Catégorie : 2023

  • Bouddha psychédélique érotissima

    Bouddha est grand, surtout sa femme qui pose magnanimement
    Devant le seuil du nirvâna pour cueillir les âmes à sa porte.
    Elle m’a accordé le sésame qui m’ouvrit emphatiquement
    Le cœur de la Sainte Nana, grande patronne des plumes mortes.

    Première fois. Premier frisson. Faire l’amour à une déesse
    Procure des sensations fortes qui vous décuple tous les sens.
    Hier, je j’étais qu’un polisson mais je découvre des prouesses
    Telles que le diable m’emporte si ce n’est de concupiscence.

    J’ai le goût de l’amour sucré, la vision de la volupté,
    L’ouïe de la lascivité, l’odorat de l’accouplement.
    Quant au toucher, ce sens sacré, il est comme électrocuté
    Par la sainte impulsivité qui m’a valu mon sacrement.

    Illustrations de Victor Moscoso sur we-heart.com20150320victor-moscoso-psychedelic-art .

  • Bienvenue dans le Pandémonium !

    Vous me croirez si vous voulez mais je me suis retrouvé nu
    Devant la porte des enfers dans une étrange procession.
    J’ai vu des femmes débouler sur des montures saugrenues
    Je n’ devais pourtant pas m’en faire ; je ne sentais nulle oppression.

    Lorsque les portes furent ouverte, j’entrai dans un parc d’attraction
    Où des queues de gens patientaient pour recevoir mille frissons.
    Ainsi je fis la découverte avec joie et décontraction
    De femmes qui s’impatientaient de délurer les polissons.

    « Poisson d’avril ! » cria Satan, « En fait vous êtes au Paradis !
    J’ai composé un consortium qui unit le bien et le mal ! »
    Ainsi Dieu n’est qu’un charlatan et l’Éden n’est que parodie.
    Entrez dans mon Pandémonium et baisez comme un animal ! »

    Tableaux de Michael Hutter.

  • Quand tombera le masque

    Il est temps de tomber le masque avant qu’il soit incorporé
    Directement dans notre peau comme prochaine mutation.
    Si un gouvernement fantasque se met à nous corroborer
    Quelques comparables propos, ça craint pour sa réputation.

    Mais le ridicule ne tue pas plus que la pire incompétence
    Et je n’attends plus que le pire sans avoir connu le meilleur.
    Si passer de vie à trépas devient la seule pénitence,
    Permettez donc que je conspire et que je m’en aille voir ailleurs.

    Tableaux de Nadia Waheed sur http:nadiawaheed.com2023627n4cfe7dcab2d8w5o31e72aeooz7c18http:nadiawaheed.com2023627n4cfe7dcab2d8w5o31e72aeooz7c18 .

  • Celui qui cherche, trouve et découvre sa voie

    Celui qui cherche, trouve et découvre sa voie

    Celui qui cherche la vérité n’est pas forcément à blâmer
    Car il ne peut se contenter d’une information répétée
    Avec toute la sévérité d’un pouvoir qui veut proclamer
    Qu’il faut se médicamenter d’après ce qu’il a décrété.

    Celui qui trouve d’autres infos afin d’éclairer sa lanterne
    N’est pas un traître à son pays même si on n’croit pas ce qu’il dit.
    Ne poussons pas sur l’échafaud l’asocial du monde moderne
    Qui reste encore tout ébahi devant toute cette comédie.

    Celui qui découvre sa voie qui n’est pas celle des braves gens
    N’est ni voleur ni criminel mais un dilettante de naissance.
    Or dès qu’il élève la voix viennent le punir les agents
    Car le péché originel est celui de la connaissance.

    Illustration de Marcos Chin.

  • La sirène adolescente

    La sirène adolescente

    Lorsque deux jolis seins en pomme ornèrent la sirène nubile,
    Je m’engageai à les croquer juste en échange d’un baiser.
    J’étais encore un petit homme et la fille pas trop malhabile
    Car elle s’empressa de truquer le marché pour me déniaiser.

    Nous nous désirions de concert, aujourd’hui mon cœur en soupire ;
    Elle m’a plongé en plein émoi et m’a mis le monde à l’envers.
    Elle m’appelait son petit cancer car elle était pince-sans-rire ;
    D’ailleurs elle en pinçait pour moi lorsque je marchais de travers.

    Lorsque je suis parti en Suisse, elle est restée près de sa mère
    La Méditerranée trop triste de la quitter contre son gré.
    Jalouse autant qu’elle le puisse, j’avalai la pilule amère
    De la sirène égocentriste qui me vit partir sans regret.

    Illustration de Claire Fletcher sur http:www.clairefletcherart.compainting.html .

  • Sirène de ma jeunesse

    Sirène de ma jeunesse

    Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, la sirène de ma jeunesse
    Était encore un peu timide et n’osait montrer sa poitrine.
    Elle vivait encore chez sa mère – une sirène diaconesse –
    Qui monnayait par temps humide des parapluies dans sa vitrine.

    Son mari était harponneur et partait chasser la baleine
    Sauf qu’en mer Méditerranée elles ne sont pas très nombreuses…
    Mais il mettait un point d’honneur à les poursuivre à perdre haleine
    Jusqu’aux confins où chaque année elles venaient en éclaireuses.

    Quant à ma petite sirène, j’aimais beaucoup la dessiner,
    Colorer ses écailles en rose et lui aquareller les yeux.
    J’offris à ma petite reine ses plus beaux traits hallucinés
    Avec son sourire morose qui lui donnait l’air malicieux.

