La vie serait née de l’espace brassée dans le coeur des étoiles ; La lumière serait la divine créatrice de notre univers. Je ne sais pas ce qui se passe derrière la science et son voile Mais mon petit doigt en devine tous les secrets les plus divers.
« Fiat lux ! Que la lumière soit ! » Ces mots ont surgi du néant Comme une explosion d’énergie d’où se déversa la matière. Puis, s’étendît par-devers soi l’espace-temps comme un géant Qui se réveille en synergie avec un monde à part entière.
Tandis qu’il répand la semence composée de poudre d’étoiles, Le créateur transmet la vie à la planète nourricière. Il attend que tout recommence pour que l’avenir lui dévoile La maintenance et le suivi de la part des bénéficiaires.
Aussitôt qu’elle reçoit l’onde génératrice de la vie, La génitrice alors arrose la terre promise à l’essor. Elle déverse l’eau féconde qui assurera la survie Des filles aux pétales de rose, des garçons aux choux … et consort.
Regard sévère, regard amer voilà le prix de la souffrance Quand l’amour n’a pas eu son dû ou n’en a pas eu son content. Regard bleu-vert presque outremer ou fluorescent à outrance Pour marquer sans sous-entendu un litige qui se paie comptant.
Regard de face en face-à-face voilà le prix de l’amertume Quand la tromperie se dilue dans l’eau de rose polluée. Regard tordu, plein de grimaces, saumâtre et d’un zeste d’agrume Pour mesurer l’huluberlu d’un sentiment dévalué.
Regard qui s’en va de travers voilà le prix d’indifférence Quand elle veut taire les mots qu’elle n’ose pas prononcer. Regard qui renvoie à l’envers les fallacieuses déférences Qui écriront, chargé de maux, un chagrin d’amour romancé.
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À peine franchi la frontière, je croyais maîtriser les langues – Puisqu’elles sont universelles en ce qui concerne l’argent – Pour naviguer ma vie rentière sur les eaux d’un euro qui tangue Entre les monnaies qui excellent et un franc suisse, départageant.
Au début, leur langue curieuse ressemblait assez à la mienne ; Un peu plus lente entre les phrases avec un patois des alpages. J’eus alors une envie furieuse pour plaire à mes concitoyennes De parler la langue genevoise afin de paraître à la page.
Mais à la frontière des langues, l’affront que j’essuie salement Me donne le pire des maux avec une langue imbuvable. Bien que ce pays me harangue de parler le suisse-allemand, Je n’en comprends pas un seul mot sinon un dialecte improbable.
Dans l’obscurité de la nuit, mes yeux ont pu se dessiller Et distinguer à l’aveuglette une chevelure invisible. Au douzième coup de minuit, mes yeux à peine écarquillés Perçoivent une forme incomplète et aux contours imprévisibles.
Mais lorsque je sens sur ma bouche la saveur d’une ombre sucrée, Mon troisième œil révèle enfin que la nuit n’est autre que femme. Et son empreinte sur ma couche, scellée du féminin sacré, Me laisse au matin sur ma faim tandis que s’envole mon âme.
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Pandora 19″X 27.5 Oil on gesso panel. Complete March 25, 2018Completed high resolution scan of Midsummer Night for Tor Books. 18″ X 24″ 10/18/2009
J’aime le jour comme une femme qui me ranime doucement Dans une robe en rayons d’or et la chevelure fleurie. À regret, je laisse mon âme repartir vers le firmament Tandis que l’esprit et le corps s’éveillent au son des guilleris.
J’aime la nuit comme une femme qui m’ouvre ses rêves secrets Dans l’intimité de sa couche et ses draps moirés de satin. Dans l’obscurité qui m’affame de mes désirs et mes regrets, L’âme s’éveille et s’effarouche à l’aveuglette jusqu’au matin.
Quand la gravité du malheur alourdit l’espace et le temps, J’en épouse le mouvement et utilise son attraction. L’antigravité, pile à l’heure, entre en action et me détend Dans un joyeux trémoussement et une saine décontraction.
