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  • La sirène et son fils

    L’évènement est assez rare mais il se produit toutefois
    Quand les marins se mettent en quatre à satisfaire la sirène.
    Car celle-ci n’est pas avare en brochettes de cœurs et de foies,
    Plats aphrodisiaques à débattre mais stimulants en œstrogènes.

    Si bien que quelques mois plus tard, tout le ferment de leur laitance
    Donne naissance à un triton, moitié humain moitié poisson.
    Un fils qui saura sans retard démontrer toute sa prestance
    Avec sa voix de baryton qui monte depuis son caleçon.

    Tableaux de Malene Reynolds Laugesen

  • Trop au lit

    L’est trop au lit pour être honnête, ma voisine du dernier étage
    Dont j’entends branler le sommier et couiner les ressorts rouillés.
    Elle pousse aussi la chansonnette pour pimenter le ballotage
    Lorsque l’amant est coutumier par sept fois de la dérouiller.

    Quand je la croise dans l’ascenseur, qu’elle me dit ses « bonjour chéri »,
    Je lui réponds timidement sans oser saisir l’occasion.
    Bien que je sois libre-penseur et au jeu d’l’amour aguerri,
    J’ai peur qu’elle crie avidement mon nom à travers les cloisons.

    J’ai honte mais je dois vous le dire, j’y suis monté vendredi soir
    Car elle m’a demandé de l’aide pour monter son lit IKEA.
    Comme vous auriez pu le prédire, hélas, je n’ai pas pu surseoir
    À l’essayer ; aussi je plaide coupable au crime indélicat.

    Tableau de Charles J. Dwyer sur https://www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com/2011/10/charles-j-dwyer-1961-wisconsin.html?m=1

  • La tête et les jambes

    Sans les jambes, une relation renonce à un terrain d’entente
    Où se chasser à pas de loup et se louper à pas chassés.
    Seule la tête en corrélation avec l’âme contre toute attente
    Doit tracer sa route cheloue vers l’autre autant embarrassé.

    Avec les jambes, le courant passe librement de la tête au pied ;
    Transit par les voies génitales et changement au cœur vaillant.
    Le voyage occupe tout l’espace et vous propose, comme il vous sied,
    Des liaisons sentimentales ou rapports intimes et saillants.

    Illustrations de Pascal Campion sur https://positivr.fr/pascal-campion-dessins-couple/?amp

  • La porte de l’imaginaire

    Verrouillée par la loi des sciences et par ses prêtres cartésiens,
    La porte de l’imaginaire seule aux yeux du cœur se révèle.
    Elle ouvre la voie de l’inconscience, remonte d’un puits artésien
    Depuis sa source originaire que l’inspiration renouvelle.

    La mienne est toujours entrouverte, je la franchis sans le savoir ;
    J’y vis de nouvelles expériences et d’opportunes destinées.
    À quoi me servent ces découvertes ? Je les accomplis par devoir
    Car j’y retrouve la clairvoyance que j’avais avant d’être né.

    Il en existe des milliers inaccessibles à contrecœur
    Dans la nature qui délivre sa beauté sous le firmament.
    Mais les cas les plus familiers de ces ouvertures du cœur
    Sont dans les images et les livres où je retourne fréquemment.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
    Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Les murs ont des oreilles

    J’entends sourdre à travers les plinthes toutes vos peines et vos plaintes ;
    J’entends sourdre à travers les murs vos confidences et vos murmures.
    Je suis votre fée indiscrète, gardiennes des pensées secrètes
    Que je recueille tous les jours que vous souffrez en ce séjour.

    J’ai tout noté dans mon carnet depuis que vous êtes incarné
    Des premiers mots depuis l’enfance jusqu’au dernier pour ma défense
    Car votre avocat je serai et votre grâce plaiderai
    Lorsque Dieu fera le décompte de votre âme laissée-pour-compte.

    Tableaux de Danny Galieote sur https://www.maxwellalexandergallery.com/danny-galieote-1

  • Jeter un œil de chat

    J’ai l’œil de chat prêt à bondir pour capturer l’instantané ;
    De mon cœur jaillit l’émotion avide de sa nourriture.
    Une occasion pour rebondir au cours de la nouvelle année
    Et découvrir en promotion des jours remplis de fioritures.

    Patte en avant prête à saisir l’opportunité du moment ;
    L’esprit éternellement en quête d’heures exceptionnelles à vivre
    Pour unir plaisir et désir et écrire ensemble le roman
    D’une vie riche de conquêtes que seule mon âme délivre.

    Photo d’Alexander Sviridov

  • Le miroir infidèle

    Mon miroir inverse mes lettres d’une manière assez spéciale ;
    Si les extrêmes restent en place, tout le milieu est renversé.
    En principe il faudrait remettre de l’ordre entre les initiales
    Mais en fait, le cerveau reclasse tout sans jamais tergiverser.

    Sleon le rfleft de mon mrrior, l’odrre n’a annucue ipmrotncae.
    Sueels la pmeirère et la drenèire lteetrs rtnseet à la bnnoe pclae.
    Mias je puex tujoruos lrie snas porblmèe car mon creaveu hmauin
    N’emxanie pas cquahe ltetre elle-mmêe mias le mot cmome un tuot.