    Illustration de Claire Fletcher sur http:www.clairefletcherart.compainting.html .

  • Au soleil louchant

    Au soleil louchant

    Je me suis toujours demandé quel est le sens approprié
    Pour jouir le plus d’une femme : la vue, l’odorat, le toucher ?
    Or, de vous à moi, répondez : À quel sein faut-il se prier
    Lorsqu’il nous fait – plaisir infâme – irrésistiblement loucher ?

    Si l’ouïe permet de murmurer des « je t’aime » au creux de l’oreille,
    Le goût, lui, procure aux baisers le plaisir des lèvres sucrées.
    En fait, on ne peut mesurer quel est le meilleur appareil
    Qui donne à l’amour embrasé le sens qui lui est consacré.

    La première fille qui m’ouvrit son cœur et son corps en offrande,
    Fit du garçon dépucelé, l’homme nouveau ragaillardi ;
    Le conquérant qui découvrit parmi les richesses les plus grandes,
    Celle dont l’amour fut révélé, trouva la clef du Paradis.

    Tableau de Gilles Rousset sur catherinelarosepoesiaearte.com201212gilles-rousset.html .

  • Au soleil levant

    Au soleil levant

    Il y a celles avec qui l’on couche et celles avec qui l’on se lève.
    Devinez celle que préfère… sans doute celle du matin ;
    Celle qui m’embrasse sur la bouche et subrepticement enlève
    Sa chemise afin de refaire l’amour dans nos draps de satin.

    Si j’ai connu beaucoup d’« Aurore », je n’ai connu nulle « Crépuscule »
    Bien que leurs coiffures de cuivre s’apparentent aux plus beaux couchers.
    Le coq chante et la poule pérore aussitôt que l’aube bouscule
    Tous les éveils qui vont s’ensuivre parmi mes rêves effarouchés.

    L’amour nous met en appétit et il faut reprendre des forces ;
    Or un bon petit déjeuner nourrit le feu à la folie.
    « Et si nous faisions un petit ? » Ensemble on redresse le torse,
    On s’enlace, on est déchaîné et on retourne vite au lit.

    Tableau de Gilles Rousset sur catherinelarosepoesiaearte.com201212gilles-rousset.html .

  • Éclipse de poitrine

    Éclipse de poitrine

    Quand elle rabat sa chemise et qu’elle éclipse sa poitrine,
    Un clair-obscur gagne ses seins lorsque ses mamelons se couchent.
    Et jusqu’à l’aurore promise où elle rouvrira sa vitrine,
    Je me noierai dans son bassin de rêves aux fantasmes farouches.

    Comme l’arbre qui cache la forêt, la gorge ouverte et découverte
    Occulte le reste du corps par l’aréole et le téton.
    J’ai beau essayer d’explorer ses parties intimes offertes,
    J’y reviens encore et encore comme rivé à un mousqueton.

    Enfin la culotte bleu-nuit plonge sa toison d’or dans l’ombre
    Et puis les jambes à leur tour se glissent dans l’obscurité.
    Maudit soit ce matin qui nuit à nos ébats qui se dénombrent
    Par les étoiles alentour de tous nos orgasmes hérités.

    Tableau de Gilles Rousset sur catherinelarosepoesiaearte.com201212gilles-rousset.html .

  • Mes partenaires santé

    À chacun son Petit Génie, son Ange-Gardien, sa Mascotte ;
    Au Cœur, son petit Cupidon qui soigne ses peines d’amour ;
    La Bonne Conscience s’ingénie à panser l’Âme qui l’asticote ;
    Et le Spirituel a le don de confondre Esprit et humour.

    Mais le Corps, lui, veut du concret, de l’assurance, du matériel ;
    Il se cherche un bon partenaire qui l’étudie de l’extérieur.
    Quelqu’un qui se montre discret sur ses organes sensoriels
    Comme ce bon Docteur Portner lorsqu’il guérit ton postérieur.

    Docteur Portner aime les boutons et les furoncles sur tes fesses
    Qu’il prend plaisir à sectionner d’un coup de bistouri magique.
    Il rit toujours, il est glouton d’humeur comique qu’il professe ;
    Humour qui est affectionné pour contourner les peurs tragiques.

    Derrière l’ombre du médecin, son équipe d’anges-gardiennes
    Aux petites mains délicates te trouveront toujours de la veine.
    Celle qui t’accueille à dessein de sa bonne humeur quotidienne
    Et celle qui te tâte et te gâte afin que tes douleurs soient vaines.

    Praxis Team et son équipe à Winterthur-Seen.

  • Pour l’amour d’une jolie tahitienne

    À l’auberge du bout du monde, aux derniers confins de la Terre,
    Tous ceux qui arrivent un jour, y restent et n’en repartent plus
    Car des vahinés furibondes au caractère autoritaire
    Leur offrent un immortel séjour et l’éternité en surplus.

    Sans doute est-ce le paradis des navigateurs solitaires
    Qui cherchent à fuir le quotidien de leurs routines béotiennes.
    Ce serait même une parodie, on trouverait des volontaires
    Cherchant sur le plan méridien l’amour d’une jolie tahitienne.

    Illustration d’Edwin Georgi.

  • Le trouble de l’envie

    Peu à peu ma vision se trouble dans une brume de couleurs
    Qui correspondent à son corps nu qui ne perçoit que le toucher.
    Et comme mes deux mains voient double, elles doivent surmonter la douleur
    De leur myopie biscornue qui les fait peu à peu loucher.

