Catégorie : Les tarots

  • Le Mat

    À la fin, il devient le fou, à la fin il devient le mat,
    Il ne sait plus à quel moment la folie s’empara de lui.
    Peut-être était-il déjà fou, peut-être était-il déjà mat ?
    Peut-être après mille tourments, peut-être après sa longue nuit ?

    Le fou n’a pas appris à vivre comme les autres en société.
    Le fou n’est pas original, il ne sait pas, tout simplement.
    Le fou préfère rester libre et vivre libre à satiété.
    Le fou est resté virginal du formatage, tout humblement.

    Le fou est-il l’égal d’un sage qui aurait compris l’illusion
    Qu’un esprit fort est préférable pour dominer l’humanité ?
    Le fou a-t-il pris le passage qui le protège des collisions
    Entre existence misérable ou richesse et vanité ?

    Le fou sait que la liberté n’est qu’une manière de vivre ;
    Il est rattaché à la terre comme un poisson à son bocal.
    À quoi servirait la fierté puisqu’il faut tuer pour survivre,
    Puisqu’il faut faire bonne chère pour réussir dans son local.

    C’est quand il comprend son échec, qu’il réalise ses erreurs,
    Qu’il sait qu’il n’y a nul chemin qui emmène à l’Eldorado,
    Il rembourse ses hypothèques, il lâche prise à ses terreurs
    Et s’en va nu, d’un tournemain, en laissant libre son radeau.

    Nous aussi nous avons perdu les clés de notre liberté ;
    La vie devient une prison par nos excès trempés de zèle.
    Cette situation éperdue nous a longtemps déconcertés.
    Laissons agir la guérison qui nous fera pousser des ailes.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • L’abondance

    Au début Dieu créa la Terre et y répartit ses semences
    Puis, développa les ruisseaux et mit le soleil dans le ciel
    Afin de donner à nos pères la nourriture en abondance
    Qu’ils emmenaient sur leurs vaisseaux comme une manne providentielle.

    Mais l’homme a voulu contrôler, mais l’homme a voulu dominer,
    Tirer profit de l’élevage, dans un usage immodéré.
    Pour cela il a enrôlé, pour cultiver ses graminées,
    Et développé l’esclavage pour s’enrichir et prospérer.

    Pour lutter contre les hivers, la nature lui a pourvu
    De quoi alimenter son feu et de quoi tisser ses habits.
    Et si par quelques faits divers, il se trouvait fort dépourvu,
    Il suffisait de faire un vœu pour recouvrer son acabit.

    Mais l’homme a voulu commercer jusqu’aux quatre coins de la Terre
    Pour gagner un peu plus d’argent en faisant œuvrer à bas prix
    Par d’intérêts controversés et restrictions supplémentaires
    Lui seul se voyant partageant les avantages entrepris.

    Afin de pouvoir se loger, l’homme construisait sa cabane
    Qui peu à peu s’agrandissait selon le nombre des enfants.
    Personne n’était délogé, chacun y trouvait sa pavane
    Et les maisons resplendissaient dans un bien-être triomphant.

    Mais l’homme a voulu investir son argent dans le bâtiment
    Et a consenti à prix d’or à vendre ses propriétés.
    Alors il faut se travestir et recourir au châtiment
    Qui nous fait lever à l’aurore pour suer pour la société.

    Quand L’homme vivait au présent, il ne cherchait pas de raison
    Pour vivre une vie proposée par une médiatisation ;
    Il suivait son père à treize ans qui lui montrait dans sa maison
    Le métier qu’il se disposait selon sa civilisation.

    Mais l’homme a voulu dépasser les objectifs, les bénéfices ;
    Il a construit des pyramides afin d’être seul sur le faîte.
    Chacun voudrait se surpasser pour atteindre cet édifice,
    Avoir des revenus solides et vivre de luxe et de fêtes.

    En nous privant de l’abondance, on nous prive de liberté
    Car pour devenir l’élite, il faut contraindre par la faim
    Pour retrouver l’indépendance, pour recouvrer notre uberté,
    Sachons remettre des limites avant que ce ne soit la fin.

    Au plus profond de nous-mêmes règne un grave manque de confiance
    Et nous croyons sans optimisme que jamais l’espoir ne viendra.
    Suivons ce que notre cœur aime et toute sa signifiance
    Enlèvera le pessimisme et l’abondance reviendra.

    (Uberté : abondance, fertilité.)

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • La Prudence

    Un homme averti en vaut deux, un homme prudent en vaut trois.
    Priver un homme de la prudence, c’est l’aveugler, le rendre sourd.
    Il devient sitôt galvaudeux et son esprit reste à l’étroit
    Car il n’a aucune défense et se perd dans les carrefours.

    La Prudence, c’est une manière de nous prolonger tous les sens,
    Comme développer un réseau qui s’étend tout autour de nous.
    C’est aussi avoir les dernières nouvelles données et connaissances
    Qui permettent d’aller mezzo là où le chemin se dénoue.

    C’est pareil au rétroviseur qui protège tout à la fois
    De ce qui pourrait survenir au-delà du champ de vision.
    C’est notre conseil aviseur, un compagnon digne de foi,
    Qui éclaircit notre avenir par ses intimes prévisions.

