
À la fin, il devient le fou, à la fin il devient le mat,
Il ne sait plus à quel moment la folie s’empara de lui.
Peut-être était-il déjà fou, peut-être était-il déjà mat ?
Peut-être après mille tourments, peut-être après sa longue nuit ?
Le fou n’a pas appris à vivre comme les autres en société.
Le fou n’est pas original, il ne sait pas, tout simplement.
Le fou préfère rester libre et vivre libre à satiété.
Le fou est resté virginal du formatage, tout humblement.
Le fou est-il l’égal d’un sage qui aurait compris l’illusion
Qu’un esprit fort est préférable pour dominer l’humanité ?
Le fou a-t-il pris le passage qui le protège des collisions
Entre existence misérable ou richesse et vanité ?
Le fou sait que la liberté n’est qu’une manière de vivre ;
Il est rattaché à la terre comme un poisson à son bocal.
À quoi servirait la fierté puisqu’il faut tuer pour survivre,
Puisqu’il faut faire bonne chère pour réussir dans son local.
C’est quand il comprend son échec, qu’il réalise ses erreurs,
Qu’il sait qu’il n’y a nul chemin qui emmène à l’Eldorado,
Il rembourse ses hypothèques, il lâche prise à ses terreurs
Et s’en va nu, d’un tournemain, en laissant libre son radeau.
Nous aussi nous avons perdu les clés de notre liberté ;
La vie devient une prison par nos excès trempés de zèle.
Cette situation éperdue nous a longtemps déconcertés.
Laissons agir la guérison qui nous fera pousser des ailes.
Tableau de Maryvon Riboulet
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