    Enfin au trouble de l’envie, vient le trouble de l’expression ;
    Alors je bégaie de caresses qui ressemblent plus à des secousses.
    Étrangement elle est ravie de ma timide progression
    Et aime tant ma maladresse qu’elle reviendra à ma rescousse.

    Tableau de Gilles Rousset sur catherinelarosepoesiaearte.com201212gilles-rousset.html .

  • La robe sous le bras

    La robe sous le bras

    À propos du sexe en question dont on vante l’éducation
    Dans nos écoles communales qui restera dans les annales,
    Par la fenêtre de ma cuisine J’ai observé chez ma voisine
    Comment se passait sa soirée et pourquoi celle-ci a foiré…

    Elle portait sa robe sous le bras mais il ne la regardait pas ;
    Elle ne portait pas de culotte en espérant qu’il la pelote ;
    Elle tourna autour, ingénue, mais il resta circonvenu ;
    Elle l’attendit dans son lit pour tromper sa mélancolie.

    Finalement elle se leva, on ne sait s’il le releva ;
    Elle partit sa robe sous le bras sans que cela ne l’encombra ;
    Rajustant alors sa culotte, sortit sous la Lune pâlotte
    Et bien que leur amour fût mort, elle n’éprouva aucun remords.

    Illustration d’Edwin Georgi.

  • Les chutes du Rhin

    Les chutes du Rhin

    Bien plus précieux que l’or du Rhin qui prend sa source dans les Grisons,
    J’aime particulièrement ses génies des eaux et des ondes,
    Nymphes des axes sous-marins sis au-dessous des horizons
    Où se perdent régulièrement les jolies vaches-qui-rient blondes.

    Chutes de reins et Walkyries sont à ce point inséparables
    Qu’elles en ont laissé leur marque à tel point que les vaches en meuglent.
    Imaginez celle-qui-rit et plonge d’un incomparable
    Saut que personne ne remarque même pas les touristes aveugles.

    Eh bien venez donc à Tössegg ; la Töss s’y jette dans le Rhin
    Au nord du canton de Zürich où l’on élève la volaille.
    Vous verrez la chose intrinsèque dont se vantent les pèlerins
    Qui viennent admirer l’art lyrique du cul plongeant des Lorelei.

    (Collage de M.K Spaceman ;
    Tössegg sur https:fr.wikipedia.orgwikiVall%C3%A9e_de_la_T%C3%B6ss?wprov=sfti1 .)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • À chacun sa proie

    À chacun sa proie

    Le chat attrape la souris, l’homme apprivoise le matou,
    La femme mate son bonhomme et la souris la fait bondir.
    Toutes les parties sont nourries avec de semblables atouts
    Qui font des tête-à-queue en somme et qui ne font que rebondir.

    Quand les chats craindront les souris et les hommes auront peur des chats,
    Les femmes deviendront des chiennes invraisemblables et burlesques.
    Finalement tout est pourri sur cette Terre sans rachat
    Pour s’affranchir des cornéliennes idées plus ou moins ubuesques.

    Aujourd’hui tous les peuples jouent au jeu du chat et la souris
    Et gardent encore la rancœur des escarmouches infligées.
    On a beau tendre l’autre joue, les règles du jeu sont pourries
    Entre victimes et vainqueurs et leurs descendances affligées.

    Tableau de James Mortimer sur https:www.minus37.com20190308british-artist-and-sculptor-james-mortimer .

  • Les moules jardinières aux concombres

    Les moules jardinières aux concombres

    Tous les goûts sont dans la nature et notamment dans la cuisine
    Où chaque aliment se prépare selon diverses traditions.
    De même que la nourriture apprêtée chez votre voisine,
    Chez les indigènes barbares et en voie de disparition.

    Aux antipodes de la Belgique, au large de la Nouvelle Zélande,
    On n’ sert pas d’ frites avec les moules mais des concombres de saison
    Car l’îlotier est allergique aux pommes de terre de Hollande
    Qu’ont pédalé dans la semoule pour on ne sait quelle raison.

    Sans doute un problème de friteuse à l’huile de noix de coco
    Qu’aura donné un indigeste goût de café à la liégeoise.
    Quoi qu’il en soit la visiteuse avec son chapeau rococo
    Devra s’en retourner la veste si jamais elle est bruxelloise.

    Tableau de James Mortimer sur https:www.minus37.com20190308british-artist-and-sculptor-james-mortimer .

  • Les femmes anima

    Sans doute l’attirance animale a dérouté l’imaginaire
    De l’homme qui se représente la femme dans son anima.
    La source infinitésimale dont son cœur est originaire
    Coule d’une eau qui alimente l’amour poussé aux maxima.

    L’âme évolue avec prudence dans l’existence délicate
    Lorsque dans le corps d’une femme naîtra un enfant autonome.
    Il faut se rendre à l’évidence certaines anima candidates
    Ont eu peur d’une vie infâme et se sont incarnées en homme.

    Dans l’intimité protectrice de leur gynécée protégé,
    Lorsque aucun mâle ne les dérange pour des petits démons sucrés,
    Elles se montrent réceptrices envers l’esprit le plus léger
    Qui produit ce mystère étrange comme le féminin sacré.

    (Tableaux d’Irina Carcabi sur https:www.liveinternet.rucommunity1726655post410804161
    Anima : Représentation féminine au sein de l’imaginaire de l’homme.)

