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  • Le port de plaisance

    Tout au bout de ma route,
    La fin que je redoute
    Ne me laisse aucun doute :
    Ma vie au compte-goutte…

    Resterai-je à l’écoute ?
    Aurai-je l’âme scoute ?
    Aller en avant toute
    Pour continuer mes joutes ?

    Alors lève ton ancre !
    Ouvre grand les écoutes !
    Ma plume est gorgée d’encre,
    Il en pleure des gouttes !

    Largue donc les amarres !
    Emmène-moi au large !
    Sonne le tintamarre
    Et emporte ma charge !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Cubiquement vôtre

    C’est un évènement, une bonne aventure
    C’est le couronnement, une investiture
    Voici le firmament, notre candidature
    C’est notre avènement, juste à notre pointure.

    À dater de ce jour, il n’y a plus de tuteur.
    Nous sommes au carrefour d’une vie de labeur.
    L’illusion n’a plus cours, j’en suis réprobateur.
    Les impairs tournent court, pour les triomphateurs !

    Je suis co-créateur, si cubiquement votre !
    Le bon prédicateur et le bon apôtre.
    Tous les navigateurs, commandant leur cotre,
    Seront ce soir vainqueurs, ils seront des nôtres !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Cruche, Pichet, Bouteille

    J’ai mis mon cœur en cruche, mon esprit en pichet
    Le corps dans la bouteille car l’âme est consignée
    Je ne suis plus qu’un fluide qui s’écoule en goulée
    De la cuve au pichet, du pot au gobelet.

    Trouverai-je ma place dans ce monde impossible ?
    Je ne sais qu’adapter ma personne au possible !
    Trouverai-je où aller, où installer ma cible ?
    M’ajuste aux contenants, je suis très disponible !

    Je n’ai pas de rigueur encor’ moins de structure.
    Je suis juste gazeux, je n’ai pas d’armature.
    Je suis venu au monde avec une âme pure.
    Je ne pourrai jamais me faire aux dictatures.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Salade de fruits

    Tous les plaisirs de la vie sont offerts
    Comme une coupe de fruit pour dessert.
    Nous traversons notre part de désert,
    Nous avons tous notre part de misère.

    Quelquefois un accident nous empreint
    De gravité par un choc incertain.
    Mais si nous savons demeurer sereins,
    Nous devenons un petit peu plus humains.

    La vie, c’est comme une coupe de fruits :
    Hier amer et sucré aujourd’hui,
    Hier du pain sec, aujourd’hui des biscuits…
    Tout est payant mais les coups sont gratuits !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La flambée des fleurs

    Aujourd’hui tu es venue
    Me souhaiter la bienvenue.
    N’en déplaise à l’ingénue,
    Tu t’es mise toute nue…

    Au matin tu es partie ;
    À ta place dans mon lit,
    J’ai trouvé ces floralies
    Au soleil de l’Italie !

    Je les ai bien rassemblées,
    Je les ai mises en bouquet,
    Ma maison est enchantée
    Et mon cœur désorienté !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le coup de pot bleu

    J’ai caché pas mal de choses
    Hier, dans mon vieux pot-aux-roses,
    Déversé mes sinistroses,
    Toutes mes pensées moroses.

    Arrosé de mes déboires
    Égouttés de mon mouchoir,
    Cette nuit il était noir
    Couleur de mon désespoir.

    Ce matin le pot est bleu
    De ce bouquet merveilleux
    Transformé et lumineux,
    Mon cœur devient harmonieux !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le tournesol étendard

    Cette flamme éternelle brille dans la lumière.
    Toujours elle rappelle mes plus fortes prières.
    Tous mes désirs secrets, mes soifs particulières,
    Ainsi représentés par cette chevalière.

    Tu es mon étendard, le témoin qui annonce
    Que j’ai déjà reçu mes plus belles réponses.
    Tu étends mon regard et jamais ne renonce
    Ni ne s’avoue vaincu et jamais ne s’enfonce.

    Chaque fois je te vois tourner vers le soleil ;
    À chaque heure du jour tu demeures en éveil.
    Quand les ténèbres tombent, tu te mets en sommeil,
    Mais quand tu sors de l’ombre, tu sonnes le réveil !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Cœurs de tournesols

    Cœurs de feu, flamboyant, de soleil !
    Fleurs de terre, émergeant du sommeil !
    Filles d’eau, absorbant la bouteille !
    Courants d’air, éclatant sans pareil !