    Or mon miroir ayant compris que je détournais le problème,
    Se mit à inverser les heures et les minutes et les secondes.
    Les reflets de ce malappris mettaient le temps en plein dilemme,
    Espérant que mon cœur se leurre et mon esprit se dévergonde.

    l’envers à mots ses lire à habitué vite suis me je Mais
    .contribue y cerveau le car m’adapte je fois chaque à Et
    pervers assez ordre nouvel un institué s’est il Depuis
    .début au fin la mettre à inapte montre me je souvent Car

    Tableau de Cynthia Sheppard et photo de Hugh Kretschmer

  • Le rouge endormi

    Avant que ne poigne l’aurore sur mes souvenirs endormis,
    Je sauve la couleur des rêves qui drapent le corps de ma muse
    Malgré l’amnésie carnivore pratiquant la lobotomie
    De la dernière image brève issue de mes pensées confuses.

    L’image aux couleurs infrarouges et aux nuances ultraviolettes
    Qui ne laissent sur la rétine aucune trace de son passage.
    Excepté cette femme en rouge et sa fragile silhouette
    Comme déesse gréco-latine qui complète mon apprentissage.

    En effet, la nuit l’inconscient qui n’a pas été formaté
    Projette des figures impossibles issues d’un monde immatériel
    Qui alimente mon subconscient par-delà la conformité
    Qui m’entrave d’une impassible inertie psychosensorielle.

    Tableau de Sergio Martínez Cifuentes

  • La belle automne

    La belle automne, comme une femme, est la plus tendre des saisons ;
    La belle automne plaît à mon âme, plaît à mon cœur dans ma maison.
    Elle parait toute embrumée quand vient le temps des amours mortes
    Balayer mes rêves enrhumés de passions que le diable emporte.

    La belle automne m’a offert la petite mort nécessaire ;
    La belle automne n’a pas souffert, elle n’est rien qu’un ange émissaire
    Qui m’ensommeille et me réveille pour un voyage merveilleux
    Et puis qui m’ouvre et m’émerveille lorsque je la vois dans tes yeux.

    Illustrations d’Ana Miralles sur https://bdheroines.blogspot.com/p/par-jean-dufaux-dessinatrice-ana.html?spref=pi&m=1&fbclid=IwAR2ww3i4r8HorpFfKD1tVdFXP4msYZxdMTnQOodAd_umF5lzsUY2f4yW2Jg

  • La porte intérieure

    Nouvelle Lune de l’année, la porte reste verrouillée
    Suite à on ne sait quel dilemme qui l’avait maintenue bouclée.
    Elle semble vraiment condamnée – d’ailleurs ses gonds sont tous rouillés –
    Pourtant ce n’est plus un problème car on a égaré la clef.

    Mais cette nuit de pleine Lune, six jeunes filles en robe blanche
    Ont accompli le rituel de l’ouverture de la porte.
    Sans autre procédure aucune, on entendit craquer les planches
    Selon le sens spirituel que le chant consacré comporte.

    Une fois la porte entrouverte, les jeunes vierges sont entrées
    Dans le mystère et le silence de la foret du bois-des-chênes.
    Puis la clairière s’est recouverte de ronces tellement concentrées
    Qu’on en a omis l’existence et ce, jusqu’à l’année prochaine.

    Illustration d’Olga Baumert

  • L’amour verdurera

    Partout l’amour verdurera dans la nature déflorée
    Quand le printemps réveillera campagnes, vallées et forêts !
    Partout la vie bourgeonnera et fera jouir les fleurettes
    Que la pluie badigeonnera d’eau fraîche sur les collerettes.

    Revivront d’amours végétales les nouveaux rameaux érectiles
    Qui exposeront leurs pétales autour de leurs pistils fertiles.
    Et mûriront les fruits bénis par d’indispensables abeilles,
    Petites fées dont le génie nous remplit de vie les corbeilles.

    Tableau d’Igor Morski sur https://www.espritsciencemetaphysiques.com/illustrations-controverse-dun-artiste-polonais-revelent-cote-noir-de-societe-moderne.html

  • Ma vie en couleurs

    Je vis en vert la nuit, le jour, entre le cœur et la raison ;
    Quant au blues et aux bleus de l’âme, je les mets en périphérie.
    Qu’il est utopique, le séjour d’un poète resté à la maison
    Qui écrit sur le cœur des femmes dans les bras de son égérie !

    L’égérie voit la vie en rose car, après tout, c’est là son rôle
    Et reste jaune très longtemps dans une jeunesse éternelle.
    Elle a sauvé mon cœur morose – je vous en donne ma parole –
    Qui vit un retour de printemps de ses amourettes charnelles.

    Le soir, ma femme devient violette, comme la couleur des montagnes
    Où la Chèvre de Monsieur Seguin s’enfuit en quête d’aventures.
    Je sèche mon encre obsolète dans l’encrier de ma compagne
    Pour qui j’ai l’éternel béguin au parfum de littérature.

    Photos de Julius Ise sur http://blog.julius-ise.de/colorgames

  • Le choix du Roy

    Le Roi possède tous les droits et c’est normal, il est le Roi ;
    Il est aussi de droit divin né de la cuisse de Jupiter
    Ou de n’importe quel endroit, cheville gauche ou genou droit,
    Quoi qu’il en soit, quoi qu’il advint, le Roi est Maître, pas de mystère !