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Parlez-lui avec des fleurs

    Lundi, des iris pour ses yeux au premier regard sourcilleux
    Pour arroser ses bleus de l’âme de fleurs hissées en oriflamme.
    Pour la nuit, iris indigo accompagnés de madrigaux
    Pour la diriger sur la voie guidée par le son de ma voix.

    Mardi, des pensées à la fête pour lui en mettre plein la tête ;
    Des fleurs de toutes les couleurs pour y délayer ses douleurs.
    Pour la nuit, des pensées nocturnes pour plonger son cœur taciturne
    Dans des rêveries amoureuses sous mes caresses langoureuses.

    Mercredi, jeudi pâquerettes selon comment son cœur s’apprête
    Et pour son esprit émérite, j’effeuillerai sa marguerite.
    Pour la nuit, jolies fleurs des champs aux couleurs du soleil couchant ;
    Bleuets, boutons d’or, pissenlits pour l’apprivoiser dans mon lit.

    Vendredi, samedi, dimanche, des roses mais en robe blanche
    Afin de parfumer son corps de fragrances encore et encore.
    Pour les nuits, roses rouges et noires pour l’accueillir en mon manoir
    Et goûter entre ses pétales son bouton de porte fœtale.

    Tableaux d’Irina Carcabi sur https:www.liveinternet.rucommunity1726655post410804161 .

  • Les aventures de Manu : Manu s’en va-t’en guerre

    Les aventures de Manu : Manu s’en va-t’en guerre

    Manu veut frapper le Gabon, l’armée aurait dit « à quoi bon ? »
    Manu veut frapper le Niger, Lecornu dit « tu exagères !
    Pourquoi pas le Moyen-Orient, la Syrie, l’Irak et l’Iran ? »
    Manu rétorque « c’est décidé, c’est une putain de bonne idée ! »

    Manu veut combattre les vieux oui mais comment s’y prendre au mieux ?
    Les enrôler dans la légion et provoquer la contagion
    Par des vaccins contaminés qui en feraient des soldats minés
    Au milieu des pauvres opprimés qui, du coup, seraient supprimés ?

    Manu veut déclarer la guerre aux soviétiques mais n’a guère
    De militaires sans souci pour la campagne de Russie
    Alors il prépare un virus afin d’incriminer les russes
    Et un remède draconien pour le président ukrainien.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Les aventures de Manu : Manu sauveur des pauvres

    Les aventures de Manu : Manu sauveur des pauvres

    Il ne faut plus se lamenter de vivre dans la pauvreté ;
    Manu l’a très bien démontré de la manière qu’il affecte.
    Plutôt que médicamenter les gens par leur mièvreté,
    Il s’est mis à les rencontrer mais à l’intérieur d’une secte.

    Nouveau gourou dans l’hémicycle, Manu rassemble ses fidèles,
    Harangue riches et nantis contre le pauvre, leur ennemi.
    Chaussez tous lorgnons et bésicles et lisez son prêche modèle
    Dont il nous gave sans démenti tout en faisant « ami-ami ».

    Lui qui prêchait dans le désert pour le pétrole des Syriens,
    Il a su faire ressentir aux riches son opiniâtreté :
    « On ne gère plus la misère des pauvres et ceux qui ne sont rien
    Mais on va les faire se sentir à l’aise dans la pauvreté- ! »

    Illustration de Duf,

  • Dernières nouvelles de la banquise

    Dernières nouvelles de la banquise

    Depuis que la fonte des glaces se fait sentir sur la banquise,
    Les ours blancs ont dû émigrer vers les latitudes sereines
    Sur des icebergs qui se déplacent dans des températures exquises
    Vers les royaumes dénigrés du grand empire des sirènes.

    Ours et sirènes font bon ménage et se partagent les menus :
    Marins dodus et bien en chair, navigateurs, vieux loups de mer.
    Quand vient le soir, quel apanage de se blottir la queue menue
    Dans la fourrure d’un être cher, même s’il est d’état d’âme amer !

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Les sirènes clonées

    Les sirènes clonées

    Les expériences nucléaires pratiquées à Mururoa
    Ont provoqué des mutations chez les sirènes polynésiennes
    Par l’ADN linéaire au chromosome quarante-trois
    Qui s’est cloné en relation avec les déesses tahitiennes.

    Non seulement elles se ressemblent mais leur intellect collectif
    Pense comme pour une seule car leurs cerveaux sont en réseau.
    Sur leur rocher, elles se rassemblent pour renforcer leur objectif :
    Goûter la chair haineuse et veule d’un matelot amoroso.

    Ce que l’une voit, toutes le voient ; ce que l’une entend, toutes l’entendent ;
    Ce que l’une goûte, toutes le goûtent, ce que l’une sent, toutes le sentent.
    Lorsqu’elles unissent leurs voix, leurs cordes vocales se tendent
    Jusqu’aux oreilles à l’écoute des victimes pas si innocentes.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Ceci n’est pas un arbre à pipes

    Ceci n’est pas un arbre à pipes

    Ce matin-là, nom d’une pipe, neuf bouffardes s’étaient écloses
    Avec une odeur délicieuse de bon tabac blond hollandais,
    Autour de l’unique tulipe, un peu solitaire et morose
    Parmi les pousses malicieuses et fières qui la vilipendaient.

