
Un homme averti en vaut deux, un homme prudent en vaut trois.
Priver un homme de la prudence, c’est l’aveugler, le rendre sourd.
Il devient sitôt galvaudeux et son esprit reste à l’étroit
Car il n’a aucune défense et se perd dans les carrefours.
La Prudence, c’est une manière de nous prolonger tous les sens,
Comme développer un réseau qui s’étend tout autour de nous.
C’est aussi avoir les dernières nouvelles données et connaissances
Qui permettent d’aller mezzo là où le chemin se dénoue.
C’est pareil au rétroviseur qui protège tout à la fois
De ce qui pourrait survenir au-delà du champ de vision.
C’est notre conseil aviseur, un compagnon digne de foi,
Qui éclaircit notre avenir par ses intimes prévisions.
C’est comme un instinct animal qui ne serait pas bâillonné,
Qui serait couché à nos pieds, prêt à détecter le danger.
C’est comme une fibre végétale, rattachée et étalonnée,
Qui nous servirait de trépied et, même, saurait nous venger.
La prudence, c’est avoir le cœur, connecté sur ses émotions,
Qui sait anticiper ses craintes, modérer ses joies, ses colères.
Le chagrin même rend vainqueur en atténuant nos commotions
Et l’âme ressent son empreinte comme une vérité corollaire.
Tableau de Maryvon Riboulet
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