    La Reine ne possède rien et c’est normal, elle est la Reine
    Mais elle règne dans son lit surtout quand le Roi n’est pas là ;
    Lorsqu’il part chasser les vauriens de ses provinces souveraines,
    Elle y accueille à la folie tous ses amants sans tralala.

    La courtisane fléchit le Roi ; c’est normal, c’est la plus jolie
    Que le Roi séduit sans retard car, des folies, il n’en a guère.
    Là, bien serrés, tout à l’étroit, Il oublie sa mélancolie
    Et lui fait deux ou trois bâtards qui, plus tard, iront à la guerre.

    Les autres cartes font les corvées ; c’est normal elles n’ont aucun titre
    Sinon leurs chiffres décarrés qui tiennent lieu de patronyme.
    Parfois les As sont réservés à faire jouer leur libre arbitre
    Lorsqu’ils s’annoncent en carré d’un consentement unanime.

    Tableaux de Jake Baddeley sur https://www.jakebaddeley.com/collection/paintings/paintings-2007

  • Ange ou démon ?

    Si Dieu existe, comment peut-il laisser son chef-d’œuvre en péril
    Et autoriser que le mal prône son côté animal,
    Optant pour la loi du plus fort qui prédomine sans effort
    Afin que le crime malicieux soit le choix le plus judicieux ?

    Ainsi nos hommes politiques nous posent autant de polémiques
    Sur le choix de leurs décisions qui causent autant de divisions
    Alors qu’ils ont été élus, non pas pour le pouvoir absolu,
    Mais pour répondre à nos problèmes et non provoquer les dilemmes.

    Ange ou démon, le président aspire à être résident
    D’une durée indéterminée sans doute pour exterminer
    Tous ceux, lucides d’accepter de se retrouver exceptés
    D’un avenir qui fait mention d’un enfer pavé d’intentions.

    Tableau de Nicoletta Ceccoli sur https://vigilantcitizen.com/latestnews/disturbing-mkultra-and-child-abuse-paintings-displayed-on-billboards-in-italy

  • Quand les chats nous remplaceront

    Vous souvenez-vous du Chat-Botté, protecteur d’un certain marquis
    De Sade ou bien de Carabas ? Peu nous importe finalement !
    Il eut une charibotée de descendance qui lui naquît
    Et qui aujourd’hui le dépasse en audace et emballement.

    D’ailleurs, ils prennent notre place sur les genoux de nos mémés,
    Sont les confidents de nos filles, consolent veuves et orphelines.
    Gageons demain qu’ils nous remplacent après nous avoir blasphémés
    Comme anciens maîtres de famille qui se profanent et se déclinent.

    Ils n’auront ni gouvernement, ni président, ni assemblée.
    Les riches vivront à Paris et les pauvres iront à Marseille.
    Ils auront le discernement de tuer et dévorer d’emblée
    Lapins, belettes et canaris qui leur demanderont conseil.

    Illustration de Nadezhda Illarionova sur https://www.artstation.com/artwork/krP1z

  • J’irai lire au fond de la mer

    J’irais bien au fond de la mer non pas écouter les sirènes
    Mais pour leur faire la lecture d’une diction marémotrice.
    Petites nouvelles éphémères, derniers potins sur rois et reines
    Ou de grands récits d’aventures selon le choix de l’auditrice.

    Des grands romans de Jules Verne, le Nautilus, l’ile mystérieuse,
    Aux grandes épopées marines, l’odyssée des explorateurs.
    Je m’produirais à la taverne de l’illustre sirène rieuse
    Si l’auditoire m’entérine ce répertoire d’orateur.

    Illustration d’Akira Kusaka sur https://akira-kusaka-illustration.tumblr.com

  • Prise la main dans la nasse

    Gaffe à la sirène voleuse qui se laisse prendre au filet
    Pour mieux sélectionner sa proie et fuir sans demander son reste !
    La sirène n’est plus cajoleuse après trois crises d’affilée
    Et préfère un banc de lamproies à un marin fort indigeste.

    D’ailleurs plus jamais elle ne chante à s’égosiller sur la mer
    Mais vous pouvez toujours l’entendre à toute heure sur les réseaux.
    Que voulez-vous ? Elle déchante car l’avenir se montre amer
    Et songe à changer sa queue tendre, puis faire feu des deux fuseaux.

    « Dès que la féminine engeance sut que le singe était puceau,
    au lieu de profiter de la chance, elle fit feu des deux fuseaux »
    Georges Brassens, Le Gorille.

    Tableau de Catrin Welz-Stein

  • Danses naturelles

    Parmi les sciences surnaturelles, la magie reste l’énergie
    Prépondérante dans les forêts pour les jeunes fées ingénues.
    Leurs habitudes culturelles les rallient toutes en synergie
    Lorsque la Lune phosphorée darde un halo d’argent ténu.

    À l’équinoxe, les fées dansent et au solstice, elles recommencent.
    Les pleines lunes les rassemblent ainsi que les coups de tonnerre.
    Et plus les filles sont en transe, plus revient le temps des romances
    Car amour et magie s’assemblent comme deux forces partenaires.

