Catégorie : 2023

  • Chaud lapin

    « Alice au pays des merveilles » ? Un conte cousu de fil blanc !
    Lewis Caroll avec talent mais en nous trompant l’a dépeint ;
    Sous prétexte qu’il nous éveille aux casse-têtes les plus troublants,
    Mathématiquement parlant, il n’était autre qu’un chaud lapin.

    Ainsi au début de l’histoire, pour apaiser ses arrogances,
    Il prend la fuite pour attirer sa proie sur son propre terrain.
    Puis, par la suite, il est notoire de constater les manigances
    Qu’il sème pour lui soutirer le fruit blotti entre ses reins.

    Le chat évoque son ego et sa passion des stratagèmes ;
    L’heure du thé ? Liquide intime pour l’endormir de ses faveurs.
    Les jumeaux expriment tout de go la dualité du système
    Entre le bourreau et sa victime afin d’en être son sauveur.

    Tableau de Steven Kenny http://art-et-cancrelats.blogspot.com/2011/09/steven-kenny.html

  • L’autre Alice

    Dans une autre histoire inédite, Lewis déguisé en lapin
    Troque son cœur et sa raison pour deux loups lubriques et vicieux.
    Son stratagème s’accrédite par la manière dont le grappin
    S’abat sur ses défloraisons au cours du conte malicieux.

    Dans cet épisode inconnu, un chaperon rouge revêt Alice
    Et les deux bêtes lui font la cour d’un appétit concupiscent.
    Mais sous la cape, notre ingénue, entièrement nue avec malice
    Les séduira par le concours de son piège-à-loup turgescent.

    Illustrations de Chelsea Greene Lewyta sur https://www.escapeintolife.com/artist-watch/chelsea-greene-lewyta

  • Où est le chat de l’écrivaine ?

    Il est là où il ne faut pas et n’est pas là où on l’attend
    Mais quand le maître est écrivain ou la maîtresse, femme de lettres,
    Alors le chat n’est pas sympa et devient suppôt de Satan
    Ou égérie de droit divin selon le souffle à lui transmettre.

    Celui de Shakespeare, coquin, était un matou choupinou ;
    Le chat scénique de Molière manifestait beaucoup d’humour ;
    Ceux des auteurs américains dorment toujours sur leurs genoux
    Et ceux des femmes romancières miaulent sur les romans d’amour.

    Illustration de Trina Schart Hyman

  • Cœur d’étoile

    Du vide est venue la lumière et la parole, source de vie,
    Créées dans le cœur des étoiles où un dieu forgea son empire
    D’une symphonie de matière dans un tempo inassouvi
    Dont les anges ont tissé la toile pour le meilleur et pour le pire.

    Et je sens l’écho dans mon cœur comme une vibration fantôme
    Accordée au verbe divin dont mon âme se fait l’essence ;
    Petit esprit alambiqueur qui aspire à être l’atome
    Qui constituera le levain pour élever la connaissance.

    Mon cœur d’étoile s’est ouvert lorsque j’ai brisé la coquille
    De mes contrôles et mes limites qui m’occultaient ma subconscience.
    Par cet interstice entrouvert de fêlures qui me fendillent,
    Je vois l’origine des mythes et l’insoutenable omniscience.

    Tableau de Heather Thornton

  • Obsession féminine

    J’ai longtemps cherché l’héroïne qu’était l’idéal féminin
    Parmi les brunes et les blondes, les rousses aux cheveux embrasés.
    Un marc gorgé de caféine au malt saturé de tanins
    M’a révélé des furibondes âmes-sœurs à apprivoiser.

    J’ai pris les chemins de traverse parmi les mondes fantastiques
    À la recherche de ma promise bien loin de mes contrées natales.
    J’ai pérégriné de converse avec des filles bombastiques
    Mais j’y ai mouillé ma chemise sans trouver la femme fatale.