    Lors j’ai vérifié le sachet de semences que j’avais plantées ;
    Je vis que j’avais confondu graines fruitières et tabatières.
    Je ne sais s’il faut le cacher ou, au contraire, le transplanter
    Et en revendre, bien entendu, les boutures de pipes entières.

    Tableau de René Magritte.

  • Le charmeur de ces dames

    Le saxophone – ou sexophone selon comme il est employé –
    Séduit la femme dans une transe appelée « danse du serpent »
    Que jadis la belle Perséphone avait créée et déployée
    Pour remettre en cause à outrance la détention à ses dépens.

    Orphée a joué également de sa musique enchanteresse
    Pour délivrer son Eurydice de l’enfer de son état d’âme.
    Sans saxo mais finalement malgré sa grâce vengeresse
    Initia contre ce préjudice le jeu du charmeur de ces dames.

    Tableaux de Carlos Leon Salazar sur http:carlosleonsalazar.blogspot.com .

  • Tea time… too hot !

    Tea time… too hot !

    J’exècre les cafés, les thés, les chocolats, les infusions,
    Tout ce qui me fait transpirer et qui d’ébullition m’échaude.
    Mais aussitôt que vient l’été et sa chaleur à profusion,
    Ma peine tend à empirer avec toutes ces boissons chaudes.

    Malheureusement la bière fraîche serait néfaste à ma santé
    Et trop de climatisation serait hostile à la planète.
    Il ne me reste que battre en brèche ce besoin suralimenté
    De l’industrialisation mis en frais pour des clopinettes.

    Tableau de Raymond Perry Rogers Nelson.

  • Peut-on fumer après la mort ?

    On peut fumer toute sa vie et même plus, jusqu’à sa mort ;
    Après quand le corps n’est que cendres, il devient la proie aux démons.
    Fumer quand on en a envie et continuer sans remords,
    C’est continuer de descendre vers les métastases aux poumons.

    On ne fume plus, on vapote sa cigarette électronique
    Qui ne produit que vapeur d’eau parfumée à la nicotine.
    Mais l’eau, ça coule et ça clapote vers les golfes océaniques
    Et lentement, grosso modo, la planète se ratatine.

    Première photo de Maya Topcagic sur https:www.themajatopcagic.com et l’autre je ne sais pas.

  • Des ailes et des chaînes

    Des ailes et des chaînes

    Ma mère m’a offert ses racines et mon père m’a donné ses ailes
    Pour utiliser leur réseau afin de m’envoler plus haut.
    Depuis que l’état me vaccine avec excès et trop de zèle,
    J’ai l’impression d’être un oiseau aux pattes prises dans un gluau.

    Liberté et sécurité ne feraient donc pas bon ménage ;
    S’il m’était permis de choisir, j’aspirerais à moins de poids,
    Moins de rigueur, sévérité et par-là moins de surmenage
    Mais on n’ me laisse pas le loisir d’opter pour un sort adéquat.

    Sculpture de John Morris sur http:blog.parlor.social28-arresting-art-piece-that-will-force-you-to-think .

  • L’animadversion

    Il est interdit par la loi de se promener nu chez soi
    Si quelque regard que ce soit furtivement vous aperçoit.
    Mais entre femmes qui le saura puisqu’il n’y a pas d’embarras ?
    Sauf si son homme, ce scélérat, se cache dans le débarras…

    Mais savoir que l’on est matée en faisant le tour du pâté
    De maisons toutes calfatées aux fenêtres casematées,
    Relève d’une perversion à traquer avec subversion
    La pudeur par incorrection et mérite l’animadversion.

    (Illustrations de Vincent Mahé sur https:www.costume3pieces.comtalent10vincent-mahe ;
    l’animadversion est une sorte de censure, de blâme.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • À ceux qui n’ont jamais rien vu !

    À ceux qui n’ont jamais rien vu !

    Plus incrédule que Saint-Thomas qui n’ croyait que ce qu’il voyait,
    Plus sceptique que la science qui ne croit qu’en ses expériences,
    Plus fort que le Dalaï-Lama qui entre deux airs louvoyait,
    Plus aveugle que l’inconscience qui n’y voit que luxuriance,

    Il y a ces hommes phallocrates qui ne voient qu’une femme objet
    Nulle pour assumer la gestion à cause de ses tendances infâmes ;
    Il y a ces fichus bureaucrates qui changent toujours de sujet
    Quand on leur pose la question sur la pertinence des femmes.

    Tableau de Jose Frappa et Phryné est sur https:fr.wikipedia.orgwikiPhryn%C3%A9?wprov=sfti1 .

  • Curiosité douce-amère

    Sachez que la curiosité ne devient un vilain défaut
    Que si l’on se laisse surprendre au moment le plus consternant.
    Malgré toute l’ingéniosité à traquer l’opportune info,
    Méfiez-vous de qui saura prendre une sanction vous concernant.

    Cela dit, qui a bu boira et celui qui a vu voira
    Et puis l’appétit de savoir est ce qui fait marcher le monde !
    Or se rincer l’œil nettoiera l’intellect qui se déploiera
    Afin de n’ pas se faire avoir lorsqu’à poil on verra Raymonde.

    Tableaux de David Dubnitskiy.

  • Le premier café du matin

    Le premier café du matin

    Une heure du matin, mes nuits blanches m’insufflent une petite faim ;
    Deux heures, c’est une petite soif qui me tire du lit conjugal ;
    Trois heures, aujourd’hui c’est dimanche mais cette nuit n’a pas de fin ;
    Quatre heures, je m’lève, je me dessoiffe et je m’fais un p’tit lunch frugal.

