Catégorie : Les imagerimes

  • Les masques d’incompatibilité

    Les masques d’incompatibilité

    Jolis masques, toujours là, pour les rires et les larmes.
    L’un le regard entraînant, l’autre un regard perturbé.
    Moi, je navigue en eaux troubles, sous vos pavillons d’alarme
    Et je vais à la rencontre des chimères embourbées.

    Ô femmes aux deux visages, vous m’avez bien dérangé !
    Vous m’obligez à entendre le bonheur et le malheur
    Comme leurres indissociables d’un sentiment étranger.
    Vous ne savez pas choisir entre un froid et la chaleur.

    Tantôt la femme rêve à l’homme qu’elle aurait bien voulu être
    Et rejette de toutes ses forces ce corps dont elle est l’esclave.
    Tantôt la femme revêt ses appâts pour apparaître
    La plus belle des soumises dans l’intimité enclave.

    Femme qui rit, femme qui pleure, laisse tomber ces beaux masques !
    Ils te dérobent ton âme et te trompent sur ta nature.
    Jette-les, là, sur la route, montre-toi hors de ton casque,
    Ce n’est rien qu’un formatage bien plus pesant qu’une armure !

    Je sais bien que tu hésites entre masculin et féminin,
    Entre regret et astreinte, entre envie et désir.
    Mais c’est dans cet équilibre que tu trouveras enfin
    L’expression la plus exacte et ton cœur s’en ressaisir.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Vénus décoiffée

    Vénus décoiffée

    Souvent Vénus se fait femme pour s’incarner en humaine.
    Elle connait la souffrance et subit l’humiliation.
    N’y voyez ni perversion, ni futile phénomène !
    Si Vénus revêt la chair, c’est pour la conciliation.

    Si Demeter est guerrière, Vénus s’arme de ses charmes.
    Sa force est dans sa faiblesse, sa faiblesse est dans sa force.
    Ô Vénus tu as su faire, par tes rires et par tes larmes,
    Attendrir tes ennemis et enlever leur écorce.

    L’amour est une bataille qui ne connait pas de loi.
    Le vainqueur n’a rien gagné, le vaincu n’a rien perdu.
    La dualité, sans doute, est une œuvre à contremploi
    Qui s’établit dans l’entente en partageant les vertus.

    Aimer sans comprendre l’autre, c’est voué à un échec.
    Aimer et comprendre l’autre, c’est le début du succès.
    Aimer sans voir l’intérieur, c’est secouer le milkshake.
    Aimer et voir l’intérieur, c’est s’ouvrir tous les accès.

    Vénus, vous êtes, Madame, ce principe féminin
    Que j’aime de toute mon âme dans mon être masculin.
    Apprenez-moi à vous peindre, à vous écrire des vers,
    Je saurai gagner votre âme, Vous serez mon univers.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Mille Marseilles

    Mille Marseilles

    Dans leurs couleurs de pastels, blanches et azur alternées,
    Les ruelles jouent de l’ombre et de rayons contrastés,
    Puis se baignent de reflets des vaguelettes internées
    Dans l’Hôtel-Dieu du Vieux-Port dans un Mistral dévasté.

    De rues chaudes et de rues froides aux quartiers dépareillés,
    Des montées et des descentes comme des vagues mouvantes,
    Le paysage est planté dans la baie ensommeillée,
    Surveillé par la Bonne-Mère toujours fière et bienveillante.

    C’est la ville bleue d’azur, accordée au bruit de l’onde.
    Maisons aux façades blanches qui explosent dans l’écume.
    Ici les bleus sont légions et ils observent le monde
    Qui apporte ses couleurs que délave l’amertume.

    Ce creuset d’humanité aux milles sangs mélangés ;
    Les étrangers provisoires, les voyageurs de passage ;
    Certains y prennent racine, d’autres s’y sont arrangés,
    Leur cœur resté au pays, leur corps en affranchissage.

    Mille voix dans les ruelles, mille yeux sont à l’affût.
    Mille oreilles vous écoutent, mille mains pour vous nourrir.
    C’est la ville aux mille bras, la ville aux mille raffuts.
    C’est la ville aux mille vies ; il faut la voir, puis mourir.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’Ordre Bouddha

    L’Ordre Bouddha

    D’abord, Bouddha, c’est l’incompétence inconsciente ;
    Au tout début, il ne sait pas qu’il ne sait pas.
    Après, Bouddha, c’est l’incompétence consciente ;
    Après, ses yeux s’ouvrent et sait qu’il ne sait pas.

    Ensuite, Bouddha, c’est la compétence consciente ;
    Ensuite, ses oreilles s’ouvrent et là, il sait qu’il sait.
    Enfin, Bouddha, c’est la compétence inconsciente ;
    Enfin, il sait et tout arrive à ses souhaits.

    Des yeux très différents balancent sa vision.
    Le droit pour ses pensées, le gauche pour ses actions.
    Des oreilles différentes pour sa bonne audition.
    La droite pour entendre, la gauche pour l’attraction.

    Son nez est de travers, un précieux balancier.
    La bouche est déformée pour mieux apprécier.
    Le front est arrondi d’esprit quintessencié.
    Le menton accordé à l’écho nourricier.

    Bouddha, les yeux fermés, tournés vers ses désirs.
    Bouddha, les yeux ouverts, pour accomplir ses ordres.
    Bouddha à l’intérieur, pour rêver ses plaisirs.
    Bouddha à l’extérieur, pour l’amour du désordre.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’attente rallongée

    L’attente rallongée

    Allongée impassible, l’esprit, la tête ailleurs.
    Alanguie immobile et le cœur dans les rêves.
    Elle attend le moment qui sera son bailleur.
    Elle s’étend dans l’instant dans sa petite trêve.

    Elle a vidé sa tête dans le flot des pensées,
    Elle a puisé son cœur dans les eaux de Léthé.
    Aurait-elle oublié dans son âme offensée ?
    Aurait-elle laissé encore passer l’été ?

    Mais voici qu’Il arrive, du sang sur les mains.
    Le guerrier a livré sa dernière bataille.
    Il a tué celui qui barrait le chemin
    Et l’avait enfermée sous de hautes murailles.

    « Près de moi allongée, comme dans un miroir,
    Nous sommes différents, peut-être pas pourtant !
    On se regarde absent, les sens dans leur tiroir
    Imbécile confusion sans être trop important.

    Te laisserais-je ailleurs, toi que j’ai tant croisée ?
    Te laisserais-je absente, toi que j’ai tant aimée ?
    Te laisserais-je obscure, toi non apprivoisée ?
    Te laisserais-je sans moi, toi que j’ai essaimée ? »

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Hirondelle Tire-d’aile

    Hirondelle Tire-d’aile

    À tire-d’aile l’hirondelle livre l’été aux vents mauvais.
    Les sanglots longs bien monotones seront bien vite un souvenir.
    Fini le temps des bagatelles, on rentre sous le ciel de Beauvais
    Et on s’enlise dans l’automne pour ne plus jamais revenir.

    Où sont la vie et nos amours ? Étaient-ils tous aussi futiles
    Qu’il suffit de rentrer chez soi pour trahir ses rêves d’enfants ?
    Avant que se lève le jour j’ai entendu le coq versatile
    Saluer l’aurore trois fois et s’en aller ébouriffant.

    Oiseau de mort, oiseau de vie ? Je ne sais pas pour qui tu penches.
    Signe de deuil, signe de joie ? Je ne sais plus où bat ton cœur.
    Es-tu une horloge asservie, juste un coucou, une pervenche,
    Qui ne fait que marquer la loi et cumuler notre rancœur ?

    Ils ont tous repris leurs travaux les mêmes peines, les mêmes maux.
    Comme si après s’être réveillés ils reprenaient leur vie morose.
    Comme si, sortis du caveau, ils rentraient bien vite au tombeau.
    Pour eux, la vie émerveillée, ne vit que la vie d’une rose.

