
La Mort : Bonjour, m’entendez-vous ?
L’humain : Au secours, où suis-je ? Qu’est ce qui s’est passé ? Je ne me souviens de rien ! Comme un choc. Un accident ? Il fait tout noir ! Où est la lumière ?
La Mort : Du calme, il n’y a aucun danger, je vous l’assure. L’obscurité n’est pas complète ; elle va bientôt se dissiper. Mais vos derniers souvenirs risquent d’être altérés.
L’humain : J’entends une voix dans mon oreille. Qui êtes-vous ? Qu’est qu’on fait ici ? J’ai du mal à bouger, j’ai l’impression que mes bras sont en plomb et mes jambes de marbre…
La Mort : Il s’est passé un événement particulièrement… Comment dire ? Inhabituel pour vous…
L’humain : Je ne comprends pas. Je veux rentrer chez moi… J’ai été enlevé, c’est ça ?
La Mort : Je vais vous expliquer. Pour faire simple, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle.
L’humain : Une mauvaise nouvelle ?
La Mort : L’endroit où vous êtes n’est pas un rêve mais ça ressemble plus à un rêve qu’à la réalité. Vous êtes parti pour un voyage sans retour.
L’humain : Et la bonne nouvelle ?
La Mort : La mort n’est pas la fin de la vie.
L’humain : Mais suis-je en vie ou suis-je mort ?
La Mort :La vie est comme un grand arbre et chaque être humain est comme l’une de ses feuilles. La feuille se détache mais la vie reste dans l’arbre. Et la vie remonte jusqu’aux racines. Le vrai sens.
L’humain : Les racines, Dieu, l’éternité ?
La Mort : Je ne détiens pas cette réponse. Voyez-vous, je ne suis que le passage, le cycle sans mémoire qui conduit les âmes à leur destin. Le cycle s’arrête si l’homme est vaincu, ou continue s’il est vainqueur.
L’humain : Mais la mort est irréversible, c’est la fin de l’individu, il n’existe plus…
La Mort : Rien ne disparaît, tout évolue. L’homme naît, vit et meurt parce que son âme ne peut pas rester enfermée dans l’écorce de son corps qui vieillit. Comme l’eau ne peut pas stagner et doit s’écouler vers la mer. La mer, la mort, tout se ressemble. C’est comme une épuration.
L’humain : Mais pourquoi ne savons-nous pas cela dès la naissance ?
La Mort : Vous le savez mais vous préférez l’oublier parce que votre esprit veut être le seul à gouverner et qu’il fait taire son cœur, son corps et son âme. L’esprit est un conquérant tyrannique.
L’humain : Alors que va-t-il se passer maintenant ?
La Mort : Après, je ne sais pas. Je ne représente que le passage d’une vie à une autre. Mais je suis sans méchanceté, comme le temps, juste irréversible. L’irréversibilité est une des lois de la vie.
L’humain : Et la mort ?
La Mort : Juste une transition où l’âme se détache de son corps, de ses sentiments et de ses souvenirs. C’est le détachement…
Tableau de Maryvon Riboulet
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