
Janvier est passé comme un ange
Aux ailes blanches comme neige
Et tous les petits animaux
D’hiberner ou de s’affairer.
Rouges-gorges, moineaux et mésanges
Pirouettent en rapides manèges
De balcons en bains baptismaux
Afin de s’y désaltérer.
Ici, dans nos campagnes suisses,
Les anges ont forme de hérons
Aux longues jambes emmanchées
Et d’un corps beau à plein volume.
Mais bien qu’ils se tapent la cuisse
Et qu’ils soient de joyeux lurons,
Ils ne sont guère endimanchés
Vivant complètement à plume.
Les mâles, de vrais petits diables
Et les femelles, des démons
Qui, contrairement aux cigognes
Ne nous apportent jamais d’enfant
Mais plutôt – c’est irrémédiable –
Volent depuis le sommet des monts,
Et nous emportent sans vergogne
Marcassins, lapereaux et faons.
Or ce n’est pas pour les manger
Mais au contraire pour les sauver
De sales nemrods à l’affût
Qui voudraient leur tirer dessus.
Vous les verriez, pour les venger,
À chaque portée innover
En faisant vacarme et raffut…
Et les chasseurs s’en vont déçus.
Tableau de Dino Valls sur https://aphrodisiacart01.wordpress.com/2017/01/17/dino-valls/ .