Plus l’atmosphère devient lourde et plus j’ai la tête légère ; Plus la température monte et plus je garde la tête froide. Et sous la cacophonie sourde des joyeux drilles et leurs mégères, Je sens le moral qui remonte malgré leurs paroles brèves et roides.
Dame Nature en robe à pois, tenant un énorme pinceau, Est venue colorer les champs dans les fleurs d’un rêve au printemps. Alors pour faire contrepoids, Van Gogh, Monet et Picasso Ont brossé un soleil couchant impressionniste en un instant.
Les couleurs du temps, naturelles, délayées dans l’eau de rosée Chantent la pluie et le beau temps selon les écarts d’éclairage. Enfin, ces tendres aquarelles deviendront métamorphosées Par la brise et le vent d’autan qui circonviendront les orages.
Depuis un an, le port du masque a redessiné les visages Et les créateurs se demandent s’ils en seront contaminés. Gageons qu’une mode fantasque va transformer le paysage Malgré certaines réprimandes de la part des non-vaccinés.
Masque à la con pour les garçons, joli masque à ras pour les filles, La mode ne sait où elle va dans l’atmosphère pathogène. Mais retiendrons-nous la leçon de cette vogue de pacotille ? Virons de bord et à Dieu vat ! …avant que ce racolage gêne.
Bien serrés comme des sardines dans leurs modernes appartements, Les hommes nouveaux se rassemblent en tous foyers agglomérés. Même si l’un d’eux souhaite en sourdine modifier son comportement, Il s’apercevra qu’il ressemble à ce pourquoi Dieu l’a créé.
Car « croissez et multipliez » répété aux générations Implique exponentiellement la future surpopulation. Et l’homme devra se plier, soumis à l’accélération, À se détruire cruellement ou mourir en copulation.
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Les terres sèches se craquellent quand elles s’éveillent à l’aurore Et le ciel s’embrase de rose aux premiers rayons du soleil. Saint-Michel montre les séquelles d’une aridité qui dévore Sa nature aux couleurs moroses mais qu’un pinceau d’azur balaye.
Photo de Mathieu Rivrin sur https://www.mathieurivrin.com
Bien que ces vaches de séchages m’aient essoré bien des regrets, Je dois sans cesse faire lessive pour essuyer tous mes échecs. Mes réussites sont au lavage, heureusement grâce au progrès Et sa vitesse dépressive, j’aspire au nettoyage à sec.
Même si je devais repasser toute ma vie à ressasser, Je passerais au savon noir mes tâches les plus difficiles. Mais à force d’outrepasser trop de lavages entrelacés, J’aurais des trous dans ma mémoire et des traces indélébiles.
Monter l’allée de La Valette, dévaler les rues parcourues, Descendre chaussées et venelles, dégringoler les escaliers… Par le Moulin de La Galette et ses artistes disparus, J’appose ma touche personnelle avec mes rimes folles à lier.
Monter la gamme à Montparnasse, descendre d’un ton albacore, Grimper jusqu’au septième ciel ou tomber de plus en plus haut… Et qu’enfin je décadenasse tous mes os encore et encore À parcourir ce démentiel monde de cahots en chaos !
Photo des Balcons de La Vallette à Malte par Ournextflight
Tandis que la justice aveugle fait semblant de sauver le peuple, Celui-ci en fait est conduit par un mensonge qui le séduit. Mais à force de fermer les yeux sur les complots les plus odieux, Il se prépare pour une errance dans un chemin plein de souffrances.
Car la justice triche un peu ; elle ne fait pas ce qu’elle peut Mais ce que veulent les puissants qui exigent le prix du sang. Alors lorsque l’on me propose un faux vaccin que je suppose Être un poison dissimulé, je refuse d’être manipulé.
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Avec ses lunettes de salope qui ne trompent que Monsieur Fallope, La ministre de la santé encore une fois s’est plantée. D’abord, elle prétend que les masques ne sont qu’une protection fantasque Puis, elle en impose l’usage dans les lieux de marchandisages.
Après avoir fermé les bars à propos des pires bobards, Elle ferme les bibliothèques pour nous garder comme des métèques. Elle nous entasse dans les trains, les autobus avec entrain, Mais nous interdit réunions, fêtes chrétiennes et communions.
