Lorsque Madame Météo dévoile un peu de sa personne, Il lui en tombe des lambeaux, gouttes de pluie, grêle et flocons. Quand son jupon n’est pas très haut, la brume alors se pelotonne Et s’allument alors les flambeaux bien à l’abri dans leurs cocons.
Madame Météo s’égaye souvent le soir au crépuscule Et revêt sa robe enflammée de couleurs orange, rouge et or. Parfois je la vois qui balaye à coups de vents qui me bousculent Les feuilles et spores réclamés par la charte des météores.
Madame Météo se couvre, se dénude au-delà des nues Selon les caprices du temps et de ses humeurs compliquées. Mais lorsqu’après l’orage s’ouvre son arc-en-ciel sans retenue, Son nom redevient percutant : « Solarisation Appliquée ».
Par le cordon ombilical qui relie la femme à sa mère, S’établit le réseau sacré indispensable à la survie. Sont transférés en vertical ses petits désirs éphémères Jusqu’au grand Amour consacré à prolonger sa propre vie.
Ainsi la femme ne vieillit pas ; elle se transforme doucement Et devient l’antenne émettrice qui irradie dans sa famille. Quand elle passe de vie à trépas, il est un bouleversement Qui secoue chaque réceptrice chez ses filles et petites-filles.
Elle est un kaléidoscope qui tourne à chaque génération Et produit de nouveaux visages encore plus beaux à chaque fois. J’observe par le télescope de toutes ses procréations, Et j’y découvre le balisage vers Dieu… s’il est toutefois.
On dit qu’à la pointe du jour, on connaît la couleur du temps Qui monte du chant des oiseaux selon les caprices d’Éole. L’aube sous ses plus beaux atours se montre alors exécutant Ses prédictions par des réseaux qui se déploient en auréoles.
Ainsi Madame Météo, qui fait la pluie et le beau temps, Distribue selon ses humeurs ses avant-goûts de météores Qui voilent d’effets vidéo ciels, mers et terres tout autant Afin que courent les rumeurs que répandent mille égrégores :
Esprits des morts, esprits de vie qui danseront au crépuscule Dans le carnaval coloré d’un soleil couchant expiré. Esprits des poètes ravis de terminer leurs opuscules D’un trait de leur plume dorée à l’encre d’étoiles inspirées.
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Elle naît féline et tigresse, panthère, léoparde ou lionne ; Sa jeunesse est apprentissage pour surprendre et chasser le mâle. Elle pousse des cris d’allégresse pour appeler l’âme championne À favoriser le passage en maturité animale.
À la puberté, elle est louve et développe ses instincts À se rapprocher de la horde afin d’en choisir son vainqueur. De tous les projets qu’elle couve, il en est un le plus distinct : Celui de l’amour qu’elle accorde selon les désirs de son cœur.
Enfin elle deviendra ourse lorsqu’elle portera le germe Et que l’alchimie de son corps bénira sa féminité. Elle tient les cordons de la bourse et guette l’avenir de pied ferme Car elle est encore et encore le pilier de l’humanité.
En république démocratique, le peuple est fier de son programme Lorsque c’est lui qui l’établit après longues concertations. Il choisira pour la pratique un candidat très haut de gamme Qui forgera sur l’établi toutes ses sollicitations.
Soit il nous semble que Marianne a mis sa culotte à l’envers Ou son soutif rempli de glace entre ses fesses à égoutter, Soit nous sommes pris pour des ânes car ce gouvernement pervers Décide tout à notre place plutôt que de nous écouter.
Le programme est à la culotte un besoin de nous préserver Et le soutif doit soutenir toutes nos forces sur le ring. Alors pourquoi elle nous pilote là où – tout l’monde peut l’observer – Nous n’avons pour nous retenir de la catastrophe qu’un string.
Tableau de Qu Xiangjian sur https://poramoralarte-exposito.blogspot.com/2015/09/qu-xiangjian.html?m=0&hl=es_419
Vu qu’il n’a travaillé qu’un mois dans le désert… il y a longtemps, Monsieur Prince n’a pas cotisé pour suffisamment de trimestres. Bien que le renard, en émoi, fut à sa charge tout un printemps, Cela ne l’a pas favorisé durant son périple terrestre.
L’entretien d’une fleur non plus – il en aurait fallu bien plus – Et , comme il s’en est séparé, sa rose compte pour des prunes. Sur sa planète, il n’a pas plu, donc il écope d’un malus Car elle n’était pas déclarée… encore heureux qu’il n’en eût qu’une.
C’est pourquoi il a accepté d’allumer tous les réverbères Chaque soir selon la consigne pour se faire un petit pécule Et se satisfaire, excepté un renforcement des cerbères Sur la rente qu’on lui assigne, d’une pension bien ridicule.
Le Roi Neptune tient son harem dans les jardins de son royaume Quelque part entre les tropiques du capricorne et du cancer. Il détient le pouvoir suprême de goûter dans son microbiome Aux délices philanthropiques des sirènes qui l’aiment de concert.
Mais pas de gardien ni d’eunuque ; juste une pieuvre et puis un crabe Qui vient pincer le malheureux là où ça lui fait le plus mal. Le poulpe a privilège unique d’œuvrer de téléphone arabe D’un tentacule valeureux télétransmetteur-animal.
Car les sirènes communiquent afin de propager leurs voix Aux quatre coins carrés du globe jusqu’à l’écoute des bateaux Qui livrent les androgéniques vitamines mâles par la voie Toute tracée car elle englobe les matelots les plus patauds.
