Catégorie : 2024

  • Jumping Nessie’s wave

    Je n’ai jamais su l’animal qu’elle calait entre ses jambes
    Mais sur les vagues il bondissait comme un jeune poulain fringant.
    C’était sans doute un jeune mâle aussi impétueux qu’ingambe
    Car à chaque bond elle glapissait de cris d’extase extravagants.

    Elle chevauchait sur sa monture entièrement nue, sans maillot,
    Dans sa chevauchée impudique à qui elle donnait tout son corps.
    Elle partait à l’aventure en criant plusieurs fois « Taïaut ! »
    Comme à la chasse parodique d’un cerf marin d’au moins dix cors.

    Je l’ai entendue quelquefois partir en l’appelant « Nessie »
    Tandis que j’arpentais la lande tout en admirant sa jeunesse.
    Puis lorsqu’elle n’avait plus de voix, elle rentrait en catalepsie
    En revêtant sa houppelande au huis du château du Loch Ness.

    Tableau de Herbert James Draper.

  • Les génies des eaux

    J’adore les pluies torrentielles car elles sont synonymes de crues
    Et guette la montée des eaux, puis l’arrivée de leurs chimères ;
    Ces créatures démentielles, fées, vouivres ou coquecigrues
    Qui vivent parmi les roseaux sous les déluges éphémères.

    Les génies des eaux se confondent avec cascades et cataractes,
    Se cachent parmi les rochers cherchant leurs victimes innocentes.
    Et plus la rivière est profonde, plus la lumière s’y diffracte
    Et plus la proie vient s’approcher dans une confiance amollissante.

    Parfois l’eau est chargée de boues et de décombres entraînés.
    Qui sait ce que ces prédatrices ont occasionné en amont ?
    Mais l’état y met son tabou sinon la presse déchaînée
    Lâche la manne rémunératrice du tourisme en proie aux démons.

    Tableau d’Adolf Hiremy-Hirschl.

  • L’art de la chasse

    Quand l’arc et la flèche s’alignent sur l’infini de l’horizon
    Et que la main défie le temps qui suspend le vol de la flèche,
    La volonté se fait maligne, enferme sa cible dans la prison
    De l’objectif exécutant la sentence dont l’œil se pourlèche.

    Le jeu du chat et la souris, de la victime et son bourreau,
    Du prédateur et de sa proie ; bref, de la vie tout simplement.
    Comme un goût de poisson pourri, quand l’épée sort de son fourreau
    Et exige qu’on lui paie l’octroi par la mort inflexiblement.

    On parle de l’art de la chasse ; pas de pitié pour le chassé.
    On ne tue pas plus qu’on abat mais on prélève ou on régule.
    Cette novlangue me dépasse qui voudrait le crime effacer
    Pour le remplacer – chapeau bas – par le chef d’œuvre qu’elle émule.

    Tableau de Max Nonnenbruch.

  • Le dernier mot de Shéhérazade

    Shéhérazade eut le dernier mot… enfin on ne s’en souvient plus
    Mais comme elle était une femme, son mec lui a donné raison.
    D’ailleurs je crois que ce chameau qui, à tout son harem, déplut
    Avait perdu l’idée infâme de la tuer hors de sa maison.

    On dit qu’il a tellement souvent perdu le fil qu’il lui fallait
    Un résumé qui grandissait avec les récits de la veille.
    Il dut s’adresser aux couvents pour copier ce qui l’emballait
    Dans des livres qui remplissaient les murs du palais des merveilles.

    Il y eut donc plusieurs saisons entrecoupées de making-off
    Et documentaires à l’appui pour expliquer plusieurs lacunes.
    À la toute dernière oraison, on dut quérir des philosophes
    Qui expliquent encore aujourd’hui que d’idées… ils n’en ont aucune.

    Illustration d’Ana Miralles.

  • Le premier mot de Shéhérazade

    Qu’a pu donc dire Shéhérazade à son premier jour de harem
    Lorsqu’elle apprit l’exécution au matin de la favorite ?
    Elle a du boire une rasade – bien que ce fut jour de carême –
    D’un vin pour son élocution et pour se donner du mérite.

    Quand elle fit face au sultan, un peu gaie et assez pompette,
    Elle eut une telle logorrhée que ses premiers mots se perdirent.
    Mais ce n’était pas insultant. Enfin, sans tambour ni trompette,
    Le padischah dut l’adorer sans pour autant lui interdire.

    Si bien que n’ayant rien compris, il remit à la nuit suivante
    La fornication ajournée pour cause de mal à la tête.
    Et Shéhérazade entreprit d’imaginer une captivante
    Histoire qui lui prit la journée de mille-et-une galipettes.

    Illustration d’Ana Miralles.

