Dès février, Dame Nature met son costume de printemps Et se plaît à distribuer premiers boutons en pouponnière. J’y reconnais la signature dans les bourgeons s’impatientant D’éclater et contribuer à lui fleurir sa boutonnière.
Je découvris, petit enfant, jeune ingénu, la clef des chœurs Qui était pendue au bahut et me narguait hors de portée. Mais mes parents, m’apostrophant, disaient que ces questions de cœur Ne feraient pas trop de chahut avant d’atteindre ma puberté.
J’allais plutôt sur mes vingt ans quand j’achetai la clef des rêves Que j’avais trouvée pour trois sous mais me semblait de qualité. Dès le premier jour du printemps. je l’ai utilisée sans trêve Pour m’envoler par en-dessous et par-dessus la réalité.
Je ne pensais pas à mourir quand j’ai trouvé la clef de l’âme ; Une espèce de passe-partout, un peu tordu mais efficace. Je ne me laissais pas nourrir ni de promesses ni de blâmes Mais en demeurant touche-à-tout, je sus me montrer perspicace.
J’ouvris les serrures des femmes, mon cœur connut ce qui l’affame. J’ouvris l’esprit des conquérants, mon cœur devint intempérant. J’ouvris les portes des Églises, le diable avait fait ses valises. J’ouvris enfin la clef des cieux et enfin je découvris Dieu.
Le roi des noirs, fier comme un coq, se pavanait avec sa dinde Mais il gueulait comme un putois quand elle lui posait un lapin. Ce tyran, fort comme un taureau, vit rouge à en devenir chèvre Quand sa gazelle aux yeux de biche quitta son vieil ours mal léché.
Le roi des blancs, fier comme un paon, étant lui-même un chaud lapin, Fut séduit par la fine mouche, car cette poule avait du chien. La louve, montrant patte blanche pour entrer dans la bergerie, Se montra douce comme un agneau pour lui tirer les vers du nez.
La tour faisait le pied de grue, l’autre roquait d’un tour de cochon, Le cheval sautait du coq à l’âne, le fou riait comme une baleine. Les pions, muets comme une carpe, autant myopes qu’une taupe, Se regardaient en chiens de faïence avec des yeux de merlan frit.
Mais revenons à nos moutons ; versant des larmes de crocodile, La reine blanche vit anguille sous roche, n’étant pas tête de linotte. Un jour, en pleurant comme un veau, elle prit le taureau par les cornes Et blessa cette peau de vache de roi qui soufflait comme un phoque.
Le roi blanc, vraie poule mouillée, s’enfuit et fila comme un lièvre Mais se fit prendre comme un rat et fut le dindon de la farce. Le roi noir dormait comme un loir, car il avait d’autres chats à fouetter, Et la reine, maligne comme un singe, lui apaisa sa faim de loup.
(L’inspiration de ce poème m’a demandé trois ingrédients indispensables : 1. le tableau de Chie Yoshii ; 2. le texte de Jean d’Ormesson « Le français, une langue animale » ; 3. la citation du joueur d’échecs Aaron Nimzowitsch « Ne tendez aucun piège pour le plaisir ! Ne jouez rien dans l’espoir que l’adversaire réagisse de façon stupide ! Prenez toujours pour acquis que l’adversaire va trouver le meilleur coup ! Ne jouez jamais de coup dans l’espoir que l’adversaire ne voie pas la menace ! Chacun de vos coups doit améliorer la position d’une façon ou d’une autre. » .)
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Toute une vie pour m’enseigner tout ce que l’homme doit apprendre, Pourtant il suffit d’une nuit pour transgresser ses ordonnées. Car mes rêves m’ont renseigné que lorsque je pense comprendre, Je ferme mon cœur à l’ennui d’une existence subordonnée.
Au fond des abysses profondes, dans l’éternelle obscurité, Viennent reposer les sirènes dont les yeux ont brûlé d’amour. Car il suffit d’une seconde pour mettre en insécurité Leurs jolies pupilles érogènes qui voient la lumière du jour.
Une histoire à dormir debout, l’amour d’une belle sirène Qui s’est éprise d’un marin déguisé en scaphandrier. Je tiens l’histoire d’un hibou qui l’a appris d’une murène Qui aurait pointé son tarin dans les eaux de Saint-Mandrier.