Sur le terrain de l’échiquier, la reine devient folle à lier ; Elle entreprend dans son palais un crime à grand coup de balai ; Elle s’associe à des sorcières pour nous tendre une souricière En répandant un faux virus sorti de son propre utérus.
Une fois la terreur répandue, elle annonce que seront pendus Tous ceux qui crachent le morceau en nous révélant au verso Que tout était prémédité pour saper notre hérédité Et rendre nos enfants esclaves d’un nouvel ordre qui les enclave.
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Bien que le Soleil soit le Maître et la Lune juste un satellite, Ils ont le même diamètre et nul ne trouve ça insolite. Le soleil règne sur le monde mais a besoin de sa compagne Pour refléter, la nuit profonde, son souvenir sur nos campagnes.
Entre le Soleil et la Lune, l’histoire d’amour est éternelle ; La complicité des deux astres a semé la vie sur la Terre. Le mâle bâtit sa fortune à l’aide de sa force charnelle Mais ne se préserve du désastre qu’avec sa femme paritaire.
La plupart du temps, le soleil surpasse l’éclat de la lune Qui ne peut donner sa lumière qu’aux heures calmes d’obscurité. Eh bien, la femme, c’est pareil ! Elle attend son heure opportune Pour que ses qualités premières révèlent ses capacités.
C’est ainsi, la loi du plus fort domine dans tout l’univers ; Les grands occultent les petits et l’homme domine la femme. On fait peut-être de gros efforts mais, tous les jours, les faits divers Démontrent hélas les appétits de cette dictature infâme.
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Heureux comme un poisson dans l’eau… mais limité à son bocal Qui paraît tellement fragile qu’il pourrait voler en éclats. La pollution va à vau-l’eau, et le gouvernement bancal N’est qu’un colosse aux pieds d’argile pour qui, déjà, sonne le glas.
Et nos petites vies tranquilles que nous pensions inébranlables Se fissurent sur les frontières et à l’intérieur de nos villes. Nous pensions nos règles utiles mais les voici incontrôlables Aux mains d’autorités altières sur des groupuscules serviles.
À vue d’œil derrière un écran, je vois mes propres opinions ; Je me vois, l’esprit mis à cran, privé de toutes réunions. À vue de nez derrière un masque, je sens mes propres excrétions ; Je me sens, une âme fantasque, asphyxiée sous l’oppression.
À vue d’oreille derrière un casque, j’entends mes propres cris du cœur ; J’entends s’élever la bourrasque d’un peuple qui crie sa rancœur. À vue de goût, c’est le dégoût d’avaler ma propre nausée Envers ceux qui frappent des coups sur une foule ecchymosée.
Un rêve qui ne manque pas d’air serait d’attendre un dirigeable Directement sur ma terrasse contiguë à l’embarcadère. Pour un voyage hebdomadaire avec billets interchangeables Afin que je me débarrasse des tracasseries légendaires.
Puis, selon la boussole folle qui tournicote au gré des vents, Je m’embarquerais sans valise juste mes chaussures à la main. Et dans l’azur dont je raffole, je m’élancerais aux devants De l’aventure sans balise, sans destination pour demain.
Et puis, à l’intérieur du rêve, s’entrouvrirait un autre monde Où disparaîtraient les frontières pour ne laisser que l’inconnu. Les heures, d’ordinaire si brèves, dans une course vagabonde, D’allongeraient la vie entière pour l’honneur d’un cœur ingénu.
Tableaux de Stanislav V. Plutenko sur http://malaguetasur.blogspot.com/2015/03/stalinlav-plutenko-pintor-ruso.html
Quand le cœur appelle, Quand il interpelle, L’invitation au voyage, Le corps lui répond « Partons au Japon, Courrons à l’appareillage ! » La raison s’efface Sans perdre la face Dans un simple lâcher prise Et l’âme s’éveille Devant les merveilles Issues de cette entreprise.
Là, tout le sel de la Terre Charme le voyage en solitaire.
Au hasard des rues, La peur disparue, J’irai à la découverte De nouveaux regards Aux yeux pleins d’égards Pour mes intentions ouvertes. Je rencontrerai, Je recouvrerai Cette âme-sœur en attente Qui m’attend là-bas Peut-être à Cuba Sur la plage miroitante.