    J’ai vécu avec une meuf qui m’a capturé dans sa toile
    Et m’a conservé vingt-six ans pour élever nos deux enfants.
    Mais en traversant le Pont-Neuf, la tête ailleurs dans les étoiles,
    J’ai fait un plongeon suffisant pour fuir ce foyer étouffant.

    Justement, dans les hautes sphères, au-delà des chaînes alpestres,
    J’ai rencontré ma dulcinée, artiste-peintre passionnée.
    Dans cette nouvelle atmosphère, au milieu des vallées sylvestres,
    Mes pauvres ailes calcinées ont pu se reconditionner.

    Comics américains un peu partout sur la planète

  • Prête-moi ta plume

    Le pied du mur voit son maçon, le clair de Lune voit son poète,
    Le lac voit son temps suspendu et le ciel ses chasseurs d’étoiles.
    Je collecte ainsi ma moisson de petits bonheurs où je souhaite
    Redécouvrir l’inattendu et ses mystères qui s’en dévoilent.

    La plume en guise de canot sur une étendue insipide
    M’offre toujours un imprévu qui crève l’écran de l’azur.
    L’encre en manière des canaux s’agite en vagues intrépides
    Qui, d’un reflux de déjà-vu, grandissent au fur et à mesure.

    Pareil à Morphée qui m’endort, ma muse m’envoûte et m’emmène
    Derrière les coulisses terrestres vers les royaumes de l’invisible.
    L’esprit paré de toison d’or redécouvre maints phénomènes
    Que mon cœur et mon âme orchestrent en aventures imprévisibles.

    Illustrations d’Akira Kusaka sur https://akira-kusaka-illustration.tumblr.com

  • Merde !

    Ce n’est pas l’homme qui bousille chaqu’ jour un peu plus sa planète
    Mais Dieu qui a créé le monde avec maintes contradictions.
    Métrosexuels en bas résille, femmes modernes et proxénètes
    Ne seront plus jugés immondes mais victimes à leurs addictions.

    Car Dieu nous a créé le mal pour en devenir dépendant
    Au point de tuer père et mère et bien plus si affinités.
    Ce côté obscur animal, tapi à notre corps défendant
    Dans notre chair douce et amère, nous marque de sa divinité.

    Alors après tout bousillons, dégénérons, multiplions
    Puisque tel est notre objectif et la raison de notre vie !
    Merci, Ô Dieu, et oublions avec tes anges trublions
    Ce prétendu « bien » subjectif qu’ Tu nous baratine à l’envi !

    Illustration d’Agim Sulaj

  • L’imposition des mains

    Tous ceux qui m’imposent les mains ne l’ font pas pour ma guérison
    Mais pour m’obliger à me taire au cœur du troupeau de moutons
    Et remettre sur le droit chemin – à défaut de mettre en prison –
    Rebelles et contestataires, fiers et prognathes du menton.

    Hélas Dieu aime tout le monde ce qui oblige tout chrétien,
    Tout musulman, bref tout déiste à abuser de Sa Puissance.
    Toutes les religions immondes ne signifient que le maintien
    Des multitudes populistes dans le respect, l’obéissance.

    L’imposition est un impôt de bonne foi qui nous endort
    Par aréopage d’anciens, à toutes pensées, rétrogrades.
    La crédulité est un pot pire que la boîte de Pandore
    Où croyants et politiciens entassent les maux les plus crades.

    Illustration de Lisa Aisato

  • L’heure des poissons-volants

    L’heure entre chien et loup-de-mer marque un étrange rendez-vous
    Lorsque la lumière bleuit sous l’influence crépusculaire.
    Le ciel lourd d’embruns doux-amer devient l’hôte qui se dévoue
    Pour que les poissons ébahis s’éveillent et s’envoient en l’air.

    Et puis, divine et magnifique, tenant la barre de sa jonque,
    S’avance leur ange-gardienne perchée sur son colimaçon.
    Tous s’apprêtent à l’honorifique rassemblement de toutes conques
    Qui vont jouer en file indienne un concerto pour infrasons.