    C’est comme un instinct animal qui ne serait pas bâillonné,
    Qui serait couché à nos pieds, prêt à détecter le danger.
    C’est comme une fibre végétale, rattachée et étalonnée,
    Qui nous servirait de trépied et, même, saurait nous venger.

    La prudence, c’est avoir le cœur, connecté sur ses émotions,
    Qui sait anticiper ses craintes, modérer ses joies, ses colères.
    Le chagrin même rend vainqueur en atténuant nos commotions
    Et l’âme ressent son empreinte comme une vérité corollaire.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • Le Jugement

    Au commencement fut le verbe qui résonna comme un écho
    Créant, au sein de la lumière, les fondations de l’univers.
    Il reviendra d’un son superbe et réclamera son écot
    Accru sur la valeur première sans qu’il n’y ait de découvert.

    Car ce qui est confié à l’homme depuis le jour de sa naissance,
    C’est de se connaître soi-même et par là même retrouver Dieu.
    Il n’est point besoin de diplôme pour transmettre la connaissance
    Mais l’intérêt de l’âme humaine est un don miséricordieux.

    Ainsi celui qui collectionne tous les secrets, sans les transmettre,
    Se charge d’un fardeau pesant qui l’empêchera de monter.
    Tandis que ceux qui affectionnent, aux élèves, d’être leur maître,
    Feront le choix satisfaisant qui, lui, leur sera décompté.

    Chaque race fait son bilan selon coutumes et traditions ;
    Chacun selon où il habite organisera son jardin.
    C’est d’ailleurs en assimilant plusieurs langages et transmissions
    Que les compétences s’acquittent à progresser dans les gradins.

    Au jour du jugement dernier, c’est là qu’on meurt dans les nuées
    Si tout ce qu’on a amassé n’est pas dans la fraternité.
    Mais chaque fruit, chaque denier que l’on aura distribué
    Demeurera la panacée d’une immortelle éternité.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • Le Soleil

    Le Dieu-Soleil, dès le début, a créé toutes les planètes
    Qui dansent autour de son feu pour se chauffer au brasero.
    Depuis toujours il distribue, à coup d’étoiles et de comètes,
    Tous ses rayons avantageux qui ensemencent les héros.

    Râ, Jupiter ou Anubis, quel que soit le nom qu’on lui donne,
    Traverse le ciel chaque jour en éternelle renaissance.
    Avec Isis et Osiris, c’est tout un mythe qui ordonne
    Que notre cœur brille d’amour de toute notre reconnaissance.

    Le Roi-Soleil est notre maître depuis qu’on a ouvert les yeux
    Sur la lumière qu’il diffuse afin d’admirer sa grandeur.
    C’est dès l’enfance qu’on voit naître tous les coloris merveilleux
    Qui nous égayent et nous amusent dans l’allégresse et la candeur.

    C’est l’architecte d’un système qui donne à chacun sa mesure ;
    Les astres, quelle que soit leur taille, lui obéissent aveuglément.
    Et chacun tourne autour du thème qui crée la vie par l’embrasure
    De l’aurore qui ravitaille la Terre et tous ses éléments.

    Le Feu-Soleil est l’énergie qui incite à battre nos cœurs,
    Qui réchauffe le corps et l’âme et met l’amour dans la maison.
    Les saisons font en synergie enchanter les moissons en chœur
    Qui nourrissent, hommes et femmes, le corps, l’espoir et la raison.

    Mais si nous voulons élever notre orgueil jusqu’à l’égaler
    Nous nous y brûlerons nos ailes et le corps se desséchera.
    Nous devons juste prélever son feu divin inégalé
    Et commémorer avec zèle ce qui nous en rapprochera.

    Le Temps-Soleil est régulier comme le calendrier du monde
    Pour indiquer le temps qu’il fait, pour calculer le temps qui passe.
    Chacun pourra au singulier compter chaque heure, chaque seconde
    Qui trace le cercle parfait d’une auréole dans l’espace.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • La Lune

    La Lune règne en Reine-Mère sur toutes les eaux de la Terre ;
    Elle régit les glaces immobiles qui vibrent sur les océans,
    Elle attire la masse des mers, créant les marées planétaires,
    Ainsi l’eau, devenant mobile, scande le maître des céans.

    La vie sans eau n’est pas la vie, le temps sans rythme n’est pas le temps
    Et cet auguste balancier anime tous les phénomènes.
    Chaque animal, pour sa survie, sait combien il est important
    D’obéir à ce nuancier qui fait les mois et les semaines.

    Ainsi ce cycle en vingt-huit jours se présente sous quatre aspects :
    Une lune pleine et royale qui se cache et se renouvelle.
    Cette cadence, depuis toujours, a imposé comme un respect,
    Comme une théurgie loyale, une chimie universelle.

    Dans nos cellules, ce rythme bat comme un foyer incandescent
    Mais qui vibre à une fréquence que seule l’eau sait écouter.
    Quand les animaux mettent bas, ils communiquent par leur sang
    Cette loi à leur descendance sans que nul ne puisse en douter.

    Même nos femmes au ventre rond connaissent bien ce rythme intime.
    Elles n’ont pas besoin d’horloge pour savoir quand c’est le moment.
    L’homme moderne, ce fanfaron, qui veut que tout soit légitime
    Devrait plutôt faire l’éloge à l’astre qui est sa maman.