Là, le voyage solitaire Goûte le sel de la Terre.
Quand je reviendrai, Quand je rejoindrai Mes amis et ma famille, Je leur offrirai Ces vers inspirés De l’odeur de la vanille. Je repartirai, Sans aucun regret, Vers de nouveaux paysages, Pour voir triomphants Grandir mes enfants De tout ce qu’ils envisagent.
Là, le voyage reprend, Tout le monde se comprend.
Au soir de ma vie, Mon âme ravie Connaît sa dernière étape, Elle largue les voiles, Va vers les étoiles, Personne ne la rattrape. Ce dernier voyage N’est qu’un nettoyage De l’essence tout entière Qui renaît demain Qui me tend la main Pour une vie sans frontière.
Là, le voyage sans fin Trouve son plaisir enfin.
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Qui ose braver la tempête quand les éléments se déchaînent ? Qui ose affronter la puissance des événements d’oppression ? Qui prend le risque de tenir tête aux répercutions qui s’enchaînent Quand on oppose la résistance d’une population sous pression ?
Nous sommes tous des colibris qui tentent d’apaiser le feu De l’incendie qui nous ravage et nous condamne à l’extinction. Les nantis et les sans-abris, tous unis, feraient de bons contre-feux Mais chacun subit l’esclavage des régimes en extension.
Il y a l’heure entre chien et loup et l’heure entre chiens, chats et rats Qui se rencontrent çà et là sans pour autant être adversaires. Les hiboux sont un peu jaloux d’observer ce conglomérat Et les serpents sifflent au-delà un cri jailli de leurs viscères.
Que font-ils donc, ces animaux, à agir comme complotistes ? Nul n’en sait l’authenticité ; on se méfie de cette entente Car il se dit à demi-mot des propos indépendantistes Entre la domesticité et ceux qui vivent en dilettante.
La communication muette d’un baiser longtemps soutenu Part du profond de la luette jusqu’au bout des lèvres charnues. J’aime cet échange discret qui en dit plus que mille phrases Et dont l’amour a le secret jusqu’à connaître l’épectase.
Et le baiser se fait voyage dans la mer salée des deux bouches Avec le tendre paysage des regards qui presque se touchent Derrière les paupières fermées sur le bonheur inconsistant De deux cœurs en train de germer dans l’intervalle d’un instant.
Rapellons-nous que l’Épectase désigne au choix « le Progrès de l’homme vers Dieu » ou « le fait de mourir lors de l’orgasme »
Elle me suivait de son regard dans l’embrasure de la porte Juste entrouverte sur la ruelle dans un vieux quartier de Strasbourg. Je voyais son visage hagard qui attendait que lui apporte Un courant de bonnes nouvelles par un vent messager d’amour.
D’une inquiétude un peu fugace, dans l’instant bref d’une seconde, Elle pointait ses yeux sondeurs à chaque pas à peine entendu. Un beau jour, son esprit sagace trouvera sa source féconde En explorant en profondeur l’âme de son prince attendu.
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Puisqu’on nous prend pour des moutons et qu’on veut imposer le « Pass », Pourquoi ne pas pousser plus loin le droit à notre étiquetage ? Nos oreilles cousues en bouton nous serviraient de mot de passe Et un masque posé sur le groin pour nous espionner davantage.
Pour finir en queue de poisson, nous, moutons sots et ridicules, Nous, à qui l’on tond la toison, nous verrons pousser des nageoires. Quant à ceux qui font leur moisson des vaccins qu’ils nous inoculent, Versons-leur leur contrepoison directement dans leurs mangeoires.
Dites-moi où sont les hippies dont l’amour bannissait la guerre. Dites-moi où sont les tipis où l’on fraternisait naguère. Ils restent vraisemblablement de l’autre côté de la Terre Là où irrémédiablement les ont chassés les militaires.
Dites-moi où sont les pionniers qui se sont battus pour leurs terres. Sans doute quelque part prisonniers isolés dans un monastère. Dites-moi où sont les héros qui préféraient mourir debout Plutôt que d’être un numéro et vivre couchés dans la boue.
