
Lorsque la lumière s’éteint et lorsque les yeux lâchent prise,
Je me reconnecte au réseau de la vie avant la naissance.
L’esprit comme un miroir sans tain laisse apparaître des surprises
Prédécoupées par les ciseaux de mes anciennes connaissances.
Dans ce monde nu de science et dépouillé de tout langage,
Je ne vis aucune expérience mais la légèreté de l’être.
Qu’il est bon d’ôter sa conscience et ne garder pour tout bagage
Ce qui fond dans la luxuriance des mots dénués de toute lettre.
Les femmes nues sont souveraines ; j’en suis leur aveugle sujet.
Je ne m’en fait aucune image à la couleur des sentiments.
Chaque nuit j’épouse une reine qui fait de moi son homme-objet ;
Mon inconscient lui rend hommage dans mes poèmes les plus cléments.
Illustration d’Ernst Stöhr.