    Laissons l’horloge de la nature marquer le temps, marquer la mort.
    Laissons mourir notre présent peu nous importe jusqu’à demain.
    Demain est d’une autre peinture, laissons courir les matamores.
    Vivons l’éveil omniprésent vivons l’instant sur le chemin.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Lapinou

    Lapinou

    Tu m’étais apparu au tournant de ma course
    Pour aider les enfants au corps handicapé.
    Moi, sans rien en échange, je t’ai donné ma bourse ;
    Toi, ému par le geste, ton amour m’a happé.

    Tu as pris ta maison et l’as placée devant ;
    Juste là, devant moi, pour mieux m’accompagner.
    Et depuis ce jour-là, par tous les contrevents,
    Nous avons voyagé ensemble sans s’éloigner.

    Tu étais la conscience qui calmait mes voyages ;
    Aux passages périlleux, tu tremblais tout ton corps.
    Dans les pires virages, tu faisais l’aiguillage
    Qui me remettait vite sur les rails de l’accord.

    Puis un jour j’ai chuté et tu fus en vacances.
    À mon retour tu as veillé sur mon chevet.
    Dès lors c’est dans mes rêves que tu as eu la chance
    De me montrer l’ÉCHO et le parachever.

    Un jour je t’ai donné à la femme que j’aime.
    Non pas un abandon mais un lien consistant
    Qui unira nos cœurs d’un subtil stratagème,
    Liant nos destinées d’un amour résistant.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Roi-Hibou

    Le Roi-Hibou

    Juste après l’équinoxe, le hibou est ravi.
    Quand les nuits se rallongent, son domaine s’étend.
    La nature se recouvre d’un obscur préavis
    Pour offrir aux nocturnes un terrain compétent.

    Ils sont tous à la fête, les chouettes et les grands ducs
    Pour célébrer le culte des oiseaux de la nuit.
    Du haut de son grand chêne, survolant l’aqueduc,
    Le hibou récupère son royaume de minuit.

    Ses grands yeux d’oiseau-phare guideront les nomades
    Et tous ceux qui auront besoin d’être éclairés.
    Sa majesté de l’ombre sonnera la chamade ;
    Elle est gardien de nuit ; ainsi, vous lui plairez.

    Entendez-vous le son de ses hululements ?
    C’est pour vous inviter le soir à ses banquets !
    « Hou Hou, où êtes-vous ? » dit amicalement
    Votre ami le hibou ; vous lui avez tant manqué !

    Quelle belle saison quand arrive l’automne !
    Quand les feuilles s’envolent et la nature s’endort !
    Et tandis qu’on entasse aux greniers autochtones,
    Le Roi-Hibou referme la boîte de Pandore.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Bye-bye Amarilla

    Bye-bye Amarilla

    C’est sa dernière apparition, gardez-la bien dans vos mémoires !
    Elle nous tire sa révérence, se transforme en rêve accouché.
    Mais il faut mourir au présent, il faut bien fermer les armoires,
    Mettre les souvenirs sous clef, laisser le soleil se coucher.

    Dernier coup d’œil, dernier regard, dernier reflet, dernière larme
    Blessent mon cœur d’une rancœur qui envahit tout mon espace.
    Baisers volés, baisers donnés, l’amour profond sonne l’alarme
    Et mon corps tremble comme la feuille qui virevolte au vent qui passe.

    Premières pluies déjà commencées, nuages lourds, nuages noirs !
    Courants polaires en renfort ont écrasé la résistance.
    Les thermomètres changent de camp, les baromètres au laminoir !
    Je me sens tout abandonné, le cœur trahi, le corps en transe.

    Ce n’est pas une guerre perdue, juste une bataille, n’en parlons plus !
    Elle va fuir loin dans le sud, lancer un appel empoignant :
    « Peuples du nord, n’ayons pas peur, ayons confiance, il a bien plu !
    Sur tous les fronts dans tous les cœurs, je serai là accompagnant ! »

    J’ai rêvé d’elle, juste vêtue de quelques rayons de soleil.
    Illuminée de mille feux, elle était nue, le corps cendré.
    Me croirez-vous si elle m’a vue ? Assurément, c’était pareil
    À l’écho de mille soleils quand elle m’a dit « je reviendrai ! »

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Vénus en Jaune

    Vénus en Jaune

    Ma Vénus a rajauni après nos millions d’étreintes.
    Sur sa peau parcheminée, je lui écris mes poèmes.
    À ses mains aux doigts frisés, je fais de belles empreintes
    Et son sourire illumine tous nos beaux jours de bohème.

    Elle aime jouer du phallus qu’elle brandit comme un plumeau
    Avant de peindre l’amour brossé à même la bouche.
    Moi, j’ai besoin d’encrier pour y tremper ma plume au
    Plus profond ou juste au bord pour atténuer la touche.

    Vénus adore se pencher en montrant bien haut son cul.
    Elle adore les surprises surtout quand elle est éprise.
    Moi, j’en appelle au génie, pour en être convaincu,
    Car les meilleures positions doivent être bien apprises.

    Imaginez la bagnole : une belle américaine !
    Mettez-vous à l’intérieur, ressentez-en la puissance !
    Effleurez juste un bouton pour sentir vibrer la chaîne
    Du piston à mille temps du moteur magnificence !

    Vénus est restée très jaune, pas besoin de garantie !
    C’est un modèle ancestral qui n’est jamais démodé :
    Stradivarius de l’amour, un spécimen pressenti
    Qui transmet l’amour à deux dans des rythmes accommodés !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Mon vaisseau Chaotique

    Mon vaisseau Chaotique

    Mon vaisseau est vertical, il est fait pour l’ascension !
    Il n’a pas de marche arrière, même pas de direction.
    Il monte, c’est tout ce qu’il sait faire, tout droit et sans dissension,
    Suivant sa géodésique sans la moindre correction.

    Il était bien mal parti, une erreur de stratégie
    L’avait jeté dans le vide, dans les grandes profondeurs.
    Mais il a su remonter, sans la moindre tétraplégie,
    Après des réparations, juste cabossé aux rondeurs.

    Il a un nouveau moteur, il carbure au cœur pur !
    Un mélange d’amitiés, de partage en compassion !
    Guidé par le voyageur comme une action de trempure,
    Comme un levier d’Archimède dans une étrange passion.

    Aux rouages abîmés, la culasse déformée,
    Les trains-avant réparés par des tiges métalliques.
    Mais il a su se guérir et a su se conformer
    À sa nouvelle épopée très antimélancolique.

    Il a le don de parole et s’adresse au pilote
    Comme un vrai navigateur, par le langage du cœur !
    Si vous croisez son chemin, embarquez dans sa roulotte,
    Le voyage est incertain, mais l’objectif est vainqueur !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Ma belle endormie

    Ma belle endormie

    J’ai attendu que tu dormes pour faire ma déclaration
    Car je suis un peu timide et j’ai peur de t’offenser.
    Mais je ne suis pas un lâche ! Après ma préparation,
    Je prendrai tout mon courage parmi toutes mes pensées.

    Je sais bien ce que tu souhaites ; tu veux être ma conquête !
    Je sais aussi que tu espères que je sois ton chevalier
    Qui brave mille batailles jusqu’au terme de sa quête
    Pour t’avouer sans ambages que je suis ton cavalier !

    Une femme est un cadeau, le plus beau, le plus exquis.
    Et lorsqu’elle me dit « je t’aime », je suis alors transporté
    Vers le paradis terrestre, une extase de whisky,
    Qui m’apporte mon ivresse et qui passe à ma portée.