Elle prenait ses bains de boue, tranquillement, l’âme sereine, Quand la prenant pour un poisson surgit bientôt l’homme-grenouille. Comme il en connaissait un bout dans l’art de séduire une reine, Il lui offrit, à sa passion, tout le plaisir de sa quenouille.
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Il est onze heures moins le quart, buvons ensemble un dernier verre. À minuit nous repartirons vers notre univers à l’envers. Nous avons déjà un rencard, nous n’attendons que le feu vert Pour déployer nos ailerons et quitter la fin de l’hiver.
Lorsque, le soir, je jette l’ancre, amarré au port de la nuit, Rêves et vents gonflent mes voiles et m’entraîne auprès des sirènes. Plongeant dans l’encrier mon encre en soupirant jusqu’à minuit Elles m’élèvent vers les étoiles où brillent nos amours sereines.
Je n’ai jamais senti mon âme aussi fort que quand j’étais enfant Et je soulevais des montagnes de mes rêves vitaminés. J’ai grandi, cependant Madame, mon cœur fiévreux et triomphant Transmet encore à ma compagne, tout mon amour contaminé.
Dans le miroir, inversement, le recto devient le verso Mais le jour ne devient pas nuit et la raison n’est pas folie. Ainsi les bouleversements que nous apportent les verseaux, Qu’ils soient d’hier ou d’aujourd’hui, inversent la mélancolie.
Ainsi s’il se montre optimiste, dans les cas les plus pessimistes, C’est pour nous inventer du neuf en renversant les vieilleries. Ainsi s’il se montre enthousiaste, c’est pour opposer un contraste À ceux qui croient, dur comme un œuf, qu’on doit cesser les railleries.
Autant le secret de mon âme ressemble à l’âme de la Terre, Autant je sens dans ses racines y fleurir mon arborescence. Mon cœur ne connaît qu’un sésame : l’arbre de vie élémentaire Qui naît depuis mes origines jusqu’à mon souffle d’évanescence.
Ce soir, j’effeuillerai ton corps, je déshabillerai ton cœur Et je percerai ton esprit jusqu’à l’âme au-delà des sens. Puis je caresserai encore et j’embrasserai la liqueur Dans le puits de ton bec épris d’amour du feu de mon essence.
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Évidemment que le verseau, depuis longtemps, veut conserver Tous ses plans les plus ingénieux et ses trésors les plus précieux ! L’enfant qui naît avant-printemps, tous les savants l’ont observé, Est entraîné dès le berceau à forger ces buts audacieux.
Il étudiera la science qui lui donnera l’optimisme ; Il brûlera les vieilles lois, faisant du neuf avec du vieux. Il n’aura jamais la patience d’atteindre le perfectionnisme Mais il vivra de bon aloi et tant pis pour les envieux.
Lorsque je pense au labyrinthe des couloirs qu’emprunte mon âme Où chaque mur a des oreilles et dont les yeux pointent aux fenêtres, Mon troisième œil piste l’empreinte révélée par mon cœur en flammes Qui ressent l’amour sans pareil de mes aïeux qui m’ont vu naître.
« Désoxyribonucléique », ça rime comme une mosaïque D’âmes qui formeraient une chaîne dont le message se renouvelle À chaque formule magique que deux amants biologiques Tricoteraient avec leurs gènes pour s’mettre du plomb dans la cervelle.
Afin de donner du piment à ses aventures amoureuses, Monsieur Verseau doit inventer tout ce qui casse la routine. Sinon fondront les sentiments dans une ronde langoureuse Que seule une épouse enfantée égayera à coups de tétines.
Elle recherche évidemment comment exciter leurs amours Car, après la Saint-Valentin, il leur reste encore quelques nuits Pour s’affectionner galamment en s’entraînant au jour le jour Au son d’un tango argentin à faire valser leurs ennuis.
Saint-Valentin était en rage de savoir Cupidon en cage ; Pour lutter contre les naissances, on l’avait mis en pénitence. Aussi le quatorze février, on m’a dit que vous recevriez La clef pour ouvrir sa prison et disparaître à l’horizon.
Depuis des jours, j’entends la voix d’un petit ange qui susurre Lascivement à mon oreille qu’il voudrait bien venir chez nous. Sa voix revient à chaque fois et, dans le lit, elle me murmure De saisir l’occasion pareille pour aller baiser le minou.