    Entends-tu les cornes de brume dont les sons glissent sur les eaux ?
    Ils émanent des mille coquilles des olifants de l’océan.
    L’écho qui jaillit de l’écume et qui se déploie en réseau,
    Provient de l’illustre flottille qui le soir ressort du néant.

    Tableau de Laura Diehl

  • Quand rôde la sirène

    Quand elle rode entre deux eaux, cachée derrière les roseaux,
    Nul ne saurait l’apercevoir ni même ne saurait prévoir
    La nature de ses intentions à moins de faire très attention
    Aux cris des oiseaux qui trahissent l’avancée de l’instigatrice.

    Quand vous apercevrez son corps, sans doute vous pourriez encore
    Fuir et rejoindre la terre ferme avant que ses bras vous renferment
    Contre sa poitrine opulente et sa plastique corpulente
    Pour vous proposer d’en jouir avant de vous évanouir.

    Trop tard ! Et ses lèvres pulpeuses goûtent votre chair sirupeuse ;
    Ses doigts enserrent votre sexe, vous abandonnez tout réflexe
    Et quand vient la petite mort, alors que la sirène mord,
    Par le meilleur, elle vous déguste à pleine dents dans votre buste.

    Tableau de Barbara Tyson

  • Ô Lotus !

    Fleur de lotus, reine sacrée, cueillie il y a dix-mille ans,
    Tu es demeurée immortelle dans mes mémoires maternelles !
    Image pure et consacrée aux vies qui vont s’assimilant
    À tous les enfants qui constellent ta progéniture éternelle !

    Fleur de lotus, originelle, rebelle aux lois de la science,
    Tu te moques des religions officielles ou ésotériques.
    Vaillante et sûre sentinelle qui sait éveiller ma conscience
    Aux indénombrables légions de mes âmes fantasmagoriques.

    Tableau de Louis Kronberg

  • La Capitaine de la Licorne

    On n’a jamais rien retrouvé de la première centurie
    Que commandait la Capitaine de la Licorne disparue.
    Cette absence pourrait prouver que vents et vagues en furie
    Ont enseveli par centaines des marins pourtant fort férus.

    Toutefois les légendes perdurent et de nombreux témoins ont vu
    La Capitaine entièrement nue naviguer en figure de proue
    Et affronter vents et froidures jusqu’à les prendre au dépourvu
    Dans le grand nord où l’inconnu demeure impudent, peu ou prou.

    Âgée de cinq ou six-cents ans, il parait qu’elle est toujours belle,
    Les cuisses et les seins aussi fermes qu’une licorne adolescente.
    Je l’imagine terrorisant tous les touristes en ribambelle
    Venus corroborer à terme leur vanité obsolescente.

    Tableau de Wojtek Siudmak

  • Avec ou sans clarinette, telle est la question

    Après le retour de bâton d’un opéra interminable
    Où la ballerine fatiguée s’écroule à même le plancher,
    En dépit du qu’en-dira-t-on, elle goûtera une inestimable
    Détente souvent prodiguée avec un instrument anché.

    Anché comme une clarinette plutôt qu’haubois ou saxophone.
    Ne me demandez pas pourquoi… sans doute son corps longiligne
    Dont l’extrémité choupinette ferait penser au sexophone
    Semblable à l’organe adéquat pour quelques délices malignes.

    Tableaux de Rakhmet Redzhepov

  • Duo de dames

    Pourvu d’un mécanisme Suisse et d’une interprète helvétique,
    Le duo de dame donnait un sens au chant alémanique.
    Le luth posé contre la cuisse dompté d’un archet frénétique
    Vibrait, sonnait et bourdonnait sur d’anciennes lieds germaniques.

    Le violon accordé au dos de sa compagne musicienne
    L’accompagnait en continu de toute sa gamme étendue ;
    Do Ré Mi Fa Sol La Si Do, répondaient les notes italiennes.
    Mais pourquoi jouer les seins nus ? Mais pour le charme, bien entendu !