Comme un prélude insaisissable, juste un coup avant la tempête, Comme une ouverture rapide, juste le choc des percussions, Le temps est inassouvissable et clame à grand coup de trompette Ses folles envies intrépides de jouer son exécution.
Alors l’orchestre symphonique de tous ses instruments à vent Fait vibrer les cordes des arbres sous l’action des coups de tabac Et tous les cuivres polyphoniques, en rafales qui vont s’aggravant, Soulèvent les socles de marbre et les tombeaux des mastabas.
Après l’attente, la bonne entente scelle le cœur des amoureux Dont l’amour distille la colle et son envoûtante attraction. La vie sur un nuage enfante des garçons aux bras vigoureux Et des filles dont le protocole serait d’être une distraction.
Que feront-elles, ces pucelles sinon qu’attendre leurs beaux princes Qui vivent au-delà des frontières d’un machisme inconsidéré ? Mais aujourd’hui, ces demoiselles préfèrent leur serrer la pince Et vivre l’existence entière leur vie de femme libérée.
Les jambes repliées et les bras nonchalants Pour tromper l’impatience de celle qui attend. Le regard éperdu, un air ambivalent Pour troubler l’espérance et son désir latent.
Dans sa robe légère et ses souliers vernis Elle pose en princesse et le temps disparaît. La crainte passagère d’un rendez-vous terni S’efface dans l’allégresse de l’amant qui paraît.
Que le rouge le plus intense qui a coulé dans mes douleurs S’amenuise autour de l’orange tandis que je reprends mon souffle ! Que ma peur jaune, sans importance, qui me ternissait les couleurs Reverdisse d’un ton étrange tous mes maux qui s’y emmitouflent !
Enfin je sortirai du blues, ce spleen à tire-larigot Qui voile mon ciel bleu d’azur et se dissipe à la volette. Et mes vieilles rancœurs jalouses mourront dans le puits indigo De l’âme au fur et à mesure, tout comme un bouquet de violettes.
Parfois une couleur indélébile qui a pourtant été lavée Et relavée parmi mes rêves à la lessive de la nuit, Revient comme une tache immobile que rien ne pourrait délaver Malgré une aurore sans trêve qui veut l’effacer de l’ennui.
Dans ce clair-obscur camaïeu des belles dames du temps passé, L’or de cette robe éternelle jamais ne se dissipera. Dans mes souvenirs broussailleux et mes mémoires espacées, Cette couleur sempiternelle jamais ne s’éliminera.
Gardien du temple, gardien des morts, méfiez-vous du chat qui dort. Gardien des rêves, gardien des limbes, en tous les cas, le chat regimbe. Il ne vous laisse pas entrer, nul ne peut le déconcentrer ; Il ne vous laisse pas sortir, nul ne saurait le pervertir.
Il surveille les cimetières pendant ses neuf vies tout entières ; Il protège le secret des tombes et s’il faillit, il y succombe Il garde l’oubli des caveaux par l’opium des fleurs de pavots Confiez-lui votre mausolée, vous n’en serez point désolé.
Hier, la montagne tremblait par tous ses pores et ses chemins ; L’hiver usait son privilège sur les glaciers et les moraines. Hier, la forêt ressemblait à une peau de parchemin Aux feuilles brûlées par la neige et ses troncs noirs comme l’ébène.
Ce matin, changement de cap ; la mode est à la renaissance Et les ruisseaux drainent les terres comme porteurs de bonnes nouvelles. L’hiver n’est plus un handicap ; le printemps apporte l’essence Qui accentue le caractère de Gaïa qui se renouvelle.
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J’aimais ses cumulonimbus sous son manteau en peau de nuit Qui épousait les dépressions et les sommets de sa poitrine. Mais au moindre cunnilingus, qui lapait doucement son huis, Sa bouche s’ouvrait d’une expression semblable à un lèche-vitrine.
Quand l’amour parsème à tout vent, les corps subissent la tempête Dans les folles précipitations de l’effervescence des sens. On y revient le plus souvent dès que l’orage monte à la tête Aussitôt que l’excitation met les cœurs en incandescence.