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Lorsque les cœurs sont en hiver, qu’ils ont oublié leurs printemps, Juste un petit rayon d’amour suffit pour un petit bonheur Qui mette le corps à l’envers, la tête ailleurs, cheveux au vent. Et, pourquoi pas, un trait d’humour pour rire en tout bien tout honneur ?
Pour l’amour, il n’y a pas de règle, c’est inutile d’expliquer. Les règles sont à mourir d’ennui, au diable, les explications ! Alors soyons un peu espiègles, arrêtons d’être compliqués, Faisons l’amour toute la nuit pour jouir sans modération.
Tableau « Arlequin et Colombine » de Mikhail Pavlovich Bobyshov.
Pour votre dîner aux chandelles, je vous suggère le meilleur d’elle : Appétissants, je le confesse, comme le Rumsteak de ses Fesses. Pour l’entrée j’ai prévu un flan avec ses Bavettes de Flanc ; Pour l’entremets, une terrine avec du Flancher et de la Poitrine.
Gîte de Noix aux belles Cuisses avec des pommes vapeurs suisses ; Flambé pour que ça ravigote, un bon sauté de Plat de Côtes ; Et comme j’ai le monopole de Macreuse et Jumeaux d’Épaule, Je propose, pour vous mettre à l’aise, le summum de la Charolaise.
Comme je n’y connais rien en viande de bœuf, j’ai cherché pour vous au rayon boucherie et vous ai mis tous les morceaux en Majuscules.
Bloujine, or-d’ange ou d’indigo, je dois inventer des nuances, Je dois posséder d’autres sens, m’ouvrir à d’autres dimensions Ou redevenir un nigaud pour découvrir sans influence L’originale quintessence de la couleur des intentions.
Imaginer l’inconcevable réseau d’âmes effilochées Dans les immeubles empilés des métropoles gigantesques, C’est percevoir l’irrécusable cerveau de neurones accrochés À tous leurs gènes estampillés d’une origine titanesque.
Des chasseurs redoutables aux fines stratégies, Les matous impassibles, l’œil ouvert, attentif, Guettent la délectable proie et privilégient Tout ce qui est possible à l’instinct inventif.
Bien sûr, ils aiment autant les signes du zodiaque, Le giron des cancers, les poissons au berceau, Mais quand il fait beau temps, les matous démoniaques Ronronnent de concert en l’honneur des verseaux.
Parfois le poids des connaissances peut paraître comme un éléphant Dont les mémoires ancestrales ont connu les monts transalpins. Pourtant, quand vient la renaissance, l’inconscient s’élève, triomphant, Vers ses origines astrales où l’âme a planté ses grappins.
Quand l’esprit lâche les commandes pour se reposer de sa course, Toutes les mémoires remontent comme des bulles d’infinités Chargées des intimes demandes de mon âme qui se ressource Et se reconnecte à son compte pour causer aux divinités.
Lorsque s’envolera du sol ma quintessence immatérielle, Mes enfants verront mes oiseaux monter dans un bruissement d’aile. Moi, j’aurai laissé ma boussole pour une Ariane sensorielle M’emportant au-delà des eaux suivre le vol des hirondelles.
Aveugles et sourds, mes sens n’atteignent pas l’accès à la dimension Que seul l’amour peut concevoir car elle échappe à la matière. Mais afin que mon âme étreigne ce qui fera son ascension, Je chercherai à percevoir ma féminine antimatière.
Jolis bijoux en fruits de mer renforcent l’attrait des sirènes ; Après le charme de leur chant vient celui du plaisir des yeux. Jolies naïades, tendres chimères, l’océan vous a sacré reines Et le royal astre couchant en pleure un rayon soleilleux.
J’ai connu tout un tas d’enfers pavés de bonnes intentions Et je ne parle pas du pire qui ne me décevra jamais. En même temps, je n’ai qu’en faire ; désormais je fais attention À ne céder, pour un empire, aux dieux que l’on m’a déclamés.
Alors mes rêves me conduisent dans des paradis oubliés Où les ruelles sont pavées d’intentions roses et nacrées. Toutes ses portes me séduisent ; les bans qui y sont publiés Annoncent les plaies délavées dans un amour pur et sacré.