    Tableau d’Igor Samsonov

  • Dans le métro

    Le métro, grand collectionneur de tous types d’individus,
    Se nourrit du désir d’aller dans le sens de sa destinée.
    Direction au petit bonheur ou itinéraire assidu ?
    Lui, ne fait que bringuebaler ses échantillons coltinés.

    Beaucoup de quidam dans leurs bulles, isolés dans leurs téléphones,
    Ou cherchant à communiquer ou vampiriser leurs victimes.
    On y croise des somnambules parmi l’hétéroclite faune
    De saintes-nitouches paniquées à la vue de parties intimes.

    Comme un transit intestinal, le métro digère ses gens ;
    Toujours ses mêmes aliments ensommeillés et malpolis.
    Lorsqu’il arrive au terminal après sa douche au détergent,
    Il rêve à son rapatriement au paradis des wagons-lits.

    Illustration de Tony Sart

  • Fantasmes emprisonnés

    Dans le secret de sa raison, chacun y bâtit sa prison ;
    Cachots secrets pour assouvir tout ce que l’on aime asservir
    Juste pour rêver ses fantasmes et l’addiction à ses orgasmes
    Qui lient tant l’esprit à la chair et à ses désirs les plus chers.

    Derrière le masque des yeux tout parait toujours merveilleux ;
    Les personnes les plus honnêtes ne paraissent jamais malhonnêtes
    Mais si l’on franchit la limite et gratte derrière le mythe,
    On y découvre les horreurs du cynisme et de la terreur.

    Paradoxalement les gens probes cachent des penchants ivres d’opprobre ;
    Barbe-Bleue habite parmi nous juste à quatre pas de chez vous.
    J’ai mon propre jardin secret mais il se montre assez discret ;
    De temps en temps je vous en livre une captive que je délivre.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
    Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Lilith et la Lune Noire

    Dans les livres secrets apocryphes, l’histoire de la création
    Est décrite d’une autre manière que celle écrite dans la Genèse.
    Lilith avait montré ses griffes et renié l’agréation
    De sa réclusion prisonnière pour cause de parthénogenèse.

    Elle n’avait pas besoin d’un homme pour procréer ses propres enfants ;
    Juste besoin d’un luminaire gérant le cycle menstruel.
    Avec l’aide d’un ange astronome d’une mémoire d’éléphant,
    Elle déroba l’astre lunaire juste vêtue d’un sarouel.

    Bien sûr, c’était la Lune Noire que Lilith emportait au loin
    La troquant pour la Lune Blanche qui brille en notre firmament.
    Puis elle regagna son manoir, l’ trésor porté par son adjoint,
    Et enfanta une avalanche de filles issues de leur maman.

    Que sont ses filles devenues ? Ont-elles engendré à leur tour ?
    Personne ne se le rappelle, ce n’est pas écrit dans la bible.
    Mais des sorcières m’ont soutenu qu’en faisant des allers-retours
    Lorsque la Lune se renouvelle, elles les savaient reproductibles.

    Tableaux d’Andrej Mashkovtsev sur https://foxword.livejournal.com/166536.html

  • Infiniment vôtre

    Les années succèdent aux années, les mêmes images se répètent
    Comme l’absolu des miroirs qui s’interrogent l’un et l’autre.
    Douze mois déjà surannés par une force centripète
    Sont déjà rangés au tiroir, salués d’un infiniment vôtre.

    Douze autres mois pleins d’avenir vont passer au moulin du temps
    Et ressasser les mêmes guerres, mêmes crises et mêmes terreurs.
    Les anciens jours du souvenir parleront aux jours débutants
    Sans toutefois comme naguère éviter les mêmes erreurs.

    Cette hideuse répétition ressemble à l’enfer de Sisyphe
    Roulant sa Terre jusqu’au sommet pour repartir au même rythme.
    Casser cette malédiction serait une action décisive
    Pour s’éveiller à point nommé d’après un nouveau paradigme.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
    Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • L’année de l’avenir

    Quand la fin d’année se rapproche, j’observe la navigation
    De mon vaisseau spatial terrestre dans sa cabine de vigie.
    J’attends que mon regard accroche la treizième constellation
    Soumise au signe de Sylvestre dont mon chat dresse l’effigie.