    Enfin la lune est aux poètes ce que les rêves sont aux enfants.
    Elle amplifie leur allégresse et elle atténue la tristesse.
    Elle fait chanter l’alouette, elle fait sonner l’olifant
    Quand les animaux en détresse recherchent sa délicatesse.

    (La théurgie est une forme de magie, qui permettrait à l’homme de communiquer avec les « bons esprits » et d’invoquer les puissances surnaturelles aux fins louables d’atteindre Dieu.)

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • La Maison-Dieu

    Il est parfois des catastrophes, des accidents ou des malheurs
    Qui tombent avec tellement de force que l’on se croit anéanti.
    Et on se plaint, on apostrophe, on traite Dieu comme un voleur
    Qui nous reprend comme un divorce tout ce dont il nous avait nanti.

    Il y a pourtant des accidents qui se produisent à dessein
    Et plus ces accidents sont graves et plus leur effet nous renforce.
    Ça commence par des incidents comme si la vie faisait un dessin
    Mais dont l’intensité s’aggrave si l’on n’arrête pas l’amorce.

    Les plus grands bouleversements m’ont fait prendre un nouveau virage,
    Car ils m’ont permis de lâcher tout le poids qui m’alourdissait.
    Il s’est produit inversement ce que je redoutais avec rage
    Et m’a évité de gâcher ma vie où je m’engourdissais.

    C’est une loi astronomique qui montre que la gravité
    Permet d’envoyer des fusées en s’aidant de cette attraction.
    Comme si la force atomique se retrouvait parasitée
    Par la nouvelle diffusée d’un phénomène de traction.

    L’étincelle peut être petite à l’échelle microscopique
    Et apportera un enfant à ceux qui ne le cherchaient pas.
    Mais cette précieuse pépite sera le choc psychologique ;
    Le couple sortira triomphant en étant maman et papa.

    Aussi quand vous verrez venir une nouvelle désastreuse,
    Dites-vous bien que plus c’est grave et plus ça vous fera rebondir.
    Il faut savoir que l’avenir contient des zones ténébreuses ;
    Qu’il faut changer pour être brave et qu’il faut accepter pour grandir.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • Le Diable

    Parler du Diable ou de Satan, c’est pourtant très paradoxal !
    C’est comme vouloir prononcer ou parler d’ombre à la lumière.
    Qu’on soit victime ou combattant, le dilemme est donc colossal
    Mais impossible n’est pas français et la critique est coutumière.

    Côté lumière
     On le dit Ange de lumière qui aurait voulu conserver
    Toute la puissance du feu pour être ainsi l’égal de Dieu.
    Mais après l’impression première, on peut alors mieux observer
    Que cela n’était que le vœu du Père miséricordieux.

    Ainsi, prenons l’obscurité qui est l’absence de clarté ;
    Si difficile à pénétrer, si impossible à obscurcir.
    Illuminons en vérité et l’on voit ainsi s’écarter
    L’ombre, exposée à perpétrer, se mettre alors à rétrécir.

    Cet ange porteur de lumière n’a fait que semer le mensonge
    Afin que l’homme ait le pouvoir de distinguer le bien du mal.
    Dans l’intimité des chaumières chacun est libre dans ses songes
    Et peut choisir d’avoir l’espoir rester humain ou animal.

    Dieu est partout, omniprésent, mais il permet tout simplement
    À l’humanité de trouver son chemin en l’entretenant.
    Les douleurs frappent au présent pour que dans ce rassemblement
    L’homme puisse ainsi éprouver que sa vie se vit maintenant.

    Mais voici, quand on fait de l’ombre au vrai chemin avec orgueil
    Pour devenir riche et puissant, quelqu’un qu’on adore comme un roi,
    C’est là que Satan sort du nombre avec ses obstacles, ses écueils
    Pour rendre l’homme jouissant des plus terribles désarrois.

    Il dit « Mais si Dieu existait, y aurait-il autant de guerres ?
    Laisserait-il la cruauté s’il aimait vraiment ses enfants ? »
    C’est dans ces quelques mots cités que Satan a semé naguère
    Le doute dans le salut ôté, et en ça, il est triomphant.
    Côté ombre
    Alors, le diable, je l’entends sourdre dans le cœur des victimes
    À la recherche du cadavre de celui qui fut leur bourreau.
    Les hommes refusent d’absoudre les coups bas les plus intimes
    Et Dieu les voit, et ça le navre, ressortir l’épée du fourreau.

    Le diable c’est plutôt choisir de se souvenir du malheur
    Plutôt que des belles victoires, plutôt que ce qu’on a gagné.
    Le diable, c’est laisser moisir ses souffrances et ses rancœurs
    Et de brandir les faits d’histoire comme une plainte à témoigner.

    Car il faut trouver un coupable qui est la source de tous les maux
    Car on n’oublie pas la souffrance et puis on ne pardonne pas.
    Tous les sentiments redoutables chargés de haine, chargés de mots
    Veulent entretenir l’intolérance jusqu’à ce qu’elle ait son trépas.