Photo d’une ruelle de San Gimignano en Toscane et en Italie.
Entre nous plus de controverses, arrêtons toutes polémiques ; Car le verseau n’est point puceau, il n’a que le cœur à l’envers. Que voulez-vous ? Sitôt qu’il verse quelques larmes, c’est la panique ! En effet, chaque soubresaut met son libre-arbitre de travers.
Heureusement juste une fois n’est pas coutume, évidemment. On n’est point sot d’être verseau, c’est juste un gage de qualité. Car il est fabriqué, ma foi, de tant d’amour suffisamment Qu’il est doté, dès le berceau, d’espoir et d’amicalité.
Décidément sans retenue, la belle Alice s’envoie en l’air Avec son amant chaud lapin dans une infinie volupté. La voici déjà, toute nue, qui disparaît dans l’oculaire Du faux miroir, glace sans tain, pour des plaisirs non occultés.
« Le plaisir tend vers l’infini quand l’amour tend vers la lumière ! » Ce n’est pas un matou matheux qui contredira l’expression. Aussitôt l’orgasme fini, il repart de source première Et c’est d’un bonheur comateux qu’en gémissent les réflexions.
Le regard de tes seins me trouble, tendre ingénue, tu m’hypnotises ; Tous mes sens restent confondus et l’image en a disparu. L’objet dont mon désir redouble revient plus fort car tu l’attises Et mon cœur d’hier morfondu revit dès que tu es apparue.
Souvent la nature dispose ses tubes de couleurs pour peindre Et n’a point besoin de chefs-d’œuvre pour nous montrer son savoir-faire. Que j’aime quand la Terre expose, tout simplement et sans se plaindre, Ses tremblements et ses manœuvres d’un art qui sait me satisfaire.
Photo de la Forêt de Bambous de Kyoto au Japon vitrifiée par le froid.
J’aime marcher à pas de loup dans l’âme des forêts gracieuses Et parfois surprendre un renard, une biche ou un écureuil. Car j’ai un peu le pied jaloux de mes réflexions silencieuses Et je m’estime bien veinard lorsque j’y rencontre un chevreuil.
Tableau « In the Woods at Georgenborn » 1932 de Gustav Cariot. Et je rencontre bien souvent les animaux que j’ai cités dans ma forêt d’Eschenberg car j’ai le pied léger à défaut de l’âme.
Dans la dernière ligne droite avant de déclarer son cœur, Monsieur, pour dévoiler son charme, devra quitter toute rigueur D’une jolie façon adroite qui, dans ses deux bras de vainqueur, Fera tomber, émue aux larmes, Madame dans toute sa vigueur.
Mais pour l’instant, ce n’est pas gagné ! Il faut soigner son caractère Car s’il veut tomber amoureux, il devra faire des concessions. Ne pas mettre la main au panier comme s’il était propriétaire Mais réciter de langoureux mots d’amour et sans digression.
Les entrées paraissent bien complexes par ceux qui m’y ont précédé Et dont l’agrément de passage est souvent lourd à acquitter. Je ne suis pas celui qu’on vexe par quelques sournois procédés Mais j’en deviens un peu plus sage qu’elle qu’en soit la moralité.
Photo « Entrée de la mosquée cathédrale de Saint-Pétersbourg » de Kristina Makeeva.
Des toits de Paris ardoisés, s’évadent les cœurs en prison Qui sont entraînés dans la mer de boulevards et de ruelles. Toutes ces tuiles entretoisées s’étirent jusqu’à l’horizon Et quand la nuit retombe, amère, l’immensité devient cruelle.
Mer de toitures, mon ennemie, mon tendre amour, ma douce amante, Ton charme m’aura apaisé dans trop d’après-midis intimes. Mer de charpentes, ma douce amie, jolie maîtresse si exigeante, J’ai encore le goût des baisers dans tes perspectives ultimes.
À peine sortis du berceau, tous les enfants originaux Découvrent un compagnon de jeux sous les traits d’un ange-gardien. Celui-ci, lui-même verseau, membre du club des marginaux, Lui donnera l’avantageux pouvoir de rire au quotidien.
Car le verseau vit plusieurs rêves adaptés quel que soit son âge. Si son côté introverti le pousse à être exubérant, Ses réactions vives et brèves façonnent un drôle de personnage Qui cherche un public converti à sa raison de vétéran.