    Cœurs de terre, nourrissant mon éveil !
    Fleurs de l’eau, séduisant mon oreille !
    Filles d’air, suscitant mon réveil !
    Flots de feu, scintillant de vermeil !

    Cœurs de l’eau, navigant sans pareil !
    Fleurs de l’air, butinant les abeilles !
    Filles de feu, méditant mes conseils !
    Fruits de terre, produisant des merveilles !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le bateau-Lune

    Viendras-tu sous la Lune, dans le secret des dunes ?
    Mon bateau de fortune mouille dans la lagune.
    La nuit est opportune, j’ai l’accord de Neptune !
    Viens sans frayeur aucune, viens, rejoins-moi ma brune !

    Ce soir dans la brume sans autre costume,
    Toi, l’encrier d’écume et moi le porte-plume.
    Et comme de coutume, cette nuit sous les plumes,
    Que l’amour nous consume à son plus fort volume !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La femme rousse

    Celle que j’ai aimée, que j’ai presque épousée,
    A beaucoup de chagrin depuis que j’ai quitté
    Son lit et son foyer, qu’elle m’a jalousé.
    Aussi je reconnais ma responsabilité.

    N’ai-je pas de la peine, moi qui ai traversé
    Océans d’aversions et d’amour transpercé ?
    Veux-tu voir les raisons qui m’ont bouleversé,
    Arrêter les griefs qui t’ont controversée ?

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’atlante amarante

    Accueillante, avenante, tu m’étais apparue
    Nimbée de gentillesse et tes mots un peu crus
    Ne me dérangeaient pas ; ils étaient bienvenus ;
    Et tu m’as embrassé et montrée toute nue.

    Mais petit à petit cette rigidité
    A grandi et rompu toute l’intimité.
    Rien ne te convenait ; tu m’as court-circuité
    Invitant à trahir toute notre amitié.

    Et je suis à la rue …
    … mais j’ai ma dignité.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La vague déferlante – 1

    Savez-vous où est le peintre, le maître de la palette ?
    Mais où est passé l’artiste, disparu aux oubliettes ?
    Il a laissé ses couleurs s’échapper de sa mallette
    Maintenant tout se mélange, tout échappe à sa houlette.

    Soudain le bleu de la vague attaque avec les goélettes.
    Mais quand sonne la retraite, c’est le retour des sablettes,
    Les dunes de sable jaune dominent sur la plagette ;
    Puis c’est à nouveau l’assaut commandé par les mouettes.

    Puis soudain le jour faiblit, lentement la marée monte.
    Le sable blond disparait et sans demander son compte !
    Puis le soleil qui se couche enflamme le ciel de fonte ;
    La nuit met son couvre-feu sur ce monde noir de honte.

    Mais où est passé le peintre ? C’est lui le vrai responsable !
    Savez-vous où est l’artiste ? On recherche le coupable !
    Il a laissé ses couleurs dans un chaos effroyable.
    Maintenant c’est les ténèbres, c’est fini, c’est pitoyable.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La délectation

    J’ai traversé mille dangers, j’ai reçu mille tentations,
    Mais je n’ai jamais reculé, j’ai accepté l’humiliation.
    Je continue à avancer malgré les dénonciations.
    Et je m’attache à progresser en évitant l’aliénation.

    Mais après mon initiation, j’ai l’âme en paix et reposée.
    J’ai reçu l’illumination, tous les dangers sont oubliés.
    Mon cœur vit une association, l’esprit serein est détaché.
    Je suis la réconciliation, je suis vainqueur et je suis prêt !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le conseil de Bouddha

    Il montre un visage impassible, tout en lui parait immobile.
    Il garde les yeux entre-ouverts mais il entend, il assimile.
    Il nous regarde à l’intérieur avec la vision dans son cœur.
    Il nous entend de l’extérieur tout en gardant un air songeur.

    Il reste calme, indifférent, mais enregistre tous nos mots.
    Il prend tout, ne rejette rien, il ingurgite tous nos maux.
    Il digère en son intérieur et nous décharge des douleurs
    Il régurgite à l’extérieur toutes nos peurs et nos rancœurs.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le flambeau floréal

    Devant ma fenêtre au soleil, j’ai exposé mon idéal :
    Un bouquet de fleur éclatant, mon altier flambeau floréal.
    Il illumine ma maison comme une aurore boréale.
    Il est témoin de ma passion de Marseille jusqu’à Montréal !

