
La sirène avoue-t-elle un culte envers le dieu des océans ?
Voue-t-elle des rites occultes par des usages bienséants ?
Remercie-elle souvent Neptune pour sa manne bonifiée
Lorsqu’elle chante sous la Lune pour les marins sacrifiés ?
La queue ondulante et soumise, les mains jointes sur le pubis,
A-t-elle une faute commise qui lui colore ses joues rubis ?
Elle ferme ses yeux en amande, on dirait qu’elle va pleurer
Lorsque son cœur parle et demande pardon aux veuves éplorées.
Bien sûr, elle en a le cœur gros mais ce n’est pas vraiment sa faute.
Alors quand elle montre les crocs, lorsqu’elle embrasse à marée haute
Envers le dieu qui l’a conçue dans sa biodiversité,
Sa proie ne peut être déçue ; c’est sa nature en vérité.
Tableau de Victor Nizovtsev.