Préparez votre sexe à piles afin qu’à la Saint-Valentin Toutes vos chances aboutissent à trouver le bon partenaire. Car il n’est rien qui horripile que se brancher en serpentin Et qu’un court-circuit anéantisse le courant de la caténaire.
Sept fois de suite il effeuilla, il dépiauta la marguerite, Sept fois de suite il retomba sur « elle ne m’aime pas du tout ! » Personne ne lui conseilla de vérifier (et ça m’irrite) Si un farceur n’lui avait pas truqué les fleurs un peu partout.
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Tant d’yeux ont capturé l’image de la cité de la lagune Que les places en sont délavées de la couleur de leurs regards. Les rues s’estompent en mirages, les maisons montrent leurs lacunes Et San Marco est enclavé parmi les souvenirs hagards.
C’est un verseau universel qui sait parler aux animaux. Il sait hennir comme un cheval, rire comme un âne et jacasser. Tous les langages l’ensorcellent, tant il s’amuse à demi-mots À conter fleurette aux cavales loin des étalons tracassés.
Monsieur transforme tout ce qu’il touche, les femelles sont en pâmoisons, Car il détient plusieurs cartouches qui n’ont aucun contrepoison. Madame embrouille tous ceux qu’elle aime, les mâles tombent comme des mouches Puis, elle met fin à leurs dilemmes en leur faisant du bouche-à-bouche.
L’infini hisse l’escalier alternant jours et contremarches Sans permettre d’en redescendre telle une ascension ironique. J’espérais qu’à chaque palier, la vie couronnerait ma démarche Mais elle n’a su que me prétendre vers une mort à sens unique.
Une nuit je suis descendu, bravant toutes sortes d’interdits Mais une horde de gardiens qui occupaient chaque le palier M’a dit qu’il était défendu de remonter au paradis Sans dénouer le nœud gordien scellé au cœur de l’escalier.
Photo de Jaroslaw Blaminski qui illustre un vieux rêve dont je me souviens encore.
La course infinie de l’hiver marque ma terre de repères Qui soutiennent mon ascension vers les connaissances ultimes. Comme la voix de l’univers qui me parlerait comme un père Et guiderait mes appréhensions sur mon prochain voyage intime.
Ce n’est pas encore le printemps mais bientôt la Saint-Valentin Et il va falloir décrasser tous ces vieux cœurs célibataires. Mais comme on a toujours vingt ans et que ce n’est pas si lointain, Les cœurs sont vite débarrassés des vilains plaisirs solitaires.
Les peintures mêlées de sable et de ciel, sur la mer, accoudés Sous les coups de pinceaux du vent font rire soleil et marées. Comme une cure indispensable à mon âme et mon corps soudés, Mon cœur s’ouvre comme un puceau à cette ingénue chamarrée.
Je ne sais pas qui a pris cette photo du Mont-Saint-Michel mais chapeau, l’artiste !
L’amour est l’énergie gigogne qui fait qu’un homme naît d’une femme Qui elle-même sort de la masse des descendantes de Lucy. Combien de choux et de cigognes, combien de roses nous acceptâmes Jusqu’à ce que ces enfants formassent une famille réussie ?
Plus que quelques jours à attendre pour mettre au point la sérénade Qui fera soupirer sa belle avec sa voix de galantin. Un refrain de paroles tendres, trois ou quatre fanfaronnades, Mais point de fausse note rebelle pour chanter la Saint-Valentin.
Quand le verseau tombe amoureux, sa vie demeure envisageable S’il arrive à s’épanouir sans s’étouffer dans cet amour. De nombreux baisers langoureux seront loin d’être négligeables Pour arriver à éblouir sa relation au jour le jour.
En dévoilant mon cœur à nu d’où coulaient les bleus de mon âme, Je l’ai un peu éclaboussée de la couleur de mes fantasmes. Je n’étais qu’un jeune ingénu dénudant sa première femme Mais elle ne m’a point repoussé et m’a fait découvrir l’orgasme.
Les arbres adaptent leurs coiffures selon les couleurs de saison Les oiseaux s’y trouvent repaire durant la clarté éphémère. Malgré le froid et ses griffures, ils ont établi leur maison Au tronc robuste comme un père, à la ramure comme une mère.