    Ce bouquet expose un appel, il formule de belles intentions.
    Un flambeau de fleurs immortelles, un témoignage de l’impossible.
    Aucune fleur n’est délaissée, chaque fleur a la prétention
    De réaliser le bouquet et percevoir tous les possibles.

    Il montre le côté actif, la destination infinie,
    Il chasse les peurs et les doutes, il les extrait de votre cœur.
    Il veille pendant votre sommeil, vos rêves deviennent plus définis
    Vos rêves se changent en inventions et vous devenez des sauveurs.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’envolée belle

    Fille du vent, fille de l’air, ton étendard flotte en soupirs.
    Tant que tu cours, tant que tu vis, ton drapeau vit tes souvenirs.
    Âme guerrière et chasseresse, les fleurs racontent tes histoires.
    Fille de feu, fille de l’eau, tous les fruits chantent tes victoires !

    Les fleurs t’apportent guérison ; elles donnent un champ d’énergie.
    Et Il n’existe nul endroit où ce champs-là n’existe pas.
    Il est présent dans l’ADN et ce processus en surgit.
    Cette force est omniprésente c’est la fine fleur des repas.

    Fille du vent tu es reliée, ton étendard est l’intention
    Que tu ranimes à l’intérieur et te rapproche de ta source.
    Car tout le règne végétal est en parfaite proportion
    Avec les forces de l’écho qui résonnent durant ta course.

    Suis bien le vent de l’intuition, ton baromètre intérieur !
    Laisse-toi porter dans le vent car la réponse est dans le vent !
    La solution à tous tes maux, de tous les problèmes extérieurs,
    C’est dans l’écho de chaque brise que tu te remets en avant.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’Arbre-Mère

    Il est au cœur de l’Univers, frontière entre Esprit et Matière.
    Il engendre avec les étoiles, produit des fruits de ses prières.
    Il enfante au sein de la Terre, porte des enfants de lumière.
    Ses bras répandent de l’amour, rallie les âmes en sanctuaire.

    C’est l’amour qui coule dans sa sève, elle rallie toutes les branches.
    Elle conjugue connaissance avec le fruit de ses racines.
    Elle harmonise la conscience de branches fermes, puissantes et franches.
    Elle relie la Terre-Mère en nous transmet sa médecine.

    Approchez-vous de l’Arbre-Mère, à bras le corps et sans manière !
    Réalisez votre intention et multipliez votre chance !
    Éliminez le négatif, concentrez-vous sur la charnière,
    Le cœur même de l’intention, celui qui crée en alliance !

    Si nous nous sentons aussi mal et si nous recherchons le stress,
    Nous créons là des réactions qui retirent toute attention.
    Gare aux maladies et aux chocs qui vont arriver en excès !
    C’est pourquoi il faut activer ses pensées de bonnes intentions.

    Si vous êtes de bonne humeur, contactez bien vos intentions,
    Car, même en crise, vous allez bien, si vous utilisez l’humour !
    Prenez conscience de votre stress, ses sentiments plongent en tension.
    Puis, recherchez quelle pensée redonne sourire, renvoie l’amour.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les tournesols sentinelles

    Tournesols sentinelles, mon armée de lumière,
    Tous vaillants dès l’aurore, debout sur la clairière.
    Fidèlement ils servent la cause templière,
    Soldats du Roi Soleil, la cheville ouvrière.

    Partout sur la planète, des Alpes à la Cordillère
    Ils forment une chaîne, solide cordelière.
    Prêts à intervenir, main sur la poudrière,
    Juchés sur les bruyères, la fleur mise en œillère.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La plage aux bras d’or

    Elle embrasse, elle enlace, elle serre, elle étreint,
    La plage aux deux bras d’or au silence restreint.
    La vague arrive en force et puis elle s’astreint
    Elle s’amplifie puis, déferle avec entrain.

    Mille feux s’illuminent quand explose la vague.
    Mille étoiles scintillent comme au fil de la dague.
    La plage aux deux bras d’or s’étend sur la madrague
    Et le soleil se lève à l’heure de Copenhague.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La plage du prince

    Prince trahi, prince oublié, prince déchu,
    Prince échappé, tu t’es enfui, tu t’es perdu.
    Ici prend fin ton odyssée inattendue.
    Abandonné et rejeté, tu es fourbu.