    Je vois bien que tu t’animes à mes paroles esquissées.
    Je vois dans tes yeux fermés que c’est ce que tu attendais.
    Et dans le creux de ta bouche, dans tes lèvres déplissées,
    J’entends le « oui » sur ta langue qui est en train de transcender.

    Mais maintenant tu t’éveilles et mon cœur bat le canon !
    Je tremble de tous mes membres et je traverse l’effroi !
    Alors je te dis « je t’aime, je veux sur mon gonfanon
    Écrire que tu es ma reine, et que moi, je suis ton roi ! »

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Bandes squirelles

    Bandes squirelles

    Échappé des forêts de ma bibliothèque,
    Cet écureuil espiègle m’a toujours enchanté.
    Je passais mes journées dans les pays toltèques
    À courir l’aventure d’envies impatientées.

    Il revenait toujours avec quatre noisettes,
    Toujours très affairé sur l’alimentation.
    Moi, je partais sans vivres et parfois en chaussettes
    Dans la jungle étouffée de mon habitation.

    J’ai dû apprendre à lire en voyant les images ;
    Puis, petit à petit, dans les bulles aussi.
    À l’époque on disait « c’est de l’enfantillage !»
    Mais j’étais très têtu et mes livres ont grossi.

    Je me souviens des jours lorsque j’étais malade
    Où ma mère m’apportait toute ma collection.
    Et je passais mes fièvres lisant à la régalade
    Les histoires où j’étais le héros de l’action.

    Lorsque vous me verrez un album à la main,
    Vous saurez que ce n’est pas gaspiller mon temps.
    Je nourris tous mes rêves d’aujourd’hui et demain
    Et je continuerai sur ce chemin montant.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Femme que j’adore encore

    Femme que j’adore encore

    La fille en rouge me trouble, suis-je moi-même aussi flou ?
    Elle me regarde d’en-haut et je suis à ses pieds !
    Je suis né sur cette terre, me croyez-vous un peu fou ?
    Vous avez raison, j’espère, car ce monde ne me sied !

    La seule valeur sur terre, celle qui me donne l’espoir,
    C’est la valeur féminine qui colore mon chemin.
    Une touche si intime que j’ai peur de recevoir
    Mais qui me rend magnanime et prépare mes lendemains.

    Femme, je vois ton regard si pesant et si intense,
    Comme si tu attendais de moi de ta propre liberté !
    Si j’ai grandi, Ô ma dame, pour atteindre l’acceptance
    C’est que tu es à mon âme le fruit de ma puberté !

    J’ai tiré toute ma flamme de mon orgueil mesuré,
    Sans jamais atteindre l’âme de ma chère Dulcinée !
    C’est comme un retour de flamme que tu m’imposes, capturé
    À l’essence de ton feu où je me suis calciné.

    Ton sexe faible précieux en sera plus radieux !
    Tu n’auras point de remord, à ton cœur je crois encore !
    Pour mieux te l’apprécier, vois, je me fais dispendieux
    De vers à peine murmurés dont je me fais ton Pandore.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’évasion bretonne

    L’évasion bretonne

    Ces voyages intemporels me nettoient en profondeur.
    Éloigné de mes racines, mon cœur se retrouve nu.
    Détaché de ma chaumine, les paysages émondeurs
    Enlèvent mes branches inutiles et je m’y sens bienvenu.

    J’aime les côtes bretonnes avec ses rocs de granite
    Et les landes désertiques avec ses vents d’occident.
    Mon cœur se gonfle des eaux de toutes ces pluies bénites,
    Mon âme prend son envol quelquefois par accident.

    C’est le son des cornemuses, des binious et des bombardes
    Qui m’a transporté au pas des costumes folkloriques.
    J’y ai vu de belles dames, des artistes et des bardes
    Dans des parades de fêtes de ce pays d’Armorique.

    La chopine et le chouchen, et tous les cidres fermiers
    Ont enchanté mes papilles dans les villages isolés
    Où ma tendre Gwendoline m’a aimé sous les cormiers
    Dans son corps armoricain à la coiffe auréolé.

    Jusqu’à la pointe du Raz, j’ai cherché l’extrémité
    De ce pays sans frontières et bien au-delà des mers.
    Les messagers de Neptune, sur les côtes illimitées,
    Me rappellent ces histoires et leurs amours éphémères.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La bourrée amoureuse

    La bourrée amoureuse

    Une bourrée à deux, juste pour commencer.
    Laisser parler le corps, comme un ambassadeur.
    On n’ose pas parler, on ne fait que danser.
    Peut-être lancer la main d’un geste baladeur…

    Chacun attend que l’autre ose enfin lui répondre,
    Chacun attend l’écho d’un cœur apprivoisé,
    Chacun attend la main, celle qui fera fondre,
    Chacun attend les cœurs qui vont s’entrecroiser.

    L’amour c’est la bataille qui demande d’oser !
    L’homme veut conquérir, la femme, être conquise.
    C’est dans le choix des armes, qu’il saura bien doser.
    C’est dans ses protections, qu’elle sera exquise.

    On s’effleure la main, on se sourit un peu,
    On regarde les yeux, on lit dans ses pensées,
    On murmure à l’oreille, on cesse d’être pompeux
    Et lentement on baisse la garde compensée.

    Puis la danse finie, on reste encore un peu,
    On va s’offrir un verre, on va laisser son cœur
    Exprimer librement les désirs sirupeux
    Et on va s’embrasser d’un plaisir forniqueur.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Madame Coucou

    Madame Coucou

    À son air courroucé, on la devine ivre
    De colère ou de rage ou de viles intentions.
    Car Madame Coucou n’a pas de savoir-vivre ;
    Elle cherche à voler une autre habitation.

    Elle pond ses ouvrages dans le foyer des autres.
    Un cadeau pensez-vous ? Vous n’y êtes pas du tout !
    Car sa création va éliminer les vôtres,
    Aussitôt l’œuf éclot, elle fait le vide partout !

    Car Madame Coucou est une concurrente !
    Elle cache ses œufs dans plusieurs autres nids.
    Vous pensez nourrir votre famille apparente
    En réalité vous nourrissez l’ennemie.

    Elle se dit poète, écrivaine ou artiste,
    Elle met dans vos œuvres toute sa litanie.
    Mais sa vraie volonté est bien plus égoïste :
    Elle veut vous écarter et cherche l’avanie.

    Mais voilà, elle est faible et n’a pas le talent
    D’élever sa portée par le canal du cœur.
    C’est pourquoi j’ai pitié sans être ambivalent
    Mais je n’accepte pas les volatiles truqueurs.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Madame Gémominette

    Madame Gémominette

    Les chiens aboient, les années passent ; la vie s’enfuit, les amours passent.
    Ses traits s’affinent et ses cheveux ont raccourci, plus audacieux.
    Le regard dur de ses beaux yeux mais toujours cet éclat précieux.
    Et sa bouche, plus prononcée, est éternelle et elle embrasse !

    Son nez s’est un peu agité. Nez de sorcière ? C’est affolant !
    Nez en trompette ? Un peu musqué ? Serait un masque dissimulé…
    Il est dressé comme une antenne, il est coquin, affriolant !
    Il sait sentir, passionnément, dans sa peinture, tout flammulé !

    Œil droit si froid et si intense ! Œil droit qui parle en silence !
    Œil gauche tendre qui sait aimer ! Œil gauche qui pense avec le cœur !
    Pourquoi ses yeux sont différents ? Je ne sais quelle ambivalence
    Nourrit son âme dans cet écho si étrange et si arnaqueur !

    Sa beauté n’est pas éclatante. Juste esquissée, rien n’est transmis !
    Sa vraie beauté, c’est au-delà de son regard qu’elle est nichée.
    Ce n’est qu’un masque, évidemment ! Un simulacre d’anorgasmie !
    Mais quand l’amour est démasqué, alors on cesse de pleurnicher.