    Tableau de Fabio Fabbi

  • Petits moments de plénitude et de détente

    Petit moment de plénitude, de sérénité, de quiétude ;
    Le temps ne se rattrape plus, il est perdu, n’en parlons plus !
    Raccorder ses deux univers, l’un à l’endroit, l’autre à l’envers,
    L’un qui rayonne à l’intérieur, l’autre qui tire à l’extérieur.

    Un petit moment de détente, de lâcher prise en dilettante ;
    L’espace-temps est contracté et le corps tout décontracté.
    Redevenir un cœur d’étoile, tomber les masques et les voiles
    Et recommencer à zéro la vie dont on est le héros.

    Tableaux de Jorge Namerow

  • Trois petits tours et puis sans fin

    Même le monde des sorcières n’échappe pas aux servitudes
    Et plus on use de magie et plus celle-ci dégénère.
    Balai magique pour la poussière, on en prend vite l’habitude ;
    Quand on l’enfourche, il réagit en soubresauts tourbillonnaires.

    Pour entretenir son balai, toute sorcière bien éduquée
    Trois fois par jour le fait voler pour le vider de ses moutons
    Qui ne sont pas très emballés et se montrent assez offusqués
    Quand on les envoie s’envoler parmi pousses et fleurs en boutons.

    Quand le balai est électrique, la magie est chère à payer ;
    Plus l’énergie est lumineuse plus elle a de voracité.
    Et les sorcières égocentriques se mettent alors à bégayer
    Devant la note pharamineuse de la fée électricité.

    Tableau de Remedios Varo sur https://loirremediable.wordpress.com/2020/09/17/remedios-varo-alquimia-y-psicoanalisis

  • Dans le rêve d’une femme

    Dans les méandres féminins d’une rêveuse aventurière,
    Je m’étais au rêve embarqué pour un voyage fantastique.
    J’ai barré sous un vent bénin d’une intuition avant-courrière
    Vers tous ses souvenirs parqués dans des alcôves synaptiques.

    J’ai vu la rose de son cœur s’épanouir quand elle s’endort
    Et l’expression de son esprit s’enrouler autour de Morphée.
    J’ai remonté tel un vainqueur qui a conquis la toison d’or
    Jusqu’à son souffle que j’ai pris comme mon plus précieux trophée.

    Tableaux de Konstantin Razumov

  • Le 32 janvier, etc.

    Et si tendait vers l’infini la fin de ce mois de janvier
    Qui empièterait sur février, mars avril mai et caetera ?
    Qui aurait ainsi défini ce calendrier tant envié ?
    Bien sûr ! Les verseaux décriés pour leurs tripatouillages scélérats !

    L’astrologie en conséquence serait toute empapaoutée ;
    Tous les signes déborderaient et même se feraient la guerre ;
    Le Lion par son éloquence se serait alors rajouté
    Les jours chauds qu’il s’accorderait sauf le froid dont il n’en a guère.

    Les autres signes se confineraient dans cet hiver intercalaire
    Or comme les mois auraient changé, ce serait d’une complication !
    Mais tout se recombinerait après une année de galère
    Car les astres se seraient vengés en faisant leurs révolutions.

    Illustration du calendrier d’Olga Ert sur https://www.behance.net/gallery/186943/calendar

  • Blanche échauffourée

    Les bonhommes-de-neige interdits voient démarrer l’échauffourée
    Aussitôt qu’ils sont érigés comme martiale divinité.
    Sans doute l’amour reverdit à coup de batailles savourées
    De boules de neige dirigées avec beaucoup d’affinités.

    Car plus on s’aime, plus on s’explose la gueule avec témérité
    Pour mieux aller se réchauffer tous nus devant la cheminée.
    À point nommé, les cœurs implosent d’une amoureuse célérité ;
    Piston et turbine échauffées par tous les sens inséminés.

    Illustrations de Pascal Campion sur https://positivr.fr/pascal-campion-dessins-couple/?amp

  • La roue de l’infortune

    Aveugle et malicieux hasard qui me guide vers la fortune,
    Parfois ton attraction bizarre conduit mes pas vers l’infortune !
    Inexorable loi de Murphy qui finit toujours par m’avoir,
    T’es vieux démons personnifient ce fatidique super-pouvoir !

    Sans doute « la faute à pas-de-chance » m’entraîne dans son addiction
    À croire que les circonstances m’indisposent avec conviction.
    Sans doute est-ce ma lâcheté à construire mon avenir
    Qui m’aura le plus cacheté de ses plus mauvais souvenirs.

    J’ai lâché prise à la croyance envers la bonne destinée,
    Je ne crois plus à la voyance ni aux chemins prédestinés.
    La malchance devient vérité qui me permet de progresser
    Lorsque j’apprends à l’éviter et, au mieux, à la transgresser.

    Tableau de Jonas Burgert

  • Tant va la cruche à l’eau…

    J’voudrais goûter le temps qui passe comme d’éternelles vacances ;
    J’voudrais sentir le temps qu’il fait avec un soleil rayonnant ;
    Mais la météo outrepasse le beau temps avec conséquences
    Qui se conjuguent à l’imparfait chargé de vents tourbillonnants.

    J’voudrais voir le temps se figer comme une sauce à la française ;
    J’voudrais penser à autre chose et entrevoir ma vie en rose ;
    Mais vents et pluies m’ont infligé tellement de douches écossaises
    Que ma vie se métamorphose en une aventure morose.