  • Gaïa Montana

    Dieu demanda à la montagne de se déshabiller pour lui
    Et de se coucher dans la plaine pour copuler au petit jour.
    Alors Dieu fit de sa compagne l’épouse qui encore aujourd’hui
    Demeure magnifique et pleine de grâce et d’amour pour toujours.

    Mais depuis ce jour de passion, elle reste endormie tout le temps ;
    Dieu aurait dit qu’elle est enceinte et que longue est sa gestation.
    Ayez donc de la compassion envers ce charmant léviathan
    Dont la matrice sacro-sainte enfante avec ostentation !

    (« La femme endormie dans la montagne » : Photo du Mont Susitna à Anchorage en Alaska sur https://www.the-sun.com/news/1283453/sleeping-lady-mountain-alaska-drone-mount-susitna/ .)

  • Au pays des sourds, les chats blancs sont rois

    Beaucoup de chats blancs dans le monde tournent en rond dans les jardins ;
    Ils marchent seuls et vagabondent comme l’éternel paladin.
    Et toi tu erres et exagères à travers les réseaux sociaux
    Pour calmer la forme passagère de tes problèmes les plus cruciaux.

    Lorsque tu chattes tes douleurs dans l’anonymat des réseaux,
    Tu es ce chat blanc sans couleur en train de guetter les oiseaux ;
    Sans le mimétisme adéquat pour te fondre dans le décor,
    Il te manque un je-ne-sais-quoi pour toucher l’esprit et le corps.

    Les chats blancs aux yeux bleus sont sourds, c’est une question de génétique ;
    Hasard au mauvais goût du jour que code un gène frénétique.
    Et toi, plus tu pleures et tu beugles en discutant de faux-semblants
    Et plus ton cœur demeure aveugle et ne fait que rester en plan.

    Tableau de Xuan Loc Xuan.

  • Dans la peau du mouton

    Quand le loup montre patte blanche en menaçant de disparaître,
    Les politiciens écolos souhaitent le réhabiliter.
    Mais il arrive une avalanche de moutons qui, en train de paître,
    Passent sous les crocs du rigolo ravi de l’hospitalité.

    Face au problème corollaire, on fit venir des spécialistes
    Qui proposèrent pour ces gloutons un moyen de contraception.
    Mais les bergères en colère répondirent à ces pugilistes
    « Queu’l loup ne baise pas les moutons mais il les bouffe ! Délectation. »

    Photo d’Anthony Goicolea sur https://papriqueisland.wordpress.com/tag/black-and-white/ .

  • La reine-louve

    Les yeux vairons rouge et marron, la reine-louve aux deux visions
    Voit le réel imaginaire et l’illusoire véritable.
    Avec sa bande de larrons et loups-garous en cohésion,
    Elle paraît extraordinaire et la mort semble inévitable.

    Rassurez-vous, elle ne se montre que lorsqu’on passe l’arme à gauche
    Ou en cas d’accident très grave ou de maladie incurable.
    Sa brusque apparition démontre que votre fin est en ébauche
    Aussi souffrez que je vous grave une épitaphe favorable.

    (Tableau de Kinuko Y. Craft sur https://www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com/2014/03/Kinuko-Craft.html?m=1 .)

  • L’esprit de la forêt

    J’ai croisé le renard surpris de nous retrouver nez à nez ;
    J’ai même stupéfié un chevreuil tombé les quatre fers en l’air ;
    Heureusement sans parti pris – plus rien ne saura m’étonner –
    Ils n’ont pas jeté de mauvais œil sur mon audace singulière.

    La faute en est à l’air du temps qui siffle entre les arbres verts
    Et dont les branches communiquent les transmissions de la forêt.
    Un peu sot, voire débutant, j’ai dû entendre de travers
    Et suivre l’onde botanique glissant sur l’herbe phosphorée.

    Je me suis fait apprivoiser en y revenant chaque jour
    Sans chercher la moindre rencontre avec un habitant des bois.
    Je ne voudrais pas pavoiser mais je crois qu’ils m’aiment d’amour
    Car ils viennent toujours à l’encontre comme s’ils étaient aux abois.

    Art païen de Naomi Cornock sur https://www.nomeart.com .

  • L’oracle de la forêt

    À chacun son totem secret, son inspiration créatrice ;
    À chacun sa source cachée, sa ressource imaginative.
    J’aime les éléments sacrés de la nature génératrice
    Présents sur les signes rattachés de la forêt germinative.

    Toute la flore féminine, force de vie de l’univers,
    Témoigne d’une connaissance gravée depuis la nuit des temps.
    Et le ciel envoie sa quinine quand tombe la neige en hiver
    Pour protéger toute naissance qui émergera au printemps.

