
La Lune règne en Reine-Mère sur toutes les eaux de la Terre ;
Elle régit les glaces immobiles qui vibrent sur les océans,
Elle attire la masse des mers, créant les marées planétaires,
Ainsi l’eau, devenant mobile, scande le maître des céans.
La vie sans eau n’est pas la vie, le temps sans rythme n’est pas le temps
Et cet auguste balancier anime tous les phénomènes.
Chaque animal, pour sa survie, sait combien il est important
D’obéir à ce nuancier qui fait les mois et les semaines.
Ainsi ce cycle en vingt-huit jours se présente sous quatre aspects :
Une lune pleine et royale qui se cache et se renouvelle.
Cette cadence, depuis toujours, a imposé comme un respect,
Comme une théurgie loyale, une chimie universelle.
Dans nos cellules, ce rythme bat comme un foyer incandescent
Mais qui vibre à une fréquence que seule l’eau sait écouter.
Quand les animaux mettent bas, ils communiquent par leur sang
Cette loi à leur descendance sans que nul ne puisse en douter.
Même nos femmes au ventre rond connaissent bien ce rythme intime.
Elles n’ont pas besoin d’horloge pour savoir quand c’est le moment.
L’homme moderne, ce fanfaron, qui veut que tout soit légitime
Devrait plutôt faire l’éloge à l’astre qui est sa maman.
Enfin la lune est aux poètes ce que les rêves sont aux enfants.
Elle amplifie leur allégresse et elle atténue la tristesse.
Elle fait chanter l’alouette, elle fait sonner l’olifant
Quand les animaux en détresse recherchent sa délicatesse.
(La théurgie est une forme de magie, qui permettrait à l’homme de communiquer avec les « bons esprits » et d’invoquer les puissances surnaturelles aux fins louables d’atteindre Dieu.)
Tableau de Maryvon Riboulet
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