    Fille du vent et de l’écho, ton cœur est grand, ton cœur est beau !
    Si l’amour souffle dans ton corps, tu t’abandonnes sans un remord !
    Buste glacial, cristallisé saura éclater en lambeaux
    Par la caresse d’un baiser, au-delà de la petite mort.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Paris, ville lunaire

    Paris, ville lunaire

    Paris, la ville lumière, mais aussi cité lunaire.
    Quand j’observe ses quartiers, la lumière est contrôlée.
    Une étrange sensation, parmi tous ces luminaires,
    Me provoque un vrai vertige où je me sens enrôlé.

    Des quartiers de pleine lune aux ruelles animées,
    Ou lumières décroissantes où la tour touche la nuit,
    Ou lanternes en croissance du sommeil des opprimés,
    Ou quartiers « Nouvelle Lune » dans le soleil de minuit.

    Moi, je suis à Notre-Dame et tout tourne autour de moi !
    Dans ma petite île vieille, je regarde l’infini
    Dans le fleuve du Léthé que je traverse en émoi.
    Sur mon bateau immobile, mon destin se définit.

    Et les belles parisiennes fleurissent toutes au printemps.
    Les parisiens en colère se reposent en été.
    Mais quand l’automne résonne tout s’agite juste à temps
    Et l’hiver couvre de rides même les eaux du Léthé.

    Toutes ces lumières fusent, hypnotiques et décalées.
    Elles troublent ma vision et veulent me formater.
    Ce sont des fausses lanternes qui mentent et font avaler
    Un programme démoniaque pour tous les ânes bâtés.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le mystificateur

    Le mystificateur

    Maître de l’illusion, tous tes dés sont pipés !
    Tu mêles tromperie, prestidigitation !
    Un escroc de l’écho où tu t’es agrippé,
    Un ordre mystifié ; désorganisation !

    Tu crées des illusions et te trompe toi-même.
    Tu projettes sur d’autres tes mauvaises intentions.
    Ton public imposé à tes lèvres sémèmes
    Te renvoie un écho qui t’égare en tensions.

    Tu traverses aujourd’hui un chaos indécis
    Mais qui va t’obliger à la confrontation.
    Entre sécurité, rêves et ambitions,
    Il te faudra choisir l’équilibre imprécis.

    Tes mensonges vitaux vont être démasqués.
    La vérité bientôt apparaît au grand jour.
    Mais tu trouves courage à quitter ta mosquée
    Et tu apprends à vivre l’inopiné séjour.

    La route du fakir est mauvaise à ton corps !
    Ta propre peur du chaos t’a mené à tricher !
    La confiance invisible guidera tes accords ;
    Tu ressèmes de l’ordre dans ton cœur défriché.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Venus qui rêve

    Venus qui rêve

    Après l’acte sexuel, Vénus dort profondément.
    Elle rêve de peinture et de ses impressionnistes :
    Couleurs vives de Van Gogh qui brillent intensément,
    Dégradés doux de Monet jusqu’aux plus perfectionnistes !

    Et puis les images s’allument et le songe est commencé.
    Elle se prend pour un « comics », une pin ’up de papier.
    Elle part pour l’aventure dans des amours élancées.
    Elle rêve au capitaine et ses mille et un guêpiers.

    Sur les monts de ses mamelles, aux sommets des mamelons,
    Ils s’abreuvent de son lait et leurs cœurs sont enjoués.
    Puis ils pénètrent dans les grottes aux effluves de melon,
    S’arcboutant au clitoris, redeviennent des jouets.

    Dans les allées sexuelles de la vulve imaginée,
    Ils atteignent le point « G » et découvrent ses secrets.
    Puis les tremblements de terre les envoient s’invaginer
    Profondément dans l’extase dans des camaïeux de craie.

    Quand la planète fontaine ouvre son passage étroit,
    C’est l’éruption des plaisirs qui les éjacule au jour.
    Ils reprennent le chemin des étoiles et des détroits
    Et puis Vénus se réveille pour encore faire l’amour.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Vénus par derrière

    Vénus par derrière

    Cinq souvenirs éternels sont gravés dans ma mémoire :
    La beauté de son regard, enregistrée par mes yeux ;
    Le murmure de ses lèvres, aux oreilles de l’armoire,
    Celle sise au fond du cœur de mes souvenirs précieux.

    J’ai toujours le goût en bouche de ses lèvres et de sa langue,
    De ses saveurs délicates sur tout son corps étendu.
    Mais le plus ancré de tous, c’est cette odeur qui me manque :
    Le parfum du sexe tendre, cet arôme défendu.

    Lors de nos préliminaires, je sentais l’enchantement !
    La moindre de mes caresses lui déclenchait le désir,
    Effleurer son mamelon provoquait gémissements,
    Toucher son petit bouton la détonait de plaisir !

    Mais ce qu’elle aimait le plus, c’était se livrer au sexe,
    Couper son flux de pensées, déconnecter son esprit.
    Alors elle baissait la tête en position circonflexe
    Et me présentait son cul, chef unique et très épris.

    Tout changeait en cet instant dès que sa bouche verticale
    Me parlait par sa fragrance qu’entendaient tous mes cinq sens.
    Pour lui donner la parole, mon pénis très amical
    La pénétrait par derrière dans le feu de son essence.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le cœur migrateur

    Le cœur migrateur

    Leur cœur est attaché à plusieurs paysages ;
    Au rythme des saisons, ils changent de logis ;
    Quand la terre se réchauffe, vers le nord ils voyagent
    Et quand les jours s’affaissent, ils font sudologie.

    Leur cœur a deux racines, leur vie fait la bascule ;
    Ils ne trahissent pas ni le sud, ni le nord ;
    L’équilibre est vital pour leur biomolécules ;
    C’est l’écho de leur vie, une source sonore.

    Leur cœur est un nomade, il aime plusieurs fois ;
    À chaque battement, il s’attache à sa terre ;
    À l’autre battement, il repart toutefois
    Vers un autre foyer sans faire de mystère.

    Cruel cœur migrateur, fais-tu souffrir la terre ?
    Fais-tu pleurer la mer que tu as délaissée ?
    Fais-tu désespérer le soleil d’Angleterre ?
    Sèmes-tu le malheur là où tu es passé ?

    J’ai le cœur voyageur et j’ai plusieurs contrées
    Où la course du temps me transporte à mon port.
    Je suis fidèlement la route qui m’est montrée
    Mais je reviens toujours là où est mon support.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La plus jaune des fées

    La plus jaune des fées

    Effet jaune à trois mains, tu me tiens en émoi !
    La fée jeune odalisque attachée au sérail,
    Fée jongleuse, oiseau tendre, tu es proche de moi ;
    Reflets dans les méandres à la coiffe corail !

    Tes messages insolites que tu lances au hasard
    Dans tes sphères magiques sont liés à ton art.
    Leurs circonvolutions ressemblent à un Bazar
    Où je puise ma source, guidé par mon sonar.

    Chacun vit dans sa bulle dans la course étoilée
    Du mouvement dansant dans ces mains trinité.
    Je remonte et descend dans un but dévoilé
    Au fur et à mesure dans mon humanité.

    Parfois je me retrouve dans ta coiffe ondulante.
    Filets d’or qui me charment et me nimbent d’azur !
    Je m’y charge d’essences aux senteurs ambulantes
    Et puis je redescends débordant d’embrasure.

    Tu me suis du regard de la mère à l’enfant
    Dans un geste d’amour juste au bout de tes doigts
    Qui réveille mes sens d’un écho triomphant
    Que je transmets alors avec mes pattes-d’oie.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Vénus primevère

    Vénus primevère

    Elle avait cette habitude de s’étendre sur son lit,
    Laissant ses pieds sur le sol, à demi agenouillée.
    Puis, elle écartait ses jambes, m’incitant à l’hallali !
    C’était sa façon sauvage de se faire enquenouiller.