    Par toute la sylve étendue comme un oracle horizontal,
    Par tous les arbres hérissés comme ds antennes verticales,
    Leurs prédictions sont entendues par le vent transcontinental
    Dont j’entends les feuilles crisser de leurs délices lexicales.

    « Il neige, sur janvier fiévreux, toute la quinine du ciel » Jean Giraudoux – Provinciales.

    Art païen de Naomi Cornock sur https://www.nomeart.com.

  • Les esprits de la forêt

    Si les esprits de la forêt parlent le langage du cœur,
    J’irai m’égarer la raison dans leurs labyrinthes boisés.
    Je me perdrai dans les fourrés où seuls les animaux moqueurs
    Savent retrouver leurs maisons parmi les ronces apprivoisées.

    Par les chemins vers nulle part, j’ai découvert l’inaccessible ;
    J’ai constaté l’humilité et le pouvoir du lâcher prise.
    J’ai senti tomber les remparts dévoilant mon âme impassible
    Avec la juvénilité de l’enfant devant sa surprise.

    En suivant comme un fil d’Ariane une inspiration dans le vent,
    J’ai maintes fois croisé la route de lièvres, renards et chevreuils.
    Sur la piste des valérianes, le matin au soleil levant,
    J’ai plusieurs fois cassé la croûte avec lutins et écureuils.

    Art païen de Naomi Cornock sur https://www.nomeart.com .

  • Les oracles de la forêt

    Qui sait se taire et observer sans vraiment chercher à comprendre
    Découvrira certains secrets qui ouvrent ses nouveaux devoirs.
    Il veillera à conserver tout ce qu’il souhaitera apprendre
    Sur ses désirs les plus sacrés que sa raison ne saurait voir.

    Les oracles élémentaires, interconnectés aux saisons,
    Renseignent tous les végétaux sur tous les caprices du temps
    Par les minéraux de la Terre sensibles aux combinaisons
    Des alliages entre métaux comme indicateurs percutants.

    D’autre oracles supérieurs dominent aux sommets des montagnes
    Et par la chaîne des vallées, rus, ruisseaux, rivières et torrents.
    Depuis son manteau intérieur, la planète les accompagne
    Par les cheminées exhalées des vieux volcans expectorants.

    Art païen de Naomi Cornock sur https://www.nomeart.com .

  • Le président écoute-t-il ses électeurs ?

    (Le Français écoute-t-il les Français ?)

    Les sondages ont toujours raison de l’avis des français moyens ;
    Parfois l’humeur franchit le point du seuil de l’imbécile heureux.
    C’est à la porte de sa maison que l’on traque le citoyen
    À froid et à brûle-pourpoint, posé par l’agent valeureux.

    Le bilan monte à l’Élysée pour atteindre le président
    Qui va se forger l’opinion qu’il désire sur ses électeurs.
    Mais il est assez malaisé que le résultat évident
    Fasse en sorte que nous obtenions une flopée de détracteurs.

    Alors les médias nous balancent les catastrophes planétaires
    Et nous nous sentons satisfaits de nos petites hausses des prix.
    Après plusieurs mois on relance des réformes inégalitaires
    Puis on sonde les gens stupéfaits d’être toujours des incompris.

    Illustration de Dupuy – Berberian.

  • Juste un sein gauche pour Marianne

    En politique Marianne aime jouer à l’alternance.
    Un jour elle se couvre à droite, un jour elle découvre son cœur.
    Et cette frontière médiane indique son appartenance
    À une oligarchie adroite ou une gauche à contrecœur.

    Mais depuis qu’on l’a ébranlée et forcée à se mettre en marche,
    La république est devenue flou-artistique sur les bords.
    On s’est tous pris une branlée administrée avec panache
    Et avons vu nos revenus toucher le fond et ses abords.

    Ah, que l’esprit des sans-culottes revienne vivre dans son cœur !
    Que l’âme révolutionnaire vienne lui secouer le corps !
    Que demain à coups de calotte elle chasse ce roitelet moqueur
    Et ses ministres factionnaires qui lui donnent des hauts-le-corps !

    Tableau de Travis Schlaht.

  • Neptunia

    Fille de Vénus et de Neptune, on n’lui a pas donné de nom ;
    La mythologie est muette quant à sa mythique existence.
    Mais justement, cette opportune héroïne devient le chaînon
    Manquant de l’énigme désuète qui ne manque pas de substance.

    Elle est sirène par son père et super-sexy par sa mère ;
    Une sorte de Cupidon avec une queue et un trident.
    « Cupidonia » irait de pair mais ça n’a pas plu à Homère
    Alors plutôt qu’un nom bidon, « Neptunia » fut plus évident.

    Bon. Maintenant qu’elle est nommée, sa légende peut commencer
    Et, bien qu’elle soit inconnue, imaginons sa destinée ;
    Créons-lui une renommée bien héroïque et romancée
    Et que ces héros méconnus cessent d’être procrastinés !