    Il est cinq heures, Paris s’éveille et moi je vais me recoucher.
    Il est six heures, c’est enfin l’heure du café noir matutinal
    Et là, tous mes sens s’émerveillent à chaque lampée embouchée
    De ce nectar dont la chaleur serait presque libidinale.

    Illustration d’Andrey Popov.

  • La Lune féminine

    La Lune féminine

    Chaque fois fécondée de Soleil, la Lune enceinte s’arrondit
    Jour après jour et chaque soir montre sa grossesse brillante.
    Après quelques nuits sans sommeil, son croissant dodu s’agrandit
    Et Maman-Lune vient s’asseoir sur un lit d’étoiles filantes.

    Quand l’enfant naît, discrètement la Lune va se reposer
    Dans les confins inexplorés des grandes sagas romancées.
    Elle reviendra timidement et on pourra la supposer
    Encore enceinte et déflorée mais prête à tout recommencer.

    Illustration de Liliya Rodnikova sur https:www.stocksy.comlileinayashowcase?page=1 .

  • Monster Magnets Music

    Issu d’une rave party et ses rythmes psychédéliques,
    Le rêve manqué recommence comme s’il n’avait jamais cessé.
    Voici que conscient parti sur un air méphistophélique,
    Déjà le cœur bat sa romance hypnotique, le corps affaissé.

    Alors l’inconscient se réveille – à moins que ce ne soit son double –
    Et s’empare de toutes les ficelles pour un show de marionnettes.
    L’étrange démon s’émerveille avec un regard qui se trouble
    Sous trop de larmes qui ruissellent par l’effet d’envies malhonnêtes.

    À l’apogée, l’âme s’envole et se reconnecte à ses dieux
    Ou à ses saints, peu lui importe au monde de l’irréalité.
    Toutes les fantaisies convolent avec des caprices odieux
    Afin que le diable l’emporte mais avec sensualité.

    Posters sur https:411posters.comtagmonster-magnet .

  • La nature photographe

    L’aurore, peintre impressionniste, livre sa première impression,
    Par les ombres complémentaires sur les façades des maisons,
    Du nouveau jour opportuniste dont la lumière en progression
    Peint en touches élémentaires ses prévisions pour la saison.

    Quand midi sonne, la chaleur chasse furtives silhouettes
    Qui résistent par leur fraicheur sur les murs muets qui suffoquent.
    La photo prend de la valeur par les sinuosités fluettes
    Dont les bouts arqués accrocheurs tentent une opposition loufoque.

    Le crépuscule met sa patte et signe le dernier cliché
    Qui restera toute la nuit gravé sur la toile des rêves.
    Sous le chef-d’œuvre qui m’épate, j’admire le talent affiché
    Dont l’expression chasse l’ennui. Mais quel dommage qu’elle soit si brève !

    Tableaux de Sergiy Ciochina.

  • Les aventures de Manu : Manu tombe de haut

    Les aventures de Manu : Manu tombe de haut

    Sans doute nul ne lui a dit que l’on pouvait tomber de haut
    À force de vouloir se hisser dans les sondages supérieurs.
    Il se croyait au Paradis dont il se voyait le héros,
    Aventurier, champion – qui sait ? – par tous ses exploits postérieurs.

    C’est justement son postérieur qui l’aurait déséquilibré,
    Lui, qui se prétendait assis sur un fauteuil indétrônable.
    Ce serait le pied inférieur mal conçu et mal calibré
    Qui aurait pété le châssis, faute de calcul impardonnable.

    Il est retombé à zéro dans la confiance des électeurs ;
    Même ses capitaines ad hoc n’ont pu parer la circonstance.
    Amis, levons nos sombreros afin d’huer ce dictateur
    Qui a voulu par ses médocs nous empoisonner l’existence.

    Illustration de Hergé.

  • Les aventures de Manu : Les origines

    Les aventures de Manu : Les origines

    Manu n’est pas né d’une femme mais d’expériences extra-terrestres
    Causées par des envahisseurs qui voulaient annexer la France.
    Pourquoi la France ? C’est infâme ! Pourquoi la mise sous séquestre
    Des œuvres des grands bâtisseurs de notre patrimoine en souffrance ?

    Manu est doté de pouvoirs supérieur à l’homme de la rue
    Qu’il lui suffit de traverser pour trouver chaussure à son pied.
    Or, il a dû se promouvoir comme le sauveur apparu
    Dans un chapeau controversé malgré son crâne d’enfant troupier.

    Manu se transforme la nuit en dictateur législatif
    Et se connecte à l’ennemi qui lui font promulguer leurs lois.
    Toute la journée, il s’ennuie mais il est imaginatif
    Et s’en va faire ami-ami chez les Bourbons et les Valois.

    Illustration de David Lawrence sur www.davidlawrenceart.com .

  • Vivre de poisson et d’un petit je-ne-sais-quoi

    À l’origine le pêcheur vivait de poisson et de bière,
    Puis il a invité Madame à venir sur sa baleinière.
    Tant que le poisson arrivait par une moisson régulière,
    Tout allait bien mais l’état d’âme empirait chez sa cuisinière.

    Et le pêcheur se fit chasseur de lapin et cueilleur de fruits
    Pour améliorer l’ordinaire et plaire à sa diététicienne.
    Fort dépité fut le brasseur qui vit fondre tout l’usufruit
    De sa brasserie centenaire héritée d’une tante alsacienne.