    Sur cette plage aux eaux sauvages tu cherches en vain
    Un magicien ou un oracle ou un devin,
    Quelqu’un qui sait où tu poursuivras ton chemin…
    Est-il écrit ? Qu’a donc tracé ton écrivain ?

    Bientôt le ciel se lèvera sur ton destin.
    Tu cesseras de fuir comme un fou clandestin.
    Tu vas trouver, l’intuition guide ton instinct.
    Ton avenir se concrétise, devient distinct.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La promise

    Elle apparut dans un regard couleur de feu.
    Sa jolie voix portait un timbre mélodieux.
    Une âme espiègle s’agitait derrière ses yeux.
    Son cœur d’enfant teintait son sourire malicieux.

    Dès le début elle a joué avec le feu
    M’a entraîné dans ses délices capricieux
    Hypnotisé par ses beaux iris camaïeux
    Je me suis immergé dans ses pièges moelleux.

    Corps de sirène, Cœur de silex, Être amoureux,
    L’âme conjugue et se consume avec le feu.
    Seins envoûtants, fesses ardentes, sexe odieux,
    Tu me tourmentes et tu me tentes et c’est l’adieu.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La vague

    Elle agite les flots, elle porte mes mots,
    Aussi loin, aussi haut, elle va allegretto.

    Toutes les molécules, toutes les particules
    Balancent et basculent, de l’aube au crépuscule.

    J’y inscris mes messages, j’y fais le remplissage,
    J’y joins l’affranchissage et c’est l’amerrissage.

    Mes S.O.S. amers, signés de ma bague,
    Mes bouteilles à la mer, voguent sur la vague.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le port nippon

    Il est né ce matin, le petit port nippon
    Dans le creux des bassins, ce havre cache-tampon
    Il est né de la terre, accouché sur les ponts
    Le soleil est son père, dressé comme un lampion.

    Le pays de la mer et du soleil levant.
    Un pays de montagne, une source de paix.
    Dans les temples shintô le mythe est loin devant,
    Au cœur de la nation et dans l’art de l’épée.

    Pas de philosophie, pas de rite, pas d’écrits.
    Une force puissante frémit, spirituelle.
    Son âme mystérieuse se tapit dans les cris
    De joie et d’émotion du cœur perpétuel.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La Vouivre

    Sur son front l’escarboucle,
    Couronne sur ses boucles,
    Observe les humains
    D’un œil sur leur chemin.
    Cette pierre précieuse
    Dont elle est la bailleuse
    Est bien dissimulée
    Dans les bras des marais.
    Quand la vouivre est partie
    Si le pirate hardi
    Veut la subtiliser
    Elle reste aux aguets
    Des trésors souterrains
    Aujourd’hui et demain.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les barques échouées

    Heureuses sont les barques, après un beau voyage,
    De venir s’échouer enfin sur cette plage
    Après avoir conquis de leur accastillage
    Mille-et-une contrées d’un adroit convoyage.

    Elles ont ramené mille-et-un coquillages
    Incrustés dans leurs coques comme des corbeillages.
    Elles attendent là, pour leur déshabillage,
    Jusqu’à être appelées pour le prochain mouillage.

    Elles rêvent souvent de terribles pillages
    Elles fantasment et crient en chœur « à l’abordage !»
    Ces vaisseaux animés portent dans leur sillage
    Mille-et-un rêves encore et bien plus davantage !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le départ des mille fées

    Le départ est donné, toutes se précipitent
    Dans la fièvre enflammée de la course-poursuite.
    Toutes n’ont qu’une idée qui dicte leur conduite :
    C’est de renouveler la flore décrépite.

    Voyez-les s’activer ! Elles font les trois-huit
    Pour tout illuminer quasiment tout de suite !
    Car c’est leur destinée, leur offrande gratuite,
    D’offrir l’amour inné de leur nature instruite.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Levée d’étendard

    Hissez haut vos couleurs, chevaliers de lumière !
    Présentez les honneurs, cavaliers de la mer !
    La force dans vos cœurs portera la bannière
    De cet astre vainqueur sur ces eaux printanières.

    J’aime voir dans vos voiles le vent souffler l’espoir.
    Ce moteur est puissant et reste universel.
    Dans vos ailes gonflées je me vois en miroir
    Et quand vous chavirez, c’est mon cœur qui chancelle.