Veillez à ne pas déranger la sirène enceinte chez elle, Ni même ailleurs, ni n’importe où, de quelque façon que ce soit. Son caractère est étranger à son cœur qui manque de zèle ; Quel que soit votre meilleur atout pour vous séduire, cela la déçoit.
La sirène est d’humeur changeante tantôt froide et tantôt bouillante ; L’œuf qui grandit la fait passer de joie à la morosité. La moindre émotion dérangeante la fait devenir flamboyante Gare à qui vient outrepasser le facteur dangerosité.
Or hier si douce et si timide quand le marin l’a engrossée, Elle a calmé son appétit en le mangeant pour un moment. Mais bien vite, dans son nid humide, son tempérament s’est faussé Et après une nuit d’apathie, la voici future maman.
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D’abord les mâles, ça parade, ça crâne et ça s’montre arrogant ; La queue orientée bien au centre, les pectoraux bien exposés. Mais à poil plus de mascarade ; les organes d’âge mûr, fringants, Rivalisent et rentrent le ventre quand une femme vient s’interposer.
Après les mâles, ça regarde, ça se mesure, ça fait son show ; Entre fauves, on s’évalue, on teste le rapport des forces. Les discussions souvent ringardes tournent entre jeunes et vieux machos Autour des femmes dévolues à se pâmer en bombant le torse.
La vie trace des hauts et des bas comme une suite d’escaliers Où lentement, marche après marche, j’ai de la peine à m’élever. Ça redescend – grand branle-bas ! – vers des lieux inhospitaliers Alors je change ma démarche ; un poids en moins est enlevé.
À chaque étage de ma vie, nouveaux voisins, ça va ça vient ; Parfois je reste sur un palier pour le temps d’une éternité. Puis je retourne sur le parvis, je me concentre, je me souviens ; Que faire d’autre que se rallier à cette fichue modernité…
Bien sûr, certains prennent l’ascenseur qui les amène toujours plus haut Et d’autres se mettent à rêver à des étages inaccessibles, Je préfère être libre-penseur qu’avoir de futiles idéaux Car plus ma voie est entravée et plus elle m’est compréhensible.
Des secrets… j’en ai plein la cave et des cartons de souvenirs ; La nuit j’y redescend en rêve pour en remonter un extrait. Pourtant je n’en suis pas l’esclave car je sais que dans l’avenir Un déménagement sans trêve va m’emporter d’un vent abstrait.
Falbala, la belle romaine, avait un Gaulois pour mari ; Un peu lourdaud et assez rude mais dont le cœur était grandiose. Il travaillait toute la semaine dans sa carrière aux armoiries De ses ancêtres, certes un peu brutes, mais une famille de virtuoses.
En revanche, la belle famille n’aimait pas l’apprenti-maçon ; Le gaulois disait tout le temps : « Mais comme ils sont fous ces Romains ! » Or un jour tout partit en vrille à propos de contrefaçons Que les cousins exécutants vendaient sur les bords des chemins.
On se battit à coup d’insultes, de toutes sortes de noms d’oiseaux Et Falbala cria : « Tonnerre ! Je suis enceinte désormais Au lieu de coups de pied occulte, reformez votre ancien réseau ; Redevenez donc débonnaires, fiers gallo-romains à jamais ! »
Enfant, ma vie paraît montagne à apprendre et à assumer Avec le temps surabondant qu’offre une enfance exceptionnelle. L’adolescence m’accompagne à la conquête des sommets Et prend les courants ascendants de ma carrière professionnelle.
Aujourd’hui je vis dans la plaine et les vallons de l’habitude Comme une horloge astronomique où je n’suis que petite aiguille. Je ne trotte plus, la coupe est pleine ; je ne cours plus l’incertitude Mais dans la course laconique du temps qui se recroqueville.
Lorsqu’une heureuse coïncidence rassemble pour la même date L’anniversaire de la maman et la naissance de ses jumeaux, Il y a là une évidence : les trois âmes étaient candidates À se retrouver en ce moment pour un destin prestissimo.
La vie… quel étrange paradoxe où l’âme joue tantôt le rôle D’enfant soumis, d’enfant rebelle, d’une jeunesse délurée. Puis de l’adulte hétérodoxe qui va faillir à sa parole Et pour finir une ribambelle d’enfants alors prématurés…
…prématurés pour acquérir tout ce qu’il/elle a mis des années À conquérir pour sa lignée dont il/elle ne savait rien encore. Sans doute doit-il/elle encore quérir une expérience surannée, Une dernière pour aligner sa vie au livre des records.
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Janvier glacial, février froid, mars et avril bien trop humides Me jettent en ce début d’année un cruel refroidissement. Pourtant je prie avec effroi du bout de mes lèvres timides Pour un renouveau suranné qui manque hélas d’agissement.
À défaut du réchauffement planétaire annoncé partout, J’ai dû mal choisir mes frontières et je ne sais plus où j’en suis. Probablement l’échauffement attendu en mai et surtout Pour ses journées primesautières et tout le printemps qui s’ensuit.
Adieu avril, tu m’as vanté tes qualités mais sur le fil Du rasoir qui s’est émoussé, sans doute est-il un peu rouillé. J’aspire sans m’épouvanter à revoir le meilleur profil Du beau temps sans cesse repoussé aux calendes grecques brouillées.
Illustration de June Leeloo sur https://havengallery.com/portfolio/june-leeloo-imaginarium
Quand Adam sortit de la glaise, il portait la marque à l’épaule Qui indiquait dans quelle cuve son corps avait été pétri. Un joli code en lettres anglaises qui indiquait le monopole Du clan des anges de Vitruve et leur divine géométrie.