    Le diable, c’est de voir la misère et ne rien faire pour en sortir.
    Le diable, c’est de voir massacrer sa mère et se cacher en ayant peur.
    Le diable, c’est de préférer le désert sans jamais ne rien y bâtir.
    Le diable, c’est se raconter des chimères et se morfondre dans la torpeur.

    Le diable se repaît de la vengeance qu’on impose à ceux qui ont peur.
    Le diable aime contrôler les masses et les nourrir de la violence.
    Il aime opposer les engeances et décider de leur plaisir
    À tuer l’autre avec grimace et suivre les autres en silence.

    Alors il se cache dans les églises, il se conduit en terroriste,
    Il se dissimule en argent pour effacer l’odeur de mort.
    La bête se généralise au fond du cœur des âmes tristes
    Qui vivent en se déchargeant de leur venin qu’ils commémorent.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • La Tempérance

    Nous avons vu avec La Force, qu’il y avait deux polarités
    Qui s’unissent pour s’annihiler ou pour créer de la matière.
    Mais pour que fonctionne l’amorce de la complémentarité,
    Il faut alors assimiler celle qui fait l’intermédiaire.

    Nous en connaissons deux moyens qui existent en plusieurs domaines :
    L’électricité magnétique, soit positive, soit négative ;
    Le masculin, le féminin, qui créent de nouveaux phénomènes ;
    Ou pour faire plus synthétique, deux forces, active et passive.

    Mais une loi fondamentale qu’on appelle « neutralisante »
    Est nécessaire, par sa présence, à féconder la création.
    Divin ou expérimental, parmi les forces opposantes,
    C’est l’action de la tempérance qui permet la procréation.

    C’est à leur seul point de rencontre, commun à d’autres dimensions,
    Qu’il se produit l’action divine dans l’univers surréaliste.
    Mais la science va à l’encontre avec pouvoir et dissensions
    Car un savoir qui se devine n’a pas l’aval matérialiste.

    Ainsi les hommes peuvent montrer des idées fortes et actives
    Et lutter contre leurs opposés avec une inertie de haine.
    Ils auront beau se rencontrer, faire des guerres rétroactives,
    Ils ne feront que s’imposer des conjonctures inhumaines.

    C’est là que le cœur intervient car il se tient à la frontière
    Entre son espace intérieur et son univers extérieur.
    La tempérance est le seul lien qui produira sa vie entière,
    Avec ses acquis antérieur, l’accès au monde supérieur.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • Le Détachement

    La Mort : Bonjour, m’entendez-vous ?
    L’humain : Au secours, où suis-je ? Qu’est ce qui s’est passé ? Je ne me souviens de rien ! Comme un choc. Un accident ? Il fait tout noir ! Où est la lumière ?
    La Mort : Du calme, il n’y a aucun danger, je vous l’assure. L’obscurité n’est pas complète ; elle va bientôt se dissiper. Mais vos derniers souvenirs risquent d’être altérés.
    L’humain : J’entends une voix dans mon oreille. Qui êtes-vous ? Qu’est qu’on fait ici ? J’ai du mal à bouger, j’ai l’impression que mes bras sont en plomb et mes jambes de marbre…
    La Mort : Il s’est passé un événement particulièrement… Comment dire ? Inhabituel pour vous…
    L’humain : Je ne comprends pas. Je veux rentrer chez moi… J’ai été enlevé, c’est ça ?
    La Mort : Je vais vous expliquer. Pour faire simple, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle.
    L’humain : Une mauvaise nouvelle ?
    La Mort : L’endroit où vous êtes n’est pas un rêve mais ça ressemble plus à un rêve qu’à la réalité. Vous êtes parti pour un voyage sans retour.
    L’humain : Et la bonne nouvelle ?
    La Mort : La mort n’est pas la fin de la vie.
    L’humain : Mais suis-je en vie ou suis-je mort ?
    La Mort :La vie est comme un grand arbre et chaque être humain est comme l’une de ses feuilles. La feuille se détache mais la vie reste dans l’arbre. Et la vie remonte jusqu’aux racines. Le vrai sens.
    L’humain : Les racines, Dieu, l’éternité ?
    La Mort : Je ne détiens pas cette réponse. Voyez-vous, je ne suis que le passage, le cycle sans mémoire qui conduit les âmes à leur destin. Le cycle s’arrête si l’homme est vaincu, ou continue s’il est vainqueur.
    L’humain : Mais la mort est irréversible, c’est la fin de l’individu, il n’existe plus…
    La Mort : Rien ne disparaît, tout évolue. L’homme naît, vit et meurt parce que son âme ne peut pas rester enfermée dans l’écorce de son corps qui vieillit. Comme l’eau ne peut pas stagner et doit s’écouler vers la mer. La mer, la mort, tout se ressemble. C’est comme une épuration.
    L’humain : Mais pourquoi ne savons-nous pas cela dès la naissance ?
    La Mort : Vous le savez mais vous préférez l’oublier parce que votre esprit veut être le seul à gouverner et qu’il fait taire son cœur, son corps et son âme. L’esprit est un conquérant tyrannique.
    L’humain : Alors que va-t-il se passer maintenant ?
    La Mort : Après, je ne sais pas. Je ne représente que le passage d’une vie à une autre. Mais je suis sans méchanceté, comme le temps, juste irréversible. L’irréversibilité est une des lois de la vie.
    L’humain : Et la mort ?
    La Mort : Juste une transition où l’âme se détache de son corps, de ses sentiments et de ses souvenirs. C’est le détachement…

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • Le pendu

    Loin d’un monde tombé en folie, détaché de toute contrainte,
    Le pendu se laisse dériver dans cette frontière subtile.
    Suspendu par mélancolie d’un simple lacet pour étreinte,
    Il se balance ainsi privé d’une liberté inutile.