    Nous sommes les enfants d’une même lignée.
    Vous, filant sur les mers, moi, par procuration.
    Mais c’est le même vent dans vos voiles alignées
    Qui me souffle l’esprit et mon inspiration.

    Mais en vous regardant, chevaliers de lumière,
    C’est en vous chérissant que j’apprends à m’aimer.
    Et c’est ce même écho d’une allure familière
    Qui résonne en mon corps et mon cœur enflammé.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La fleur enflammée

    Fleur au brasier ardent ! Fleur au cœur débordant !
    Pour qui briller autant d’un éclat abondant ?
    Tu t’embrases aujourd’hui pour enchanter ma mère
    Et tu t’épanouis pour enfanter ma chair !

    Prise au buisson ardent, elle conserve le feu
    Qui brûle sans consumer d’un soleil éternel
    C’est la fleur des vestales et sert de boutefeu
    Pour transmettre la flamme à toutes les chandelles.

    L’artiste a eu du mal à fixer sur la toile
    Cette fleur qui enflamme le cadre et le tissu
    Seul un peintre-pompier de quatre ou cinq étoiles
    En fixera le feu dont il en est issu !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La fleur à rosée

    Cette rose arrosée à très petites doses
    S’épanouit aujourd’hui d’une métamorphose.
    Son cœur est détonant, c’est pour lui seul que j’ose
    Souhaiter l’anniversaire dans un élan grandiose.
    J’y mets toute mon âme, je me fais virtuose
    Pour compter ses trésors et bien mille autres choses.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La mare aux nénuphars

    Ce tapis de fleurs blanches posé sur l’eau mouvante
    Me raconte à l’oreille, d’une langue vivante,
    Les mémoires oubliées et des plus émouvantes
    Des amours passionnées, poignantes et captivantes.

    C’est là que les sorcières se transforment en grenouilles
    Car pour faire l’amour, c’est une panacée
    Jouant sur l’équilibre du soleil qu’elles mouillent
    Et de l’eau du marais toute encadenassée.

    Mais le plus beau spectacle, c’est le soir au coucher
    Qu’on voit toutes les fées y donner des ballets
    Dans leurs robes d’étoiles dans la grâce accouchée
    Engendrées par la lune, elles sont toutes emballées !

    Mes plus beaux souvenirs c’est sur ces nénuphars
    Que j’ai connu l’amour sur les limbes étalés
    Avec la fée clochette juste vêtue de fards
    Elle m’a initié aux charmes pétalés.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Coquelicot sauvage

    Éclabousse-moi fort, coquelicot sauvage !
    Enveloppe-mon corps de ton rouge pavage !
    Ton limbe de satin, sublime coquillage,
    Excite mon corps sain et l’emmène en voyage !

    Ouvre grand tes pétales, laisse-moi m’installer
    Sur ton tapis volant déployé sur l’azur.
    Laissez-moi m’envoler, laissez-moi m’en aller,
    Je suivrai les oiseaux au-dessus des masures.

    Le contact de ta peau me rappelle la femme,
    Membrane délicate juste sur l’ouverture,
    Quand je lui fais l’amour et que son cœur m’enflamme,
    Son doux gémissement ressemble à ta texture.

    Rouge comme mon sang que j’ai cent fois versé,
    Rouge comme son sang du cycle menstruel.
    Tu nous rappelle aux cœurs cent fois bouleversés.
    Coquelicot sauvage, tu n’es pas si cruel !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les tournesols

    Ils sont tous les témoins de notre astre solaire,
    Toujours ils nous rappellent notre foyer stellaire.
    Ils le suivent fidèles et tout au long du jour
    Avec les autres plantes et les belles-de-jour.

    Leurs yeux sont grand ouverts à l’unanimité.
    Ils prononcent ensemble la même volonté.
    C’est la voix du soleil en équanimité
    Clamée de mille voix, le regard affronté.

    Prenez les tournesols, tournés vers le soleil.
    Prêtez-leur bien l’oreille vous allez écouter :
    C’est la voix du soleil qui multiplie l’éveil
    Et résonne à l’envi en valeur ajoutée.