Ainsi Adam était tatoué et sans doute son Ève allouée Aux tâches de procréation mais sans la marque de fabrique. Mais bien vite, il faut l’avouer, elle fut plutôt dévouée À servir de récréation à son partenaire lubrique.
Adam avait-il un nombril ? Eh non, mais il portait le signe Avec le nombre de la bête codifié dans l’algorithme. Il serait né début avril, bélier porteur de la consigne : Vivre, sans se prendre la tête, un vrai « carpe diem » à son rythme.
La suite se devine à peine, le projet n’a pas fonctionné Car ils firent vite connaissance du véritable plan de Dieu : Faire des dizaines, des centaines, des milliards de fils abonnés À un contrat dont la naissance exige un tribut fastidieux.
Les athlètes du monde entier se déshabillent pour le « Calendrier des Charités », et les photos feront battre votre cœur plus vite sur https://www.boredpanda.com/athletes-charity-calendar-photoshoot-dominica-cuda
Quand tu as l’adresse exacte mais pas l’étage Jusqu’à présent quatre dimensions – la latitude, la longitude, L’étage et la date attendus – suffisaient pour un rendez-vous. Je dois, malgré mes attentions, – cela devient une habitude – Avoir une chance de pendu pour trouver l’entrée, je l’avoue.
Quand tu as l’étage mais pas la porte d’entrée J’ai trop souvent tourné en rond pour trouver l’accès désigné Par des numéros bis ou ter qui n’apparaissent nulle part. Jusqu’au bout d’une heure environ où quelqu’un peut me renseigner En m’offrant la clef du mystère qui fera tomber le rempart.
Quand tu as la bonne porte mais le mauvais rendez-vous Même les taxis font chou blanc ; à croire qu’il est impossible De trouver la rue qui convient et l’immeuble en toute innocence. La vie n’est qu’un jeu ressemblant à une carte incompréhensible Où l’on ne sait ni d’où l’on vient, ni où l’on va, ni dans quel sens.
Lorsque montait la pleine Lune, d’est en ouest sous la Voie lactée, Toutes les dames du village se levaient la nuit pour danser. Les maris, par cette opportune occasion de s’en délecter, Chevauchait leurs femmes volages pour une fois récompensées.
Les jeunes loups encore nubiles, ne comprenant pas leurs parents, Trouvaient leurs manières indécentes et leurs désirs inadéquats. Surtout qu’au matin, volubiles, ils montraient l’ même signe apparent : Une logorrhée incessante, personne ne savait pourquoi.
Évidemment les jeunes louves, un peu plus futées que leurs frères, Suivirent leurs parents sans attendre courant nus sous la Lune rousse. Et c’est ainsi, si ça se trouve, qu’elles comprirent et déchiffrèrent Les codes de la carte du tendre tout en se caressant en douce.
Les femmes nues plaisent aux hommes ; c’est afférent à leur génome ; Essentiellement celles aux gros seins pour équilibrer leurs bassins. Ni trop cruches mais ni trop savantes sinon on passe à la suivante Enfin prédisposées au lit pour nous aimer à la folie.
Les femmes nues plaisent aux femmes pour motifs plus ou moins infâmes ; D’abord d’un côté artistique pour amatrices en arts plastiques, Pour une expérience lesbienne avec excitations pubiennes Ou pour n’importe quelle raison quand elles sont seules à la maison.
Comme quoi, peu importe le sexe. La femme nue, dans tous contextes, Tout l’ monde sera du même avis, est le plus beau cadeau de la vie. Pour ceux qui préfèrent les hommes, ce n’est pas un problème en somme Car plus il y aura d’occurrences moins il y aura de concurrence.
Avant de retourner la page de la journée parachevée, J’ajoute un dernier post-scriptum en direction de ma conscience Qui le donne à l’aréopage des anges qui veillent à mon chevet À l’attention du factotum qui organise ma subconscience.
Ce serviteur attentionné, maître des rêves les plus secrets, Conduit mon esprit fatigué vers des paradis exotiques. Comme il sait mes plus passionnés et ceux qui me laissent des regrets, Il sait toujours me prodiguer les meilleurs songes érotiques.
Et c’est ainsi neuf fois sur dix qu’il me dirige vers les îles Où des sirènes vont m’attendre pour me plonger dans le sommeil. Je rêve de celles de jadis qui offraient l’éphémère asile Aux marins dans une nuit tendre mais jusqu’au lever du soleil.
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Beaucoup de messages intimes transitent dans les pages des livres ; Des ouvrages les plus anodins comme les livres de cuisine. Dans les dernières pages ultimes, c’est dans l’index que l’on peut suivre Les confidences et les potins d’une sirène à ses cousines.
Dans mon dictionnaire de rimes, vit une sirène coquette Qui voulant surveiller sa ligne en recherche des suggestions. La table des matières exprime ses suppliques et ses requêtes Que je repère, que je souligne et joins dans le texte en question.
Ainsi je cache dans mes poèmes nombre de secrets bien gardés Dissimulés en filigranes derrière mes rimes embrassées (croisées). Seuls ceux qui ont le cœur bohème seront admis à regarder Cette sirène tenant le crâne du dernier marin terrassé (pavoisé).
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L’invention de l’imprimerie gêna paradoxalement La distribution du grand livre des sirènes par correspondance Car toutes leurs mesquineries devaient être formellement Tenues secrètes pour en vivre sans en subir de concurrence.
