Catégorie : Reflets Vers érotiques

Du charme, de l’érotisme mais pas de la pornographie

  • Uniquement le jeudi soir

    Uniquement le jeudi soir quand les maris sont en tenue,
    Tenus de garder leurs secrets entre confréries initiées.
    Mais tandis qu’ils vont tous s’asseoir et qu’il serait contrevenu
    D’écouter leurs rites sacrés, laissons ces apprentis-sorciers.

    Occupons-nous de leurs épouses qui se retrouvent à la piscine
    Où elles vont se baigner nues ; ce jour-là interdit aux hommes.
    Pas de mari, pas de jalouse, pas d’observation assassine,
    Pas de propos disconvenu, tout est décontracté en somme.

    Je n’appartiens pas au cénacle des messieurs qui siègent en rond
    Ni à la gente féminine, pourtant je suis impardonnable ;
    Chaque fois j’assiste au spectacle car j’habite dans les environs
    Et j’ai, depuis ma mezzanine, une vue quasi imprenable.

    Tableau de Thomas Gatzemeier sur https://blog.thomas-gatzemeier.de

  • Juste à peine capitaine

    Jamais plus on ne demandera quel est l’âge de la capitaine
    Puisqu’elle est femme bien avant l’heure à peine nubile, émancipée.
    Jamais elle ne débandera, désormais métropolitaine,
    D’en reconnaître la valeur, une fois ses doutes dissipés.

    Témoin cette jeune captive qui demanda comme faveur
    D’être soumise à l’équipage du capitaine jusqu’au mousse
    Et qui fut tant et tant lascive que tous, en goûtant sa saveur,
    Optèrent contre l’esclavage de lui venir à la rescousse.

    Juste vêtue d’un beau tricorne, d’un gilet aux galons dorés
    Et d’une grande paire de bottes, elle officiait nue sur le pont.
    Et bien que tous avaient des cornes, ils ont néanmoins adoré
    L’un après l’autre faire ribote, chacun lui plantant son harpon.

    Illustration de Milo Manara

  • Derrière la fenêtre

    Ce soir, je fermai la fenêtre lorsque l’Éternel Féminin
    Apparut de l’autre côté comme une vierge immaculée
    Tandis que je sentais renaître un membre jusqu’alors bénin
    Par la magie de sa beauté et sa venue miraculée.

    J’ouvris tout en remerciant Dieu et le Diable et tous les saints
    En promettant de l’honorer et de l’aimer comme il se doit.
    Elle le fit en appréciant, sa main plongeant dans mon bassin,
    Mon sexe tout revigoré par le petit bout de ses doigts.

    Je me suis ainsi réveillé debout, tout nu, me masturbant
    Devant ma voisine affolée qui avait besoin de s’asseoir ;
    Choquée autant qu’émerveillée de l’onanisme perturbant
    Mais après l’avoir raffolé, elle promit revenir ce soir.

    Tableau de Fernando de la Jara

  • Vénus solaire

    Vénus, planète mystérieuse, connue comme inhospitalière,
    Jouit d’un soleil généreux lorsqu’elle change d’atmosphère.
    Sinon, elle paraît ténébreuse aux conditions particulières
    Qui rend son assaut onéreux pour une industrie aurifère.

    Or l’or n’intéresse Vénus que pour en parer ses aurores ;
    De l’or-jaune pour les boréales, du rouge-et-or pour les australes.
    Tout le reste n’est que bonus, pour les planètes qui pérorent
    En belles volutes idéales et tombées du jour magistrales.

    Vénus, sous un masque de brume, ne porte en guise de calottes
    Que des monts en forme de seins et des vaux en forme de vulves.
    N’ayez crainte qu’elle ne s’enrhume, malgré sa face un peu pâlotte ;
    Un volcan au creux du bassin en laisse échapper ses effluves !

    Seules planètes-femmes du cosmos avec la Terre sa jumelle,
    Vénus est demeurée stérile mais conserve un corps de déesse.
    Sans doute à cause d’un roi Minos qui aurait doré ses mamelles
    Puis d’une envie toute puérile d’aurifier ses belles fesses.

    Tableau de Karol Bak sur https://karolbak.com/en/english .

  • Les bas résinés

    Un bon petit vin résiné qu’on s’envoie derrière la cravate
    Donne du bonheur à son homme du plus hardi au plus balourd.
    Même si sa femme s’est résignée à frapper à coup de savate
    L’ivrogne qui revient at home en faisant patte de velours.

    De bons petit bas résinés feront aussi de belles jambes
    À celle qui s’envoie en l’air en portant la coupe à ses lèvres.
    Même si son homme s’est résigné à la voir plus qu’jamais ingambe
    À s’en aller faire lanlaire parmi ses amants avec fièvre.

    Une petite femme qui aime le vin, c’est le bonheur à la maison
    À condition que ce soit celle du voisin ou du boulanger.
    Portez-lui ce rouge divin qui lui troublera la raison
    Tout en lui tirant les ficelles avec ivresse louangée !

    Illustration de Loup.

  • La nouvelle position du missionnaire

    Les religions, il faut le dire, mettent les yeux en face des trous ;
    Le judaïsme à cet effet en a placé un dans les draps.
    Le christianisme souhaite interdire la contraception peu ou prou ;
    « La conception est un bienfait, la femme un jour le comprendra. »

    Histoire de mettre son grain de sel, la position du missionnaire
    Gagnerait à mieux s’adapter à l’Islam qui monte à la crête.
    Reste à convertir les donzelles à l’appel réquisitionnaire
    De la position pour capter la puissance divine en levrette.

    Dorota Wojcik photographiée par Mario Sorrenti

  • La météorologiste

    J’aimais ses cumulonimbus sous son manteau en peau de nuit
    Qui épousait les dépressions et les sommets de sa poitrine.
    Mais au moindre cunnilingus, qui lapait doucement son huis,
    Sa bouche s’ouvrait d’une expression semblable à un lèche-vitrine.

    Quand l’amour parsème à tout vent, les corps subissent la tempête
    Dans les folles précipitations de l’effervescence des sens.
    On y revient le plus souvent dès que l’orage monte à la tête
    Aussitôt que l’excitation met les cœurs en incandescence.

    Illustration « Ter » de Dubois & Rodolphe

  • Monts et vallées de Vénus

    Qu’il est tortueux le parcours,       celui de la carte du tendre
    Entre les monts et les mamelles,   entre les gorges du bassin !
    La vallée où le ruisseau court,       la plaine où l’on aime s’étendre,
    Le lait au goût de caramel    qui suinte à la pointe d’un sein.

    Qu’il est chaud le microclimat       entre les touffes et les fougères
    Où l’on va se déshabiller      pour profiter de la chaleur.
    Les cuisses fraîches au minima,     les fausses couleurs mensongères
    Et les arômes vanillés  d’une vulve mise en valeur.

    Tableau de Christian Vey