    (Tableau de Boris Vallejo sur https://aphrodisiacart01.wordpress.com/2016/07/18/boris-vallejo-julie-bell/ .)

  • Ces merveilleux fous pêcheurs-volants

    Puisque le métier de pêcheur ne nourrit son consommateur
    Qu’à condition d’aller pêcher dans les fonds les plus singuliers,
    Le contrôle de la fraîcheur demeure dans le collimateur
    Des règlements pour empêcher tous les trafics irréguliers.

    Au temps de la Marine à voile, des galères et des montgolfières,
    Les chalutiers s’en revenaient chargés sans se faire prier.
    Il est temps que l’on nous dévoile ce qui rendait les femmes fières
    Quand leurs maris leur ramenaient de quoi revendre à la criée.

    La guilde des poissons volants vantait bordels et garçonnières
    Où des parties de jambes en l’air valaient les tables solunaires.
    C’est du moins en batifolant avec les sirènes poissonnières
    Que ces marins patibulaires cocufiaient leurs partenaires.

    Mais quel rapport me direz-vous avec la pêche miraculeuse ?
    Eh bien les gardes de Neptune qui fréquentaient également
    Ces établissements chelous avaient la langue peu scrupuleuse
    Et révélaient pour quelques thunes les meilleurs des emplacements.

    (Tableaux de Piero Schirinzi sur https://poramoralarte-exposito.blogspot.com/2018/11/piero-schirinzi_18.html .)

  • Chauve-souris mon amour

    Une chambre à coucher étrange, une literie sens dessus-dessous,
    Et la position renversée comme le pendule du tarot.
    Mais la souris en robe orange qui ne portait aucun dessous
    Me demanda de lui verser mille balles pour son maquereau.

    « Mille balles ? Ça vous suce le sang ! » Répondis-je à la pute vampire.
    « À moins que vous ne m’accordiez une remise, je m’en vais ! »
    La belle qui avait l’esprit commerçant, ne voulant pas pour un empire
    Baisser le prix fort stipendié, m’expédia aux vents mauvais.

    Méfiez-vous donc de ces femmes qui vous mettent la tête à l’envers
    Et qui vous mettent sur la paille lors de la première rencontre !
    Autant ses désirs sont infâmes que ses services sont pervers
    Car après avoir fait ripaille, MST viendront à l’encontre.

    L’image a été censurée par Facebook le 06.12.2024.

    Tableau d’Igor Morski.

  • La mexicaine basanée

    Une mexicaine basanée, allongée à même le sol,
    Juste vêtue d’un sombrero, assise sur sa couverture.
    Elle était là à se pavaner, lorsqu’un loueur de parasol,
    Un hidalgo, un sombre héros, surgit en quête d’aventure.

    « Eh bonjour, Madame au corps beau ! Vous êtes vraiment la plus belle
    Et si votre fleur vous ressemble, vous êtes le phénix de la plage ! »
    « Holà, arrête, vilain corbeau ! » Du tac-au-tac fit la rebelle ;
    « Nous ne vieillirons pas ensemble et tu fais d’l’ombre à mon pelage ! »

    Et se jetant sur le goujat, frappé d’un coup de parasol,
    Elle lui dépêcha son refus car l’homme lui avait déplu.
    Quant à ce rustre qui dégagea et qui en perdit la boussole,
    Il partit honteux et confus et jura qu’on n’l’y r’prendrait plus…

    Tableau de Pierpaolo Rovero ; texte inspiré de Marcel en amont de la fontaine.

  • Chatte échaudée

    Lorsque la chatte ose s’ouvrir à une nouvelle aventure,
    Il lui suffit de passer l’pont tout en prenant ses précautions.
    Aussitôt elle va découvrir une montée de température
    Et décrochera le pompon en phase de l’exaltation.

    D’emblée la chatte mouillera du fruit de sa métamorphose
    Jusqu’à en avoir le vertige par l’ivresse de l’allégresse.
    Celui qui la déverrouillera au moment de faire la chose
    Connaîtra aussi la voltige d’une chatte devenue tigresse.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
    Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Je suis Camélia

    Camélia lit en négatif par rapport aux médias modernes
    Car la télé et le ciné lui semblent bien trop intrusifs.
    Ses amis, eux végétatifs, la traitent de vieille baderne
    Et préfèrent se vacciner d’après les médias abusifs.

    Alors serait-elle complotiste en choisissant par elle-même
    De se renseigner à la source et comparer les documents ?
    Elle est simplement duettiste et joue la partition qu’elle aime
    Avec les lignes qu’elle course dans sa culture, résolument.