Elles utilisèrent un temps une encre aux couleurs sympathiques Qui n’apparaissaient qu’humectées de quelques gouttes de rosée. Évidemment ce fut tentant, en mettant l’idée en pratique, De livrer sans se faire suspecter les secrets ainsi transposés.
Lorsque vous tiendrez un bottin, une bible ou un dictionnaire, Le palimpseste apparaîtra après l’avoir mouillé du doigt. L’image d’une sirène au beau teint d’une façon discrétionnaire Entre les lignes vous soumettra son contenu comme il se doit.
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Le premier livre sur les sirènes fut imprimé en noir et blanc, Composé à l’encre de seiche sur papier couché et nacré. On y parlait de rois, de reines et de chevaliers affublant Qui partaient ensemble en calèche vers des lieux aux cultes sacrés.
Car, en ce temps-là, les sirènes, comme émissaires de Neptune, Passaient des accords de commerce pour que l’Olympe les entérine. Elles étaient toutes souveraines de leurs atolls et leurs lagunes Et donnaient prise aux controverses envers les gars de la marine.
Les pages étaient manuscrites et copiées dans les abysses Par des poissons-moines copistes qui récoltaient les coquillages. Toute demande était souscrite des années avant qu’on subisse L’oubli des légendes utopistes des amateurs de l’embrouillage.
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On demande des bénévoles, des amateurs, des figurants Et des sportifs de toutes sortes voire athlètes à toutes les sauces ! Un vent de révolution vole sur la Seine au gré du courant, Courants d’air à toutes les portes, petites, grandes, vraies ou fausses.
À Paris, on brise les codes, on révolutionne les jeux, On veut donner au plus grand nombre l’art de la folie des grandeurs. Tout le monde à son digicode et à ses choix avantageux ; En juillet la France sort de l’ombre et pète de toute sa splendeur.
Le comité vit de largesse oui mais aux frais de la princesse ; Des panneaux bleus à un million, il faut cela pour nos champions ; Un logo qui honore la femme – mais un peu trop droite la flamme – ; Des mascottes causa honoris mais en forme de clitoris.
Les athlètes russes, par la routine, vus comme fils de Raspoutine ; Une milice de retraités et des bénévoles mal traités ; Bouquinistes censés écartés oui mais les putes en aparté Avec étudiants en province et les sans-abris qu’on évince.
Médaille d’or pour les transports – c’est que ça coûte cher, le sport ! – ; La sécurité débordée, ses plans ont été dérobés ; La Polynésie relookée et ses plages mal embouquées ; Une chanteuse à polémiques, c’est le couac des jeux olympiques.
Une Seine saine pour y plonger parmi des vieux os tous rongés ; Dans les villages saoudiens, avec un luxe hollywoodien, Écologie et canicule – climatisation ridicule – Et pour finir, Marseille vexée, l’OM comme toujours complexée.
Les Français sont-ils des moutons ? On le découvre pour de bon ! On le savait depuis longtemps mais aujourd’hui c’est évident. À ce jour, nous nous en doutons, les gens paraissent furibonds Alors qu’ils ont voté comptant pour le « meilleur » des présidents.
Rejouons la partie ensemble pour comprendre ce qui se passe ; La partie se joue en deux tours ; les partis se tiennent à l’étroit. On vote pour celui qui rassemble par démagogie la plus basse Et gouvernera sans détour usant de ses quarante-neuf/trois…
Car aussitôt qu’on a élu celui qui doit nous arbitrer, Il se met aussitôt à prendre les décisions à notre place. Face à ce monarque absolu qui commence à nous chapitrer, On commence à vite comprendre qu’il est temps de rompre la glace.
On fait des manifestations, le roi roque derrière sa tour ; Les gilets jaunes vont aux ronds-points, la reine fait jouer ses pions ; Face aux cris des contestations, la police tire tour à tour Sur ceux qui osent lever le poing afin d’éborgner ces champions.
Quelquefois le marin est riche et bien entouré de starlettes Mais qui s’enfuient quand il appelle au secours même s’il est chou. Elle, parmi ce monde de triche qui ne fait que des vaguelettes, Dès que les filles se font la belle, attend que le bateau s’échoue.
Nul besoin d’user de ses charmes lorsque le jeune capitaine N’est autre qu’un marin d’eau douce né avec une cuillère en or. Aussitôt que sonne l’alarme, la sirène, pas samaritaine Pour un sou nage et se trémousse vers le beau naïf qui l’honore.
Une fois qu’elle a bien dégusté et goûté l’amant éphémère, Elle rapporte en souvenir toutes ses richesses éclusées Mais qui deviennent vétusté, abandonnées au fond des mers Car elles n’ont aucun avenir parmi les poissons médusés.
« Morue à la fraise des rois » parait avant tout indigeste Mais il me faut vous raconter ses origines outremer. C’est un prince à l’esprit étroit qui, voulant écrire sa geste, Courut le monde pour affronter chimères et serpents de mer.
Goûtant aux plaisirs raffinés d’une croisière encanaillée Par des favorites en herbe un peu nubiles mais comestibles, Le prince, la gueule enfarinée avec la fraise dépenaillée, Entendit sortant des ténèbres un joli chant irrésistible.
Alors le capitaine en rut dirigea tout droit son navire Tandis que les filles affolées prenaient canots de sauvetage. Mais alors que filent ses putes à l’anglaise, son esprit chavire Et tombe dans les flageolets, le vin, les fraises et le potage.