    Elle savait me surprendre et savait très bien jouer
    Aux jeux des amours coquines, c’était là tous son plaisir !
    Les positions libertines la rendaient toute enjouée
    Et sa manière de faire m’obligeait à me ressaisir.

    Elle était très inventive, je n’ai pas connu un jour
    Où elle n’ait pas procréé, une position d’amour.
    Je dois bien le reconnaître, de la cuisine au séjour,
    Nous avons, toutes les pièces, baptisées de nos mamours.

    Cette femme aux deux visages savait comment me parler :
    De ses yeux ou de ses seins, je ne savais où lorgner,
    De sa bouche ou de sa vulve, je ne savais où baiser,
    De son nez ou son nombril, je ne savais où humer.

    Cette femme est au physique ce que l’amour est à l’art !
    Si mes rimes sont un peu riches, c’est à elle que je le dois !
    Elle a su ouvrir mon cœur et mon goût du papelard.
    J’aime lui tremper ma plume ou le faire avec les doigts.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les Rois Mages

    Les Rois Mages

    Trois rois se sont approchés guidés par la belle étoile.
    Celle qui devait annoncer que leur prophète était né.
    Parcourant dans la nuit brune, le vent soufflant dans les voiles,
    Leur route autour de la terre, dans leur barque carénée.

    L’un était venu d’Afrique, l’autre d’Asie orientale,
    Le troisième était issu de la branche occidentale.
    Ils ont su se regrouper toujours l’œil sur la nova
    Pour aller saluer le fils unique de Jéhovah.

    Tous trois chargés de présents, des cadeaux dignes d’un roi :
    L’or pour faire une couronne, une galette des rois ;
    L’encens pour embaumer l’âme et purifier le corps ;
    Et la myrrhe consacrée à l’écho du bon accord.

    Ils entrèrent dans la maison, trouvèrent l’enfant et Marie,
    Se sont tous trois prosternés, recueillis, pour l’adorer.
    Et puis ouvrant leurs trésors, adaptés au gabarit,
    Ils le consacrèrent roi d’une renommée dorée.

    Puis, ils se sont séparés, en emportant le secret
    De l’identité du fils qu’ils venaient de retrouver.
    Ils ont gagné leurs pénates en demeurant très discrets,
    Ils ont créé leur légende que Dieu leur a approuvée.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Bien loin du Titicaca !

    Bien loin du Titicaca !

    Bien loin du Titicaca, bien loin du Machu Pichu,
    Dans la cordillère des Alpes, on est bien dans nos forêts.
    La marine nationale sur nos lacs est infichue
    D’empêcher que nos richesses soient sans cesse comparées.

    Les vrais habitants ruminent, les vaches à chocolat au lait.
    Tandis que les trains rapides restent éternellement à quai.
    Et s’il n’y a pas de tempête aux lacs bordés de saulaies,
    C’est pour cela qu’on demeure inflexibles sur nos acquêts.

    Même les petits villages vivent la neutralité !
    Drôle de confédération où trônent les coffres forts…
    « Motus et bouche cousue » et confidentialité
    Servent à la loi du silence et c’est bon pour le confort.

    « Vous qui passez sans me voir », n’observez pas mes valises !
    C’est tout à fait anonyme, juste du linge à laver !
    Mes copains les douaniers m’ont indiqué les balises
    Que je n’ai plus qu’à pister pour aller les enclaver.

    L’imagination végète et les langues sont variées.
    Que ce soit en tradition ou aussi en religion.
    Même les vaches mugissent en sons désappariés
    Mais loin de toutes légendes, on se gare de la contagion !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Chacun son chat

    Chacun son chat

    Une petite bête qui se couche sur moi
    Et qui cherche tendresse et ne sait quel émoi !
    Un amour instinctif qui réclame caresses,
    Un amour protecteur d’une douce paresse.

    Tu refuses de manger ton repas préféré
    Tant que je n’ai pas flatté ta douce robe de laine.
    Tu bois uniquement dans ton pot référé :
    Dans ce pot du bambou que je gorge d’eau pleine.

    Quand je sors, tu me guette et tu dardes l’oreille ;
    Quand je rentre tu m’accueilles juste derrière la porte.
    Ton plus précieux jouet à nul autre pareil :
    Un ruban élastique, tout le reste peu importe.

    Tu n’es pas un morfale, tu n’es pas un voleur !
    Si je laisse à portée n’importe quelle denrée,
    Tu viens curieusement en respirer l’odeur ;
    Ça suffit à ton goût et j’en suis dégenré.

    Quand je vais m’allonger sur mon lit un moment,
    Tu accours où que tu sois au son des couinements
    De mon sommier de bois et, pour lire un roman,
    C’est presque chimérique sous tes ronronnements !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les sœurs écho logique

    Les sœurs écho logique

    « Que j’aime à faire apprendre ce nombre utile aux sages ! »
    C’est toute leur passion dans leur beauté cachée.
    Les deux sœurs sont loufoques, reines du cabossage ;
    On les croit folles à lier et l’esprit entaché.

    Elles se sont glissées dans votre arithmétique,
    Nombres pairs ou impairs font leur dualité.
    Même à partir de rien, elles se font prophétiques
    Et recréent l’univers dans sa réalité.

    Elles font souvent peur par leurs charmes étranges
    Et surtout leurs calculs qui sont si compliqués !
    Mais quand elles dessinent et inversent l’orange,
    Les lois de la nature paraissent inappliquées !

    Mais si votre raison échappe à leur intime,
    Sachez que la logique est ce concept immonde
    Qui est le mieux partagé puisque chacun estime
    En avoir reçu plus que le reste du monde.

    Il est déconseillé de croiser leur allée :
    Avant de s’endormir ; après un repas riche ;
    Si on est sûr de rien car cela ne ferait
    Qu’aggraver les problèmes et permettre la triche.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’exercice physique utile

    L’exercice physique utile

    C’est un exercice utile, une nécessité physique.
    Un besoin de l’existence de se fondre dans la matière.
    Un corps pour tout contenant pour recréer la musique
    Que l’écho a envoyée pour ma destinée entière.

    Juste une bouteille vide pour y contenir mon âme,
    Un pot pour y recueillir mes tourments et tous mes maux.
    Une pomme pour ma chair et pour complaire à ma flamme.
    Ils sont tous trois mes symboles si infinitésimaux.

    Je ne suis pas venu vivre une vie si dérisoire !
    Je n’avais pas trop d’attrait ni de charme étonnant.
    Mais cet écho qui m’habite n’en est nullement accessoire.
    Peu m’importe si le sens est peu ou prou détonant !

    Je n’ai pas à arbitrer la qualité de mon rôle,
    Mais je dois l’exécuter du mieux de ma prestation.
    Je n’ai pas tout le recul pour comprendre les paroles,
    Mais je m’attache à ma vie, à mon interprétation.

    Je suis là pour quelque chose dont je n’ai pas à rougir,
    Comme la bouteille vide et ce pot insignifiant.
    Ils sont là pour contenir l’élixir qui va surgir
    De l’amour de cette pomme dans un écho tonifiant.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Alpha et Omega

    Alpha et Omega

    De l’Alpha à l’Oméga, ce moment d’éternité,
    L’homme va le retrouver à la fin de sa journée.
    Si le « A » est création, la joie dans l’humanité,
    Alors l’ « Om » est rédempteur là où l’homme a séjourné.

    La fréquence vibratoire qui nous fait sentir l’écho,
    Fait ressentir la présence d’un flot de sérénité.
    Sachons être reconnaissants de pouvoir payer l’écot
    De ce que nous possédons et de notre identité.