    J’voudrais entendre le silence et la candeur de l’existence ;
    J’voudrais tâter des jours meilleurs sans peine et à portée de main ;
    Mais mon chien avec insolence aboie pour avoir sa pitance
    Et j’ dois aller chercher ailleurs de quoi l’ nourrir jusqu’à demain.

    J’voudrais reporter à demain les désagréments d’aujourd’hui ;
    J’voudrais passer le plus de temps avec un p’tit prince charmant ;
    Mais j’ai perdu mon sac à main et la malchance se reproduit ;
    Seul mon chien se montre content quels que soient mes égarements.

    Illustrations de Duane Bryers

  • Éternelle automne

    Avant le solstice d’hiver, l’automne se matérialise
    En un corps de femme évoqué par des milliers de feuilles mortes.
    C’est une loi de l’Univers qui impose et qui réalise
    Ce phénomène provoqué par un miracle en quelque sorte.

    Sans doute par une déesse, Demeter, Diane ou Artemis
    Et les vibrations telluriques des tressaillements de la Terre
    Qui nous effectue la prouesse de révéler in extremis
    Son cœur de femme féerique telle une offrande salutaire.

    Tableau de Leonid Afremov

  • La peur bleue

    La peur bleue mène la vie dure à mon goût pour la vie en rose ;
    Elle m’aveugle obstinément pour entraver ma progression.
    Hélas, cette oppression perdure dans les moments les plus moroses
    Pour rajouter en supplément une implacable régression.

    Mais j’ai pris ma peur par la main, calmement pour la rassurer
    Et même la remercier de ses subtiles préventions.
    Je poursuis bien mieux mon chemin, le cœur léger pour m’assurer
    Que ma peur soit appréciée pour ses meilleures intentions.

    Photos de Tim Tadder

  • Danse autour du marais salant

    Te souviens-tu, esprit de sel, quand ton âme a quitté ton corps
    Pour s’enfoncer en haute mer vers les abysses ténébreuses ?
    Puis ton fantôme universel peu à peu s’est mis en accord
    Avec l’élément outremer happé par d’essences fibreuses.

    Et tu t’es matérialisée, déesse du marais salant
    Qui danse sur la fleur de sel dans sa métamorphose rose.
    Et puis tu t’es cristallisée dans des fragrances exhalant
    Ce goût divin qui ensorcelle ma soupe et tellement de choses.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
    Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Petit déjeuner au chat

    Au saut du lit je me détends, je m’étire et je me toilette,
    Puis je prépare guilleret mon petit-déjeuner sacré.
    Le rituel se répétant mais sans devenir obsolète,
    Je lui consacre tout l’intérêt des aliments salés-sucrés.

    Tasse de lait dès potron-minet, la première gorgée me sourit.
    Quelques tranches de jambon fumé pour une première mise en bouche
    Que j’ai à peine terminée que je hume sur la cuisinière
    Une omelette parfumée à l’ail des ours et des souris.

    Mais voici que mes maîtres grognent et m’envoient illico presto
    Redescendre au plancher des vaches pour je ne sais quelle raison.
    Alors tant pis, je me renfrogne et abandonne mon resto,
    Puis avec un air de bravache, je m’enfuis hors de la maison !

    Tableau de Kenne Gregoire

  • La soupe à la grimace

    Mon œil, que Marianne soit soumise à ceux qui prétendent épouser
    Ses formes courbes et ses réformes et s’adapter à ses valeurs
    Quand elle se révèle promise à un avenir piquousé
    De rappels pénibles et conformes à plusieurs années de malheur.

    J’ai un mauvais goût dans la bouche à force de m’être alléché
    Aux beaux discours des candidats qui sont devenus mes bourreaux.
    Je crains que la France n’accouche de lois qui me font trébucher
    Dans un ersatz de corrida où j’ai le rôle du taureau.

    Alors si je tire la langue, ce n’est pas par impolitesse
    Mais par fatigue accumulée à subir les mêmes erreurs
    Que l’on m’impose et me harangue à force d’indélicatesses
    Par les médias assimilés à la seule voix de la terreur.

    Tableaux d’Annica Klingspor sur https://ello.co/annicaklingspor

  • Les cœurs en carême

    Après les fêtes on récupère les cœurs demeurés solitaires ;
    On les purge et on les décrasse de toutes mauvaises pensées.
    On les récure et l’on repère les endurcis célibataires
    Afin qu’il ne reste nulle trace de vieilles douleurs expansées.

    Puis on recoud les cœurs brisés, c’est le travail du cœurdonnier
    Qui rafistole les blessures et les fractures du myocarde.
    Une fois qu’ils sont cicatrisés, on les confie aux façonniers
    Qui vont effacer les sutures et rentoiler le péricarde.

    Puis on repeint les cœurs moroses avec la couleur du bonheur
    Qui élimine les bleus de l’âme sous plusieurs couches de vernis.
    On les parfume à l’eau de rose, on les cite au tableau d’honneur
    Et on galvanise à la flamme les carapaces qui ont terni.

    Enfin les cœurs, entrés en cure, passent en thalassothérapie
    Et ne se nourrissent que d’amour durant trois ou quatre semaines.
    Après un temps de sinécure et de kinésithérapie,
    Ils sont remis au goût du jour pour vivre une expérience humaine.