    Elle est femme du vingtième siècle qu’elle transporte avec ses livres
    Qui la rattachent à ses racines comme un cocon sécurisé.
    D’ailleurs ses lectures espiègles au fil des journées la délivrent
    Des médiocrités assassines des réseaux sociaux divisés.

    (Tableau de Djabril Boukhenaïssi © Galerie Sator sur https://www.connaissancedesarts.com/depeches-art/prix/jappartiens-a-une-generation-qui-a-vecu-toute-son-existence-avec-en-bruit-de-fond-le-mot-disparition-djabril-boukhenaissi-premier-laureat-du-art-environment-prize-11186469/ .)

  • Décensurer le sein


    Sans doute pour décensurer le sein et mettre fin aux tabous,
    Faudrait-il l’imprimer partout, sur les affiches et sur les murs ?
    Mais lorsqu’il vient s’aventurer, qu’il en dépasse juste un bout,
    On abomine par-dessus tout ledit impudique fruit mûr.

    Soyons sincères avec le sein qui s’insère si bien dans la vie
    Car sa rondeur est si jolie et si divinement féminine !
    Au fond, qu’y a-t-il de plus sain et plus opportun qu’une envie
    De savourer à la folie ces si adorables poitrines ?

    Mais dans le contexte actuel où le genre est mis en balance
    Par des femmes qui n’acceptent plus d’être des humains sexués,
    Le sein, organe sexuel, devient complexe d’ambivalence
    Et bien qu’à l’enfant il ait plu, j’entends ses censeurs le huer.

    Tableau de Charlotte Combe.

  • Le chien qui rapporte

    À force de jeter un bâton à son toutou qui le rapporte,
    Lorsqu’elle jette son linge sale il continue à faire pareil ;
    Elle doit y aller à tâtons pour reprendre au pas-de-la-porte
    Ses dessous lorsqu’elle lui cavale après dans le plus simple appareil.

    Tous les jours le jeu recommence à croire qu’elle le fait exprès
    Et qu’elle dresse le clébard volontairement à dessein. †
    J’imagine un soir de romance, la belle servant ses apprêts
    À l’amant louchant du regard qui de son cul, qui de ses seins.

    Tableau de Konstantin Razumov sur https://lerars.livejournal.com/279021.html
    † pléonasme écrit volontairement et à dessein.

  • Le Modèle standard manquerait-il de poésie ?

    Entre l’électromagnétisme, les particules subatomiques,
    Les interactions nucléaires – une faible, une forte, c’est insidieux –
    Le principe du mimétisme s’appliquerait à la physique
    Car la science statutaire semble vouloir imiter Dieu.

    Si les savants qui sont des prêtres, quarks et leptons qui sont des anges,
    Prennent la mécanique quantique comme le culte de l’univers,
    Comment alors vont transparaître le cœur et l’âme en échange
    D’un rôle dans le champ du cantique si celui-ci est découvert ?

    La science manque de poésie et sans doute d’imagination
    Car on ne perçoit l’infini que par nos cinq sens limités.
    Je n’incite pas à l’hérésie ni ne cherche de divination
    Mais tout cet embrouillamini ne fait pas l’unanimité.

    (Théorie du « Modèle standard de la physique des particules » sur https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_standard_(physique_des_particules)?wprov=sfla1 .)

  • Pas tous à la fois ! – 2

    Tout le monde voudrait plonger dans la fontaine de jouvence
    Pour satisfaire et au jeunisme et au diktat de la beauté.
    On voudrait aussi prolonger sa vie dans la même mouvance,
    En appeler à l’eugénisme et sa nouvelle communauté.

    Mais quand tout l’monde sera beau, jeune héros photogénique,
    Les critères alors changeront en nouvelles bases fallacieuses.
    Nous ressemblerons à des robots mécanisés et transgéniques
    Les pin-ups se démarqueront comme anomalies disgracieuses.

    Quand tous les gens auront vingt ans, la jeunesse deviendra banale
    Et l’âge mûr sera recherché comme signe de maturité.
    Alors je garde mes printemps et mes rides phénoménales
    Avec le statut haut perché de plénitude bien méritée.

    Tableau de Aks Misyuta sur https://www.itsnicethat.com/articles/aks-misyuta-art-270619 .

  • Alexandre et Bucéphale

    ce soit la monture qui ait choisi son cavalier.
    Quant à ce qui est de pourfendre pour des conquêtes triomphales,
    On dut attendre que mature le conquérant animalier.

    Or comme en attestent les sources, elle a bel et bien existé
    Cette relation singulière, unique dans l’histoire équestre.
    On dit qu’il battait à la course tous ceux qui auraient persisté
    À défier à la régulière n’importe quelle épreuve terrestre.

    Tableau d’Adrien Deggan.