    Permettons à tout le corps d’entrer dans la vibration
    À la fréquence divine qui résonne dans chaque homme.
    Ce mouvement qui modèle est l’autoréparation
    Qui rayonne dans tout l’être en résonance du « Om ».

    L’ « Om », c’est l’envie du divin, la paix dans cette quiétude,
    Une simple humilité, un espoir dans l’anonyme.
    La foi de celui qui croit, toujours en exactitude,
    Une maîtrise de soi d’un service magnanime.

    L’« Om », c’est le renoncement, l’obéissance naturelle,
    L’amour dans la plénitude, l’amour dans son amplitude.
    L’ « Om », c’est aussi le « Shalom » dans la paix intemporelle
    Qui nous éloigne des désirs, nous relie en gratitude.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Train helvète

    Le Train helvète

    J’aime beaucoup les trains suisses ; ça monte ou bien ça descend !
    L’ingénieur était loufoque quand il a tracé ses plans !
    Pourquoi construire en montées, c’en est presque indécent !
    Si j’étais leur architecte, j’aurais fait mon métaplan !

    D’abord, mettons des dentelles, sur les monts, c’est plus joli !
    Et puis j’y mettrais du rose, le vert c’est trop monotone !
    Je réchaufferais les lacs, n’en déplaise à ma folie,
    Parce que pour prendre un bain, j’aime la chaleur teutonne !

    Je donnerais du café à manger à toutes les vaches
    Et j’aurais à déjeuner un petit café au lait !
    Pour le meilleur chocolat, une négresse cravache,
    Pour les mener dans les prés, sur un air Olé ! Olé !

    Après je vide les coffres et je transforme les banques !
    Désormais elles renferment tous les trésors de l’amour !
    Voulez-vous vos lingots d’or en bisou de saltimbanque ?
    Brûlons ces foutus billets mais dans un grand feu d’humour !

    Et pour la dernière touche, je change toutes les langues !
    L’allemand pour bricoler, avec ses mots mécano,
    L’italien pour chantonner l’art dans toutes les calanques,
    Le français pour exprimer mon cœur dans tous ses canaux !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les beaux masques

    Les beaux masques

    Les beaux masques sourient à l’envie d’exister.
    À qui vont-ils offrir une nouvelle vie ?
    Quelle est celle qui sera joyeuse ou attristée ?
    Quel est celui qui aura l’âme au masque asservie ?

    Les beaux masques le savent. Tous seuls, ils ne sont rien
    D’autre qu’un bout de carton, une coquille vide.
    Mais dès qu’on le revêt, on devient un vaurien,
    Un prince ou bien un roi, avide ou impavide.

    Les beaux masques sont collants que l’on peine à quitter.
    Quand on les a portés, on se sent transformés !
    L’esprit est échangé pour une iniquité
    Qui nous change la vision dans nos cœurs déformés.

    Les beaux masques sont menteurs, ils veulent nous mater.
    Ils font croire que l’habit fait encore le moine.
    J’en ai vu des milliers tous ainsi formatés
    Qui ne sont que fantômes sans le moindre patrimoine.

    Les beaux masques font la fête et s’échangent des vœux.
    Demain il y en aura d’autres et bien d’autres promesses.
    N’écoutez pas celui qui porte son désaveu !
    Les masques aguichants ne font pas une messe.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La fée jongleuse

    La fée jongleuse

    Fée jongleuse de bulles tu cherches l’Omega
    Depuis l’Alpha secret dans lequel tu es née.
    Tu poursuis le réseau de l’état du Méga
    Dans lequel communique toute ton âme innée.

    Si l’esprit est acquis au jour de ta naissance
    Et s’il a su grandir avec l’éducation,
    Il deviendra poussière et marquera l’absence
    Du cocher éphémère sans justification.

    Tu jongles avec tes âmes montées en écheveau
    Dont tu sais remonter par ton art le programme.
    Tu parcours chaque étape au galop des chevaux
    Et ton cœur est ouvert à cet organigramme.

    C’est comme une musique qui remonte l’octave ;
    Chaque gamme passée te restitue l’accord.
    Chaque révolution, à la prochaine clave,
    Reboucle tout ton être et encore et encore…

    Et tu sais appeler le concours supérieur
    Qui t’apporte miracle et pouvoir de créer !
    Et ce moi supérieur lui-même est l’inférieur
    De l’ÉCHO tout entier et qui t’a procréée.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Méditationa

    Méditationa

    Par le pouvoir du son dans la méditation.
    C’est inhabituel parmi les traditions
    De rechercher l’écho dans une vibration,
    Dans le ton primordial de son apparition.

    Elle commence à chanter à partir de zéro
    Dans la joie de l’amour et la procréation.
    Elle fait monter le « A » des organes viscéraux
    Jusqu’au sommet du crâne vibrant en création.

    Ah qu’elle aime trouver et surtout retrouver
    L’énergie de ses âmes dans la toile sacrée
    Dont le nœud qu’elle anime dans cette vie éprouvée
    S’accorde à l’univers, ses racines ancrées !

    La musique céleste sort de cet instrument
    Dans ses courbes magiques aux divines proportions.
    Le passé est laissé derrière résolument
    Et le divin s’écoule d’une exquise absorption.

    La raison disparait, le mental transcendé.
    Seul le corps guide l’onde dans l’interprétation,
    Seul le cœur canalise l’écho appréhendé,
    Seule l’âme émet dans la méditation.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les rochers immortels

    Les rochers immortels

    Des rochers tourmentés, des rochers qui ont peur.
    Ils sentent l’érosion et se sentent brûler
    Peu à peu sous l’assaut de ces flots agrippeurs
    Qui vont les éroder jusqu’à les acculer.

    Les poussières de sables seront toutes entraînées
    Vers un autre destin, vers une autre existence.
    Ils sentent leurs racines peu à peu s’égrener
    D’une mort apparente qui change leur substance.

    Mais il faut qu’ils admettent que toutes leurs particules
    N’ont pas plus d’importance sur le plan de la Terre.
    En revanche tous ces grains qui furent leurs molécules
    Iront ensemencer d’autres communautaires.

    Quoi ? Vous ne serez plus ? Et c’est là toute l’affaire ?
    Vous n’avez pas compris que, sous l’actuel aspect,
    Vous n’êtes que transitaires et devez vous soustraire
    À la loi de l’écho et lui rendre respect.

    Mais vous allez survivre à vos grains de poussière !
    Car la forme est donnée et jamais effacée.
    Ce qui a fait de vous ces rochers de lumière,
    Vous perpétuera tous dans une foi tracée.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La fée timide

    La fée timide

    Ne fais pas ta timide et n’aies pas peur de moi !
    Je ne suis pas rival ni même concurrent.
    Nous sommes différents, je comprends ton émoi
    Et je connais l’élan de l’effroi récurent.

    Pas de neutralité, ni d’impartialité !
    Tu t’es drapée du corps de la féminité,
    J’ai choisi de venir en collégialité
    En revêtant mon corps de masculinité.

    Chacun est dans son camp : on reste avec les nôtres.
    Chacun se réfugie avec ses partisans.
    La solidarité nous entraîne l’un l’autre
    À nous calomnier tout en analysant.

    Mais il faut renoncer à ces luttes intestines
    Et nous donner confiance dans nos polarités !
    Chacun apporte à l’autre sa partie orpheline
    Et chacun se retrouve dans son intégrité.