Alors la sirène goûta son marin à toutes les sauces. Aux haricots, elle préféra la saveur sucrée douce-amère. Quant aux morues qu’elle envoûta pour escamoter plaies et bosses, Elles retournèrent à l’émirat sangloter auprès de leurs mères.
Sexualité et nudité sont les deux mamelles du drame Qui punissent l’exhibitionniste et condamne ses observateurs. Insoutenable crudité qui nécessite tout un programme Pour dissimuler les nudistes derrière un mur préservateur.
On doit le cacher aux enfants sous peine d’agression sexuelle Et l’attentat à la pudeur est alors qualifié d’immonde. Il est pourtant apostrophant que ces censures consensuelles Visent les organes détenteurs de l’exacte origine du monde.
Tableau de Giuseppe Cesari qui a provoqué une polémique envers des élèves qui auraient détourné les yeux, se seraient sentis offusqués et auraient dit être choqués.
Quand je jette un regard sur le monde invisible, Je ne sais pas encore ce qu’il ramènera. Pourtant s’il erre hagard ainsi qu’imprévisible, Il ramène à mon corps ce qui l’enseignera.
Cette nuit, empruntant l’autoroute des rêves, Mes petits yeux ont vu plus vite que la lumière. Tout au-delà du temps et de l’espace en grève Contre un Dieu révolu de la pire manière.
Une fois traversé le miroir à fenêtres, La voie vers l’inconnu me servit de repère. Là, j’ai pu converser avec tous mes ancêtres Jusqu’au diable cornu se prétendant mon père.
Dans mes orbites vides au matin ont jailli Mes petits yeux chargés de mille découvertes. Mon cœur étant avide d’en avoir recueilli, Je les ai émargés sur ma page grand ouverte.
Dis-moi, tendre et belle laitue, comment goûtes-tu la rosée Qui, chaque matin déposée, nourrit la peau de ton visage ? Éclose et radieuse, l’es-tu par l’éclat métamorphosé D’un or, sur ta peau, apposé d’un matutinal tamisage ?
Seras-tu chou et à croquer lorsque dans ton jardin intime Je viendrai sentir la douceur de ta fleur et de son calice ? Là où mon cœur vient évoquer ses sentiments illégitimes Que l’amour provoque aux trousseurs de Vénus emplies de malice.
Ne demande pas au miroir qui ne raconte que fadaises ; Ce n’est qu’un sot écornifleur qui réfléchit sans dire un mot. Dépose-le dans son tiroir, accepte la photosynthèse Qui vient épanouir ta fleur et la transformer en rameau.
Tableau de Kristin Kwan sur https://www.kristinkwan.com/2019-and-earlier
C’est par le plus grand des hasards que j‘ai rencontré Shéhérazade, Passé la porte du palais croyant entrer dans un hôtel. Il n’y avait pas un lézard, alors j’ai bu une rasade D’une carafe qui prévalait par rapport aux autres cocktails.
« Comment ose-tu pénétrer dans ce lieu réservé aux femmes ? » Me lança une voix piquée de surprise et d’ignominie. « Bonjour…» répondis-je empêtré, « je cherche une chambre, Madame ! » Tentai-je de lui expliquer avec maintes parcimonies.
« Suis-moi ! » Je lui emboîtai le pas parmi les nombreux corridors ; Elle me présenta une chambre jolie, spacieuse et confortable. « Prendrez vous aussi vos repas ? L’alcool ici est à prix d’or ! Ce soir c’est poulet au gingembre ; s’il vous plait, mettez-vous à table ! »
J’eus droit à un petit festin arrosé d’eau fraîche et de vin, Puis elle m’installa au lit et ôta tous ses vêtements. Je remerciai mon destin d’avoir trouvé l’hôtel divin Et pénétrai à la folie l’hôtesse avec halètements.
Au bout de mille-et-une nuits, je quittai l’hôtel satisfait D’ mes nuitées à l’improvisade que je n’oublierais désormais. Je ressentais comme un ennui car j’étais assez stupéfait D’avoir connu Shéhérazade comme on n’ la connaîtra jamais.
Mars n’est pas la seule planète à rougir d’envies dans l’espace Pas plus que Vénus ne représente l’unique planète érotique. Derrière la barrière des comètes – où nul ne sait ce qui se passe – Rayonne la plus séduisante de toutes les étoiles cosmiques.
La « Galaxie Aréolaire », sœur jumelle de la Voie Lactée, Abrite en son sein « Mamelonne », la planète aux calottes chaudes, Dotée par deux astres stellaires d’une gravitation impactée Que les astronomes étalonnent comme conséquence rougeaude.
Curieusement la planète est creuse et l’on habite à l’intérieur Dans des étendues caverneuses aux parois blanches comme du lait. On dit que la vie est heureuse car figée au stade inférieur Où les naissances flagorneuses ne se sont jamais déroulées.
Comment s’habille Médusa ? Personne évidemment ne le sait ; Les serpents subissant leur mue, Médusa en fait-elle autant ? Qu’importe ! Lorsqu’elle médusa sa première proie qui convulsait, Elle était encore toute nue et ce n’était pas ergotant !
Petit à petit cependant, par ses victimes pétrifiées, Elle a dû remettre en question le sujet de sa nudité. Hélas, les témoins imprudents montrent qu’on ne peut pas s’y fier Et l’auteur, à ces suggestions, s’en moque à l’unanimité.
Médusa, en ce moment même, a-t-elle froid ou pas du tout ? Les serpents étant animaux à sang froid, c’est complexifiant ! Mais elle laisse planer le dilemme car elle s’en sert comme un atout Pour l’expliquer à demi-mots d’un regard vous pétrifiant.