    Illustrations de Heinz Geilfus

  • Les vaches à lait

    Après l’or noir, l’or bleu-blanc-rouge, après l’or vert qui coule à flot,
    L’homme exploitera l’or humain, nec plus ultra de l’énergie.
    Tout ce qui vit, tout ce qui bouge alimentera le cash flow
    De l’économie de demain pour l’extraire de sa léthargie.

    Si « labourage & pâturage » valaient nos françaises mamelles,
    Il manque la « copulation » au rang de couilles nationales.
    C’est pourquoi, dès leurs plus jeunes âges, nos plus plantureuses femelles
    Nourriront la population par voies buccales ou anales.

    Illustration d’Ausonia sur https://www.artstation.com/artwork/EwL84

  • Un nouveau regard est-il nécessaire ?

    La science de l’information demande plusieurs points de vue
    Pour appréhender les tenants et coincer les aboutissants
    Et non pas la déformation où tous les malheurs sont prévus
    Pour nous stresser en méprenant nos sens en les assoupissant.

    Observons les guerres par l’angle de ceux qui fournissent les armes ;
    Analysons les pandémies dans les milieux économiques.
    Mafia, Religion et Triangle nous invitent à sonner l’alarme
    À savoir que nos ennemis ne sont que tragiques comiques.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
    Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux de les créditer.

  • Le sirénomètre

    Pour observer le temps qu’il fait, rien ne remplace un baromètre
    Mais pour suivre le temps qui passe, il faut l’instrument adéquat.
    Chaque marin, s’il est parfait, consulte son sirénomètre ;
    L’appareil le plus efficace, je vais vous expliquer pourquoi :

    Mais à quoi pense la sirène tous les matins en se coiffant ?
    C’est selon la température du courant de la mode en mer ;
    Selon si les stars dans l’arène s’échangent des mots décoiffant
    Dont l’ampleur en twittérature s’avale comme une pilule amère.

    Les cheveux longs de la sirène exigent une totale attention
    Pour dénouer toutes les tresses et les peigner comme il se doit.
    Selon l’actualité sereine, tout se démêle sans tension
    Mais quand elle en lit les détresses, il lui faudrait plus de dix doigts.

    Tableau de Patricia Rose Studio

  • Ah, si vous connaissiez ma sirène !

    Savez-vous quel est le modèle le plus en vogue dans les musées
    Qui représente l’étalon plus précieux que l’or outremer ?
    Point n’y ont été infidèles, ni lassés, ni désabusés,
    Ceux qui fréquentaient les salons des galéristes de la mer.

    Derrière un rideau de peinture se cache la beauté interdite
    De celle qui figurait l’émule de l’imperceptible Aphrodite.
    D’autant qu’en-dessous de la ceinture, à l’instar des jambes prédites,
    Un coup de pinceau dissimule sensuellement sa queue maudite.

    Tableaux de Colette Calascione

  • Intimes réflexions

    Arrêter le flot des pensées revient à arrêter le temps
    Et la méditation atteint cette limite qui se savoure ;
    Le cœur permet de compenser l’afflux d’idées intermittent
    En s’ouvrant au petit matin sur une unique onde d’amour.

    La vague d’amour se répand sur l’intégrale nudité
    De la peau au contact de l’air qui devient amplificateur ;
    Tout le corps vibre et ne dépend plus que de l’opportunité
    De ressentir l’Être Stellaire fils d’un Soleil procréateur.

    Tableau de Sophia Rodionov

  • Vénus en armure

    Elle s’est retrouvée piégée entre les quatre dimensions
    Au moment de passer le mur de la lumière clignotante.
    Juste une empreinte désagrégée de ses nobles mensurations
    Témoigne Vénus en armure à la poitrine ballottante.

    Jamais les amours impatientes ne peuvent souffrir d’un retard
    Et Vénus court contre la montre trop vite la plupart du temps.
    Lorsque la verge est déficiente, elle vient rallumer le pétard
    À toute berzingue comme le démontre ce cliché fort contrebutant.

    Si vous ne voyez pas de formes émerger de votre cloison
    C’est preuve que votre libido ne connaît nulle dérobade.
    Mais si surgissent ses difformes ventre et pubis avec toison,
    C’est que Vénus vient tout de go vous sauver de la débandade.

    Sculpture de Lynne Furrer

  • Diane végane

    Diane faisait feu de tout bois, excepté des bois de nos cerfs
    Qui perdent ramures en automne pour les recouvrir au printemps.
    Lorsque les biches sont aux abois la nature fait le nécessaire
    Pour que les mâles heureux entonnent leurs chants d’amour en se pointant.

    Or quand le cerf est bien membré des bois de sa nouvelle année,
    Il baisse la tête soumise quand il voit Diane se ramener.
    Elle-même, qui passe fière et cambrée sans voir l’animal ricaner
    D’esquiver ses cornes promises au trophée sur la cheminée.

    À chaque rencontre, il parait que le cervidé débrouillard
    Possède plus d’un tour dans son sac pour mystifier sa prédatrice.
    De plus l’hiver, il disparaît entre les couches de brouillard
    Et Diane de tourner casaque pour devenir cultivatrice.

    Tableau de Georgy Kurasov sur https://www.facebook.com/Georgy-Kurasov-Art-401561293244767/photos

  • Concerto pour trois Parques

    Parce que c’est plus beau à six mains et plus harmonieux sur sept cordes,
    Les Parques jouent des ritournelles avec le fil des destinées
    Afin de voir des lendemains chanter sans la moindre discorde
    Et afin que se renouvellent des milliers d’échos combinés.

