Le Pape

Son cœur viendrait des étoiles, du feu issu des ténèbres.
On dit même qu’il commande les secrets de la nature.
Il sépare comme un voile le vivant et le funèbre ;
Il s’inscrit dans les légendes et les saintes écritures.

On lui prête mille noms, Lucifer ou Prométhée,
On lui donne un mauvais rôle, on le frappe d’interdit.
Mais si nous l’imaginons utile à la société,
Donnons donc lui la parole, écoutons ce qu’il en dit :

« Si le mal est nécessaire pour reproduire le bien,
C’est que tout est équilibre entre la mort et la vie.
Ils ne sont pas adversaires, mais au contraire, Ô combien !
Car dans le bien, ce qui vibre, est, par le mal, asservi.

L’énergie de la matière présente dans l’univers
Est la lumière divine qui a été ralentie.
Et de votre vie entière, du printemps jusqu’à l’hiver
Tout a la même origine : un miracle consenti.

Dieu n’a prononcé qu’un mot qui, d’un écho déployé,
S’est cristallisé au seuil du visible et l’invisible.
Le feu a fait des grumeaux et le temps s’est octroyé
De gérer avec orgueil son pouvoir irréversible.

C’est pourquoi j’ai accordé, à l’homme, la connaissance
Pour que lui-même ait le choix de sa destinée charnelle.
Il peut soit se saborder, soit s’attribuer la chance
Afin que Dieu lui échoit une existence éternelle. »

Tableau de Maryvon Riboulet

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