    « Ah, laissez-moi » murmure-t-il dans un sourire énigmatique
    « Regarder derrière le décor, vagabonder dans les coulisses !
    Mon esprit doit être fertile, dans cette pose acrobatique
    Et mon cœur a besoin d’accord avec son intérieur complice ! »

    Il est détaché des malheurs, il a relâché son fardeau,
    Il se rit des gens négatifs qui n’envient qu’entraîner les autres.
    Lui, il rayonne de bonheur dans son corps tiré au cordeau,
    Tout en restant dubitatif, toujours amicalement vôtre.

    Il ne craint pas les grondements, il ne prend rien pour personnel ;
    À sa manière d’observer, à sa façon de balloter,
    Il a quitté les fondements des commentaires rationnels
    Afin de pouvoir préserver ses souvenirs décalottés.

    Il est suspendu dans le temps, indépendant dorénavant,
    En équilibre entre le ciel et les racines de la Terre.
    Le père retient son enfant, la mère tient son paravent
    Et l’esprit souffle d’essentiel sur ce pendule solitaire.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • La force

    Lorsqu’il y a confrontation et qu’il faut mesurer sa force
    On se choisit un adversaire ou bien c’est lui qui nous choisit.
    C’est une expérimentation où l’on va enlever l’écorce
    Pour extraire un mal nécessaire qui de l’intérieur nous moisit.

    Sous-estimer le concurrent nous amène droit à l’erreur
    Et nous nous aveuglons d’orgueil en nous croyant le plus puissant.
    Le craindre a l’effet récurrent de nous envelopper de peur
    Ou croire que le mauvais œil nous a retournés impuissants.

    Ne jamais abaisser sa garde, toujours rester dans la méfiance.
    Souvent on se croit protégé par une fausse sécurité.
    Si à un moment par mégarde, on se prélasse dans la confiance
    On risque de voir s’abréger sa vie en toute impunité.

    Mais l’important dans le combat n’est pas de perdre ou de vaincre :
    Le véritable tour de force est de trouver la solution
    Qui unira sans un coup bas et qui saura alors convaincre
    Les prétendants, bombant le torse, qu’ils sont alors dans l’illusion.

    Mieux vaut connaître l’ennemi qui se reflète à l’intérieur
    Que l’adversaire a excité et qu’on déteste au fond de soi.
    Mieux vaut donc traiter en ami celui qui voit de l’extérieur
    Le mal et ses connexités que lui seul permet qu’on perçoit.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • La roue de la fortune

    L’amour créa par le verbe cette spirale éternelle.

    Féminine à sa naissance par sa fibre maternelle,
    Masculine dans son essor par sa branche paternelle.

    Par la force de l’espace, volonté originelle ;
    Par l’autorité du temps, horloge sempiternelle ;
    Par la loi de la matière, onde gravitationnelle.

    Corps de terre nourrissante, ma boucle nutritionnelle ;
    Cœur de feu énergétique, ma révolution charnelle ;
    Esprit d’air fol éphémère, ma phase inspirationnelle ;
    Âme d’eau pure alliance, ma période intentionnelle ;

    Elle s’ouvre sur l’amour, ma vision compassionnelle ;
    Stigmatisée par la joie, mon audition sentinelle ;
    Assoiffée de connaissance, ma saveur attentionnelle ;
    Sereine dans la confiance, mon olfaction fusionnelle ;
    Authentiquement sereine, ma palpation fraternelle.

    Elle me produit la Lumière pour l’Homme directionnel ;
    Elle dispose Ciel et Terre pour la Femme émotionnelle ;
    Elle fait pousser les Semences pour l’Enfant irrationnel ;
    Elle exhausse l’Univers d’un père générationnel;
    Elle fait croître : Poissons, oiseaux, d’une Mère décisionnelle,
    Des Animaux à l’Humain en phase évolutionnelle.

    Elle me rattache à la terre, ma racine personnelle ;
    Elle me donne du plaisir comme un sexe passionnel ;
    Elle me donne de l’action, étoile opérationnelle ;
    Elle m’apprend à aimer par un cœur compassionnel ;
    Elle me dévoile la voie, voix communicationnelle ;
    Elle m’ouvre la vision, âme extra dimensionnelle
    Elle me donne le savoir, couronne éducationnelle.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • L’ermite

    Elle a choisi la solitude pour continuer son chemin
    En parcourant le labyrinthe que lui fait suivre la nature.
    Il n’est pas de similitude entre le présent et demain
    Sinon de cesser la contrainte dont le temps fait sa signature.

    A-t-elle apprivoisé la faune ou la faune l’a-t-elle adoptée ?
    On ne sait pas, c’est simplement une osmose entre leurs essences.
    Qui nourrit la belle amazone, comment s’est-t-elle donc adaptée ?
    C’est en tout cas visiblement dans une entière reconnaissance.

