
Le bateleur a le secret du souvenir des vies passées ;
Il a déjà fait le chemin et revient pour nous initier.
Avec quelques objets concrets qui relient futur et passé,
Il opère en un tournemain et nous en fait bénéficier :
« Je peux lancer ma pièce en l’air, je peux décocher mon bâton,
Trinquer en élevant ma coupe, ou fustiger l’air de ma lame,
La vie n’est pas qu’une galère où l’on ne progresse qu’à tâtons ;
Il faut faire fi des entourloupes de tout son cœur, toute sa flamme.
C’est comme rentrer par la fin, comme sortir par la naissance ;
Comme une histoire sans début, un récit sans terminaison ;
Comme l’enfant d’un séraphin d’une éternelle adolescence ;
Comme un vieillard dans sa tribu au seuil de sa défloraison.
C’est le secret de l’existence, sans dévoiler le procédé,
Qui conduit l’homme dans l’errance sans jamais savoir où aller.
Tout se rapporte aux circonstances, sans résister ni concéder,
Tout en restant en apparence ni enflammé ni emballé. »
Au jour de l’an, tout recommence, il faut reprendre le chemin !
À peine terminé sa tâche, il faut renouveler l’effort !
Prendre son temps avec clémence, savoir en garder pour demain,
Vivre au présent mais sans attache, juste avec un peu de confort.
Tableau de Maryvon Riboulet
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