
Pas de vacances pour Marianne ; elle se doit à la République.
Juste le Fort de Brégançon à l’abri des petits curieux.
Mais l’hiver, la neige médiane l’emmène aux sommets helvétiques,
Car elle préfère à Briançon, Davos et ses forums furieux.
Marianne, adepte au naturisme, ne peut le faire qu’à Brégançon,
De l’autre côté du rocher protégé d’épaisse charmille.
Ce qui explique le tourisme interdit de toutes façons
Car on pourrait lui reprocher un surcroît de bijoux de famille.
Le vent lui caresse les fesses, la brume lui excite les seins
Et les embruns, sur le minou, lui insufflent au bord de son huis
L’oracle qui vient à confesse dicter ses présages à dessein
Que Marianne écoute à genoux : « Toi, tu dépenses, donc je suis ! »
« Ainsi va la belle insoumise, nue sous l’azur républicain,
Offrant son corps aux vents contraires et ses promesses à la houle.
Mais quand revient l’heure promise des comptes au peuple souverain,
Elle enfile en hâte une bure et s’éclipse de son bain de foule. »
La quatrième strophe est de Laureline Lechat.
Tableau de Mabel Rollins Harris sur https://americangallery.wordpress.com/2010/02/24/mabel-rollins-harrism