    Elle parle avec les serpents que les hommes ont désavoués.
    Le séducteur abandonné lui a donné sa confiance.
    En parcourant quelques arpents, elle a bien su l’amadouer
    Et, lui, a su lui pardonner les rejets et les méfiances.

    Quand l’obscurité est complète, il faut les voir faire la danse
    Qui jaillit comme une lanterne pleurant une oraison funèbre.
    Mais qui, d’une flamme simplette, croit en puissance et en cadence
    Jusqu’à transmettre le feu interne qui fait reculer les ténèbres.

    Secret du feu, secret du temps, secret de l’ombre et la lumière,
    Comme une vestale fidèle qui veille sur le feu sacré.
    Voici pourquoi en débutant cette pratique coutumière,
    L’ermite crée une chandelle précieuse comme un œuf nacré.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • La justice

    L’humain : Tu n’es pas juste, tu es injuste !
    La Justice : « Juste, pas juste », je reconnais bien là une réflexion humaine !
    L’humain : Tu es cruelle et sans cœur !
    La justice : Mais à qui t’adresses-tu ? À la justice de la vie, à la justice humaine, à la justice dont l’Écho fait l’univers ?
    L’humain : La vie est cruelle, l’univers n’a pas de loi, les hommes cherchent la guerre !
    La justice : Les hommes veulent nommer « bien » et « mal » tout ce qui les entoure. Ce sont les hommes qui ont inventé cela.
    L’humain : Oui ! Pour rétablir l’équilibre et faire triompher le bien du mal !
    La justice : Voilà bien une pensée d’homme : « Ceci doit être bien et ceci doit être mal ! » Tu ne regardes qu’avec les yeux, pas le cœur !
    L’humain : Tu oses parler de cœur, toi, qui te livres à des injustices !
    La justice : Ni justice, ni injustice, ni bien, ni mal. Il n’y a que le présent et ce qui est.
    L’humain : Mais c’est toi qui détiens la responsabilité de juger et de trancher !
    La justice : Je ne fais que permettre à l’homme d’aller au bout de ses actes. Qu’ils soient « bien » ou « mal » comme tu les désignes, ne sont que les fruits de ses actes. Le fauve qui dévore sa proie est-il coupable et sa proie est-elle innocente ? Ce n’est là qu’un concept humain !
    L’humain : Mais je possède le libre-arbitre pour choisir le bien plutôt que le mal.
    La justice : Ne serait-ce pas ce libre-arbitre qui donne une justice différente à chacun ?
    L’humain : Tu joues avec les mots tandis que moi, je défends ma vie !
    La justice : Tu joues avec la justice de ta vie mais tu te places en juge dans ta vie !
    L’humain : J’aspire à une justice parfaite !
    La justice : Tu te bats pour une justice parfaite de ta vie et tu veux y insérer une justice d’homme. Abandonne cette idée de justice, accepte ce qui est. C’est ton esprit qui juge, qui compare et qui crée de toute pièce ta propre instabilité.
    L’humain : Mais c’est l’esprit qui dirige mon libre-arbitre et choisit entre le bien et le mal.
    La justice : En vérité, tu as peur du mal et tu n’es pas libre de choisir.
    L’humain : Je ne veux pas le mal mais le bien.
    La justice : C’est là le cœur du problème : Tu ne sais pas à l’intérieur de toi si tu possèdes le bien ou le mal et tu as peur de la réponse.
    L’humain : Puisque tu es juste, réponds-moi !
    La justice : le bien et le mal sont des idées fausses. Mais selon ta logique, le mal engendre le bien, le bien produit le mal et c’est ce mouvement qui te dérange.
    L’humain : Alors comment résoudre cela ?
    La justice : Vis ta véritable vie d’humain selon ton cœur et tu le découvriras.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • Le Chariot

    Il traverse les étoiles de la grande à la petite ourse
    Dans son chariot de feu pour apporter la lumière.
    Cependant jamais ne voile sa clarté durant la course
    Qu’il accomplit comme un vœu dans sa quête coutumière.

    Son Véhicule est son corps qu’il se doit d’entretenir
    Comme un trésor important car il porte son enfant.
    Il le maintient en accord à ses promesses à tenir
    Car c’est en le comportant qu’il demeure triomphant.

    Ses deux Chevaux sont le cœur qui transpire d’émotions
    Et qui, connecté aux sens, est toujours prêt à bondir.
    C’est la force du vainqueur qui sait suivre l’intuition
    Comme une cinquième essence qui le pousse à resplendir.

    Si l’esprit fait le cocher tenant fermement les rênes,
    Ce n’est pas lui qui connait la destination finale.
    Il doit rester accroché sur la piste de l’arène
    Et savoir se cramponner à l’auspice originale.

    Car le véritable maître, le passager véritable,
    Connaît sa motivation et connaît ses origines.
    Il connaît les paramètres et le but inéluctable
    De la réalisation de tout ce qu’il imagine.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • Le Pape

    Son cœur viendrait des étoiles, du feu issu des ténèbres.
    On dit même qu’il commande les secrets de la nature.
    Il sépare comme un voile le vivant et le funèbre ;
    Il s’inscrit dans les légendes et les saintes écritures.