En ce temps-là, nonchalamment, perchés au sommet de la piste, Nous dénombrions les météores, pluies, grêles, ouragans et tempêtes. J’y accompagnais galamment ma belle météorologiste Comme deux anges égrégores assis sans tambour ni trompette.
La nuit venue, secrètement, juchés sur un esquif fragile Nous naviguions sous le prétexte d’améliorer nos connaissances. Mais pour parler concrètement nous nous échappions des vigiles Pour nous aimer dans un contexte plus en rapport avec nos sens.
L’amour fait chavirer le cœur et en aveugle la raison Par interférences avec moires dans les souvenirs partagés. J’en veux pour preuve avec rancœur les errances en toutes saisons Dont j’ai gravé dans ma mémoire les mésaventures outragées.
Ève voyait flou, Adam myope, ils n’ont pas reconnu la pomme, Ont croqué le fruit défendu dans un paradis de brouillard. S’ils avaient été nyctalopes ou bien consulté les Prud’hommes, Ils auraient été entendus par un avocat débrouillard.
Voilà pourquoi l’amour est flou voici pourquoi l’amour voit double. Dieu nous a brouillé l’œil du cœur en nous privant de connaissance. C’est ainsi, l’homme devient fou ; c’est ainsi, sa femme le trouble Mais peu importe la liqueur pourvu que l’ivresse des sens.
Au matin la reine s’éveille encore éperdue dans les songes Dont les souvenirs disparaissent de sa mémoire vaporeuse. Il suffit d’un peu de soleil pour faire traiter de mensonge La nuit aux ténèbres épaisses fors d’une attente langoureuse.
À midi, la reine s’habille encore baignée de rosée Avec des pétales de rose et leurs arômes inégalés. Juste un éclat sur les pupilles sur une joue couperosée Qui lui efface l’air morose de rester seule en son palais.
Le soir, la reine au crépuscule encore en attente du roi Dont le retour imprévisible deviendrait presque indispensable. Sans un seul mot, son cœur bascule, affolé, en plein désarroi D’une émotion intraduisible et d’une envie imprononçable.
Février s’enfuit, février de glace, les champs sous la neige, les prés chamboulés ; Février se meurt, février s’endort après quatre semaines, vingt-huit jours de froid. Février s’ennuie de laisser la place au mois du printemps et des giboulées ; Et Mars s’emparer de la toison d’or et février fuir sans aucun effroi !
Février de glace descend l’escalier et s’en va rejoindre les années passées. Des années de joie, des années d’effort où l’on vit le fruit de l’amour s’ouvrir. Février descend, atteint le palier d’une humeur maussade, un peu compassée ; Elle est à l’honneur des mois les plus forts où tout l’or du monde reste à découvrir.
Qu’il est tortueux le parcours, celui de la carte du tendre Entre les monts et les mamelles, entre les gorges du bassin ! La vallée où le ruisseau court, la plaine où l’on aime s’étendre, Le lait au goût de caramel qui suinte à la pointe d’un sein.
Qu’il est chaud le microclimat entre les touffes et les fougères Où l’on va se déshabiller pour profiter de la chaleur. Les cuisses fraîches au minima, les fausses couleurs mensongères Et les arômes vanillés d’une vulve mise en valeur.
Sur tes épaules, dessinées les excursions de nos amours ; Sur la colonne, descendues nos émotions les plus profondes ; Sur tes deux hanches, hallucinées les caresses de chaque jour ; Et sur tes fesses, distendues nos étreintes les plus fécondes.
J’ai tracé la carte du tendre sur la surface de ton dos En marquant toutes les étapes de nos voyages amoureux. J’ai toujours plaisir à entendre les échos de notre libido En passant ma main sur tes grappes de grains de beauté langoureux.
Il était une fois un virus niché dans les monts de Vénus Qui fit un couac assez succinct avec l’appui d’un faux vaccin. Ensemble ils montèrent un complot pour secouer le peuple de sanglots Mais surtout pour assujettir tous les moutons à convertir.
Ceux qui vivaient la vie de château les menèrent longtemps en bateau Par des paroles et des promesses, bien sûr, aux frais de la princesse. Ceux qui avaient brandi la rose se retrouvaient tous l’air morose Et les vagues d’opposition en très mauvaise position.