    Minuit moins soixante secondes, dernière minute de l’année ;
    Nous fonçons à travers l’espace à la vitesse du futur.
    Quelques étoiles vagabondes escortent une micellanée
    De météorites qui passent pour célébrer l’investiture.

    Minuit sonnantes tous azimuts, nous franchissons l’étroit passage
    Qui petit à petit s’écarte dans les bras de la galaxie.
    Çà et là des astres permutent leurs phares suivant le traçage
    Que je relève sur les cartes, tous les sens en catalepsie.

    Enfin voici le nouveau monde d’un espace-temps inédit
    Où nous pourrions changer de vie pour une autre organisation
    Sortant des conditions immondes d’un passé lourd de discrédits
    Pour le quitter sans préavis et rallier l’illumination !

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
    Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux de les créditer.

  • Les femmes-chamanes du nord

    Au-delà du cercle polaire, pays de la nuit éternelle,
    Lorsque le soleil pour six mois ferme le rideau de ténèbres,
    Dans des igloos alvéolaires, les cérémonies maternelles
    Préparent les femmes en émoi aux rituels qui les célèbrent.

    Depuis le pôle magnétique jusqu’aux grands réseaux telluriques,
    Elles dirigent l’énergie de toutes les mères du monde
    Au patrimoine génétique enrichi des forces ferriques
    Qu’elles stimulent en synergie de mille transes furibondes.

    Et lorsque revient la lumière, elle rendent grâce à l’Univers
    Qui a transformé leurs demandes en fait accompli, désormais.
    Elles restent toujours les premières à braver été comme hiver
    Ce froid que leur corps recommande pour les conserver à jamais.

    Illustrations de Jean-Sébastien Rossbach sur https://www.cfsl.net/chamanes-le-nouveau-livre-de-jean-sebastien-rossbach

  • Les femmes-chamanes du sud

    Dès le tropique du cancer où la chaleur est souveraine,
    Vivent les filles du Soleil, filles de Lune et des étoiles.
    Toutes pratiquant de concert les vieilles traditions pérennes
    Où les prêtresses se relayent par leur beauté qui se dévoile.

    À l’équateur, l’astre solaire parle aux vestales solitaires
    Qui vivent nues pour recevoir l’émanation qui les nourrit.
    Leur nudité protocolaire leur offre un grade autoritaire
    Que leur tribu sait percevoir au même rang que les houris.

    Jusqu’au tropique du Capricorne, sous la forêt amazonienne,
    Se sont répandues les guerrières, gardiennes des terres sacrées.
    Sacralisées de doubles cornes, arborant leur région pubienne,
    Elles vivent des transes aventurières d’hommes à la semence nacrée.

    Illustrations de Jean-Sébastien Rossbach sur https://www.cfsl.net/chamanes-le-nouveau-livre-de-jean-sebastien-rossbach

  • La Trinité Relative

    Paraît-il, Dieu serait relié aux chefs d’états du monde entier
    Par une liaison téléphonique directe, sûre, impérative.
    Jésus serait le chancelier et quant aux anges, tous rentiers
    En vertu du droit canonique de la Trinité Relative.

    Bien sûr, Marie est Présidente et Directrice et Générale !
    Téléphone rouge à sa portée et Dieu dans ses petits souliers.
    Cette conspiration imminente va devenir confédérale
    Parmi les peuples rapportés au Nouvel Ordre Séculier.

    Illustration de David Wright

  • Demain les poissons

    Quand viendra le jour des poissons, la saumure coulera de source
    Entre requins et mammifères, entre méduses et cétacés.
    Chacun troublera sa boisson en mettant son grain d’sel en bourse
    Et les grands pontes des affaires crieront : « Maintenant, c’est assez ! »

    Illustration de Rlon Wang