    Échos qui sonnent comme des accords selon les dynasties de gammes
    Qui se retrouvent, vies après vies, pour continuer leurs jeux de rôles.
    Si j’ai trop servi de raccord avec toutes mes familles d’âmes,
    Sans fin j’y demeure asservi au titre de porte-parole.

    Je suis cette septième corde qui tremble et vibre en résonance
    Par toutes les combinaisons que trente phalanges interprètent.
    En conséquence, je vous l’accorde, j’ai dans le cœur la rémanence
    De toutes les déclinaisons des caractères qui s’y prêtent.

    Tableau de Getahun Assefa Balcha

  • La verte mutation

    Lorsque les mers reverdiront sous l’effet de la pollution,
    Les petits poissons muteront comme nous-mêmes, il y a longtemps.
    Les sirènes convertiront leurs queues en guise d’évolution
    Et, sur deux jambes, disputeront un nouveau départ en chantant.

    Rendez-vous à la prochaine ère lorsque les pôles auront fondu
    Laissant les terres englouties créer des mondes inédits.
    Les derniers humains, pauvres hères, se retrouveront morfondus
    Parmi la nature aboutie dans une verte comédie.

    Illustration de Carly Elizabeth Schmitt

  • 50.000 ans après l’humanité

    Depuis on n’sait combien d’années, après la mort du dernier homme,
    La planète en convalescence panse patiemment ses blessures.
    Oubliées les villes damnées disparues dans un maëlstrom,
    Ruines frappées d’obsolescence, terres criblées de meurtrissures.

    Mais peu à peu tout recommence ; l’homme n’est plus indispensable.
    Les animaux coopératifs ont tous rétablit l’équilibre.
    Mais point de Dieu dont la démence provoque des guerres impensables
    Mais un système fédératif qui unit toutes espèces libres.

    Le singe n’est pas au sommet sinon celui du cocotier ;
    Personne ne craint plus les loups, on vit paisible au fond des bois.
    Aucune chair n’est consommée, les œufs bannis des coquetiers
    Et pour qu’il n’y ait pas de jaloux, les chiens miaulent et les chats aboient.

    Illustration d’Icinori sur http://icinori.com/blog-2

  • Plagiarisme

    Chacun s’inspire des expériences faites par ses prédécesseurs
    Qui ont eux-mêmes photocopié généreusement la nature.
    Nature qui, par loi d’invariance, multiplie comme un processeur
    Parfois ses erreurs estropiées ou ses mutations immatures.

    Et moi, je plagie l’univers et toute sa diversité
    Qui flatte mon cœur d’émotions que j’ai envie de présenter.
    J’extrais d’un simple fait divers l’invisible curiosité
    Que je duplique sans précaution pour bien mieux la complimenter.

    Mes poèmes n’inventent rien d’autre que la réalité ;
    Comme un musée à mots couverts qui collectionne l’indicible
    Pensée perdue pour le terrien mais, pour le rêveur alité,
    Un vrai trésor à découvert dont chaque vers connaît sa cible.

    Tableau de René Magritte

  • La femme au chat

    J’aime percevoir les secrets qu’un tableau de maître renferme
    Par son décor bien indiscret qui m’interpelle de pied ferme ;
    Cet arrière-plan rouge sang qui donne toute sa chaleur
    Au symbolisme rougissant d’une femme mise en valeur.

    Ô sang, renfermerais-tu l’âme allouée au féminin sacré
    Qui agite son oriflamme à chaque étape consacrée ?
    Premières règles qui invitent à la fonction procréatrice
    Durant tout le temps où gravitent les ovocytes dans ta matrice !

    Et chaque mois tu renouvelles l’énergie de fécondation
    Par des menstrues qui se révèlent souvent comme une inondation.
    Cependant parfois le miracle de la vie engendre la vie
    Dans le suprême tabernacle indispensable à ta survie.

    Ô sang comme un fond de garance où coagule ton passé,
    Tu évacues tes pertes rances comme des échecs compassés.
    Mais tu es porteur de lumière lorsqu’un homme sait honorer
    Ta féminité coutumière par des amours revigorées.

    Tableau de Pierre Bonnard

  • La route de Samarcande

    Parfois la route de la soie se joue de méandres en lacets
    Qui donnent un peu le mal de mer mais qui valent bien le coup d’œil.
    Il faut garder par devers-soi tous ces virages entrelacés
    Qui apportent un goût doux amer dans un voyage sans écueil.

    Et puis Samarcande apparaît se découpant sur ciel d’azur
    Et ses mosquées, ses mausolées, médersas ornées de faïence.
    L’inquiétude alors disparaît et change au fur et à mesure
    Les appréhensions désolées pour un sentiment de vaillance.

    Illustration de Thomas Thiemeyer

  • Le baiser du dieu-paon

    L’amour est une dimension de l’espace-temps métaphysique
    Dont la lumière a pour valeur l’intensité de l’intention
    Avec deux pôles en extension aux méridiens géodésiques
    Qui en transmettent la chaleur et les couleurs de sa tension.