    Pareilles à nos cellules, pareilles à nos âmes,
    Mon réseau d’entités est fixé sur l’écho.
    Je sens s’additionner leurs voix comme des lames
    Capable d’égaler la force d’une loco.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’ange bleu

    Je sens ces rayons d’or qui émanent de toi
    M’atteindre dans mon corps au plus profond de moi.
    Et ces volutes bleues qui sortent de tes ailes
    Réveillent dans mes yeux une onde immatérielle.

    Enveloppe-moi fort, j’ai besoin de ton aide
    Peu m’importe la mort si tu es le remède
    À toutes ces blessures qui me creusent le cœur ;
    De toutes ces morsures, tu es libérateur !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La crique aux mille feux

    Flamboyant de lumière, brillant de mille feux
    Illuminant le monde d’un éclat boutefeu
    Je reçois ta puissance, tu m’en mets plein les yeux
    Toi l’astre qui honore mes amis, mes aïeux.

    Tous mes bateaux s’allument, leurs voiles se consument.
    Tous les mâts étincellent comme fer sur l’enclume.
    Sur les eaux endormies, les rayons de ma plume
    Agitent cette crique et la sort de la brume.

    Des lueurs apparaissent sur les extrémités
    Par les feux de Saint-Elme avec obscénité
    Comme des farfadets avec sérénité
    Frappant leurs homélies codées d’éternité.

    (Le feu de Saint-Elme est un phénomène physique, ne se produisant que dans certaines conditions météorologiques, qui se manifeste par des lueurs apparaissant surtout aux extrémités des mâts des navires et sur les ailes des avions certains soirs. Ce phénomène se crée parfois aussi en très haute altitude, au-dessus des cumulonimbus. Dans ce cas, on parlera de « farfadets ».)

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La ligne de la vague

    L’avez-vous vue passer, cette ligne tendue ?
    Cette onde qui s’avance, cette vie dépendue ?
    C’est mon cœur, c’est mon âme qui se sont distendues
    Et traversent les flots bleus de l’inattendu.

    Je ne suis que la crête, m’avez-vous entendu ?
    Je ne suis que le son d’un accord suspendu
    Parfois désaccordé dans des malentendus,
    Parfois harmonisé dans l’amour répandu.

    Mais j’aime être la vague avec sous-entendus
    Qui relie par le monde les grandes étendues.
    Mais j’aime être la lame avec, bien entendu,
    Le sac et le ressac comme un fil surtendu.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le bras sur la mer

    J’ai barré de mon bras ces eaux tumultueuses.
    J’ai regardé passer mes passions amoureuses.
    J’ai senti les remous des eaux parfois boueuses.
    Mais il n’en est resté que poussière railleuse…

    La vie est surprenante, elle est souvent curieuse
    Et je me laisse prendre aux amours fastueuses.
    Je finis par penser ma chance fructueuse ;
    Je me laisse abuser des sirènes affectueuses…

    Mais une fois passées, les vagues présomptueuses,
    Après avoir filtré cette mer impétueuse,
    Rien ne reste des eaux aussi voluptueuses
    Sinon l’humilité toute respectueuse.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les écueils

    Regardez-les, rebellés et toujours indifférents
    Aux assauts des ressacs.
    Regardez-les fiers et forts mais jamais belligérants
    Aux attaques du sac.
    Regardez-les toujours là, immobiles persévérants
    Aux violences démoniaques.
    Au fil des ans, lentement, ils ne pourront plus vraiment
    Porter leur havresac.
    Mais ils seront restés jusqu’au bout les conquérants
    Du monde paranoïaque.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La vague déferlante – 2

    Elle frappe mon corps, elle heurte mon cœur,
    Elle est froide et glaciale, avec son air moqueur.
    La vague est sauvage, elle attaque en chœur,
    Cinglant dans la joie ou à contrecœur.

    Lentement, à l’usure, de ces marteaux-piqueurs
    Je faiblis et recule, j’ai des haut-le-cœur
    Je cherche aux alentours un petit remorqueur
    Pour panser mes blessures et revenir vainqueur.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les couleurs de la lande

    L’heure que je préfère, celle que j’affectionne,
    Entre chien et loup quand mon âme papillonne,
    Courant la lande bleue parmi les belladones,
    Comme un lion heureux rêvant à sa lionne.

    Parfois la lande est triste, parfois elle rayonne,
    Je le sais, je le sens, mon âme est tatillonne.
    Je guette l’expression des prairies vermillonnes,
    Je fais corps avec elles, mon âme est leur championne.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Ondes et mirages

    J’ai écouté les ondes et j’ai vu leurs mirages
    Mais ce n’était pour moi qu’une voie de garage.
    Combien de caprices et combien d’enfantillages
    Ai-j’au hasard laissés échouer sur cette plage ?

