belles cornes d’officière marquent ainsi l’estampillage
    Qui lui confère l’embrasure avec sa griffe de Manticore.

    Tous les démons sont écartés, les loups-garous, les feux follets
    Car on ne fête que les hommes et les femmes qui ont trépassé
    Bien qu’il se dise en aparté qu’on a vu Satan affolé
    Refaire le coup de la pomme avec une citrouille violacée.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Le jour d’Halloween

    Il est si bon de se détendre dans un bain de bave d’escargot
    Dans l’atmosphère tamisée juste à la lueur des bougies.
    Elle reste sereine sans attendre que soit décrété l’embargo
    Sur les démons satanisés dès que la Lune aura rougi.

    Car ce soir, elle fête les morts et Satan n’est pas invité ;
    Drôle de sorcière, direz-vous, mais celle-ci est particulière.
    Si elle n’éprouve aucun remords sur la macabre suavité,
    Elle se fait belle, elle l’avoue, pour cette nuit festivalière.

    Pour son costume, pas de panique, puisqu’à Halloween, elle est nue
    Sous un habile maquillage pour bien se sentir en accord.
    Fi des robes et des tuniques ! Ce soir on se met en tenue
    D’Ève et d’Adam sans le feuillage qui dissimule le bas du corps.

    Bientôt minuit, le bain est froid et la bave a bien pénétré
    La peau de la jolie sorcière qui jouit d’un éclat ravivant
    Mais se demande avec effroi si elle saura bien perpétrer
    Ce dont ses sœurs l’associèrent depuis la nuit des morts-vivants.

    Tableaux de Natalia Uncolored.