    Du féminin incandescent au masculin vif et ardent,
    La synergie devient divine dès qu’un baiser est échangé.
    L’univers n’a rien d’indécent quand ses étoiles vont s’attardant
    Vers un trou noir où se devine un futur Big-Bang louangé.

    bodypainting & photos de Bella Volen sur https://bella-volen.com/fine-art-body-painting.html

  • Z’animaux

    D’une lointaine descendance avec Noé et Emzara,
    La Reine Rouge sur son trône surveille la montée des eaux
    Tandis que son chat violet pense à l’aubaine d’un bon débarras
    Pour les chienchiens à leurs patronnes et leurs délits de sale museau.

    Alors on trie de préférence les animaux de compagnie ;
    On vire les hippopotames, les affreux et les déficients ;
    On choisit avec déférence sans faire de zoomanie
    Ceux qui plaisent à Monsieur-Madame et les distraient à bon escient.

    Lui, n’a gardé qu’un chat qui fume en robe noire de havane ;
    Elle, n’a pris qu’un rhinocéros pour un usage cosmétique
    Dont elle abuse et se parfume tandis qu’à côté se pavane
    Une grenouille dont l’air féroce n’est avant tout qu’hypothétique.

    Illustrations d’Enki Bilal

  • Illusio in unguento, in vino veritas

    L’illusion n’émet pas d’odeur malgré son flacon débouché
    Qui laisse sentir l’envoûtement dans des volutes embaumées.
    Point n’ai besoin de décodeur pour voir ce leurre retouché
    À grands coups de glougloutements pulsés de sa fiole empaumée.

    Depuis l’arôme de la pomme, les mensonges sentent le roussi,
    Les tentations empuantissent et les escroqueries empestent.
    J’aspire à lire un nouveau tome dans un paradis sans souci
    Pour que le mal s’anéantisse de lui-même par la malepeste !

    Le vin cache sa vérité sous une robe vermillon
    Qui laisse aviser les rondeurs et tous les charmes de l’alcool.
    Sa force et sa témérité, comme les ailes d’un papillon,
    Créeront un trouble en profondeur dans mes esprits cavernicoles.

    Depuis la cuite de Noé et l’ivresse de la Pentecôte,
    Les mots me font tourner la tête dans des promesses politiques
    En pots-de-vin désavoués qui se décomposent et cocotent
    Avec demandes et requêtes vers un monde apocalyptique.

    « Illusio in unguento, in vino veritas» : Illusion dans le parfum, vérité dans le vin.

    Tableaux de Chie Yoshii sur https://www.chieyoshii.com

  • Quelque part dans le ciel

    Parmi les eaux évaporées contenant toutes nos humeurs,
    Combien retombent et combien restent agglutinées en cristaux sourds
    De médisances abhorrées qui véhiculent les rumeurs
    Condensées en vapeurs agrestes au-dessous des nuages lourds ?

    Mais ces pensées noires de haine subissent un cycle de pyrolyse ;
    Elles sont grillées et calcinées par le nettoyage solaire.
    Quelques insolites phénomènes que le ciel serein diabolise
    Sont recyclés et vaccinés dans ses eaux de pluies de colère.

    Dans mes collines où s’écoulent ces pluies acides et polluées
    Je vois souvent des mousses oranges dans les ruisseaux s’agglomérer
    Dont les eaux ruissellent et roucoulent dans les rivières éberluées
    Où naitront des effets étranges que Dieu seul sait énumérer.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
    Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Pas si fous que ça, les romains !

    À Davos, fais comme les romains, lis, écris et parle latin ;
    Économise l’énergie mais prend ton bain du samedi !
    Remets tes soucis à demain et attends le lundi matin
    Pour glandouiller en synergie sinon te mettre en maladie.

    Chez nous, la procrastination est la méthode la plus sûre
    Pour gouverner impunément sans avoir de comptes à vous rendre.
    Lorsque la prédestination t’ouvre la voie de la luxure,
    Baise et jouis opportunément de tout ce qui est bon à prendre.

    À l’Élysée, mets-toi à l’aise ; au parlement, joue les absents ;
    À l’assemblée, fais-toi du blé ; des impôts, exonère-toi !
    De temps en temps, fais un malaise ; s’il le faut, charge tes remplaçants ;
    Tant pis si les temps sont troublés du moment que toi, tu festoies !

    Les Romains construisaient des bains avec un système de chauffage par hypocauste. Ils allumaient un feu de bois ou de charbon de bois. Les gaz chauds s’écoulaient sous le sol à chauffer et remontaient à travers des conduits le long des murs creux. Ils utilisaient également des sources d’eau chaude naturelles comme à Bath au Royaume-Uni, à Aix-la-Chapelle en Allemagne, à Budapest en Hongrie, etc.

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    Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Demandeurs d’asile

    Quel sera le comportement des habitués des abysses
    Quand toutes les eaux monteront à l’assaut des terres inondées ?
    Prendront-ils leurs appartements parmi les nombreuses bâtisses
    Que nous leur abandonnerons sans pouvoir les vilipender ?

    Ils prendront nos poissonneries pour des tortures piscicoles,
    Tiendront nos boîtes de conserve pour des sardines locataires,
    Jugeront nos polissonneries comme stupides cas-d’école.
    Alors que Neptune leur réserve l’eau promise sur toute la Terre !

    Tableau de Jose Francese