    Notre échange n’est pas une lutte de pouvoir.
    Nous partageons ensemble dans la dualité.
    Il n’y a pas d’égoïsme, l’important c’est vouloir
    La réunion des âmes en sexualité.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La chorale des coquelicots

    La chorale des coquelicots

    Outrepassant la fleur pour produire un « Ou »
    Omettant sa pudeur et prononcer un « Om »
    Ajustant ses pétales d’où en jaillit le « A »
    Écrêtant les sépales pour monter sur le « E »
    Unissant ses semblables chantant en chœur le « U »
    Irisant de lumière à l’écho du son « I »

    Oyez-vous la puissance dans vos chakras du « Ou » ?
    Omniscience du chant sacré qui chante l’ « Om »
    Apprenez la création et la joie du « A »
    Essayez à votre tour et chantonnez un « E »
    Utilisez vos dons et récitez le « U »
    Itérez la méthode, terminez par le « I »

    Où que je sois toujours je commence par « Ou »
    Omniprésent je suis à l’écho de mon « Om »
    Assemblant pour créer dans la joie avec l’ « A »
    Et j’arrive à vibrer dans mon cœur par le « E »
    Usant de l’intention je parviens au son « U »
    Invoquant mon amour je vous donne le « I »

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le papillon d’argent

    Le papillon d’argent

    Papillon de fortune, regarde-moi dans les yeux !
    Par tes ailes constellées d’un millier de regard,
    Montre-moi le chemin qui plait aux audacieux
    Par-delà les collines et les aérogares !

    Papillon de richesse, montre-moi le sentier !
    Tes antennes auréoles conduiront ma boussole
    Aux expériences d’or dont j’aurai le chantier,
    Au sortir des ténèbres, pour que mon cœur insole !

    Papillon vif-argent, toi, le maître alchimiste !
    Tes battements d’étoile gouvernent bien mon âme.
    Tous tes regards braqués sont anticonformistes
    Et m’aident à transgresser mes futiles programmes.

    Papillon capital, tu es mon patrimoine !
    Quand j’accorde mon cœur à tes saints battements,
    Ma conscience s’éveille comme celle du moine
    Par l’illumination dans les saints sacrements.

    Papillon de bonheur, derrière les coulisses,
    J’ai franchis les obstacles après ma longue chute.
    Mon inconscient ouvert m’a sorti des abysses,
    Tu as su transmuter mes rêves en parachute.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La voix-père d’imagerime

    La voix-père d’imagerime

    Tantôt un chapeau fleuri, tantôt une source en cascades,
    Tantôt un mont enneigé, tantôt une berge apaisée,
    Tantôt c’est la fée cyclope qui mouline sa muscade
    Ou bien l’ourse bleue lactée ou bien la fée déglaisée.

    C’est une rose mutante ou une rose qui rêve.
    Est-ce que le songe persiste ou est-ce qu’il se désagrège ?
    Est-ce-t-elle qui me rêve, est-ce moi qui crois sans trêve ?
    Est-ce toujours moi qui parle, dans cette rose bleu-grège ?

    Tous les sons se décomposent dans la cochlée de la rose.
    Les sons graves à l’extérieur, les aigus vers l’intérieur.
    Toutes les voix se concentrent, se posent et se superposent
    Et s’expriment par mes vers avec mes êtres antérieurs.

    Parfois les sons font l’écho d’un bras guerrier masculin.
    Parfois ils se font douceur dans un nuage de vagues.
    Parfois ils jettent un coup d’œil dans un regard féminin,
    La main lissant les cheveux dans un sourire suave.

    Plus je rentre en profondeur dans le cœur de la voix rose,
    Plus la dimension grandit et devient infinité.
    La source est toujours active et jamais ne se nécrose,
    Ce n’est pas moi qui l’anime mais l’écho d’éternité.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La rose des dimanches

    La rose des dimanches

    C’est la rose des dimanches, nacrée d’un blanc rassurant
    Mais dorée d’un feu ardent qui exerce dans son cœur
    Une flamme qui me parle dans un éclair fulgurant,
    Qui a besoin de structures contre les fausses rancœurs.

    Elle lutte pour survivre dans ce monde égoïste,
    Une touche féminine de la couleur de la rose
    Pour soulignes ses attraits, comme un rite judaïste,
    Elle borde de son sang pour quitter son air morose.

    Pauvre rose du dimanche, oubliée les autres jours,
    Juste à peine courtisée dans quelques moments volés.
    Comme un cœur fier de comanche, elle voit à contrejour,
    Toutes les infidélités consumées et convolées.

    Tous ses pétales se tordent se posant mille questions,
    La faisant tourner en rond et l’empêchant de pousser.
    Mais ce sont toutes ces structures qui l’enferment en congestions
    Comme une cage trop petite de mouvements repoussés.

    Moi qui parle et qui écoute la rose qui a le blues,
    Je n’ai rien à décider, juste à comprendre et l’aider.
    La rose devra quitter la sécurité jalouse
    Qui l’écartèle alentour et l’empêche de plaider.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La rose-clef du labyrinthe

    La rose-clef du labyrinthe

    Une rose spiralée remonte bien lentement
    En suivant la direction de ses mémoires d’antan.
    Toutes les circonvolutions dans tous ces arcs-boutements
    Rappelle le chœur de la nef et l’écho des repentants.

    Dans cette chapelle rose, le labyrinthe est tracé,
    Il rappelle les mémoires de tout ce qui m’a précédé.
    Ce chemin je le remonte dans tout mon corps encrassé
    Et j’en filtre les images dans les échos succédées.

    Mémoires de mes racines, de toutes ces familles d’âmes,
    Enregistrées dans le flot comme des microsillons.
    C’est dans la fleur orpheline dans les bras de Notre-Dame
    Que j’écoute mon passé gravé dans chaque sillon.

    Nous avons tous une rose dans la couronne d’épines,
    Nos mémoires orphelines appartiennent au passé.
    Ce passé, c’est la mémoire filtrée par cette crépine
    Qui nous renvoient aux racines que nous avons dépassées.

    La leçon d’humilité du parcours du pèlerin
    Trouvera sa récompense dans cette porte entrouverte.
    La clef cachée dans la rose fait s’ouvrir le souterrain,
    L’accès maintenant ouvert, partons à sa découverte !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les oiseaux de passage

    Les oiseaux de passage

    Les oiseaux de passage, sont-ils fous ou bien sages ?
    Ils vont leur destinée sans passion ni attache.
    Pas de propriété, ils font l’apprentissage
    En suivant leurs aînés, concentrés sur leur tâche.

    Pendant leur migration, ils accomplissent ce geste
    D’aimer ce qu’ils incarnent, d’y mettre du respect.
    Année après année, dans une vie digeste,
    Jamais dans le besoin, jamais dans l’irrespect.

    Lorsque je les observe, je suis dans leur sillage ;
    Ils m’apprennent à m’aimer en toute liberté.
    J’y trouve mon miroir, le sens de l’aiguillage
    Qui rappelle en moi-même l’écho de ma fierté.

    Ils suivent les saisons et parcourent la Terre
    Dans une discipline en solidarité.
    Chacun son tour apporte l’aide aux retardataires ;
    Leur vie met en commun complémentarité.

    Ceux qui ont accomplis déjà la migration
    Sont devenus des maîtres qui guident les novices.
    Les expérimentés partagent l’inspiration
    Qui garde la mémoire de leur divin service.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les familles des étoiles

    Les familles des étoiles

    La sainte famille d’âmes a donné un héritier.
    Observez-bien les étoiles tout y était annoncé !
    Cette destinée supplante après des inimitiés
    Bien des croyances anciennes qui ont dû se prononcer.

    Mais qui de l’astrologie ou de la famille d’âmes
    Régit l’un ou régit l’autre ? C’est comme la poule et l’œuf !
    Les étoiles et les planètes font une carte amalgame
    Et les familles des âmes, les acteurs au gui l’an neuf !

    Tous les maîtres et guérisseurs, les guerriers et les chamans,
    Les alchimistes et les fées, les passeurs et les piliers,
    Les initiateurs de conscience, mécaniciens, enseignants,
    Dans la communication, se trouvent tous reliés.