    On lui prête mille noms, Lucifer ou Prométhée,
    On lui donne un mauvais rôle, on le frappe d’interdit.
    Mais si nous l’imaginons utile à la société,
    Donnons donc lui la parole, écoutons ce qu’il en dit :

    « Si le mal est nécessaire pour reproduire le bien,
    C’est que tout est équilibre entre la mort et la vie.
    Ils ne sont pas adversaires, mais au contraire, Ô combien !
    Car dans le bien, ce qui vibre, est, par le mal, asservi.

    L’énergie de la matière présente dans l’univers
    Est la lumière divine qui a été ralentie.
    Et de votre vie entière, du printemps jusqu’à l’hiver
    Tout a la même origine : un miracle consenti.

    Dieu n’a prononcé qu’un mot qui, d’un écho déployé,
    S’est cristallisé au seuil du visible et l’invisible.
    Le feu a fait des grumeaux et le temps s’est octroyé
    De gérer avec orgueil son pouvoir irréversible.

    C’est pourquoi j’ai accordé, à l’homme, la connaissance
    Pour que lui-même ait le choix de sa destinée charnelle.
    Il peut soit se saborder, soit s’attribuer la chance
    Afin que Dieu lui échoit une existence éternelle. »

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • L’Empereur

    C’est un guerrier, un conquérant ; tel un cyclone, une tornade,
    Il a étendu son empire du midi au septentrion.
    On le voit partout s’enquérant et parler à la cantonade,
    Juger le meilleur et le pire et faire taire les histrions.

    Il gouverne par la parole, il départage par l’épée.
    Sa voix unit son entourage, sa force calme les esprits.
    Il sait distribuer les rôles et propager son épopée
    En nous montrant tout son courage et tout ce qu’il nous a appris.

    Quiconque l’a accompagné dans ses conquêtes remarquables
    Se souvient de la compassion qu’il accorde à ses ennemis.
    Chacun pourra en témoigner, c’est un conquérant implacable
    Mais qui accepte la rédemption de ceux qui deviennent ses amis.

    Il a apporté ses valeurs dans les contrées les plus lointaines
    Sans imposer ses conditions mais en s’exprimant par ses actes.
    Il a partagé la chaleur et bu aux eaux de la fontaine
    Afin que chaque expédition soit corroborée par un pacte.

    Comme un errant, un vagabond, il n’a su élire domicile
    Ni dans les plaines, ni les montagnes, ni sur les mers, ni les cités.
    Il poursuit les vents furibonds vers les conquêtes difficiles.
    Seule, sans doute, sa compagne sait le comprendre et l’assister.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • L’Impératrice

    Elle porte, comme un berceau, la vie transmise par sa mère
    Et a permis aux créatures de suivre leur évolution.
    Elle en garde encore le cerceau, emblème de Terre et de Mer,
    Qui nous transmet la signature de sa divine contribution.

    Elle apparaît dans son palace, juste parée d’argent et or,
    Tout son pouvoir est concentré sur le symbole du Pentacle.
    Assise sur le trône de glace, elle maîtrise les météores
    Qui font son royaume centré autour du divin tabernacle.

    Peut-être froide, un peu austère, indifférente aux faits marquants
    Qui tracent et écrivent l’histoire de tous les peuples en migration,
    Elle apparaît comme un mystère, bien hermétique dans son carcan,
    Mais elle règne, c’est notoire, entière sur toute la création.

    Elle voit les civilisations se développer et prospérer
    Puis retomber en décadence, l’orgueil jamais récompensé.
    Elle voit les colonisations se révolter et espérer,
    Réclamer leur indépendance, tout ça pour tout recommencer.

    Mais dans son cœur, brûle la flamme qui nous transmet la connaissance
    Et nous permet d’appréhender toutes les erreurs du passé.
    Mais combien nous faudra-t-il d’âmes, combien faudra-t-il de naissances
    Avant que l’Amour quémandé vive, dans notre cœur, amassé ?

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • La Papesse

    Si la vie a jailli des mers et le feu sorti des volcans,
    C’est parce que Dieu a fécondé notre papesse universelle.
    Tous les fils reliant la mère à ses enfants sont convaincants ;
    On les retrouve dans l’ondée, la pluie qui tombe et qui ruisselle.

    Si vous creusez profondément, non dans la Terre, mais dans le cœur,
    Vous y connaîtrez les secrets organisés de l’Univers.
    Semblables à un saint sacrement qui lie le sang à la liqueur
    Extraite des deux fruits sacrés mûris d’ovaires en ovaires.

    S’il fallait écrire le livre qui représente la mémoire,
    Il faudrait donner mille vies et autant de plumes d’argent.
    Puis continuer et poursuivre chaque chapitre du grimoire
    Pour en assumer le suivi et négocier le plus urgent.

    Mais ce livre est éparpillé dans nos cellules et dans nos gènes.
    On en retrouve des symboles sur des cartes et des connaissances
    Issues de mots recopiés, de métaphores hétérogènes
    Et même dans les paraboles où vibrent les réminiscences.