  • Le soir chez les uns et les autres

    Dans nos résidences modernes où nos vies sont superposées,
    Les voisins font partie du lot de la routine quotidienne.
    Lorsque s’éteignent les lanternes, tous vont ensemble se reposer,
    Puis repartiront au boulot tous les matins en file indienne.

    Les postes de télévisions clignotent à toutes les fenêtres ;
    Au moment des informations, soit on complote, soit on sanglote.
    On se soulage en prévision pendant la pub pour son bien-être
    Tandis que fusent les sommations pour économiser la flotte.

    En période de transhumance, les gens ne vivent plus chez eux
    Mais dans le ciel en avion ou sur la route comme d’habitude.
    La continuité des vacances distingue les actifs des oiseux
    Et, comme déjà nous le savions, pour ces derniers… quelle quiétude !

    (Illustration de Pierpaolo Rovero sur http://lambidextre.over-blog.com/2020/03/le-dessin-du-jour-pierpaolo-rovero.html .)

  • La fille aux couteaux

    Aveuglée par une injustice, elle officiait comme partenaire
    À un mexicain basané, lanceur de couteau patenté.
    Craignant une erreur subreptice, fatale ou extraordinaire,
    L’avait la tête enrubannée d’un joli foulard argenté.

    Jusqu’au jour où elle décida de le fixer droit dans les yeux
    Dont le regard, sans faire exprès, sous les feux de la rampe, brilla.
    Hélas, elle l’intimida et lors d’un lancer audacieux
    La fine lame passa si près que l’homme au sombrero cria.

    Pourtant, plus de peur que de mal, elle remit alors son bandeau
    Et le spectacle recommença sans risquer la crise cardiaque.
    Il paraît même que l’animal exigea pour leur libido
    Que la belle au sang chaud pansa ses propres yeux paranoïaques.

    Tableaux de Gill Del-Mace sur https://artandcollectors.com/collections/gill-del-mace-b-1947 .

  • Fata Morgana

    Le verbe « Que la lumière soit ! » à lui seul creva les ténèbres
    Comme un mirage apparaissant dans le néant évanescent.
    N’étant pas là, ça va de soi, personne aujourd’hui ne célèbre
    La première image naissant dans l’univers opalescent.

    Quand la première graine germa pour donner ses fruits à la Terre,
    Personne n’a vu le miracle qui ne faisait que commencer.
    Et lorsque la mer renferma la première faune élémentaire,
    Nul n’a consulté quelque oracle sur l’évolution annoncée.

    Eh bien, Mesdames et Messieurs, il y eut une observatrice
    À chaque étape fondamentale depuis la création du monde.
    Dieu absorbé et minutieux dans son énergie créatrice,
    C’est sa femme, plus sentimentale, qui en filma chaque seconde.

    On l’appelle Fata Morgana mais jamais Dieu n’en parlera ;
    Il jalouse toute allusion à celle qui le désarçonne.
    Si vous voyez cette nana dans le désert du Sahara
    Ce n’sera pas une illusion mais la meuf à Dieu en personne.

    Le deuxième tableau est d’Alex Fitch. Quant aux trois autres, ce sont des images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux de les créditer.

  • Cauchemars récurrents

    Je cauchemarde chaque nuit quand mon cerveau fait le bilan
    Des catastrophes journalières épicées d’insécurité.
    J’ai beau recompter mes ennuis comme des moutons jubilants,
    La nuit reste inhospitalière à un sommeil bien mérité.

    J’apprends des nouvelles du monde, la mort d’une foule de gens
    Dont je ne connaîtrais jamais les causes indéterminables ;
    Les mêmes informations immondes toujours à cause de l’argent
    Qui n’entretiendra désormais qu’hélas des guerres interminables.

    Heureusement, souvent je rêve au paradis de mes envies
    Peuplé d’images de bohème dont j’assume être collecteur.
    J’apprécie ces petites trêves auxquelles mon cœur est asservi
    Et j’en nourris tous mes poèmes pour les semer chez mes lecteurs.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance.
    Source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Arrête Marianne arrête !

    J’aime bien les résolutions quand elles améliorent ma vie
    Sans perturber mon entourage et quand elles font gagner du temps.
    Je ne donne pas l’absolution à Mariane et ses envies
    D’un luxe qui me décourage et qui me semble fort inquiétant.

    Voici janvier et ses réformes qui vont nous faisander l’année ;
    La hausse des prix régulière et la baisse du pouvoir d’achat.
    Il faudrait qu’elle soit plus conforme à notre vie emboucanée,
    Cette Mariane singulière soumise aux ordres du pacha !

    Mariane arrête de nous passer la corde au cou, elle est usée !
    Mariane arrête de nous piquer avec tes vaccins délétères !
    Mariane arrête de repasser tous les cinq ans à l’Élysée
    Pour nous refaire paniquer de taxations supplémentaires !