    Dans l’horoscope est la carte des programmes et des rôles.
    Dans les familles, les âmes sont les précieux comédiens.
    Regardez les jeux de rôles et sachez voir quand c’est drôle
    Car la folie est raison, et l’amour est quotidien.

    Ne cherchez pas à comprendre ; si vous êtes comédien,
    Il vous faut jouer le rôle sans en connaître la fin.
    Ce n’est pas sur l’importance du rôle de tragédien
    Mais bien plus sur la prestance que vous serez séraphin !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La plage immobile

    La plage immobile

    Rien ne parait bouger sur la plage immobile.
    Les vagues sont figées, les rochers sont soudés.
    Le temps est suspendu, la distance est débile.
    Le soleil est coincé, l’horloge s’est accoudée.

    Le rêve est utopique, le tableau est chimère.
    Pour la carte du temps, l’effet est bien amer !
    Comment peindre du temps, sa vision éphémère ?
    Le flux et le reflux s’annihilent dans la mer.

    L’écho est ainsi fait, il ignore le futur.
    Car il n’existe pas, c’est la démonstration.
    S’il existait alors, serait déconfiture,
    La raison de l’écho et de la création.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le départ des voiliers

    Le départ des voiliers

    Les beaux mâles font la parade en se comparant les voiles.
    Ils font cliqueter leur mât, levant la proue bien altière.
    Dodelinant de la poupe pour séduire les étoiles
    Et ondulant sous le vent, la bannière tendue bien fière.

    Ils arborent leurs couleurs comme de puissants guerriers
    En mimant une escouade pour bien montrer leur bravoure.
    Au jeu de la compétition, ces voiliers contrariés
    Ne sont jamais que des pions qui font le jeu de la mourre.

    Mais toutefois si ces jeux ont l’air un peu puéril,
    Il est bon de constater qu’ils leur permettent de monter,
    De montrer leur intention, efficace ou stérile,
    De progresser sur la marche supérieure à affronter.

    C’est le jeu de la nature de sans cesse confronter
    Les diverses solutions, les clefs de l’évolution.
    C’est pourquoi même les vaincus, par la honte d’être domptés
    Participent à cet essor qui fait les révolutions.

    Que l’on gagne ou que l’on perde, tout est du pareil au même.
    Un écho de l’expansion dont le vent gonfle les voiles.
    La raison de la bataille, si tous ceux qui suivent m’aiment,
    C’est que nous arrivions tous ensemble sur les étoiles.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La leçon du baiser

    La leçon du baiser

    Nous ne sommes jamais neutres depuis que nous existons.
    Nous avons choisi un camp, féminin ou masculin.
    Dès lors il n’est plus possible d’être impartial dans les tons.
    Toute action est compromise, chaque camp est orphelin.

    Mais il n’y a pas de bataille, il n’y a que de l’amour !
    Une seule loi à suivre ; commencer par s’accoupler !
    Il y a plusieurs chemins qui n’aboutissent pas toujours
    Mais c’est vraiment le baiser qui fait le premier couplet.

    Là, juste au creux de ses seins, déposez-lui un baiser.
    Sentez-vous son cœur frémir ? Les prémices de l’amour ?
    Embrassez les mamelons, sur ses bourgeons embraisés
    Sentez leur durcissement au rythme de vos mamours.

    Remontez suivant la gorge qui tremble sous la caresse.
    Faites le tour de son cou, attardez-vous sur sa bouche.
    Embrassez-la goulûment, les langues sont sans paresse
    Quand elles doivent goûter en même temps qu’elles touchent.

    Regardez-la dans les yeux, chuchotez-lui à l’oreille
    Ce que votre langue savoure, le parfum de sa chair tendre.
    Écoutez-la répéter ses promesses de merveilles,
    Laissez-la vous déguster et aidez-la à s’étendre.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La rose tremblante

    La rose tremblante

    Une fleur effervescente, tendre rose parfumée,
    Secouée de tremblements et volutes de fumées.
    Pourquoi est-ce que la fleur tremble ? Quel est ce mal qui l’agite ?
    Une nécessité vitale qui lui fait prendre du gite ?

    Regardez tous ses pétales qui se déploient en écho
    Pareil aux lèvres intimes d’une fleur de gynéco.
    S’il est source du bonheur et épanouit la fleur,
    Pourquoi ce mal si étrange un soupçon écornifleur ?

    Tout apporte le bonheur, c’est dans le sens de l’ÉCHO,
    Et pourtant le mal résiste, il faut en payer l’écot.
    Mais ce mal est bénéfique, il provoque la poussée
    Et la fleur fait sa croissance dans une vie trémoussée.

    Dès l’aube de ma naissance j’ai connu ces tremblements.
    Dès l’éclosion de mon âme j’ai compris très humblement
    Que cet écho de ma vie, bonheur à peine épanoui,
    Ne durerait qu’un moment un beau jour évanoui.

    Mais si ce mal nécessaire doit mettre un terme à la rose,
    N’est-il pas à l’origine de sa naissance morose ?
    Si le mal est résistance, n’est-il pas finalement
    Que le reflet de la vie, et l’amour fatalement ?

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La fée de dos

    La fée de dos

    Fée de dos, fée qui s’en va, fée qui s’éloigne de moi.
    Fée de dos, elle est partie, elle ne reviendra pas.
    Fée de dos, mon cœur s’ennuie, je le ressens dans mon émoi.
    Fée de dos, toute petite, passer de vie à trépas.

    Fée de mort, écoute-moi, je ne suis rien qu’un écho.
    Fée de mort, reste avec moi, j’aimerais partir bientôt.
    Fée de mort, tu es le mal, nous redevenons égaux.
    Fée de mort, mal nécessaire, tu es revenue bien tôt.

    Fée dormante, fais-moi encore, l’amour une dernière fois.
    Fée dormante, serre-moi fort, tu me donnes l’intention.
    Fée dormante, j’y crois encore, je me souviens d’autrefois.
    Fée dormante, je me souviens, de toutes tes attentions.

    Fée de vie, tu me souris, je ne serai jamais seul !
    Fée de vie, embrasse-moi, dis-moi que sera demain ?
    Fée de vie, prends-moi la main, quittons ensemble le linceul.
    Fée de vie, tu m’as suivi, nous marchons main dans la main.

    Fée d’amour, recommençons, l’écho nous redonne vie !
    Fée d’amour, rien d’important, car la mort n’existe pas !
    Fée d’amour, ça sert à rien, de voir sa vie asservie !
    Fée d’amour, c’est ça l’amour, j’en fais mon mea culpa !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les roses de la mémoire

    Les roses de la mémoire

    Deux roses en complicité, deux roses en dualité.
    La rose de mon passé dans ses circonvolutions.
    La rose de ma mémoire dans l’intime choralité.
    Toutes deux sont reliées dans toutes mes révolutions.

    Cette rose du passé est inscrite dans la mémoire.
    Ce n’est pas la rose mémoire qui engendre le passé.
    Mais la rose du passé qui l’écrit dans ses grimoires
    Dont les livres sont contenus dans les registres archivés.

    Vous n’avez pas tout compris ? Je vais tout simplifier !
    Vous stockez vos émotions, tous ces films de vos vies,
    Non pas dans votre réseau de cellules amplifiées,
    Mais autour de votre corps dans des auras asservies.

    Asservies à vos mémoires, asservies à l’héritage.
    Car vous n’êtes que reflet d’un réseau d’identités.
    Au cours de toutes vos vies, toutes vos mémoires s’étagent
    Dans les minutes sacrées qu’on appelle hérédité.

    Toutes ces mémoires sonnent, résonnent dans nos neurones
    Et nous permettent de penser et d’être notre existence.
    La mémoire, c’est le passé, un non-écho qui résonne
    Et qui engendre la vie dont est faite notre conscience.

    Tableau de Fabienne Barbier