Illustrations de Tom Kilian sur https://www.tkillustration.com/?ssp_iabi=1682696161353
Un premier temps, déculottée pour des raisons professionnelles, Un second temps, déculetée pour des raisons plus personnelles. L’était temps que l’décolleté passe à l’étape obsessionnelle Où les mains puissent se colleter de façon bidirectionnelle.
Puis viendront burqa ajourées, raccourcies voire transparentes Et des voiles énamourés sur intimités apparentes. Si, toi aussi, t’as savouré ce genre de tenues marrantes Viens donc chez moi j’en tatouerai, sur ta peau, une exubérante.
Photo de Laurie Hagen sur https://www.lauriehagen.com/portfolio/under-construction
Je m’suis retrouvé transformé en pain d’argile modelé Qu’un dieu venait de prélever sur les terres bordant la mer. Je n’avais pas l’esprit formé, juste le corps écervelé Lorsque je sentis s’élever un souffle immense d’outremer.
Je me suis ainsi éveillé avec d’étranges sensations ; Mon horloge s’est mise à battre, mes poumons se sont animés, Mes yeux se sont émerveillés devant la représentation D’un monde nouveau à débattre que l’on m’avait légitimé.
Puis mes oreilles ont entendu la voix du père créateur Qui, après son souffle de vie, m’a appelé depuis le ciel. Comme j’étais encore étendu, j’ai pris un air appréciateur En m’asseyant sur le parvis sous un soleil providentiel.
J’appris que j’étais fils de Dieu et que bientôt je peuplerais La Terre entière de tous les clones que je procréerais, triomphant. Sur un ton miséricordieux, il m’a dit que je trouverais Bientôt comme un coup de cyclone : l’arrivée d’une femme-enfant.
Sculptures de Tomàs Barceló sur https://www.artstation.com/artwork/GaeowN
Mais la plus jolie des lumières restera celle de Lucifer Qui créa la lumière noire alors qu’on le croyait déchu. On l’appelle « lumière du diable » car on ne la verra jamais Sauf à plonger dans les ténèbres ou dans le trou noir de la mort.
Mais à la vérité personne ne connaît vraiment la lumière ; On la voit ou on ne la voit pas et on n’y pense pas plus que ça. Et c’est la raison pour laquelle ceux qui ne croient que ce qu’ils voient Sont les aveugles originels d’une science pécheresse.
Moi qui vois la lumière noire en quatre, cinq ou six dimensions, Je peux vous dire qu’elle est belle et qu’elle n’a d’yeux que pour moi. Et c’est la raison pour laquelle je crois en ce que j’ne vois pas Pour ne pas être formaté dans ce monde d’illuminés.
Il est peu probable que le tableau soit de Tetyana Erhart car il s’agit d’une Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.
Les Lares-malœil me font pleurer, les Lares-igot me font tirer, J’aime bien confier mon foyer aux Lares-Issa qui montent au nez. Mais il ne faut pas se leurrer car les deux sœurs sont attirées Vers qui va les apitoyer par des malheurs bien mitonnés.
Après un terrible accident, elles vous répareront le corps ; Après une grosse déprime, elles vous chouchouteront le cœur. À chaque coup outrecuidant, elles vous aimeront plus encore Mais vous récolterez en prime des contrecoups à contrecœur.
Illustrations de William pour la BD « Les sisters »
Dieu dit : « Que la lumière soit ! » et alors la lumière fut Mais la lumière était aveugle et la lumière déplut à Dieu Car la lumière était opaque – une erreur de fabrication – Et Dieu regagna l’atelier pour reprendre tout à zéro.
Dieu dit : « Que la lumière voie ! » et alors la lumière vit Mais elle avait les yeux fermés et ne voyait qu’un rideau noir Et Dieu commença à douter ce qui nous prouve que même lui Sait pouvoir remettre en question son processus de création.
Dieu dit : « Que la lumière s’ouvre ! » et la lumière ouvrit les yeux Et enfin Dieu dit que c’est bon et qu’il pouvait continuer. Il fallut quand même trois essais ce qui fait toute la lumière Sur l’homme et la femme ratés… en attendant un nouveau genre.
Au moins un des tableaux est de Tetyana Erhart. Quant aux deux autres, ce sont des images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux de les créditer.
Au fait, connaissez-vous les Lares, ces petits dieux de la maison Qui veillent sur votre foyer comme assurance domestique ? Parfois petits anges hilares ou génies doués de raison ; Petits angelots envoyés pour assurer la logistique.
Je souhaitais deux fées du logis que j’ai vues sur le catalogue Mais j’ai vu arriver sinon deux adorables silhouettes Issues de la mythologie tenant un étrange monologue Dont je n’ai compris que leur nom : les sœurs jumelles Ma & Chen, chouettes.
Désormais notre appartement est soumis à la surveillance De ces deux oiselles nocturnes dont j’ai fini par succomber. Si l’une est sombre, apparemment, l’autre est en habit de brillance Et sont toutes deux taciturnes mais s’éveillent à la nuit tombée.
En revanche leurs grands yeux ouverts tout empathiques et pleins de charme M’ont transpercé de leur amour par leurs beaux regards adorables. Au moindre intrus, là, découvert mes deux lares déclenchent l’alarme En hululant avec humour « hou hou vas-tu donc, misérable ! »
Nos quatre chouettes peintes « Ma », « Chen », « Chou » et « Hette »
Qu’il serait bon de rapprocher les langues de tous les pays Par un pont socio-culturel qui fasse office de traducteur Bien arrimé sur les rochers sans se retrouver envahi Par le racisme naturel qui revient toujours destructeur !