On parla de révolution dans le peuple en évolution, Provinciaux aux gilets jaunis qui chantaient en polyphonie. Finalement ce sont les femmes – jugées créatures infâmes – Qui firent comprendre à leurs hommes que Dieu les prenait pour des pommes.
La porte paraît si fragile qu’il en tombe des giboulées, Pluies abondantes aux Saints de Glace, frimas et gelées au printemps. Le froid, sur les terres d’argile et les fissures craquelées, Laisse l’empreinte qui verglace les chemins les plus éreintants.
De temps à autre, s’ouvre le seuil d’où ruissellent des eaux du ciel Qui viennent goûter les sols gelés et saliver les dieux gourmands. Et l’on voit renaître les feuilles et les bourgeons providentiels Qui font les fleurs écervelées et les rameaux, pinces sarments.
Bien qu’il ait été plusieurs fois en plusieurs lieues, en plusieurs temps Beaucoup d’amour entre les princes, les rois, les reines et les princesses, Il s’avèrerait toutefois que leurs enfants, représentant Toute leur descendance, grincent des dents car ils s’ennuient sans cesse.
Évidemment, Ils ont tout fait ; combattu sorcières et dragons Gardé contre vents et marées leur royaume à chaque victoire. Et leurs enfants insatisfaits de ruminer dans leur jargon Qu’il serait temps de démarrer une autre page de l’Histoire.
Presque sorti de février sur le seuil de l’intersaison Quand les beaux jours font l’alternance avec la froidure navrée. Les odeurs des genévriers plantés aux enclos des maisons Délivrent au matin leurs fragrances de fusions boisées et poivrées.
Soudain un rayon de soleil qui prolonge au loin la vision Comme un chemin qui mène au seuil entre l’hiver et le beau temps. Les senteurs que le vent balaye comme un oracle en prévision De la sève qui monte aux feuilles et nous annonce le printemps.
J’ai un esprit en escalier qui descend tout droit de mon père Qui faisait des tours et des tours dans son clos en colimaçon. Un caractère fou à lier véritable nœud de vipères Qui font des tours et des retours et galipettes sans façon.
Heureusement, j’ai des paliers et des portes sur le côté Qui me permettent d’échapper au cycle infernal des descentes Et remontées pour pallier une mauvaise foi chicotée Pour ne pas me faire attraper par une ascension oppressante.
La nuit, Morphée m’ouvre ses portes et mon lit devient un bateau Qui accueille les naufragées de tous mes rêves récurrents. Je prends ce que les flots m’apportent souvent, cerise sur le gâteau, Je vois venir la Fée-Dragée, de tout son charme aventurant.
Sur un air de Casse-Noisette et ses notes en pizzicato Jouées sur un vieux Célesta qui flotte au gré d’un courant doux, Quelques sirènes en nuisette dansent un passage en staccato Et moi, sur mon aérostat, je chante, vêtu comme un hindou.
Sous une mer de moutons verts, agitée d’une tempête démone, Le vaisseau s’était retourné et ressemblait à une maison. Puis, sous les flots de ciel couvert, les marguerites en anémone Semblaient attendre une fournée de poissons clowns en déraison.
Quand le tonnerre eut éclaté d’innombrables coups de canon, La pluie inverse sortit des larmes qui coulaient des pistils en peur. Alors la maison frégatée trembla comme un vieux cabanon Tandis que résonnait l’alarme issue des cœurs de mille fleurs.
« Mammatus Cloud » au Dakota photographié par Aaron J. Groen
D’abord, son regard bleu me glace et son air triste m’interpelle Comme une frontière invisible qui la défend pudiquement. Après, je ne sais pas ce qui se passe mais tout ce dont je me rappelle M’évoque un lien indivisible qui s’établit subitement.
D’abord, d’un geste un peu timide, elle n’ose se montrer toute nue Comme une ultime pruderie qu’elle m’oppose imparfaitement. Après, ne sais-je qui m’intimide mais, d’une intention soutenue, Elle s’extrait de sa bouderie et arrache ses vêtements.