    Tableau d’EvyeniaArt sur https://www.artstation.com/evyeniaart .

  • La sirène bleue

    Dans les flots bleus, elle se cache grâce à un curieux mimétisme
    Qui lui fait prendre la couleur de l’atmosphère et du décor.
    Elle se recouvre alors de taches qui suivent un fluide magnétique
    Qui se propage sans douleur progressivement sur tout le corps.

    Lorsqu’elle émerge sur le rivage pour se mêler parmi les hommes
    Elle paraît chic dans un maillot digne des plus grands couturiers.
    Aux moments forts de l’estivage, elle sort souvent en binôme
    Avec un matelot fayot ou un marin aventurier.

    Amateur de Bodybuilding, je les repère facilement
    Et joue à les accompagner pour voir ce qui va se passer.
    Parmi les tours et les buildings, elles parviennent habilement
    À mettre la main au panier des passants dès lors dépassés.

    Bodypainting de Lymari Millot sur https://www.nadyasonika.com/gallery/item/mystique/ .

  • La sirène des temps modernes

    Depuis le siècle des lumières et l’explosion industrielle,
    Les bateaux ont perdu leurs voiles et sont équipés de moteurs.
    Or les sirènes, les premières, ont dû adapter des kyrielles
    De stratagèmes qui dévoilent qu’elles suivent d’ardents promoteurs.

    Ce sont les tours-opérateurs qui affrètent les grandes croisières
    Et qui engagent les sirènes pour en charmer les traversées.
    Par leurs chants rémunérateurs et leur séduction outrancière,
    Les recettes sont bien plus sereines et les pertes moins controversées.

    Ça ne plait pas à tout le monde notamment aux divas, aux stars,
    Aux Castafiores d’opérette, Shellalas, Ginas et Gigis.
    En revanche à chaque seconde une sirène superstar
    Fait vendre dans les supérettes du PQ à son effigie.

    Tableau d’Armand Baltazar sur https://www.kaifineart.com/armandbaltazar .

  • « Pan » dans le cœur !

    Malgré le paon de Cléopâtre mais du fait des pans de sa robe,
    Antoine a trouvé l’ouverture qui pouvait atteindre son cœur.
    Sans couper les cheveux en quatre, il suffisait que se dérobe
    Une intrusion dans la texture pour plonger la main du vainqueur.

    En descendant par la colonne qui mène au bassin des plaisirs,
    Il a parcouru la vallée sacrée de l’académicienne.
    Et plus il tâte, il étalonne le terrain qui mène au désir
    Et plus sa victime affalée de mouiller sa chatte égyptienne.

    Tableau de Joseph Christian Leyendecker.

  • Les cervolistes

    Les cerveaux lents prennent leur temps ; ils sont minutieux et précis.
    Les cerfs-volants des débutants commencent par des formes classiques ;
    Un peu de toile que l’on tend sur des baguettes étrécies
    Qui voleront en disputant les forces d’attraction physiques.

    Après ils deviennent cervolistes comme le faon devient un cerf ;
    Si l’hiver, ils cassent du bois, ils recommenceront au printemps.
    Les filles en sont des spécialistes car elles ont tout le nécessaire :
    Une ligne fine, un petit poids, le cœur léger à chaque instant.

    Tableaux de Catherine Chauloux sur https://catherinechauloux.com/les-peintures/ .

  • L’expérience alchimique

    Quand l’expérience est réussie, l’alchimiste alors la répète
    Autant de fois que nécessaire jusqu’à l’effet inattendu.
    Puis agir avec minutie et se mouiller la salopette
    Mais avant tout, soyons sincères, avoir de la corde de pendu.

    Il devra des milliers de fois diluer dans l’eau son mélange
    Et le réduire à petit feu, puis enfin tout recommencer.
    Seul l’initié aura la foi et obtiendra la poudre orange
    Qui, conformément à ses vœux, deviendra la pierre annoncée.

    Ainsi la pierre philosophale qui transmute le plomb en or
    Demande des années de pratique et maints échecs à transformer.
    Se creuser autant l’encéphale finit par faire perdre le nord
    Et les apprentis névrotiques s’y verront souvent réformés.

    (Tableau de Kinuko Y. Craft sur https://www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com/2014/03/Kinuko-Craft.html?m=1 .)

  • Sur le thème « mange-moi »

    L’automne m’ouvre l’appétit et je me nourris des couleurs
    De champignons de toutes sortes, cèpes bolets et amanites
    Mais juste en chromothérapie qui ne donne aucune douleur
    Et dont les pieds fessus m’apportent comme une source d’eau bénite.

    L’hiver, leurs galbes se transforment en petites fées des forêts
    Dont le pied évoque leurs jambes et le chapeau leurs jolies robes
    Pleines de lamelles uniformes et de dentelles élaborées
    Pour que leurs petits culs ingambes à ma vue, furtifs, se dérobent.