Qu’ils seraient bons les bancs d’école où l’on apprendrait les matières Selon la langue naturelle qui convient à chaque partie. Organiser des protocoles qui sauraient ouvrir les frontières Par l’enseignement structurel des disciplines réparties :
En français la philosophie et en anglais l’économie ; L’histoire du monde en espagnol et la musique en italien. En allemand la géographie et en arabe l’astronomie ; Il serait assez croquignol d’yodler les maths en tyrolien.
Mais Dieu, qui s’est mis à brouiller les langues à la Tour de Babel, A créé l’homme à son image avec qualités et défauts. Et les états nous embrouiller, et les riches en faire de plus belle Comme s’il cela leur serait dommage de se comprendre comme il faut.
Je vous vois les sourcils froncer car il est dur de se comprendre Et chasser l’abomination des haines et des appréhensions. Anglais, allemand ou français, il serait ludique d’apprendre Les bons trucs que chaque nation renferme dans ses traditions.
Puisque gouverner, c’est prévoir, laissons faire les spécialistes Qui savent si bien diriger l’aventure au coin de la rue. Surtout s’il se met à pleuvoir des problèmes capitalistes Tels que le chômage obligé quand la jeunesse a disparu.
Confions notre économie aux magnats de l’escroquerie. Qui saurait mieux nous protéger qu’un voleur craignant d’être volé ? Surtout s’il a la bonhommie et cet air de cachoterie Qui sauront mieux nous alléger de notre capital envolé.
Les pieds-nickelés aux finances, et les Rapetou au budget, Arsène Lupin au patrimoine, la bande à Bonnot aux impôts. Avec eux plus de manigances, plus de pots-de-vin adjugés À ces fieffés putains de moines qui se sucrent sur notre dos.
J’en ai rêvé, Manu l’a fait et son gouvernement pourri S’en va nous déclarer la guerre aux ennemis de ses amis. Par un jeu de cause à effet, les machinations lui sourient ; Quant aux regrets, il n’en a guère malgré tout ce qu’il nous a mis.
Claude Lelouch, réalisateur du film « L’aventure c’est l’aventure » avec ses acteurs Johnny Halliday, Charles Gérard, Nicole Courcel, Lino Ventura et Jacques Brel manquent Charles Denner et Aldo Maccione partis draguer les midinettes.
Je croyais les sirènes rousses, fruit de mon imagination Jusqu’à ce que j’en rencontre une en train de peigner ses cheveux. Apparemment ceux-ci repoussent avec tant de fascination Que les marins, comme des prunes, tombent tous seuls quand elle le veut.
Et moi qui suis souvent tombé des dernières pluies précédentes, Je me suis laissé fasciner par l’abondante chevelure. Le cœur et le sexe bombés par cette tignasse abondante, Je m’suis vu mort, halluciné, rongé aux fines dentelures.
L’homme est bon la plupart du temps mais moi, j’ai du sang de navet ; Sans doute dû à mon régime végétarien présupposé. Dès le premier croc débutant, son aversion s’est aggravée Et plus jamais ne nous revîmes ni n’échangeâmes de baiser.
La sirène rêve sur ses deux jambes plutôt qu’une queue, c’est plus sûr Afin de n’ pas tomber du lit de la rivière ensommeillée. Elle compte les beaux marins ingambes qui sautent comme des moutons mûrs Sous les délires et stimuli de ses fantasmes émerveillés.
Entre deux eaux la sirène songe dans un sommeil paradoxal Car les poissons ne dorment pas plus de trois ou quatre secondes. Alors le conte est un mensonge car dans le royaume abyssal Elle ne rêve que de repas et de bonne chère féconde.
Quant à moi, c’est tout le contraire ; lorsque je rêve de sirène, Je sens ma queue se dilater, s’allonger comme Pinocchio. Sans doute le besoin de traire la vache-à-lait toujours sereine Aux mamelons chocolatés des geishas-poissons de Tokyo.
La vie évoque un jeu de cartes avec ses lames et ses figures, Les couleurs de ses religions et la valeur de chaque membre. Trop souvent la chance s’écarte vers un jeu de mauvais augure Et les coups fourrés sont légion depuis janvier jusqu’en décembre.
Mais à force de recommencer tous les ans le jeu de la vie, On apprend à anticiper et à former des stratégies. Le jeu des reines romancé avec les cavaliers ravis Permettent de s’émanciper et de trouver son élégie.
Enfin l’enfant devient adulte et connaît sa carte maîtresse Qui conduit à réaliser ce qui répond à ses envies. Enfin il gagne et il exulte ; il ne connaît plus la détresse Et saura idéaliser la fin du grand jeu de sa vie.
Prier à deux, entrelacés, permet d’atteindre le nirvâna ; Selon certaines positions, le résultat est garanti. D’ailleurs Dieu serait mal placé de dire au mec et sa nana Qu’il existe une opposition quand l’amour n’est pas pressenti.
Pour pénétrer à l’intérieur de ce paradis consacré, Une petite cérémonie vous ouvre la porte du temple ; Quelques frottements ultérieurs sur le Mont de Vénus sacré Donnés avec parcimonie font la pénétration plus ample.
On entre on sort comme au moulin, on fait beaucoup d’allers-retours Car dans le temple de la passion, on n’est ni dedans ni dehors. Et l’étalon, jeune poulain, aura besoin de quelques tours Qu’une prière de compassion bénira d’un confiteor.