    Je n’en regrette pas moins ce triste voyage
    Les bons moments vécus, les tendres effeuillages
    Seule la voix de la mer dans tous ses coquillages
    M’accompagne encore tout au long de mon sillage.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le port à l’aube

    Dès que s’enflamme l’aube aux couleurs de lumière,
    Les marins endormis piégés dans leur sommeil
    Se retrouvent éblouis et ferment leurs paupières
    Devant l’astre puissant qui sonne leur réveil.

    Ça leur brûle les yeux, le supplice est cruel !
    Ils froncent les sourcils, mettent main en visière !
    Heureusement pour eux, pas besoin de visuel ;
    Ils suivent la marée, tout droit, dans la lumière.

    Et l’essor prodigieux du chariot de Yahvé
    Brille de mille feux d’un éclat glorieux.
    Les marins aveuglés ont les yeux délavés
    D’un iris délayé par ce bleu victorieux !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’hélice rose

    Venez tous embarquer dans mon navire-prose !
    Il vogue sur les sept vers là où soufflent les vents
    Il franchit les sonnets grâce à l’hélice rose
    Parti d’Eldorado, il vaincra l’océan !

    Mon hélice est taillée d’un bloc de météore
    Dans un embrasement d’aurore boréale
    Avec l’Amour de Dieu dans un confiteor
    Qui fait Rose-des-vents, délices floréales !

    Je suis seul Maître à bord, le Capitaine et mots
    Je vous emmènerai aux pays légendaires
    Derrière l’horizon dans la baie des gémeaux
    Où l’on s’aime d’amour le soir au belvédère.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’invite à l’amour

    Lorsque s’ouvre la fleur au chemin de l’extase !
    Lorsque mille parfums au goût musqué s’exhalent !
    Quand les préliminaires s’effacent à l’épitase !
    Quand le pistil culmine d’un plaisir abyssal !

    C’est une belle plante et de bonne famille.
    Elle a de belles jambes surtout quand elle se penche.
    Quand sa robe est troussée ou qu’elle se déshabille
    Et qu’elle ôte sa petite culotte pervenche.

    Connaissez-vous son nom ? C’est Alice Martagon !
    Elle vit à Marseille, elle est méridionale !
    Elle sert les midis ses délices estragon
    Que je vais déguster dans son sein vaginal.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le papillon à la gerbe

    Souvent l’âme s’envole et part à tire-d’aile
    Comme un papillon noir aux ailes couleur de miel.
    Toujours attiré par des gerbes d’étincelles,
    Il se nourrit de mets subtils immatériels.

    Aussi légère que l’air, délayée dans l’éther,
    Elle est la part innée de l’être solitaire.
    Partie spirituelle, divine et éternelle,
    Le cœur est ta raison d’aimer irrationnelle !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Petit ange blond

    Dis-moi, bel ange blond, as-tu vu mon armée ?
    J’ai perdu mon épée, au bras, je suis blessé !
    Dis-moi, bel ange blond, as-tu mon bouclier ?
    Il était à mon bras mais j’ai dû le lâcher !
    Peux-tu, bel ange blond, m’aider à me lever ?
    Je suis tombé là-bas, j’ai failli, j’ai chuté !
    Merci, bel ange blond, grâce à toi j’ai lutté
    Je me suis relevé et j’ai continué !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’arbre majeur

    Le roseau est parti et l’arbre est un peu triste…
    Il ne voit plus son maître, il ne voit plus son Christ.
    Mais il sait affronter tous les vents redoutables
    Et courber, quand il faut, son ombrage admirable.

    Il a longtemps laissé graver sur son écorce
    Des messages d’amour de feu comme une amorce.
    Mais il a éprouvé tellement de divorces,
    Qu’à présent il préfère ne plus bomber le torse.

    Sous ces austères branches que cache sa ramure,
    Il a participé à de nobles aventures,
    Des serments, des duels et des investitures ;
    Il pourrait même révéler votre futur…

    Qu’adviendra-t-il de lui, quand viendra l’égoïne ?
    Servira-t-il de lit à une belle héroïne ?
    Ou bien moucharabieh de la fière bédouine ?
    Ou encore l’armoire d’une jolie malouine ?