    Tableaux de James Mortimer sur https:www.minus37.com20190308british-artist-and-sculptor-james-mortimer .

  • Vivre de poisson et de bière fraîche

    Vivre de poisson et de bière fraîche

    Vendredi treize, il est possible que rien ne soit plus comme avant
    Et qu’une pêche miraculeuse ce soir puisse se profiler.
    Alors il demande l’impossible comme ses rêves auparavant
    Pleins de sirènes ensorceleuses qui se prendraient dans ses filets.

    On dit que faute de sirène, on se contente de poisson ;
    Le goût n’est pas aussi revêche mais on fait avec ce qu’on a.
    Et le marin se rassérène comme il peut avec pour boisson
    Une pinte de bière fraîche et un demi de corona.

    Lui, dans la fumée du cigare, a vu, cerise sur le gâteau,
    Une sirène dans les volutes se baigner tandis qu’il ramait.
    Puis brusquement sans crier gare, il est parti sur son bateau
    Retrouver celle pour qui il lutte mais qu’il ne trouvera jamais.

    Tableau de James Mortimer sur https:www.minus37.com20190308british-artist-and-sculptor-james-mortimer .

  • Le passage à l’acte

    Le passage à l’acte

    Après la première rencontre et toutes celles qui ont suivi,
    Vient le moment où ton fruit mûr est prêt à être consommé.
    Tous les obstacles à l’encontre du tendre objectif poursuivi
    Et qui s’élevaient tel un mur se sont brisés à point nommé.

    Lorsque se lève le rideau et que s’abaisse ta culotte,
    Mon spectateur est en émoi devant l’émouvant réceptacle.
    Coup de théâtre et libido feront belote et rebelote
    Au cours du jeu où toi et moi jouerons notre plus beau spectacle.

    Tableau d’Adrien Patout.

  • Entracte

    Entracte

    Lorsqu’est retombé le rideau de douche après le premier acte,
    Elle boit son verre de vin d’un cérémonial rituel.
    Sans doute pour sa libido et garder l’émotion intacte
    Afin, dans cet instant divin, de faire l’amour spirituel.

    Avant de commencer la scène du deuxième acte sexuel
    Elle trempe un doigt dans le breuvage et s’en humecte le clito.
    N’y voyez pas un geste obscène mais un exercice sensuel
    Pour stimuler le goût sauvage de l’homme qui repart subito.

    Photo de et par Alina Lebedeva.

  • Le passage à gué

    Le passage à gué

    Avec les ailes de la foi et l’appui de la confiance,
    Elle sait compter sur les anges qui lui offrent un passage à gué.
    À chaque pas, à chaque fois qu’elle progresse sans méfiance,
    Plusieurs mains sortent de la fange afin d’ se tenir aux aguets.

    Celui qui marchait sur les eaux a bénéficié du prodige
    Mais avec de la résistance pour en partager le secret.
    Or en parcourant les réseaux des elfes et lutins de prestige,
    J’ai trouvé la même assistance envers les nymphes des forêts.

    Tableau d’Eelis Kyttanen.

  • Ma favorite

    Ma favorite

    Lorsque j’effeuille ma favorite, je n’tombe jamais sur « pas du tout » ;
    Elle prend garde à ne vêtir qu’un nombre de voiles adéquat.
    L’amour nécessite des rites et tel est son meilleur atout
    Quand l’habit sait s’assujettir d’un tout petit je-ne-sais-quoi.

    Pas de soutif, ni de culotte mais plusieurs foulards translucides
    Dont ses mamelons frémissants transpercent ma curiosité
    Et guident comme un co-pilote mes doigts redevenus lucides
    Sitôt frôlés les turgescents boutons de somptuosité.

    Si l’amour est une religion, le corps de la femme est son temple ;
    Son cœur, la source du bonheur ; son âme, sa grande prêtresse.
    Aussi mes frères, privilégions la beauté nue qui se contemple
    Quand la vestale vous fait l’honneur de devenir votre maîtresse.

    Tableau de Saeed Akhtar sur http:cliftonartgallery.comartistsaeed-akhtar .

  • Par le petit bout du microscope

    Par le petit bout du microscope

    Si bien que l’état observât au plus près nos concitoyens,
    Je ne fus jamais englobé dans leurs activités humaines.
    Je ne sais qui me préserva de ces mouvements mitoyens,
    Sans doute une porte dérobée dans mon esprit énergumène.

    N’ayant ni de chien ni d’enfant, j’échappe aux groupes familiaux ;
    Ayant arrêté ma carrière, je n’ai plus l’esprit d’entreprise ;
    Sans véhicule triomphant, je n’ai plus que mes godillots
    Pour marcher seul, là-bas derrière où je vais souvent lâcher prise.

    Cela ne date pas d’aujourd’hui mais c’est depuis ma tendre enfance
    Que je n’ai pas su m’intégrer ni même m’adapter au moule.
    Certes mon existence produit un isolement sans défense
    Mais je m’enthousiasme à mon gré du tapis que ma vie déroule.

    Illustration de Koren Shadmi sur https:www.korenshadmi.com .

  • L’aventure nue

    L’aventure nue

    L’aventure nue qui met les voiles, l’inspiration qui a bon vent,
    L’imagination attractive et le cœur vaillant, tous ensemble,
    Ouvrent une route où se dévoilent mille croisements captivants
    Vers un million de perspectives dans l’univers qui me ressemble.