À marée basse, les cavernes tremblent d’un air renouvelé Deux fois par jour des vents du large qui soufflent du septentrion. Les harmoniques qui gouvernent la note tonique élevée Sont issues de sons qui émargent de la corne d’Amphitryon.
On l’appelle « la chambre d’écho » qui vibre de la voix des dieux Qui ne nécessitent nulle église, ni mosquée et ni synagogue. Ici, nul besoin de déco, d’or ou de décors dispendieux ; Seulement d’un lieu qui fidélise celui qui se veut pédagogue.
Ainsi les jeunes enseignants viennent écouter les anciens Pour en recueillir l’expérience à transmettre aux générations. Lorsque les vents se font saignants des égrégores nécromanciens, La grotte en filtre la vaillance des héros en vénération.
Des scientifiques ont trouvé vingt-et-un grammes, le poids de l’âme ; Âme qui se doit d’être légère pour être jugée admissible. Maintenant il reste à prouver le poids du cœur et de la flamme Des amours folles et passagères et des passions inextinguibles.
Le poids de l’esprit sur le corps ? Encore un truc à éclaircir. Le poids de l’âme, le poids du cœur ? Assez difficile à admettre. Comment sont-ils tous en accord ? L’énigme ne cesse de s’épaissir. Le poids qui a le plus de valeur ? Celui du savoir à transmettre…
Pourtant il reste à établir le poids du bien au cœur du mal, Le poids du mal au cœur du bien et puis celui de la folie. Enfin nous pourrons rétablir la part du côté animal Qu’il reste dans les poils pubiens qui cachent le poids le plus joli.
Boules de graisse et maisonnettes sont dans leur collimateur Et les amis des oiseaux moqués par les ornithos ; Cette branche de la planète bouderait les amateurs Qui entretiennent un réseau d’anges gardiens incognitos :
« Ils sont parfaitement capables de passer l’hiver sans effroi Et de pouvoir se nourrir aux plus basses températures. Ils se servent de leurs plumages pour se protéger du froid Et ne craignent de mourir ni de faim ni de froidure. »
Fi des écolos en herbe qui régentent la planète Comme si j’avais attendu leurs conseils pour la sauver ! Je les laisse à leurs proverbes sur leurs beaux sites internet Et prête l’oreille tendue aux oiseaux et leurs couvées.
Tant pis pour ces parasites et leurs savants rouspétages ! J’aime les cuicuis fortuits de mes piafs à satiété, Les observer en visite à mon quatrième étage Et l’enchantement gratuit qu’ils offrent en toute amitié.
Tableau de Yevgenia Nayberg sur https://www.20min.ch/fr/story/nature-cest-pour-notre-plaisir-que-lon-nourrit-les-oiseaux-en-hiver-611053527629
Ils ont tous le cœur sur la main comme pour payer l’amour comptant ; Ils aiment un peu, passionnément ; ils aiment beaucoup… ou pas du tout. Jamais du jour au lendemain on n’aurait parlé tout autant D’amour aussi intensément qu’il en est le meilleur atout.
Elles réfléchissent avec le cœur comme pour en paver leurs pensées ; Elles aiment un jour et pour toujours quitte à ce qu’il en perde la tête. Elles cherchent à gagner leur vainqueur et aiment le récompenser Et reconnaître sa bravoure en copulant comme une bête.
Eux, ne pensent qu’avec leur membre comme baguette de sourcier Qui cherche la bonne fontaine ou la jolie pucelle à prendre. Eux, font plutôt du sport en chambre car en amour, c’est pas sorcier, Tant qu’ils courront la prétentaine, ils auront toujours à apprendre.
Nous faisons la ronde des cœurs comme un système planétaire Où tout gravite autour du sexe par l’attraction des sentiments. Le temps agit à contrecœur envers les heureux solitaires En leur offrant la vie complexe qu’ils n’auraient pas eu autrement.
Une jolie grenouille rose sur l’échelle barométrique M’indique la couleur du temps propice à la situation. Selon la météo morose, elle reste au seuil hygrométrique ; Un pied au sol, l’autre butant sur la première graduation.
Une éclaircie, elle remonte, les seins au sixième échelon ; Un temps vif la fait décoller, la tête à travers l’œil-de-bœuf. Parfois l’idiote me fait honte, pointe au plus haut son mamelon Qui s’en revient caracoler jusqu’au degré soixante-neuf.
Un peu d’amour, un peu d’eau fraîche pour récompenser ma grenouille Quand elle m’apporte le beau temps et des désirs à essaimer. Je caresse ses fesses revêches et, lorsque la bébête mouille, Je la récompense d’autant d’une érection pour mieux l’aimer.
Fi des musiques mécaniques aux douze mesures du blues ; Vivent les rythmes alternatifs et les mélodies innovantes Quand la guitare communique une vibration andalouse Sur le ton imaginatif d’une chansonnette émouvante !
Si la guitare semble neutre, indifférente à la chanson, Son âme interne se déforme selon les cordes en vibration Quand un doigt doux comme du feutre trouble les basses d’un frisson Ou quand un glissé uniforme fugue d’une improvisation.
La guitare instrument d’amour possède sa carte du tendre ; Ici Vénus est acoustique et Cupidon sonorisé. Chanson triste ou chanson d’humour, le cœur ne se fait pas attendre Et prend une route artistique aux volutes harmonisées.
Illustration de James Jean sur http://www.jamesjean.com/2021/p1upq8qe17leffgwfuscwz6o8c1qqm