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’arbre-flamme

    Dans un buisson d’épines, d’une flamme de feu,
    L’ange m’est apparu dans la vision de Dieu.
    Il m’a adoubé Maître pour servir de mon mieux
    Afin de les guider à mon tour vers les cieux.

    La famille des maîtres n’est pas une chose aisée !
    Ça demande de faire tout un parcours sacré.
    Puis revenir en arrière le regard apaisé,
    Aider chaque personne et tout lui consacrer.

    J’ai suivi le chemin jusqu’à l’embrasement
    De mon cœur et mon âme à l’illumination.
    Maintenant ma fonction est consciencieusement
    D’éclairer de mes vers et mes divinations.

    Mon petit ministère est bien trop réservé.
    Il me faudrait, sans doute de mon mieux, l’empoigner !
    Alors toi qui m’écoutes, si tu veux préserver
    Mes actes et mes prières, viens donc m’accompagner.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Bouddha au rayon vert

    Une source d’amour, une harmonisation
    Coule en moi et atteint toutes les dimensions
    C’est ma source de vie, mon illumination
    Qui m’invite au bien-être et à la compassion.

    Comme une onde d’amour, une sainte vibration,
    Qui unit les niveaux de mes âmes passées.
    Et je peux demander à cette aspiration
    À me faire monter et à me dépasser.

    Toutes ces dimensions sont comme des poupées russes.
    Quel que soit le niveau, je m’y retrouve entier.
    L’univers est formé comme un vaste utérus
    Qui enfante l’infini comme un Dieu charpentier.

    Comme une ondulation qui propage le feu,
    Mon corps est étiré dans l’espace infini.
    Chacun des petits « moi » représentent un nœud
    Qui entre en vibration de l’écho transfini.

    D’une poupée à l’autre parfois un rayon vert
    S’immerge depuis un nœud vers un monde inférieur.
    Un miracle s’accomplit alors dans l’univers ;
    C’est l’écho fulgurant des mondes supérieurs.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le port des plaisirs

    J’ai trempé dans mon encre tous ces mâts victorieux.
    Ce sont eux qui m’emportent et prolongent mes yeux.
    Ils leur font découvrir mille trésors précieux.
    Et leur font conquérir des combats glorieux !

    J’ai remonté mon ancre colorée d’outremer,
    J’ai recueilli un peu du liquide foncé
    Et j’écris mes récits à l’encre de la mer
    De tous les ennemis que j’ai pu défoncer.

    Oserai-je le dire, je jouis du plaisir !
    La mer est ma maîtresse et je suis son amant !
    Nous sommes les complices et avons nos désirs
    À gagner nos combats parfois imprudemment.

    Je suis le capitaine, j’ai gagné mes galons
    En chevauchant ma belle en toutes positions.
    D’orient en occident levant mon gonfalon
    À gagner mes batailles jusqu’au septentrion.

    Quand je reviens au port, je suis souvent blessé.
    Ma maitresse me berce lorsque je suis à quai.
    J’y retrouve les amis que j’avais délaissés,
    Quant à mes ennemis, je rabats leur caquet !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La plage au levant

    La naissance du jour marque à ce point mon âme :
    Lorsque j’ouvre les yeux je suis comme un enfant
    Qui découvre son monde éclairé par la flamme
    Qui monte à l’horizon d’un essor triomphant.

    Soleil du jour, bonjour ! Tu me donnes l’éveil,
    Le diapason réveil d’un chef d’orchestre éclair !
    Mon cerveau fait éponge, tout gorgé de sommeil,
    Que lentement je pompe dans tous mes capillaires.

    Qui je suis, où je suis ? Je suis comme amnésique.
    Je n’ai pas retrouvé tous les cailloux semés
    Au royaume des rêves parsemés de musique
    Du pays des abeilles de leurs ruches essaimées.

    Puis tout se reconstruit, comme ville endormie.
    Mes artères et mes veines retrouvent le trafic.
    Sorti de la maison, le pied mal affermi,
    Je salue l’univers d’un œil philosophique.

    Et les pieds dans le sable, marchant sur le rivage,
    Les yeux fixés sur l’astre qui déchire les côtes,
    Ses rayons viennent mourir dans ce golfe sauvage
    Et absorbent ma vie qui subit leur décote.

    Tableau de Fabienne Barbier