    Puisque j’en suis le voyageur qui conquiert chaque découverte
    Jusqu’à en maîtriser l’essence qui alimente sa sagesse
    Même les récifs naufrageurs offrent une nouvelle porte ouverte
    Vers l’inattendu à ses sens toujours avides de richesses.

    Illustration de Rafal Olbinski.

  • Lorsque tout tourne autour de toi

    Lorsque tout tourne autour de toi

    Mes pensées tournent dans ma tête et ma tête autour de la Terre
    Et la Terre autour du Soleil et le Soleil… autour de quoi ?
    Je ne sais plus, je suis pompette à force de cerner le mystère
    De cet univers à merveilles et tous ses principes adéquats.

    Pourquoi ma conscience est placée au centre du nombril du monde ?
    Pourquoi ai-je cette impression d’une triviale immobilité ?
    Juste en fin de vie, remplacée dans cette moulinette immonde,
    Se terminera l’oppression d’une incompatibilité.

    Tableau d’Elena Vizerskaya sur http:bcr8tive.comsurreal-photo-manipulations-by-kassandra-vizerskaya .

  • La Patasola

    Par d’incroyables bonds prodigieux, malgré sa belle jambe unique,
    Elle traque et saisit ses victimes par ses bras aux griffes acérées.
    Son beau visage prestigieux vire disgracieux et cynique
    Et c’est trop tard ! D’un coup ultime, vous broie dans ses crocs resserrés.

    Vouivre, Méduse, Patasola, parfois la grâce de la femme
    Se retourne alors comme un gant et devient monstre légendaire.
    Quel que soit son apostolat, défiez-vous de cet être infâme
    Qui fait du chasseur arrogant un pâté dans son frigidaire.

    Reine autoproclamée de la forêt, la Patasola protège les animaux sauvages qui n’hésitent pas à se réfugier près d’elle quand rôdent les chasseurs. On dit même qu’elle connaîtrait leur langage. Elle efface les traces des bêtes poursuivies et s’affaire à égarer les chiens de leurs poursuivants. Il vaut mieux donc être accompagné du meilleur ami de l’homme si on la rencontre : la Patasola renoncera à attaquer en présence de cet animal béni le chasseur avisé qui renonce donc à partir en forêt sans lui.

  • Mon réseau de vies

    Mon réseau de vies

    Depuis mon premier pas sur Terre, j’ai déroulé mon fil de vie
    Qui s’est tellement embrouillé que les Parques s’en sont courroucées.
    Un méli-mélo salutaire à qui je devrai ma survie
    Jusqu’à c’ que leurs ciseaux rouillés s’en retrouvent tous émoussés.

    J’ai tellement tourné en rond, refais cent fois les mêmes erreurs
    Et noué mes vies en spirales comme l’araignée sur sa toile !
    La mort se fera du mouron lorsqu’elle verra avec terreur
    L’impossibilité virale de trancher net mon cœur d’étoile.

    Photo de Menina Roja Alfredo Palmero.

  • Le nid d’aigle des culbutants

    Le nid d’aigle des culbutants

    Voler sans quitter le sol, grimper sans escalader,
    Voguer sur des vagues vides et par les vents soutenu ;
    Immobile, sans boussole qui m’enverrait balader
    Et sans direction avide de me perdre dans les nues.

    Sur mon nid d’aigle isolé des soucis matérialistes,
    Je ne vis que d’air du temps et d’orages intentionnels.
    Ne soyez pas désolés si mon âme fataliste
    A choisi des culbutants † comme maîtres ascensionnels.

    (Tableau de Francisco Fonsca.
    † Le culbutant est une race de pigeons.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Les pieds dans l’eau

    Les pieds conservent la mémoire du temps où ils étaient nageoires
    Et le contact d’une eau bien fraîche en ravive le souvenir.
    Surfaces aux effets de moires d’élémentaires pataugeoires
    Se répandent en ondes revêches au moindre pas en devenir.

    La réflexologie issue de nos origines aquatiques
    Nous reconnecte à la matrice archangélique et infinie.
    Je le sens dans tous mes tissus et mon système sympathique
    Comme une ligne directrice reliée à ma kundalini.

    « Les pieds dans l’eau » sont synonymes de la détente et des vacances
    Comme si tout le corps se rebranche à la nature par ses eaux.
    « Se baigner », geste magnanime qui parle d’une muette éloquence,
    Est natif de la même branche que toutes les mères en réseau.

    Tableaux de Michele Poirier Mozzone.

  • L’immersion du corps astral

    Mon corps astral, fin psychologue, voyage sans papier-monnaie
    Car la traversée transparaît en impressions psychédéliques.
    Mes jambes à la « Vincent van Gogh » dans un décor « Claude Monet »
    Vont en substance chamarrée dans le pur marbre pentélique.

    Tandis que le reste du corps, dans la lumière ultraviolette,
    Se soustraits aux lois de l’optique pour des perspectives quantiques
    Dont la lumière s’édulcore comme l’oiseau à la volette
    Qui fond dans l’azur hypnotique d’une vieille photo argentique.

    Ne reste alors que cette image évaporée de l’antimonde
    Au moment même du passage de l’indescriptible frontière,
    Puis disparaît par le gommage du temps comme une trace immonde
    Vue au seuil de l’interfaçage entre l’esprit et la matière.

    (Tableaux d’Alexandra Djokic.
    Reprise du Reflets-Vers 486 « Avancer » du 29.06.2019

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.