    Quant aux racines mandragores, carottes, navets et radis,
    Ce sont autant de fées sans têtes perdues pour quelques feux follets.
    Jaillissant comme des égrégores avec une soif de paradis,
    Elles répondent à mes requêtes sans pour autant être affolées.

    Alors je croque à belles dents leurs fesses dodues à souhait
    Car elles vivent alors en moi entre le cœur et la raison.
    Elles me font du bien en dedans et comme elles me sont dévouées,
    Je les conserve durant neuf mois dans le cellier de ma maison.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance.
    Source inconnue. Si l’auteur de ces images reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • La nuit des chats oniriques noir & blanc

    Quand de chats tu rêves la nuit en noir et blanc uniquement
    Peu importe alors si le nombre dépasse ton entendement.
    Nonobstant la quantité nuit à un bon endormissement
    Mais sitôt qu’ils sortent de l’ombre, gare à ton désenchantement.

    Car ils vont sauter sur tes songes qu’ils vont prendre pour des souris ;
    Ils vont griffer tes cauchemars afin qu’ils soient plus éprouvants.
    Ils te diront dans un mensonge que tu es nue comme une houri
    Et qu’un lubrique zigomar va se branler en te trouvant.

    Au premier matou onirique, s’il est blanc va le caresser.
    S’il est noir, appelle ton chien, ton cheval ou ton perroquet ;
    Lâche-le sur ce vampirique chat avant qu’il t’ait agressé
    Et aussitôt, mine de rien, disparaîtra ce paltoquet.

    Photo d’Adina Rafaila.

  • Tempête dans un verre d’eau

    La cybernétique excellente créera des femmes sur mesure
    Dessinées sur ordinateur, imprimées en 3D couleur.
    On choisira de succulentes et généreuses créatures
    Damant le pion au Créateur en les accouchant sans douleur.

    Pour les femmes, l’homme enfin parfait sera disponible à souhait,
    Chanteur de charme irrésistible, danseur de tango argentin.
    Elles pourront lui prendre un forfait d’attentions les plus dévouées
    Afin de faire l’impossible : chaque jour la Saint-Valentin.

    Pour les hommes, comme les voitures, il leur faudra de beaux châssis,
    Airbags de série résistants et multiprises érotisées
    Qui montent en température assurant la suprématie
    Du conducteur en l’assistant de positions favorisées.

    La guerre des sexes n’aura pas lieu et les genres seront bien gardés.
    La révolution érotique ? Tempête dans un verre d’eau !
    À trouver le juste milieu, j’ai beau chercher et regarder
    L’avenir sonnera robotique pour nos futures libidos.

    (Montage photo de Jung Won Park sur https://cgfrog.com/incredible-3d-character-designs-and-game-fantasy-art-works-by-jung-won-park/ .)

  • La nuit des chats oniriques en couleur

    Quand de chats tu rêves la nuit en rouge en jaune, en bleu, en vert
    Ou en indigo, c’est bon signe : la couleur est déterminante.
    Si le chat noir et blanc te nuit et te fait rêver de travers,
    Le chat de couleur te désigne une destinée dominante.

    Le chat rouge, symbole du sang, indique une bonne santé ;
    Le chat jaune comme un soleil, de très beaux jours en perspective.
    Le chat vert, emblème puissant, signale une soirée enchantée
    Et le chat bleu, juste au réveil, pointe une surprise affective.

    Mais l’indigo est compliqué, il faut trouver son complément ;
    Le chat violet ou lie-de-vin a plusieurs interprétations.
    Inutile de t’expliquer que la couleur est l’élément
    Qui te rapproche du divin mais aussi des complications.

    Tableau de Daniel Patrick Kessler.

    
    
  • Nouvelle mode Homme/Femme

    Quelle sera la prochaine mode dans ce vingt-et-unième siècle ?
    Des vêtements climatisés ou des corps nus bien maquillés ?
    Pour ceux qui vivent aux antipodes, de jolis tatouages espiègles
    Ou une peau chromatisée sur des motifs bien habillés.

    Le corps durera plus longtemps, les femmes auront toujours vingt ans
    Un bodybuilding pour la plage, un nouveau look pour chaque jour.
    Une robe couleur de printemps qui puisse se porter à plein temps
    Et qui permette l’accouplage par un déshabillé glamour.

    À l’instar du caméléon, se confondre dans le décor,
    Devenir participatif, soucieux de l’environnement
    Ou par liaison de nucléons qui tisseraient sur tout le corps
    Un plasma représentatif de nos propres raisonnements.

    Tableaux de Daniel Loveday sur https://www.artfinder.com/artist/daniel-loveday .