    Chaque fois que vous goûterez un peu d’eau pure de la source,
    C’est réellement un message qui vous ressuscitera l’âme.
    Et lorsque vous écouterez la pluie qui tombe, le vent qui course,
    C’est l’ouverture du passage et vous ralliera à sa flamme.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • Le bateleur

    Le bateleur a le secret du souvenir des vies passées ;
    Il a déjà fait le chemin et revient pour nous initier.
    Avec quelques objets concrets qui relient futur et passé,
    Il opère en un tournemain et nous en fait bénéficier :

    « Je peux lancer ma pièce en l’air, je peux décocher mon bâton,
    Trinquer en élevant ma coupe, ou fustiger l’air de ma lame,
    La vie n’est pas qu’une galère où l’on ne progresse qu’à tâtons ;
    Il faut faire fi des entourloupes de tout son cœur, toute sa flamme.

    C’est comme rentrer par la fin, comme sortir par la naissance ;
    Comme une histoire sans début, un récit sans terminaison ;
    Comme l’enfant d’un séraphin d’une éternelle adolescence ;
    Comme un vieillard dans sa tribu au seuil de sa défloraison.

    C’est le secret de l’existence, sans dévoiler le procédé,
    Qui conduit l’homme dans l’errance sans jamais savoir où aller.
    Tout se rapporte aux circonstances, sans résister ni concéder,
    Tout en restant en apparence ni enflammé ni emballé. »


    Au jour de l’an, tout recommence, il faut reprendre le chemin !
    À peine terminé sa tâche, il faut renouveler l’effort !
    Prendre son temps avec clémence, savoir en garder pour demain,
    Vivre au présent mais sans attache, juste avec un peu de confort.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • L’amoureux

    Commencer à être amoureux est mon premier défi sur Terre
    Lorsque j’ai dû me décider, être un garçon ou une fille.
    Un homme, c’est si langoureux ! Une femme est tout un mystère !
    Chacun a la capacité d’être un bon pilier de famille.

    Si j’avais été une femme, le dilemme aurait été fort
    Choisir d’être blonde ou bien brune, blanche, noire ou bien métissée.
    Vivrais-je une vie infâme pour être riche et sans effort
    Ou bien une vie d’infortune mais de bonheurs entretissés ?

    J’aurais pu être une diablesse ou une sainte consacrée
    Devenir une femme d’affaires, une avocate ou une actrice.
    J’aurais pu montrer mes faiblesses ou cacher mes talents sacrés,
    J’aurais pu mériter l’enfer ou, du paradis, rédemptrice.

    Mais j’ai choisi de naître en homme tout en continuant à douter
    Faut-il avoir plutôt la force ou plutôt un cerveau parfait ?
    Faut-il suivre le métronome pour n’avoir pas à redouter
    Les dispersions dont je m’efforce à ne pas déclarer forfait ?

    Mais si choisir c’est renoncer, il faudra alors mille vies
    Pour éprouver chaque destin et en respirer son parfum.
    Je vais plutôt me prononcer afin d’obtenir un devis
    Pour participer au festin et goûter les mets un par un.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • Le monde

    La boucle est bouclée sur une vie humaine
    Qui avait été initiée par tant de générations.

    Moi, j’avais commencé d’abord par m’amuser !
    Puis on m’a apporté la part de connaissance
    Que j’ai lors absorbée en toute conscience
    Jusqu’à être tentée bientôt par son pouvoir
    Que j’ai tôt délaissé au profit de la sagesse
    Jusqu’à l’heure du choix que je devais acter.
    Et j’ai choisi l’action et le mouvement
    Tout en cherchant en moi le meilleur équilibre
    Mais prête à tout lâcher pour un vrai changement.
    Ce fut comme la fin et le début d’un cycle
    Mais j’en avais la force et la détermination.
    Alors il arriva un fort arrêt brutal
    Suivi d’une période de transformation.
    J’ai alors commencé de véritables échanges,
    J’ai revécu ma vie, revécu ma passion
    Jusqu’à l’obtention d’une libération.
    Ce fut une fortune, une véritable chance !
    Aujourd’hui j’habite avec mon intuition
    Qui me guide vers l’harmonie universelle.
    Je vis au présent en pleine conscience
    Et le monde renaît en moi et je triomphe
    En régénération.

    Tableau de Maryvon Riboulet

  • Les étoiles jumelles

    C’était pendant ma genèse, bien avant que la matière
    Se condense au ralenti pour la course de ma vie.
    Cette parthénogénèse marqua ainsi la frontière
    En créant, sans garantie, ma dualité ravie.

    L’une partit la première créer l’avenir de l’homme,
    L’autre partit à rebours vers des plans inaccessibles.
    L’une créa la lumière et une terre agronome,
    L’autre connut des débours et des peines impossibles.

    Puis l’ange prit ses étoiles pour les chevaucher sans fin
    À travers mon univers en repoussant mes limites.
    Le démon saisit mes voiles pour m’escamoter enfin
    Dans la froideur de l’hiver dans les fables et les mythes.

    Quand la lumière se reflète dans le courant d’une eau pure,
    Je m’observé dans ses ombres comme une étoile blessée.
    Comme une lueur fluette d’une voie lactée impure
    Qui règne dans la pénombre méprisable et délaissée.

    Il est temps mes deux camps transmutent leurs énergies
    Et que mes extrémités soient sans vaincu, sans vainqueur.
    L’obscur et le coruscant vont devenir synergie
    Et la magnanimité résonnera dans mon cœur.

    Tableau de Maryvon Riboulet